lundi 26 mars 2012

Solennité de l’Annonciation

Les Dimanches de Carême priment sur tout, même sur les solennités. Voilà pourquoi, cette année, la solennité de l'Annonciation est repoussée au 26 mars. Puissions-nous imiter la foi de la Très Sainte Vierge Marie, l'Immaculée et toute sainte Mère de Dieu, devant qui même la Trinité Sainte s'extasie. 
Sainte fête à tous et poursuivons saintement notre chemin vers Jérusalem en ce temps de la Passion qui commence. 

Homélie "Missus est III" de saint Bernard

Dieu le Père, détail, par Raphaël
n.1.(…) L'Evangéliste dit donc : « Et l'Ange étant entré dans le lieu où elle était, elle, c'est-à-dire Marie, lui dit : Je vous salue pleine de grâce, le Seigneur est avec vous (Luc., I, 28). »
Où était-elle lorsque l'Ange vint la trouver ? Je pense qu'elle était retirée à l'écart dans sa chambre virginale, où peut-être, après avoir fermé la porte sur elle, elle priait le Père dans le secret.

            Les anges ont coutume, en effet, d'assister à nos prières, et se plaisent dans la société de ceux qu'ils voient lever des mains pures en priant, ils aiment à offrir à Dieu, comme un sacrifice de douce odeur, l'holocauste d'une sainte dévotion. Aussi l'Ange a-t-il montré, en saluant Marie, lorsqu'il fut arrivé près d'elle, combien ses prières étaient agréables au Très-Haut.

            Il ne fut pas difficile à l'Ange de pénétrer dans la retraite de la Vierge, quoiqu'elle en eût fermé la porte; car, par la vertu de sa substance, il jouit du privilège de ne jamais être arrêté par des serrures de fer en quelque lieu qu'il veuille pénétrer. Pour les esprits célestes, il n'y a point de murailles, tout est accessible à leurs regards, il n'est corps si durs et si épais qu'ils soient qu'ils ne puissent pénétrer et traverser. Il n'est donc point à présumer que l'Ange ait trouvé ouverte la petite porte du réduit où la Vierge se tenait, soit pour éviter le commerce des hommes et se soustraire à leurs entretiens, soit pour se livrer en silence à la prière et se trouver à l'abri des tentations qui pouvaient assaillir sa chasteté virginale. La Vierge très-prudente avait donc, en ce moment, fermé sa porte pour les hommes, mais elle ne l'avait point fermée pour les Anges. Aussi un Ange put-il pénétrer dans sa retraite, bien que tout accès fût interdit aux hommes jusqu'à elle.

Homélie "Missus est IV" de saint Bernard

Saint Gabriel, détail,
par Lorenzo Lotto
n.8. O vierge, vous avez entendu l'annonce de ce qui va se faire et l'Ange vous a dit comment cela se doit faire ; des deux côtés il y a de quoi vous étonner et vous réjouir. Réjouissez-vous donc, fille de Sion, fille de Jérusalem, livrez-vous à toute votre allégresse. Mais puisque vous avez entendu une nouvelle qui vous comble de joie et bonheur, dites donc à votre tour les paroles que nous appelons de tous nos vœux, afin que nos os humiliés tressaillent d'allégresse. Oui, vous avez entendu la merveille annoncée et vous y avez cru, croyez aussi à la manière dont elle doit s'accomplir.

            On vous a dit que vous allez concevoir et que vous enfanterez un fils; on vous a dit aussi que ce ne serait point par l'opération d'un homme mais par celle du Saint-Esprit; l'Ange maintenant n'attend plus que votre réponse, il faut qu'Il retourne à Dieu. O Notre Dame, nous attendons aussi cette réponse de miséricorde, nous pauvres malheureux qui gémissons sous le coup d'une parole de damnation. Le prix de notre salut est entre vos mains, nous sommes sauvés si vous daignez consentir. Créatures du Verbe éternel de Dieu, nous périssons tous, une parole de votre bouche nous rend à la vie et nous sauve.

            Adam et sa triste postérité condamnés à l'exil, Abraham, David, les autres Pères, je veux dire vos propres aïeux, qui sont aussi plongés eux-mêmes, dans les ombres de la mort, vous supplient de consentir. Le monde entier à vos genoux, attend votre consentement. De vous, en effet, dépend la consolation des affligés, la rédemption des captifs, la délivrance des coupables, le salut des enfants d'Adam, de votre race toute entière. Dites, ô Vierge dites cette parole si désirée, si attendue par la terre et par les Cieux, par les enfers eux-mêmes.

            (…) Oui, c'est vous qui êtes la femme promise, la femme attendue, la femme désirée, celle en qui un de vous ancêtres, le saint homme Jacob, à son lit de mort, mettait toutes ses espérances de salut quand il s'écriait: « Seigneur, j'attendrai votre Sauveur (Gen. XLIX, 18) » Oui, vous êtes la femme en qui et par qui Dieu même, notre Roi a résolu, avant tous les siècles, d'opérer notre salut sur la terre. 
(…) Répondez donc bien vite à l'Ange et par l'Ange au Seigneur. Dites une parole et recevez son Verbe ; que votre parole qui ne subsiste qu'un instant se fasse entendre et vous concevrez la Parole de Dieu, son Verbe éternel. Qui vous retient? Que craignez-vous ? 

Annonciation, par Nicolas Poussin :
L'Esprit Saint viendra sur toi et tu concevras
Croyez, consentez et concevez. Que votre humilité se rassure, que votre timidité ait confiance. Il ne faut pas que la simplicité de la vierge oublie la prudence. En cette circonstance, ô Vierge prudente, vous ne devez pas craindre de trop présumer de vous, si votre réserve a plu par son silence, maintenant il est nécessaire que votre charité parle. Ouvrez donc, ô Vierge bénie, votre cœur à la confiance, vos lèvres au consentement, et votre sein à son Créateur. Le Désiré des nations est là à votre porte, il frappe. S'il passe outre parce que vous le ferez attendre, vous gémirez de nouveau après Celui que votre cœur aime! Levez-vous donc, courrez au devant de lui, hâtez-vous de lui ouvrir. Levez-vous dis-je, par la foi, courrez par la prière, ouvrez par le consentement.

         n.9. 
« Voici, dit-elle, la servante du Seigneur, 
qu'il me soit fait selon votre parole »



dimanche 25 mars 2012

Confession pascale

Le saint Padre Pio au confessionnal
Il est toujours bon de faire un petit rappel au sujet de la confession pascale afin de bien se préparer, en esprit et en vérité dirait le Seigneur à la Samaritaine, aux grandes solennités qui approchent. 


Le Catéchisme de l'Eglise Catholique rappelle, à la suite du Droit Canonique et des Conciles : 


n.1389 : Pendant le Carême, l’Église nous demande de courber la tête devant Dieu. Lorsque nous relevons la tête, nous voyons le Christ, Rédempteur de l’homme, qui nous enseigne par toute sa vie et puis, d’une façon définitive, par sa passion et sa mort, ce que signifie « être libre », faire bon usage de la liberté qui appartient à l’homme, utiliser pleinement le don de la liberté.
C’est l’enseignement de l’Évangile, c’est l’enseignement particulier du Carême. Il faut que pendant le Carême nous prenions conscience devant le Christ de l’usage que nous faisons de notre liberté. En nous préparant à la confession pascale, nous devons examiner profondément notre conscience sur ce point

n.1457D'après le commandement de l'Eglise, "tout fidèle parvenu à l'âge de la discrétion doit confesser au moins une fois par an, les péchés graves dont il a conscience" (DS 1683 ; cf. DS 1708 ; CIC 989). Celui qui a conscience d'avoir commis un péché mortel ne doit pas recevoir la Sainte Communion, même s'il éprouve une grande contrition, sans avoir préalablement reçu l'absolution sacramentelle (cf. Cc. Trente: DS 1647 ; 1661), à moins qu'il n'ait un motif grave pour communier et qu'il ne lui soit possible d'accéder à un confesseur (cf.CIC 916 ; CIO 711). Les enfants doivent accéder au sacrement de la Pénitence avant de recevoir pour la première fois la Sainte Communion (cf.CIC 914).

n.2042Le premier commandement ( "Les Dimanches et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l'obligation de participer à la Sainte Messe et de s'abstenir des œuvres serviles") demande aux fidèles de sanctifier le jour où l'on commémore la Résurrection du Seigneur, ainsi que les principales fêtes liturgiques où l'on honore les mystères du Seigneur, de la Bienheureuse Vierge Marie et des Saints, avant tout en participant à la célébration eucharistique qui rassemble la Communauté chrétienne, et de se libérer de tous ces travaux et de ces affaires qui sont de nature à empêcher la sanctification de ces jours (cf. CIC 1246-1248 ; CIO 881, p1-4). 


Le deuxième commandement ("Tout fidèle est tenu par l'obligation de confesser ses péchés au moins une fois par an") assure la préparation à l'Eucharistie par la réception du sacrement de la Réconciliation, qui continue l'oeuvre de conversion et de pardon du Baptême (cf. CIC 989 ; CIO 719).


Le troisième commandement ( "Tout fidèle est tenu par l'obligation de recevoir la Sainte Communion au moins chaque année à Pâques") garantit un minimum dans la réception du Corps et du Sang du Seigneur en liaison avec les fêtes Pascales, origine et centre de la liturgie chrétienne (cf.CIC 920 ; CIO 708 ; 881, p3).


samedi 24 mars 2012

24 mars - Fête de saint Gabriel, Archange

Homélie "Missus est I" de saint Bernard

Saint Gabriel annonce à Marie qu'elle sera la Mère de Dieu.
Annonciation par Eustache Le Sueur 
 « L'ange Gabriel fut envoyé de Dieu en une ville de Galilée appelée Nazareth, 
à une vierge qui avait épousé un homme du nom de Joseph, 
et cette vierge s'appelait Marie. »

n.2. Il dit donc: « L'ange Gabriel fut envoyé de Dieu. »
Je ne pense pas qu'il soit ici question d'un de ces anges de moindre dignité qui viennent souvent sur la terre y remplir des missions ordinaires; en effet, ce n'est pas ce que signifie son nom, qui veut dire la force de Dieu, d'ailleurs il ne vient pas, comme c'est l'habitude, sur l'ordre d'un esprit plus grand que lui, mais il est envoyé de Dieu même.

            Voilà, sans doute, pourquoi il est dit qu'il fut envoyé « de Dieu » mais l'Évangéliste se sert peut-être aussi de ces paroles « envoyé de Dieu » pour que nous ne croyions pas que Dieu, avant de communiquer son dessein à la Vierge, en fit part à d'autre esprit bienheureux que l'archange Gabriel qui fut seul trouvé digne parmi le reste des anges d'une telle grandeur, du nom qu'il a reçu et de la mission qui lui fut confiée.

            D'ailleurs, le nom qu'il a n'est point sans rapport avec le message dont il est chargé. En effet, à quel ange convenait-il mieux d'annoncer la venue du Christ qui est la vertu de Dieu, qu'à celui qui a l'honneur de s'appeler la force de Dieu ? Car qu'est-ce que la force, sinon la vertu. Mais n'allez pas croire qu'il n'était ni bien, ni convenable que le maître et l'envoyé portassent le même nom, car s'ils s'appellent de même, ce n'est pas pour la même raison.
En effet, si le Christ et l'ange Gabriel sont également nommés la force ou la vertu de Dieu, c'est en un sens bien différent l'un de l'autre. En effet, ce n'est que nuncupativement que l'Ange est appelé la force de Dieu, tandis que c'est substantivement que le Christ est nommé « la vertu de Dieu » (I Corinth., I, 24), il l'est effectivement; car c'est lui que désigne ce plus fort armé de l'Evangile qui survient et qui, de son bras puissant, terrasse le premier fort armé qui, jusque là, avait gardé sa maison en paix, et lui enlève ainsi toutes les richesses qu'il y avait amassées.

            Quant à l'Ange, s'il est appelé la force de Dieu c'est, ou parce qu'il a pour office d'annoncer la venue de cette force elle-même, ou bien parce qu'il devait rassurer une vierge naturellement timide, simple et pudique, que la nouvelle du miracle qui devait s'accomplir par elle allait troubler. En effet, il lui dit : « Ne craignez rien, ô Marie, car vous avez trouvé grâce auprès de Dieu. » Il y a même lieu de croire qu'il eut aussi à donner des forces et du courage au fiancé de cette vierge, homme d'une conscience humble et timorée, quoique notre Évangéliste ne le dise point alors. En effet, c'est lui qui lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre Marie pour épouse. » C'est donc un choix plein d'à-propos qui désigna Gabriel pour l'œuvre qu'il eut à remplir, ou plutôt c'est parce qu'il l'eut à remplir qu'il fut appelé Gabriel.

mercredi 21 mars 2012

La vanité ou l'essentiel ?

Vénérable Henri Marie Boudon, « Dieu partout présent », Chap. IV, Dieu qui est partout, demande que l’on se souvienne de sa divine présence 
                                          
            Au contraire, les divins solitaires dans une entière séparation des créatures, sans avoir de conversations avec elles, sans leurs jeux, leurs divertissements, n’ayant que Dieu seul dans leurs déserts pour compagnie, qui était toutes leurs richesses, tout leur plaisir, possédaient une tranquillité que le monde ne connait point. Une paix divine qui surpasse tout sentiment, demeurait dans leurs cœurs. Ils menaient une vie angélique, et ils commençaient à en goûter les joies célestes. O qui pourrait nous dire ce qui s’est passé dans l’intérieur du divin Paul ermite qui a vécu plus de 80 ans dans le désert, sans jamais y avoir vu, ni parlé à personne ; car il y avait plus de 80 ans qu’il s’y était retiré lorsqu’il y a fut visité par Saint Antoine. Certainement la vie a été une vie de Paradis, toujours dans la contemplation de la Divinité.

            Malheur à nous qui en sommes si peu occupés. Malheur à toi, ô monde, dans tes ténèbres, qui ayant Dieu partout présent, et qui partout ne le regarde pas, et qui t’ennuie sitôt dans le peu de temps que tu y penses, et que l’on te parle de la suprême Majesté.
O si tu savais quel honneur c’est que la permission qu’il nous donne de nous entretenir avec sa grandeur infinie, que ne ferais tu pas pour jouir d’un bien si divin ? Une âme éclairée voit bien que ce serait peu de choses : et voici que nous pouvons quand il nous plaît, et facilement avec le secours divin, jouir de cet honneur inestimable, et nous le négligeons !

            O vraiment, s’écrierait la Séraphique Thérèse, puisque mon Dieu est partout, je ne le laisserai pas sans avoir l’honneur de l’entretenir ! Certainement c’est une indignité insupportable à une chétive créature de traiter de la sorte son Créateur. Hélas ! voudrait-on en user de la manière avec une personne un peu considérable ? C’est ce qui paraîtrait insupportable à une créature, et il faut qu’un Dieu le souffre !

Icône de l'échelle des vertus.
Nous sommes tous appelés à devenir saints et nous sommes
tous protégés par les saints Anges. Mais nous sommes
aussi tentés. Si nous tombons, reprenons courage et montons
de nouveau par les degrés de la sainteté avec l'aide de Dieu.

Saint Jean Climaque, « L’échelle sainte », extraits

            Courons avec une joie mêlée de crainte au combat remarquable auquel Dieu nous appelle. C'est aux démons que nous devons faire la guerre; ne les redoutons pas, car, quoique nous ne puissions pas les voir, ils nous connaissent et ils pénètrent dans le fond de notre âme; mais s'ils la voient troublée et craintive, ne nous croiront-ils pas vaincus ? ne se précipiteront-ils pas sur nous avec un acharnement terrible, afin de nous rendre leurs misérables esclaves ? Or, puisque nous connaissons leurs ruses, armons-nous donc contre eux avec courage; car on hésite d'en venir aux mains, quand on voit une armée qui ne compte que des soldats vaillants et courageux, et qui brûle de se mesurer avec l'ennemi. 

            Si, lorsque nous avons quitté le monde, les démons nous troublent et nous tentent par le souvenir douloureux et tendre de nos pères et mères, de nos frères et sœurs, sachons recourir promptement aux saintes armes de la prière, à la pensée des flammes éternelles, afin que le souvenir de ces flammes effrayantes éteigne en nous les feux par lesquels les démons voudraient réduire en cendres nos généreuses résolutions. 


lundi 19 mars 2012

Angélus Place Saint-Pierre, du Dimanche 18 mars 2012

Chers amis, demain nous célébrerons la fête solennelle de saint Joseph. Je remercie de tout mon cœur tous ceux qui auront pour moi une intention dans leur prière, pour le jour de ma fête. Je vous demande de prier en particulier pour le voyage apostolique au Mexique et à Cuba, qui aura lieu à partir de vendredi prochain. Confions-le à l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie, tant aimée et vénérée dans ces deux pays que je m’apprête à visiter. 

(...) Demain, nous célèbrerons la fête de saint Joseph : puisse le Seigneur, par l’intercession de mon saint patron de baptême, me donner la force de confirmer mes frères et sœurs dans la foi ! Comme saint Joseph, ne craignez pas de prendre Marie chez vous, qu’elle vous montre son Fils, le Christ notre Sauveur ! Que Dieu vous bénisse !

Saint Joseph, gardien et protecteur de la Sainte Famille et de l'Eglise, priez pour nous.

19 mars, solennité de la saint Joseph, patron de l'Eglise universelle

Saint Joseph et l'Enfant Jésus,
icône contemporaine
Encyclique Redemptoris Custos – 
Le gardien du Rédempteur

            n.25. Le climat de silence qui accompagne tout ce qui se réfère à la figure de Joseph s'étend aussi à son travail de charpentier dans la maison de Nazareth. Toutefois, c est un silence qui révèle d'une manière spéciale le profil intérieur de cette figure. Les Evangiles parlent exclusivement de ce que « fit » Joseph ; mais ils permettent de découvrir dans ses « actions », enveloppées de silence, un climat de profonde contemplation.

            Joseph était quotidiennement en contact avec le mystère « caché depuis les siècles », qui « établit sa demeure » sous son toit. Cela explique par exemple pourquoi sainte Thérèse de Jésus, la grande réformatrice du Carmel contemplatif, se fit la promotrice du renouveau du culte rendu à saint Joseph dans la chrétienté occidentale.

            n.26. Le sacrifice absolu que Joseph fit de toute son existence aux exigences de la venue du Messie dans sa maison trouve son juste motif « dans son insondable vie intérieure, d'où lui viennent des ordres et des réconforts tout à fait particuliers et d'où découlent pour lui la logique et la force, propres aux âmes simples et transparentes, des grandes décisions, comme celle de mettre aussitôt à la disposition des desseins divins sa liberté, sa vocation humaine légitime, son bonheur conjugal, acceptant la condition, la responsabilité et le poids de la famille et renonçant, au profit d'un amour virginal incomparable, à l'amour conjugal naturel qui la constitue et l'alimente ». Cette soumission à Dieu, qui est promptitude de la volonté à se consacrer à tout ce qui concerne son service, n'est autre que l'exercice de la dévotion qui constitue une des expressions de la vertu de religion.

            n.27. La communion de vie entre Joseph et Jésus nous amène à considérer encore le mystère de l'Incarnation précisément sous l'aspect de l'humanité du Christ, instrument efficace de la divinité pour la sanctification des hommes : « En vertu de la divinité, les actions humaines du Christ ont été salutaires pour nous, produisant en nous la grâce tant en raison du mérite que par une certaine efficacité ».

            (…) Si cet amour, par son humanité, rayonnait sur tous les hommes, les premiers bénéficiaires en étaient bien évidemment ceux que la volonté divine avait placés dans son intimité la plus étroite : Marie, sa mère, et Joseph, son père putatif. Puisque l'amour « paternel » de Joseph ne pouvait pas ne pas influer sur l'amour « filial » de Jésus et que, réciproquement, l'amour « filial » de Jésus ne pouvait pas ne pas influer sur l'amour « paternel » de Joseph, comment arriver à reconnaître en profondeur cette relation tout à fait singulière ? Les âmes les plus sensibles aux impulsions de l'amour divin voient à juste titre en Joseph un exemple lumineux de vie intérieure. En outre, l'apparente tension entre la vie active et la vie contemplative est dépassée en lui de manière idéale, comme cela peut se faire en celui qui possède la perfection de la charité. Selon la distinction bien connue entre l'amour de la vérité (charitas veritatis) et l'exigence de l'amour (necessitas charitatis), nous pouvons dire que Joseph a expérimenté aussi bien l’amour de la vérité, c'est-à-dire le pur amour de contemplation de la Vérité divine qui rayonnait de l'humanité du Christ, que l'exigence de l'amour, c'est-à-dire l'amour, pur lui aussi, du service, requis par la protection et le développement de cette même humanité.

            (…) Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 15 août 1989, solennité de l'Assomption de la Vierge Marie, en la onzième année de mon pontificat.

Ioannes Paulus, pp. II

La fuite en Egypte par Giotto            

Prière de saint François de Sales

Glorieux Saint Joseph, époux de Marie, accordez nous votre protection paternelle, nous vous en supplions par Jésus Christ. Ô vous dont la puissance s’étend à toutes nos nécessités et sait rendre possible les choses les plus impossibles, prenez paternellement les intérêts de vos enfants ; nous accourons à vous avec confiance. Faîtes, que, sous votre paternelle conduite, toutes nos causes d’inquiétude tournent à la gloire de Dieu et au bien de ses dévoués serviteurs. Amen. 



Et n'oublions pas de prier aujourd'hui d'une manière spéciale pour notre Pape Benoit XVI, né sous le beau patronage de saint Joseph.



Bonne fête, Très Saint Père

dimanche 18 mars 2012

4e Dimanche de Carême, Laetare - Dimanche de la joie : Les prières mal faites

Vénérable Henri Marie Boudon, « Dieu partout présent », Chap. VIII, Exercice de la présence de Dieu 

Le combat des Anges contre les démons,
enluminure
            Cet exercice de la présence de Dieu fait que l’on s’acquitte saintement des bonnes actions, qui souvent se font avec une négligence lamentable. Il serait à désirer que l’on se servit au commencement des prières, et lorsque l’on récite l’Office au commencement de chaque heure. 
Certainement si on considérait bien la Majesté infinie de Dieu présent à qui l’on parle : on se garderait bien de le prier avec une telle précipitation de paroles, que l’on passerait pour ridicule si on parlait de la même manière à un valet. C’est ce qui arrive même en la célébration des Mystères Divins, et les enfants ou autres qui répondent, particulièrement lorsque l’on récite les versets qui se disent immédiatement après le « Confiteor » au commencement de la sainte Messe, au « Kyrie eleison », le font avec tant de vitesse que les hérétiques en ont fait un sujet de leurs railleries. O si les Prêtres faisaient une sérieuse attention aux Mystères redoutables qui se passent en la sainte Messe, au grand Dieu des éternités qui se rend présent entre leurs mains, dans quels anéantissements ne seraient-ils pas ? Avec quels respects tous les peuples ne feraient-ils pas leurs prières ?

            Les distractions involontaires, et qui ne sont pas causées par quelques attachements ne doivent pas embarrasser, ou par trop d’épanchement dans les choses extérieures. Il faut donner le temps à ce qui est nécessaire dans l’ordre de Dieu, et ne négliger rien des obligations de son état. Mais il faut retrancher les occupations inutiles, et ne donner que le nécessaire à ce qui est de notre obligation. Il faut retirer son esprit de tous les embarras inutiles des créatures qui sont la cause de notre oubli du Créateur. Il faut ôter de son cœur toutes les affections qui en divertissent. Le trop de préférence des créatures nous prive de la présence de Dieu.

            Si nous veillons bien à retrancher les occupations qui ne sont pas nécessaires, nous trouverions du temps pour nous occuper des choses célestes. Se peut-on figurer un aveuglement plus étrange que celui des ces gens qui disent qu’ils ont trop d’affaires, et qu’ils n’ont pas le loisir de donner quelque heure pour méditer saintement sur les affaires éternelles. Ces gens ne trouvent-ils pas le temps de dormir, de boire, et de manger, de faire des visites, et d’en recevoir, et de s’entretenir avec les hommes ?

            Après tout c’est un honneur si grand, que celui que Dieu nous fait de vouloir bien nous permettre, chétifs néants que nous sommes, de le regarder, de l’entretenir, qu’il n’y a point de peine que nous ne devrions souffrir avec joie pour avoir cette grâce. Ainsi il faut porter avec patience, et en paix l’importunité des distractions, l’ennui, et la privation du sentiment, et de toute consolation : souvent il arrive que dans les commencements la présence de Dieu est plus sensible, et que dans la suite du temps les sens n’y ont pas part. Mais la foi nous doit suffire. Si l’on considère les peines que se donnent les courtisans des Rois, et le plaisir qu’ils ont s’ils leurs disent quelque parole après avoir employé bien du temps à leur faire la cour, on verra très clairement que tout ce que l’on souffre est très peu de chose dans l’exercice de la présence de Dieu.


mardi 13 mars 2012

Priez en vérité

Vénérable Henri Marie Boudon, « Dieu partout présent » Chapitre VIII, Exercice de la présence de Dieu 

L'Agonie au jardin des Oliviers par Boticelli
            Il est bon à son réveil dès le matin de commencer la journée par ce divin exercice ; et d’en faire un saint usage de temps en temps durant le jour
Et pour cela la Séraphique sainte Thérèse, est d’avis que l’on se serve de saintes industries pour ramener à Dieu notre pauvre esprit qui en est si égaré. 
On peut se servir pour cela des horloges qui sonnent les heures, se mettant en la présence de Dieu à toutes les heures ; et ce sera un moyen d’en acquérir peu à peu l’habitude avec le secours divin. Il y en a plusieurs qui récitent quelques prières vocales à chaque heure du jour : et c’est une pratique très bonne, et très louable, mais souvent cela se fait avec peu d’application, et quelque fois par pure coutume. Dieu serait bien plus glorifié que l’on entrât dans un véritable recueillement pour le voir présent par la foi ; et pour ensuite l’aimer et l’adorer. On peut dans la campagne, où il n’y a point d’horloge, se servir de quelques autres moyens, pour se souvenir de quelques autres moyens, pour ce souvenir de cette divine présence quatre ou cinq fois tous les matins, et autant après avoir dîné.

            Il y en a qui portent sur leur manche une croix de deux épingles croisées, et on pourrait n’y en mettre qu’une seule, comme on en met souvent pour se souvenir de quelque chose ; et cela leur sert pour voir Dieu présent par la foi, ce qui contribue beaucoup à empêcher qu’on ne l’offense dans les occupations, ou à faire ce qu’il a demandé de nous, et à souffrir en patience les maux qui arrivent.

            Comme cet acte intérieur de la présence de Dieu se peu faire en très peu de temps, il n’y a rien qui empêche que l’on ne s’en serve, au milieu des compagnies aussi bien que si l’on était seul, dans tous les exercices extérieurs, parmi les affaires, les soins que l’on doit prendre en étudiant, en se divertissant, et enfin dans quelque état que l’on se trouve. On peut même en faire usage durant les maladies ; car comme il consiste dans un simple souvenir affectueux par la foi de Dieu présent, sans s’en former d’images distinctes, cela n’apporte aucune incommodité. Il est bon lorsqu’on est en santé, et que l’on se trouve seul, de se mettre à genoux à toutes les heures, pour adorer la suprême Majesté des trois Personnes divines de la suradorable Trinité, et même de se prosterner devant sa grandeur infinie.


dimanche 11 mars 2012

3e Dimanche de Carême : Priez en tout temps

Nous approchons de la mi-Carême. La moitié du chemin est presque parcouru dans notre montée à Jérusalem où, avec Notre Seigneur, nous allons donner notre vie en communion à la sienne, pour la plus grande gloire de Dieu et le Salut du monde, pour ressusciter avec Lui et témoigner, jusqu'aux confins de la terre, de la bonne nouvelle du Salut. 


Mi-Carême. Déjà ? diront certains. Oui, déjà ; il n'est que grand temps de nous remettre à l'écoute du Seigneur pour ne pas perdre ce temps précieux que nous offrent le Seigneur et l'Eglise. 


Puisque le mot "Carême" signifie la quarantaine, mettons-nous en sainte quarantaine, à l'écoute du Verbe de Vie et de l'un de ses illustres témoins, M. Boudon. 
A l'école des saints, apprenons à prier, à nous mettre en présence de Dieu partout présent et qui attend que nous Lui fassions l'aumône de nos actes de foi, d'espérance et de charité. 

Vénérable Henri Marie Boudon, "Dieu partout présent", Chap. IV, Dieu qui est partout, demande que l’on se souvienne de sa divine présence :

Jésus au désert. Le Seigneur aimait les lieux déserts
pour être dans un coeur à coeur avec son Père,
comme nous pendant ce Carême.
            Toujours est-il vrai que ceux qui le cherchent le trouveront. Ainsi le Chrétien qui, se servant de la foi, s’applique de temps en temps à son adorable présence, peu à peu avec son secours en aura la sainte habitude, et souvent s’en souviendra.

            Il ne faut donc pas borner l’Oraison dans l’espace de nos Eglises. L’Apôtre voulait qu’on priât Dieu en toutes sortes de lieux. Tout le monde, dit saint Cyprien, est le Temple de la Divinité dans toute son étendue, l’on y trouve la société des trois personnes divines de la suradorable Trinité, nous avons donc partout une belle compagnie.

            Que personne donc ne se plaigne de la solitude. Que les Religieuses pensent à cette importante vérité, leur retraite n’aura plus rien de rebutant pour elles ; et ce leur sera une peine d’aller aux parloirs. Les premières Carmélites de la réforme de sainte Thérèse, assurait que ce leur était une espèce de martyre quand elles étaient obligées de s’y rendre ; et leur grand soin était d’en sortit au plus tôt. Que les pauvres, et les autres personnes délaissées se consolent, puisqu’elles ont avec elles ces personnes divines qui font tout le bonheur du Paradis. O si elles savaient le don de Dieu ! il est aisé de se passer des créatures quand on a le Créateur. Comment après cela désirer avec empressement la conversation des hommes, ou se plaindre d’en être privé ?

vendredi 9 mars 2012

Il faut être dévot...

Il faut être dévot, disait le vénérable abbé Henri-Marie Boudon :

- aux Anges pour en obtenir la pureté de corps et d’esprit, la charité envers le prochain et la patience.
- aux Archanges pour en obtenir le zèle de l’intérêt de Dieu.
- aux Principautés pour en obtenir la réforme de notre intérieur.
- aux Puissances pour en obtenir la destruction des efforts, des tentations, ruses, et force des démons.
- aux Vertus pour en obtenir ressource dans nos faiblesses, pour surmonter nos attaches et résister à nos inclinations.
- aux Dominations pour en obtenir la connaissance des ordres de Dieu et ne pas confondre notre volonté avec Celle de Dieu.
- aux Trônes pour en obtenir fermeté, repos, paix incompréhensible, que Dieu seul suffit.
- aux Chérubins pour en obtenir d’aimer le mépris, l’abjection, la pauvreté, le renoncement à soi, la vie cachée.
- aux Séraphins pour en obtenir l’Amour excessif qui brûle et porte des incendies.

icône des neufs choeurs des Anges entourant saint Michel.
On reconnaît particulièrement le Séraphin (de couleur rouge puisque son nom signifie "embrasé", aux neufs ailes), le Chérubin (en bleu), le Trône (la "roue" ailée) et l'Ange gardien (devant saint Michel et protégeant deux enfants). 

mardi 6 mars 2012

1er mardi du mois de mars : Petit Exorcisme de Léon XIII

19 mai 1912 - 19 mai 2012 : 100e anniversaire de la consécration de la France à saint Michel, Archange, Prince des milices célestes, 1er des Séraphins et protecteur de notre pays.
Exorcisme : Jésus chasse un démon et délivre un possédé
Petit Exorcisme de saint Michel, Archange
par SS. le Pape Léon XIII

Le Pape Léon XIII a offert à l'Eglise un moyen pour se prémunir des attaques du démon. En effet, comme le rappelle saint Paul, c'est contre des ennemis spirituels que nous avons a combattre. C'est à ces esprits ténébreux, les démons, que nous devons les tentations et toutes sortes d'épreuves qui nous affligent et nous font parfois désespérer de Dieu, du prochain, de nous-mêmes.
Prenons donc les moyens, par la récitation pieuse de cette prière, au nom de l'Eglise et en communion avec l'Archange saint Michel et tous les saints du Ciel (particulièrement saint Joseph, Terreur des démons), pour devenir les saints que Dieu désire.
Ce petit exorcisme peut être dit par tout catholique, pour soi et pour le bien de l'Eglise. C'est une prière privée, une aide spirituelle que l'Eglise nous propose, comme la médaille de saint Benoît et d'autres sacramentaux, pour nous défendre dans le combat, en demandant à Dieu plus de foi, d'espérance et de charité

Saint Michel et ses Anges terrassent le démon

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.

            Psaume 67

1. Que Dieu se lève et que ses ennemis soient dispersés ! Et que fuient devant sa Face ceux qui le haïssent ! 2. Comme s'évanouit la fumée, qu'ils disparaissent !  Comme fond la cire en face du feu, ainsi périssent les méchants devant la Face de Dieu !

            Psaume 34

1.   Juge, Seigneur, ceux qui me nuisent ; * combats ceux qui me combattent ! 4.   Qu'ils aient honte et soient confus, * ceux qui en veulent à ma vie ! 4b. Qu'ils reculent et soient confondus, * ceux qui méditent mon malheur ! 5.   Qu'ils soient comme la poussière face au vent ! * et que l'Ange du Seigneur les pourchasse ! 6.   Que leur chemin soit ténèbres et glissade ! * et que l'Ange du Seigneur les poursuive ! 7.   Car sans raison ils ont caché contre moi leur filet de mort ; * ils ont fait à mon âme des reproches inconsistants. 8.   Que la perte les surprenne ; que le filet qu'ils ont caché les prenne ; * et qu'ils tombent dans leur  propre piège ! 9.   Et mon âme exultera dans le Seigneur, * jubilera en son salut. 29. Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit ! 30. Comme il était au commencement,  maintenant et toujours, * et dans tous les siècles des siècles ! Amen !

Prière à Saint Michel

Très glorieux Prince de l'armée céleste, Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat et la lutte qui est la nôtre contre les Principautés et les Puissances, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans les airs (Eph. 6, 10-12). Venez en aide aux hommes, que Dieu a créés incorruptibles, et faits à Son image et ressemblance, et rachetés à si haut prix de la tyrannie du démon (Sg. 2, 23 - I Cor. 6, 20). Combattez aujourd'hui, avec l'armée des Anges bienheureux, les combats du Seigneur, comme vous avez combattu jadis contre le chef de l'orgueil Lucifer et ses anges rebelles ; et ils n'eurent pas le dessus, et on ne trouva plus leur place dans le ciel.  Mais il fut jeté, ce grand dragon, l'antique serpent, celui qu'on appelle diable et Satan, celui qui égare le monde entier ; et il fut jeté sur la terre, et ses anges furent jetés avec lui (Ap. 12, 8-9). Voilà que cet antique ennemi et homicide s'est dressé avec véhémence. Déguisé en ange de lumière, avec toute la horde des mauvais esprits, il parcourt et envahit la terre profondément, afin d'y effacer le nom de Dieu et de Son Christ, et de voler, tuer et perdre de la mort éternelle les âmes destinées à la couronne de la gloire éternelle. Le poison de sa malice, comme un fleuve répugnant, le dragon malfaisant le fait couler dans des hommes à l'esprit dépravé et au cœur corrompu ; esprit de mensonge, d'impiété et de blasphème ; et souffle mortel de la luxure et de tous les vices et iniquités. - L'Église, épouse de l'Agneau immaculé, des ennemis très rusés l'ont saturée d'amertume et abreuvée d'absinthe ; ils ont porté leurs mains impies sur tout ce qu'elle a de plus précieux. Là où a été établi le Siège du bienheureux Pierre et la Chaire de la Vérité pour la lumière des nations, là ils ont posé le trône de l'abomination de leur impiété ; de sorte qu'en frappant le Pasteur, ils puissent aussi disperser le troupeau. 
Soyez donc là, Chef invincible, auprès du peuple de Dieu, contre les assauts des forces spirituelles du mal, et donnez-lui la victoire ! C'est vous que la Sainte Eglise vénère comme son gardien et son patron. Vous qu'elle se fait gloire d'avoir comme défenseur contre les puissances criminelles de la terre et de l'enfer. C'est à vous que le Seigneur a confié les âmes rachetées pour les introduire dans la céleste félicité. 
Conjurez le Dieu de paix d'écraser Satan sous nos pieds, afin qu'il ne puisse plus retenir les hommes dans ses chaînes, et nuire à l'Église. Présentez au Très-Haut nos prières, afin que, bien vite, nous préviennent les miséricordes du Seigneur, et que vous saisissiez le dragon, l'antique serpent, qui est le diable et Satan, et que vous le jetiez enchaîné dans l'abîme, en sorte qu'il ne puisse plus jamais séduire les nations (Apoc. 20,3). 
C'est pourquoi, comptant sur votre mainforte et votre protection, de par l'autorité sacrée de notre sainte Mère l'Eglise (le Prêtre remplace ces mots par : de part l’autorité de mon ministère sacré), nous entreprenons avec confiance et sûreté, au nom de Jésus-Christ, notre Dieu et Seigneur, de repousser les attaques et les ruses du démon. 

V. Voici la Croix du Seigneur, fuyez, Puissances ennemies !
R. Il a vaincu, le Lion de la tribu de Juda, le Rejeton de David !
V. Que votre miséricorde, Seigneur s'exerce sur nous ! 
R. Dans la mesure de notre espérance en vous.
V. Seigneur, exaucez ma prière !
R. Et que mon cri parvienne jusqu'à vous.
[V. Le Seigneur soit avec vous. (les laïcs omettent ces versets)
R. Et avec votre esprit.]

Prions. Dieu et Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, nous invoquons votre Saint Nom, et nous lançons un appel suppliant à votre bonté : afin que par l'intercession de Marie Immaculée, Mère de Dieu et toujours Vierge, de Saint Michel Archange, de Saint Joseph, Époux de la même Vierge Sainte, des Saints Apôtres Pierre et Paul et de tous les Saints, vous daigniez nous accorder votre secours contre Satan et tous les autres esprits impurs qui rôdent dans le monde pour nuire au genre humain et perdre les âmes. Par le même Christ Notre Seigneur. Amen !

Exorcisme

Nous t'exorcisons, Esprit immonde, qui que tu sois : Puissance satanique, invasion de l'ennemi infernal, légion, réunion ou secte diabolique, au nom et par la puissance de Notre Seigneur Jésus-Christ X, sois arraché et chassé de l'Église de Dieu, des âmes créées à l'image de Dieu et rachetées par le précieux sang du divin Agneau Rédempteur X. N'ose plus désormais, perfide serpent, tromper le genre humain, persécuter l'Église de Dieu, ni secouer et cribler comme le froment les élus de Dieu X. Il te commande, le Dieu Très-Haut X auquel, dans ton fol orgueil, tu prétends encore qu'on t'égale, Lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à la connaissance de la Vérité (I Tim. 2, 4). Il te commande, Dieu le Père X ; Il te commande, Dieu le Fils X ; Il te commande, Dieu le Saint-Esprit X. Elle te commande, la majesté du Christ, Verbe éternel de Dieu fait chair X, Lui qui, pour le salut de notre race, perdue par ta jalousie, s'est abaissé et rendu obéissant jusqu'à la mort (Phil. 2, 8) ; Lui qui a bâti son Eglise sur la pierre solide, et proclamé que les portes de l'enfer ne prévaudront jamais contre elle, voulant demeurer lui-même avec elle tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles (Mt 28, 20). Ils te commandent, le Signe de la Croix Xet la vertu de tous les mystères de la foi chrétienne X. Elle te commande, la Très-Haute Mère de Dieu, la Vierge Marie X, elle qui, dès le premier instant de son Immaculée Conception, a écrasé, par son humilité, ta tête folle d'orgueil. Elle te commande, la foi des saints Apôtres Pierre et Paul, et des autres Apôtres X. Ils te commandent, le sang des martyrs et l'affectueuse intercession de tous les saints et saintes X.
Or donc, dragon maudit et toute légion diabolique, nous t'adjurons par le Dieu X Vivant, par le Dieu X Vrai, par le Dieu X Saint, par ce Dieu qui a tant aimé le monde, qu'il lui a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la Vie éternelle (Jn 3, 16) : cesse de tromper les créatures humaines et de leur verser le poison de la damnation éternelle ; cesse de nuire à l'Église et de mettre des entraves à sa liberté. Va-t-en, Satan, inventeur et maître de toute tromperie, ennemi du salut des hommes ! Cède la place au Christ, en qui tu n'as rien trouvé de tes œuvres. Cède la place à l'Église, une, sainte, catholique et apostolique, que le Christ lui-même a acquise au prix de son Sang. Humilie-toi sous la puissante main de Dieu. Tremble et fuis, à l'invocation faite par nous du saint et terrible Nom de Jésus, qui fait trembler les enfers ; à qui les Vertus des Cieux, les Puissances et les dominations sont soumises ; que les Chérubins et les Séraphins louent dans un concert inlassable, disant : Saint, Saint, Saint est le Seigneur, le Dieu des Armées. 

V. Seigneur, exaucez ma prière.
R. Et que mon cri parvienne jusqu'à Vous.
[V. Le Seigneur soit avec vous. (les laïcs omettent ces versets)
R. Et avec votre esprit.]

Prions. Dieu du Ciel, Dieu de la terre, Dieu des Anges, Dieu des Archanges, Dieu des Patriarches, Dieu des Prophètes, Dieu des Apôtres, Dieu des Martyrs, Dieu des Confesseurs, Dieu des Vierges, Dieu qui avez le pouvoir de donner la vie après la mort, le repos après le travail ; parce qu'il n'y a pas d'autre Dieu que Vous, et qu'il ne peut y en avoir si ce n'est Vous, le Créateur de toutes les choses visibles et invisibles, Vous dont le règne n'aura pas de fin ; avec humilité nous supplions votre glorieuse majesté de daigner nous délivrer puissamment et nous garder sains et saufs de tout pouvoir, piège, mensonge et méchanceté des Esprits infernaux. Par Jésus-Christ Notre Seigneur.
R. Amen !

Des embûches du démon, délivrez-nous, Seigneur !
Accordez à votre Église la sécurité et la liberté pour Vous servir : Nous Vous en supplions, écoutez-nous.
Daignez humilier les ennemis de la Sainte Église : Nous vous en supplions, écoutez-nous.

                        (Et l'on asperge le lieu d'eau bénite)