vendredi 31 décembre 2021

Te Deum d'action de grâce

Bien que l'année fut encore bien difficile, ce dernier jour de l'année est consacré à l'action de grâce, chantons le "Te Deum" et supplions la miséricorde divine de nous venir en aide.

Recevons la grâce de l'indulgence pour nous-même ou nos frères défunts.

Du Cardinal Joseph Ratzinger

Saint François voulut qu’un bœuf et un âne soient présents dans la grotte de Greccio (village de 1 600 habitants, où en 1223, saint François d’Assise a imaginé la première crèche vivante de la nativité) dans la nuit de Noël.

Saint François avait dit à Jean, le noble : “Je voudrais réveiller en pleine réalité le souvenir de l’enfant tel qu’il est né à Bethléem, et toutes les difficultés qu’il eut à endurer dans son enfance. Je souhaite voir de mes yeux corporels ce que c’est que de coucher dans une mangeoire et de dormir sur le foin, entre un bœuf et un âne”. 

Depuis lors, le bœuf et l'âne ont eu leur place dans toutes les crèches. Mais d’où proviennent-ils réellement ? Il est bien connu que les récits de Noël du Nouveau Testament ne les mentionnent pas. Lorsque nous étudions cette question, nous découvrons un facteur important dans toutes les coutumes de Noël et, en fait, dans toute la piété de Noël et de Pâques de l’Eglise, à la fois dans la liturgie et dans les coutumes populaires. 

Le bœuf et l’âne ne sont pas simplement des produits de l’imagination pieuse : la foi de l’Eglise dans l’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament leur a donné leur rôle comme un accompagnement de l’événement de Noël. Nous lisons dans Isaïe : “Le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne la maison de son maître, mais Israël ne la connaît pas, mon peuple ne comprend pas” (1, 3).  Les Pères de l’Eglise ont vu dans ces paroles une prophétie qui anticipait le nouveau peuple de Dieu, l’Eglise composée de Juifs et de païens. Devant Dieu, tous les hommes, Juifs et Gentils, étaient, comme le bœuf et l’âne, sans raison ni connaissance. Mais l’enfant de la crèche a ouvert leurs yeux afin qu’ils reconnaissent maintenant la voix de leur Maître, la voix de leur Seigneur. 

Il est frappant de constater, dans les images médiévales de Noël, combien les artistes donnent aux deux animaux des visages presque humains et comment ils se tiennent devant le mystère de l’enfant et se prosternent dans la conscience et la révérence. Mais après tout, ce n’était que logique, puisque les deux animaux ont été considérés comme le symbole prophétique du mystère de l’Eglise : de notre propre mystère, puisque nous ne sommes que des bœufs et des ânes vis-à-vis du Dieu éternel, des bœufs et des ânes dont les yeux sont ouverts le soir de Noël, afin qu’ils puissent reconnaître leur Seigneur dans la crèche

Qui l’a reconnu, et qui n’est pas parvenu à le reconnaître ?

L’avons-nous vraiment reconnu ? Lorsque nous plaçons le bœuf et l’âne à côté de la crèche, nous devons nous rappeler tout le passage d’Isaïe, qui n’est pas seulement une bonne nouvelle - dans le sens de la promesse d’une connaissance à venir - mais aussi un jugement prononcé sur la cécité contemporaine. Le bœuf et l’âne savent, “mais Israël ne sait pas, mon peuple ne comprend pas”.

Qui sont le bœuf et l’âne d’aujourd'hui, et qui est “mon peuple” qui ne comprend pas ? Comment pouvons-nous reconnaître le bœuf et l’âne ? Comment pouvons-nous reconnaître “mon peuple” ? Et pourquoi l’absence de raison reconnaît-elle, alors que la raison est aveugle ?

Afin de découvrir la réponse, il nous faut revenir avec les Pères de l’Eglise au premier Noël. Qui l’a reconnu ? Et qui n’a pas su le reconnaître ? Et pourquoi en a-t-il été ainsi ?

Celui qui a échoué à le reconnaître, c’est Hérode, qui n’a pas compris quand on lui a parlé de l'enfant : au contraire, il a été aveuglé d’autant plus profondément par sa soif de pouvoir et la paranoïa qui l’accompagne (Mt 2, 3). 

Ceux qui ont échoué à le reconnaître, c’est “tout Jérusalem avec lui” (ibid.) 
Ceux qui ont échoué à le reconnaître, ce sont les gens “vêtus de vêtements moelleux”, ceux qui ont une position sociale élevée (Mt 11, 8).

Ceux qui ont échoué à le reconnaître, ce sont les maîtres savants, ceux qui étaient experts de la Bible, les spécialistes de l’interprétation biblique qui, certes, connaissaient le passage correct de l’Ecriture, mais n’ont pas réussi à en comprendre quelque chose (Mt 2, 6). 

Ceux qui l’ont reconnu, ce sont “le bœuf et l’âne” (en comparaison à ces hommes de prestige) : les bergers, les Rois Mages, Marie et JosephMais les choses auraient-elles pu être autrement ? Ceux qui ont une haute position sociale ne sont pas dans l’écurie où se trouve l'enfant Jésus : c’est là que le bœuf et l'âne ont leur demeure. 

Et nous ? Sommes-nous si loin de l’étable, parce que nos vêtements sont bien trop moelleux et que nous sommes bien trop intelligents ? Sommes-nous si empêtrés dans l’exégèse savante des Ecritures, dans les démonstrations de l’inauthenticité ou de l’exactitude historique de passages individuels, que nous devenons aveugles à l’enfant lui-même et ne percevons rien de lui ? Sommes-nous tellement “à Jérusalem”, dans le palais, enfermés en nous-mêmes et dans notre arrogance et notre paranoïa, que nous ne pouvons entendre dans la nuit la voix des anges et puis nous mettre en route pour aller adorer l’enfant ? 

En cette nuit, donc, le visage du bœuf et de l’âne nous regardent avec une question : mon peuple ne comprend pas, mais entendez-vous la voix de votre Seigneur ? 
Quand nous plaçons les figurines familières dans la crèche, nous devrions demander à Dieu de donner à nos cœurs la simplicité qui découvre le Seigneur dans l’enfant, tout comme Saint François autrefois à Greccio. Car alors, nous aussi, nous pourrions faire l’expérience de ce que Celano - le premier biographe de Saint François - rapporte au sujet de ceux qui ont pris part à la Messe de minuit à Greccio. Et ses paroles font écho aux paroles de Saint Luc au sujet des bergers dans la première nuit de Noël : tous sont rentrés chez eux remplis de joie.

 


mardi 28 décembre 2021

Saints Innocents, priez pour nous

La fuite en Egypte

Du saint Pape Jean Paul II, « Evangelium vitæ », n.4

Malheureusement, ce panorama inquiétant, loin de se rétrécir, va plutôt en s'élargissant: avec les nouvelles perspectives ouvertes par le progrès scientifique et technique, on voit naître de nouvelles formes d'attentats à la dignité de l'être humain.


En même temps, se dessine et se met en place une nouvelle situation culturelle qui donne aux crimes contre la vie un aspect inédit et — si cela se peut — encore plus injuste, ce qui suscite d'autres graves préoccupations: de larges couches de l'opinion publique justifient certains crimes contre la vie au nom des droits de la liberté individuelle, et, à partir de ce présupposé, elles prétendent avoir non seulement l'impunité, mais même l'autorisation de la part de l'Etat, afin de les pratiquer dans une liberté absolue et, plus encore, avec l'intervention gratuite des services de santé.


Tout cela provoque un profond changement dans la façon de considérer la vie et les relations entre les hommes. Le fait que les législations de nombreux pays, s'éloignant le cas échéant des principes mêmes qui fondent leurs Constitutions, aient accepté de ne pas punir ou, plus encore, de reconnaître la légitimité totale de ces pratiques contre la vie est tout à la fois un symptôme préoccupant et une cause non négligeable d'un grave effondrement moral: des choix considérés jadis par tous comme criminels et refusés par le sens moral commun deviennent peu à peu socialement respectables.


La médecine elle-même, qui a pour vocation de défendre et de soigner la vie humaine, se prête toujours plus largement dans certains secteurs à la réalisation de ces actes contre la personne; ce faisant, elle défigure son visage, se met en contradiction avec elle-même et blesse la dignité de ceux qui l'exercent.


Dans un tel contexte culturel et légal, même les graves problèmes démographiques, sociaux ou familiaux, qui pèsent sur de nombreux peuples du monde et qui exigent une attention responsable et active des communautés nationales et internationales, risquent d'être résolus de manière fausse et illusoire, en contradiction avec la vérité et avec le bien des personnes et des nations.


Le résultat auquel on parvient est dramatique: s'il est particulièrement grave et inquiétant de voir le phénomène de l'élimination de tant de vies humaines naissantes ou sur le chemin de leur déclin, il n'est pas moins grave et inquiétant que la conscience elle-même, comme obscurcie par d'aussi profonds conditionnements, ait toujours plus de difficulté à percevoir la distinction entre le bien et le mal sur les points qui concernent la valeur fondamentale de la vie humaine. 

Le massacre des saints Innocents, d'hier et d'aujourd'hui

lundi 27 décembre 2021

La bienveillance de notre Dieu

Homélie sur la Nativité du Christ de S. Jean de Cronstadt

« C'est sans contredit un grand mystère que celui de la piété : Dieu a été manifesté dans la chair » (1 Tim 3,16)

C'est en ce jour que, dans l'entièreté du monde habité, la sainte Église Orthodoxe ramène à notre souvenir et célèbre ce suprêmement majestueux et sublime mystère : l'Incarnation de Dieu le Verbe par une vierge très pure, après une effusion du Saint Esprit de Dieu qui l'avait recouverte de Son ombre.

Ineffable, inexprimable et terrible est ce mystère, à la fois pour les esprits célestes tout exaltés et contemplatifs de ceux qui demeurent dans les cieux: les rangs des Anges; et pour les esprits des hommes, illuminés par le Saint Esprit.

Imaginez un peu : le Dieu sans origine, de Qui tout a reçu le commencement de son existence : les Anges, l'humanité, et l'univers tout entier, tant visible qu'invisible, voilà ce Dieu Qui vient recevoir un commencement en Son humanité. Celui-là que les cieux ne sauraient contenir, Le voilà contenu dans un sein virginal. Dieu devient un Enfant et est porté dans les bras d'une mère. Lui Qui nourrit tout souffle, est à présent nourrit par Sa création.

La science de l'astronomie a découvert et affirme que dans l'ordre de la création, notre terre n'est rien d'autre qu'un minuscule point; que des millions de planètes tournant tout autour remplissent l'immensité de l'espace. Et pourtant! C'est ce petit point à peine visible dans l'univers, ce minuscule globe créé par Dieu, habité par des hommes, notre terre, qui a été trouvée digne de l'ineffable honneur de porter sur elle Dieu-dans-la-chair.

Il est le Dieu-Homme Qui a daigné demeurer parmi les hommes, pour apprendre à l'humanité en déroute la connaissance de Dieu, pour accomplir d'innombrables miracles de bienfaits, pour prêcher la repentance et le pardon complet des péchés; pour souffrir et pour mourir comme un saint Sacrifice pour les péchés du monde, pour être ressuscité d'entre les morts par la puissance de la Divinité, ayant vaincu la mort, qui est le sort naturel de tous les hommes, et pour offrir ce don de la résurrection à toute l'humanité.

Aucun des mondes visibles, si ce n'est la planète terre, n'a été trouvé digne de ce plus grand d'entre tous les honneurs: car ce n'est que sur cette planète-ci que Jésus-Christ, le Fils unique engendré du Père céleste, eu une Vierge-mère, et Lui seul fut son Fils selon la voie humaine. Pourquoi donc la terre a-t-elle reçu une telle préférence? Pourquoi donc n'est-ce que sur la planète Terre que Dieu est apparu dans la chair? C'est un grand et divin mystère, un mystère d'incommensurable amour et bonté de la miséricorde de Dieu envers l'humanité périssante.

Voilà, Dieu est apparu dans la chair : réjouis-toi, sois dans l'allégresse, ô Terre; réjouissez-vous et célébrez, vous tous qui y êtes nés! Le Créateur Lui-même est venu à vous, afin de vous recréer; afin de vous restaurer, vous qui étiez corrompu par les transgressions. C'est à vous qu'Il est venu : le tout puissant Médecin en Personne, omnipotent pour guérir toutes les afflictions invétérées du péché, afin qu'Il puisse guérir toutes les passions de l'âme et toutes les infirmités du corps, toutes choses qu'Il a vraiment accomplies ici, comme nous le savons par l'Évangile et l'histoire de l'Église.
Aussi, acclamez-Le avec joie, d'un cœur et d'un esprit pur, avec des corps chastes et domptés par le jeûne et l'abstinence, deux choses que la sainte Église a instaurées avec prévenance en vue de cette grande fête, afin que nous nous préparions dignement à rencontrer le Roi céleste, Qui vient à nous afin de demeurer en nous.

Il est venu à nous avec la miséricorde et la bienveillance de Son Père céleste, et de nous, Il nous demande d'être miséricordieux envers notre prochain; Il est le Roi de justice, et Il demande à chacun d'entre nous d'être justes; car Lui aussi, comme homme, a accompli toute justice (Mt 3,15), nous donnant ainsi un exemple, et nous donna la grâce et la force pour l'imiter. Lui-même a souffert pour nous, ayant porté la Croix; et Il nous a enseigné de renoncer à nous-mêmes, à nos péchés et à nos passions, et à Le suivre, faisant toutes choses qui sont saintes par respectueux amour pour Dieu (2 Co 7,1).

Il vient pour guérir nos âmes, souffrantes à cause du péché, et a commandé à tous de se repentir; alors soyons tous profondément contrits, nous corrigeant nous-mêmes et nous efforçant d'aller vers la sainteté et la perfection. Les saints Anges, lors de la Nativité du Dieu-homme, ont annoncé la paix au monde; et parmi les hommes, la bienveillance du Père céleste. Dès lors, ayons en nous une conscience paisible, et soyons si possible en paix avec tout un chacun. Soyez en paix et soyez saints envers tous, disait l'Apôtre, car sans cela, nul ne verra le Seigneur. Amen.


samedi 25 décembre 2021

Saint et joyeux Noël - Martyrologe de Noël

Martyrologe de Noël

 

L'archiconfrérie du T.S. Sacrement et des saints Anges vous souhaite à tous un beau, saint et joyeux NOËL !

Que le Seigneur Jésus-Christ vous bénisse et vous garde. 

Qu'Il bénisse vos familles et vos proches.

Qu'Il multiplie ses bienfaits pour notre pays et l'Eglise.

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu inconnu », Chap. 4, Dieu inconnu dans sa vie cachée

C’est une chose grandement surprenante si l’on fait réflexion sur ce qu’un Dieu a fait pour nous apprendre qu’il n’y a que lui seul qui doive être glorifié, et si l’on considère d’autre part que les hommes font tous leurs efforts pour paraître et pour avoir de l’honneur.

Un Dieu veut, par un excès d’un amour incompréhensible, prendre l’être d’un esclave en se rendant semblable aux hommes, et en se faisant tel que les autres hommes. Et dès le premier instant de l’accomplissement d’un mystère si admirable, il cache toutes ses grandeurs en voilant la gloire de sa majesté infinie sous la figure d’un homme, il supprime toutes ses excellences pour se couvrir de nos bassesses. S’il commence à se faire voir au moment de sa naissance, il ne s’y montre que dans la petitesse d’un enfant, et il cache sa toute-puissance sous les faiblesses ordinaires de cet âge.

On le verra fuir en Egypte devant un homme mortel comme la plus chétive des créatures.

Durant trente années il mène une vie entièrement cachée.

Celui qui était la lumière du monde demeure dans l’obscurité, celui qui était le Verbe ou la parole consubstantielle de Dieu garde un profond silence, celui par qui toutes choses ont été faîtes et sans qui rien de ce qui fut n’a été fait, a pour emploi le métier de charpentier. C’est ce qui étonnait les Juifs lorsque, pendant sa vie conversante, ils admiraient sa doctrine. Car d’où lui est venue cette doctrine ? disaient-ils, et cette puissance, n’est-ce pas le fils d’un charpentier, n’est-il pas charpentier ?

Saint Justin nous apprend par la tradition qu’il était charron et qu’il faisait des charrues pour labourer la terre et des jougs pour mettre sur le col des bœufs. Certainement, c’est ce qui semble une grande folie aux sages du monde. C’est bien ici que toute la hauteur qui s’élève doit rendre son esprit captif pour le service de Jésus-Christ. Que deviennent ici les Philosophes, les Docteurs, les curieux des secrets de la nature ? Un Dieu se fait homme et, de trente-quatre ans qu’il doit vivre ici-bas en terre, il eut passé trente dans une vie obscure et il fait le métier de charpentier ; c’est ce qui passe tout entendement.

O qu’il fait bon s’humilier et anéantir ses propres lumières pour les soutenir à la foi, ne marchant pas selon la sagesse de la chair, parce que Dieu prend plaisir de détruire la superbe des hommes et de changer la sagesse du monde en folie.

Il meurt caché comme il a vécu et, si durant le peu d’années de sa vie conversante il manifeste tout l’éclat de la gloire, de ses miracles ; il est couvert par les calomnies des Juifs ; il cherchait même durant ce temps des lieux écartés et déserts, c’est où il menait ses Disciples au retour de leurs missions et il passait les nuits entières en prières d’ordinaire sur la montagne des Olives lorsqu’il était en Jérusalem.

Ce Seigneur du ciel et de la terre qui a des milliers de millions d’Esprits célestes qui le servent, était parmi ses Apôtres comme un homme qui sert et il disait qu’il était venu non pas pour être servi mais pour servir.


vendredi 24 décembre 2021

Venez, venez, venez

Sur le chemin de Bethléem



Du vénérable abbé Henri Marie Boudon

Venez, mettez toujours dans notre cœur ce désir ardent de la venue de notre adorable Rédempteur.

Que nous célébrions avec allégresse la venue de ce Roi notre Seigneur. Que la mer en soit émue avec tout ce qu’elle renferme : la terre et tous ceux qui y habitent.

Que les Fleuves en témoignent par leur applaudissement et que les montagnes en tressaillent de joie en sa présence. Amen

Venez, Seigneur Jésus. 

mardi 21 décembre 2021

"Laissez-moi contempler ce petit Enfant"

Ô Vierge Marie !

Priez pour moi afin que mon cœur s’enrichisse des trésors de la grâce et se remplisse de toutes les vertus.

Laissez-moi contempler ce petit Enfant, ce Jésus des petits, ce Trésor de ceux qui n’ont point, ce Pain délicieux, ce Pasteur des brebis perdues.

Et vous, bienheureux saint Joseph qui préparez avec amour le berceau de l’Enfant Jésus dans cette étable, aidez-moi à préparer mon cœur qui est destiné à être la demeure du divin Enfant.

À l’exemple des bergers, que je sois prêt à reconnaître et à adorer Celui que les anges adorent et contemplent dans le Ciel.

À l’exemple des rois mages, que je sois fidèle à la grâce de Dieu, que je surmonte avec courage les difficultés qui s’opposent à mon union avec Lui et que j’apporte, comme eux, à l’Enfant de la crèche les présents de mon esprit par la foi, de mon cœur par l’amour, de mon corps par l’obéissance.

Et vous, Saint Enfant Jésus, si vous naissez ainsi pauvre, c’est pour m’apprendre que le premier pas dans la vie parfaite est la pauvreté.

Puisque c’est par elle que vous venez à moi, c’est aussi par elle que je veux aller à vous. Amen.

P. Antoine Chevrier



dimanche 19 décembre 2021

4e dimanche de l'Avent : Hymne en l'honneur de Notre Dame

1. Chantons, je vous en prie
Par exaltation,
En l’honneur de Marie
Pleine de grand renom.
Pour tout l’humain lignage
Jeter hors de péril
Fut transmis un message
A la Vierge de prix.

2. Quelle lumière brille ?

C’est l’ange Gabriel,

Pour une sainte fille,

Il a quitté le Ciel :

Or nous dites, Marie,

Que vous dit Gabriel

Quand vous porta nouvelle

Du grand Dieu éternel.

3. Gabriel :

« Vierge pleine de grâce

Ton Dieu réside en toi,

Ta vertu seule efface

L’éclat du plus grand Roi :

Heureuse entre les femmes,

Il a béni ton fruit,

Et le salut des âmes

Par toi sera produit. »

4. Marie :

« Je ne sais que répondre ;

Dit-elle avec frayeur,

« Tout sert à me confondre :

Que prétend le Seigneur ?

Se peut-il qu’il consomme

Ses grands desseins sur moi ?

Je ne connais point d’homme,

Et m’en fais une loi. »

5. Chacun de nous soupire

Après ce cher Enfant ;

Son nom du noir Empire

Doit être triomphant ;

On lui rendra les armes

Jusqu’au fond des Enfers ;`

Il tarira nos larmes,

Il brisera nos fers.

 


vendredi 17 décembre 2021

Lumière qui dissipe les ténèbres. Viens, Seigneur Jésus !




Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’amour de Jésus au Très Saint Sacrement de l’autel »


O mon Dieu, vous qui êtes la source de toutes lumières, faites briller quelques éclairs de cette lumière inaccessible que vous habitez aux yeux des enfants des hommes pour les réveiller de cet assoupissement léthargique et déplorable où ils sont malheureusement ensevelis.


mercredi 15 décembre 2021

15, 17, 18 décembre : Quatre-Temps d'Hiver

 


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Le règne de Dieu en l’oraison mentale », livre 1er, chap.22

Le laboureur ayant semé au mois d’octobre dit un serviteur de Dieu ne recueille qu’ au mois d’août où il le fruit de ses labeurs et il attend avec plaisir ce temps destiné de Dieu pour la moisson sans s’inquiéter durant l’hiver de voir la semence qu’il a jetée en terre comme perdue sous les glaces et sous les neiges, il faut faire de même dans la moisson spirituelle : attendre en paix les jours et les moments que Dieu a destinés pour faire voir l’avancement de nos âmes dans ses voies et ne pas s’imaginer que ce que l’on sème dans l’oraison soit sans effet parce que cela ne se découvre pas sitôt.

Ce n’est pas chose aisée dit encore le même serviteur de Dieu de connaitre qu’on fasse progrès en la vertu ni plus ni moins qu’on ne peut pas s’apercevoir quand un jeune enfant croit mais cela seulement se découvre après quelque temps notable.



 



mardi 14 décembre 2021

Saint Jean de la Croix, ocd.

  

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « La vive flamme d’amour »

O mon Dieu et mon roi, soyez glorifié dans vos saints et que votre nom y soit béni dans tous les siècles et dans toute l'éternité ! 

Que tous les âges louent les grandes choses que vous avez faites en eux ; qu'ils publient votre puissance et combien vous y paraissez admirable. Mais faites nous célébrer la splendeur et la gloire de votre majesté dans ces derniers temps en la personne de votre saint le bienheureux P. Jean de la Croix, et en réciter les merveilles ! Que vous êtes grand et digne de louange ! Que votre grandeur est infinie et incompréhensible dans ce que vous avez opéré dans ce juste !



dimanche 12 décembre 2021

3e dimanche de l'Avent - Gaudete & Notre-Dame de Guadalupe


Du vénérable abbé Henri-Marie Boudon, « Les secours de la divine Providence », chap. 1, A Notre-Dame du Remède

O Vierge sacrée, la reine et la mère de toute miséricorde, je dois avouer ici publiquement ce que je fais avec toute la joie de mon cœur, et devant les anges et devant les hommes, que c’est par vous que la divine providence, ma bonne mère, m’a toujours été si propice et si favorable ; c’est par vous que j’ai trouvé dans ses divins et charitables soins le remède à tous mes maux.

Ainsi, ô glorieuse reine du ciel, vous avez toujours été à mon égard, et je peux dire en toutes choses, une dame de bon remède.

Vous avez été, ô saint ange qui êtes député à ma garde, vous le savez ma dame de bon remède, dès ma plus tendre jeunesse, car quelles assistances n’ai-je point reçues de votre miséricordieuse bonté !, en cet âge et pour le corps et pour l’âme et généralement pour tous mes besoins. Le souvenir que j’en ai me touche tendrement et il me semble que mon cœur devient semblable à une cire fondue au milieu de mes entrailles pour user du langage du Psalmiste, quand j’y pense avec attention. Vous avez été, ma dame de bon remède, dans tous les progrès de ma vie et au milieu de plusieurs tempêtes que des orages différents y ont formées, vous m’y avez continuellement soutenu de votre douce et puissante main par des effets d’une bonté incomparable.

Grande reine du paradis, vous m’avez montré que c’est avec justice que vous êtes honorée sous la qualité de Notre Dame du remède et du bon remède, de Notre Dame du secours et du bon secours, de Notre Dame de toutes aides, n’ayant assisté avec un amour tout maternel par des secours, des remèdes si efficaces et en toutes les manières possibles. O aimable Mère de Dieu, continuez vos miséricordes le reste de ma vie et particulièrement à l’heure de ma mort ; achevez, perfectionnez ce que vous avez si charitablement commencé pour la gloire de la suradorable Trinité afin que ses divins intérêts soient à jamais établis parfaitement en mon corps et tous ses sens intérieurs et extérieurs, en mon âme et toutes ses puissances, dans mon être et mon action, que partout, en tout il n’y ait plus que Dieu seul par Jésus et en Jésus, le roi de mon cœur et mon unique vie.

A Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul pour jamais à jamais. Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il ! Ainsi soit-il !



vendredi 10 décembre 2021

Viens Seigneur, viens nous sauver !


Extrait d’une catéchèse de Saint Cyrille de Jérusalem
 

Nous ne prêchons pas une unique venue du Christ, mais aussi une seconde venue, beaucoup plus glorieuse que la première: la première nous a donné le spectacle de Sa patience, la seconde apportera avec elle la couronne du Royaume.

En général, toutes choses sont doubles chez notre Seigneur Jésus-Christ. Sa naissance est double, celle de Dieu avant les siècles, et celle d'une vierge dans la consommation des siècles. Sa descente parmi nous est double, comme la pluie qui tombe sur l'herbe fauchée (Ps 72,6), et une seconde, Sa venue manifeste, qui est encore à venir.

Au premier avènement, Il était enveloppé de langes dans la crèche, dans Sa seconde venue, Il sera enveloppé dans la Lumière comme d'un vêtement (Ps 104,2). 

Dans Sa première venue, Il a enduré la croix, sans tenir compte de Sa honte (He 12,2), dans Sa seconde venue, Il viendra dans la gloire, assisté par une foule d'anges.

Nous ne nous reposons donc pas sur sa première venue, mais nous recherchons aussi sa Parousie.



mercredi 8 décembre 2021

Solennité de l'Immaculé Conception de Notre Dame

 

"Inviolata, integra et casta es..." de Josquin des Prez


Saint Bernard, De laudibus Virginis Matris,
Homélie 2, n. 3


Adam ! Que disais-tu ? « C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé ! » Ce sont des paroles perfides. Par elles tu augmentes la faute plus que tu ne l’effaces. Cependant la Sagesse a vaincu la perfidie.


Il fut donné femme pour femme ; la prudente pour l’étourdie ; l’humble pour l’orgueilleuse. Au lieu du bois de la mort, qu’elle t’offre le goût de la vie, et au lieu de cet aliment empoisonné d’amertume, qu’elle engendre la douceur du fruit éternel.


Transforme donc la parole de malhonnête excuse en chant d’action de grâces, et dis : Seigneur, la femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre de vie, et j’ai mangé, et c’est devenu doux à mon palais plus que le miel, car par lui tu m’as rendu la vie.

Voilà pourquoi l’ange fut envoyé à la Vierge ! O Vierge admirable, la plus digne de tout honneur ! O femme singulièrement vénérable, merveilleuse au-delà de toutes les femmes ; pour les parents, réparatrice ; pour les enfants, vivificatrice.