mercredi 31 janvier 2018

Saint Gaud d'Evreux, priez pour nous

Gisant de Saint Gaud, à Saint-Pair-sur-mer
Vie de Saint Gaud, évêque d'Evreux (400-491)

Le 31 janvier l'Église orthodoxe vénère la mémoire de saint Gaud, qui fut de 440 à 480 le 3e évêque d’Évreux, successeur de saint Taurin et de saint Mauxe.

Élu en 440 au siège épiscopal de ce diocèse, alors que la Gaule était dévastée par les invasions, il y rétablira l'Église; À l’époque des invasions franques en Gaule, en effet, de courageux apôtres pénétraient peu à peu les campagnes, mais l’idolâtrie reprenait souvent le dessus, et dans la jeunesse de Gaud, on ne rencontrait plus que quelques chrétiens dispersés. Cependant monastères et abbayes vont s’implanter, défricher la forêt, cultiver la terre, venir en aide aux populations.

C’est dans ce contexte, au Ve siècle, que Gaud naquit à Évreux. Confié pour son éducation et sa formation religieuse à un fidèle serviteur de Dieu, nommé Léonce, cet enfant intelligent souffre de voir les églises profanées et les chrétiens persécutés. Il conçoit alors le désir profond de consacrer sa vie à relever la foi chrétienne dans la région. Avec Léonce, il vient souvent prier au tombeau de saint Taurin qui, le premier, avait apporté l’évangile à Evreux.

Saint Evêque, vitrail de la Cathédrale
Notre-Dame d'Evreux
Aussi, lorsque l’agitation causée par la guerre commença à s’apaiser, et que le comte Egidius eut ramené quelque tranquillité dans les Gaules par la défaite des Goths, le jeune Gaudus (ou Waldus) parcourt les campagnes, regroupe les chrétiens et les persuade de revenir en ville autour des quelques prêtres restés à Évreux. Malheureusement, il n’y a pas d’évêque pour exhorter ce petit peuple chrétien.

Après une assez longue interruption dans le service divin, à Évreux, vers 440, avec quelques compagnons, Gaud se rend à Rouen pour obtenir du Métropolitain qu’il leur envoie un évêque. Saint Germain, qui a entendu parler du jeune Gaud, les reçoit avec sympathie et se montre touché par l’éloquence, la foi, le zèle et l’air de sainteté de Gaud. L’archevêque convoqua une réunion d’évêques à Évreux, où après une mûre délibération, il nomma, avec le commun suffrage du peuple et du clergé, Gaud lui-même comme évêque, comme successeur de saint Taurin. L’ayant sacré solennellement avec le concours d’Ereptiole, évêque de Coutances et de Sigisbode, évêque de Sées, il le fit asseoir sur le trône épiscopal, aux acclamations de la foule.

Alors Gaud se met à l’œuvre : "il renverse les temples des faux dieux ; et sur leurs ruines, il bâtit des églises au Dieu vivant" ; il soutient et forme le clergé ; il éclaire le peuple par sa prédication. Il travaille ainsi pendant 40 ans, jusqu’au jour où, trop fatigué, il pense devoir laisser sa charge épiscopale à un successeur plus jeune, Maurisson.

Quant à lui, il désire terminer sa vie dans la prière et la solitude. Il se retire alors quelque temps dans un ermitage à plusieurs milles d’Évreux. C’est là que se trouve l’antique chapelle de Notre-Dame-du-Gaud.
Armoiries modernes de Saint-Pair-sur-mer
avec les 5 auréoles des saints
On peut encore voir les vestiges de cette chapelle, appelée maintenant chapelle Saint Gaud, au sud de la forêt d’Évreux, près du village des Baux-Sainte-Croix. Les fidèles d’Évreux viennent nombreux le saluer et reconnaître ses vertus ; très vite il décide de s’éloigner vers l’ouest, et se retire au diocèse de Coutances, près de la mer, à Scissy, où la forêt recouvre une partie de la baie actuelle. Cette solitude était alors habitée par plusieurs ermites : tels que saint Pair (482-565), appelé aussi Paterne, venu de Poitiers en compagnie de saint Subilion fonder l’abbaye de Scissy, dont il fut le premier abbé avant de devenir évêque d’Avranches ; saint Senier, qui devint évêque d’Avranches à la suite de saint Pair, saint Aroaste et saint Scubilion. Ces 5 saints se trouvent maintenant réunis par leurs tombeaux et sarcophages dans l’église paroissiale du bourg de Scissy devenue depuis Saint-Pair-sur-Mer. Les armoiries de la paroisse de Saint-Pair-sur-Mer reflètent cette histoire : elles représentent cinq auréoles flottant au-dessus des eaux, le blason étant décoré de la mitre et la crosse des abbés.

Saint Gaud construit la cathédrale d'Evreux,
vitrail de l'église de Saint-Pair-sur-mer
Auprès du cimetière, Gaud se bâtit une cellule où il célèbre la messe ; il prend la robe de bure des ermites et mène une vie cachée, dans la pénitence et la prière. Il ne sort que par nécessité, mais tous ceux qui le rencontrent sont frappés par son rayonnement et sa sainteté. À sa mort, il fut enterré dans un sarcophage de pierre, en l’église de Scissy.

Sources : Petits Bollandistes sur le site paroissial de Verneuil-sur-Avre



dimanche 28 janvier 2018

Septuagésime

La septuagésime est un temps de préparation au saint Carême, cette sainte retraite préparatoire à la solennité des solennités, Pâques.

70 jours pour les 70 années d'Exil à Babylone. La forme extraordinaire du rite romain a gardé ces 30 jours pénitentiels. Le Gloria, l'Alléluia et le Te Deum sont réservés pour le dimanche de la Résurrection.

Que ce temps béni, de notre rite ou pas, nous permette de revenir au Christ de tout notre cœur !

Le péché originel, ou le début des problèmes de l'humanité

Maquette du Temple de Jérusalem. 
Extraits de la Synaxe des saints Hiérarques

Afin de rappeler aux chrétiens, de façon plus vive, leur éloignement de leur Patrie céleste et leur asservissement au péché, l’Église, aux matines, après les psaumes du Polyéléos, chante le psaume 136.

Celui-ci était chanté par les Juifs lors de leur captivité à Babylone, après la chute de Jérusalem et la destruction du premier Temple. La première partie du psaume (versets 1-6) manifeste l’affliction des Juifs pour la perte de leur patrie, tandis que la seconde (versets 7-9), exprime l’espoir du châtiment des agresseurs. Les « fleuves de Babylone » mentionnées dans le texte sont l’Euphrate, le Tigre et, peut-être, le Chobar (mentionné par Ezéchiel), sur les rives desquels les Juifs affligés se rappelaient du Temple de Jérusalem et des offices qui y étaient célébrés. Les Juifs refusaient de « chanter un cantique au Seigneur sur une terre étrangère » parce qu’il était interdit de chanter les cantiques sacrés hors du Temple.

Saint Jean Chrysostome commente: « Les Juifs refusèrent de chanter. Vois-tu la force que donne l’affliction ? La componction, la contrition qu’elle opère ? Ils pleuraient, et ils observaient la Loi ; ils avaient  vu les larmes des prophètes, ils en avaient ri, ils s’en étaient  joués, ils s’en étaient moqués ; et maintenant, sans personne pour leur adresser des exhortations, ils versaient des larmes et faisaient entendre des gémissements. Les ennemis, de leur côté, retiraient, de cette conduite, de précieux avantages ; ils voyaient, en effet, que ces captifs ne pleuraient pas, parce qu’ils étaient captifs, parce qu’ils étaient en servitude, parce qu’ils habitaient une terre étrangère, mais parce qu’ils étaient privés du culte de leur Dieu. Voilà pourquoi le Psalmiste ajoute : « Au souvenir de Sion ». Ils ne pleurent pas en effet seulement par hasard ; mais pleurer est leur principale occupation ; voilà pourquoi le Psalmiste dit en commençant : « Nous étions assis et nous pleurions » (…) Mais pourquoi ne leur était-il pas permis de chanter sur la terre étrangère ? C’est parce que des oreilles profanes ne devaient pas entendre ces cantiques secrets. « Comment chanterions-nous un cantique du Seigneur, sur la terre étrangère ? » (v. 4) Ce qui veut dire : Il ne nous est pas permis de chanter ; quoique nous soyons déchus de notre patrie, nous voulons observer toujours la Loi, avec une scrupuleuse fidélité. Vous avez beau exercer votre domination sur nos corps, vous ne triompherez pas de notre âme ».

Caïn et Abel
La Droite qui abandonnera celui qui oublie Jérusalem est, selon les Pères, l’aide divine qui vient des hauteurs. Celui qui oubliera Jérusalem et, par voie de conséquence, l’alliance entre Dieu et Son peuple, sera lui-même oublié par Dieu.

Les Iduméens et les Édomites, sont les descendants d’Esaü, frère de Jacob (Israël), surnommé Édom.  Ils entretenaient une haine particulière à l’endroit des Juifs, considérant que par leur faute, ils avaient été privés des magnifiques terres de Canaan. Pour cette raison, à chaque occasion, ils se vengeaient et ce de la façon la plus violente. Ils ne prenaient pas seulement part à toutes les guerres conduites contre les Juifs, mais ils achetaient aux Assyriens et aux autres peuples des prisonniers juifs, qu’ils enfermaient dans leurs forteresses pour les torturer. Avec les Babyloniens, les Iduméens participèrent au siège et à la destruction de Jérusalem. Selon le commentaire des Saints Pères, les différents qualificatifs appliqués, dans l’Ancien Testament (notamment le Psautier) au combat physique contre l’ennemi, dont l’assassinat de qui que ce soit ou l’appel à le faire, ou encore la description admirative de ce qui est fait aux ennemis du peuple d’Israël, sont appliqués non à des personnages concrets, mais aux passions et aux vices qui affectent la nature humaine. C’est ainsi que les «petits enfants» dont il est ici question sont les pensées pécheresses qui sont brisées par la Pierre de la Foi, le Christ Sauveur.

Arc de Titus, le pillage du second Temple par les romains

jeudi 25 janvier 2018

25 janvier, fête de la conversion de Saint Paul

L'Eglise terrassant l'hérésie. Eglise du Saint Nom de Jésus, Rome
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Science et pratique du Chrétien », 1ère partie, chap.1er, De la Religion chrétienne & catholique

La Religion chrétienne et catholique est la véritable Religion car elle fait rendre à Dieu le culte qui lui est dû mais elle le fait même de la maniéré la plus parfaite que l’on puisse concevoir puisqu’elle ne lui immole pas de pures créatures en témoignage de la souveraineté et des grandeurs infinies de son Être suradorable, comme l’on faisait dans l’ancienne Loi, mais elle lui offre en sacrifice un Homme – Dieu, l’adorable Jésus.

C’est donc une Religion toute divine dans la sainteté, dans la dignité, dans l’excellence infinie de son sacrifice.

Elle est toute divine dans ses principes, n’ayant pas reçu seulement les vérités qu’elle croit par le ministère des Patriarches, des Prophètes ou des Anges, mais de la bouche d’un Dieu.
Elle est toute divine dans sa fin, puisqu’elle fait adorer Dieu en esprit et en vérité de la manière la plus sainte qu’il puisse être honoré.
Elle est toute divine dans ses Lois, puisqu’elles ont été publiées pas le Fils de Dieu, qui a bien voulu pour ce sujet se faire homme par un excès d’un amour incompréhensible.
Elle est toute divine dans ses maximes qui surpassent toutes les plus vives lumières naturelles et qui sont beaucoup élevées au-dessus de la raison la plus éclairée.
Seul le chapelet protégera et relèvera l'Eglise et le monde
Elle est toute divine dans sa conduire puisqu’ elle est gouvernée par le Saint Esprit qui n’abandonnera jamais son Eglise et qui la soutiendra toujours contre toutes les erreurs et ses hérésies.
Mais elle est toute divine dans ses grâces, et qui en pourrait jamais assez pénétrer les grandeurs et les excellences, puisque tous ceux qui en font profession ont l’honneur d’être membres de Jésus Christ, et, par suite, d’être une même science chose avec un Dieu fait homme ?

O vérité infaillible de la dernière certitude et incontestable, puisqu’elle nous est révélée par le Saint Esprit Dieu qui est la vérité même ! O vérité d’une douceur et d’une consolation infinie ! O vérité capable de faire mourir d’amour tous les Chrétiens ! Mais ô vérité sainte et terrible, puisque le Chrétien ayant Jésus pour son chef et étant son véritable membre doit vivre de sa vie et marcher par le même chemin par lequel il a marché.

O Chrétien, ô Chrétien, avez-vous jamais été bien pénétré de cette grande et divine vérité ?

Le Christ envoyant la légion de démons dans les porcs. Notre monde est bien infesté.
Que la bénédiction du Sauveur nous garde et nous protège.

mardi 23 janvier 2018

Le combat spirituel

Apophtegme de Saint Pimen, Père du désert

Aussi longtemps que la casserole est sur le feu, aucune mouche ni autre animal ne sait s'en approcher. Mais aussitôt qu'elle est refroidie, ces créatures savent y entrer.

Il en est de même pour le moine : aussi longtemps qu'il vit dans les activités spirituelles, l'Ennemi ne sait pas trouver de moyen pour le faire chuter.


dimanche 21 janvier 2018

Anniversaire de la mort de Louis XVI de France. Du sacre de nos rois



Don Besse dans Eglise et Monarchie (pp. 235-261, ed° Jouve et Cie)

«La France assiste au Sacre de son Roi. Elle a pleine conscience de ce qui se passe devant ses yeux. C’est Jésus-Christ qui va lui donner son souverain. Sa présence est un acte de foi qui s’élève jusqu’à Dieu, source du pouvoir dans les Sociétés... la France entière, Roi et sujets, fait hommage d’elle-même à Dieu, Jésus-Christ. Tous communient à la même pensée catholique qui rayonne sur l’ordre politique et social. Les idées et les sentiments entraînent l’union des cœurs et des esprits. Cette union des âmes concourt nécessairement à l’unité Nationale.»

La famille royale martyrisée, au départ du roi pour la mort
Puis le Roi prête les serments suivants :
«Je promets de conserver à chacun de vous (les Évêques), et aux Églises qui vous sont confiées, les privilèges canoniques, les droits et la juridiction dont vous jouissez, et de vous protéger et défendre autant que je le pourrai, avec le secours de Dieu, comme il est du devoir d’un Roi, dans son Royaume, de protéger chaque Évêque, et l’Eglise qui est commise à ses soins

Et après que le Peuple a accepté le Roi pour son Souverain, celui-ci la main sur l’Évangile :
«Je promets, au nom de Jésus-Christ, au Peuple Chrétien qui m’est soumis :
Premièrement de faire conserver en tous temps à l’Eglise de Dieu, la paix par le peuple chrétien.
D’empêcher les personnes de tous rangs de commettre des rapines et des iniquités de quelque nature qu’elles soient.
De faire observer la justice et la miséricorde dans les jugements, afin que Dieu, qui est la source de la clémence et de la miséricorde, daigne la répandre sur moi et sur vous aussi.
De m’appliquer sincèrement, et selon mon pouvoir, à expulser de toutes les terres soumises à ma domination les hérétiques nommément condamnés par l’Eglise.
Je confirme par serment toutes les choses énoncées ci-dessus : Qu’ainsi Dieu et Ses Saints Évangiles me soient en aide».

Le serment lie le souverain à Dieu, dont il est le représentant sur terre. Dieu lui a donné le Royaume ; il promet de le gouverner conformément à ses volontés. Il y a entre eux un contrat. L’Eglise en est le témoin.

[…] Après le serment, le Roi se «prosterne tout de son long, les Évêques, le Clergé, tout le monde fléchit les genoux. Le spectacle est grandiose. C’est la France entière qui est là, suppliante. Le Ciel est entrouvert au-dessus de la Basilique. Dieu, entouré de la Cour de Ses Saints, contemple. Il bénit. C’est la France qu’il bénit en la personne de son Chef. Il lui donne tout ce qui peut rendre son Gouvernement prospère».

Puis, avant de procéder à l’onction sainte, le Prélat consécrateur remet l’épée entre les mains du Roi et dit :
«Prenez cette épée, qui vous est donnée avec la Bénédiction du Seigneur; afin que par elle et par la force de l’Esprit-Saint, vous puissiez résister à tous vos ennemis, et les surmonter, protéger et défendre la sainte Eglise, le Royaume qui vous est confié et le camp du Seigneur, par le secours de Jésus-Christ, le triomphateur invincible. Prenez, dis-je de nos mains consacrées par l’autorité des saints Apôtres, cette épée dont nous vous avons ceint, ainsi qu’on en a ceint les rois, et qui, bénite par notre ministère, est destinée de Dieu pour la défense de Sa sainte Eglise.
Souvenez-vous de celui dont le prophète Daniel a parlé ainsi dans ses psaumes : O vous qui êtes le fort d’Israël! Prenez votre épée et disposez-vous au combat :
afin que par son secours vous exerciez la justice, vous brisiez la mâchoire des injustes;
que vous protégiez et défendiez la sainte Eglise de Dieu et de ses enfants ;
que vous n’ayez pas moins d’horreur pour les ennemis secrets du nom chrétien que pour ceux qui le sont ouvertement, et que vous travailliez à les perdre ;
que vous protégiez avec bonté les veuves et les orphelins ;
que vous répariez les désordres ;
que vous conserviez ce qui a été établi ;
que vous punissiez l’injustice ;
que vous affermissiez tout ce qui a été mis dans l’ordre ;
afin que, couvert de gloire par la pratique de toutes ces vertus et faisant régner la justice, vous méritiez de régner avec notre Sauveur, dont vous êtes l’image, et qui règne avec le Père et le Saint-Esprit dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il».

Et un peu plus loin, en ceignant le Roi de son épée :
«Passe le glaive autour de tes reins, ô très puissant, et souviens-toi que les saints ont vaincu les royaumes, non avec le glaive, mais avec leur foi...»

Puis :
«Seigneur, daignez le combler des bénédictions de Votre grâce spirituelle et revêtez-le de la plénitude de Votre puissance. Que la rosée du Ciel, la graisse de la terre, procure dans ses états une abondance de blé, de vin et d’huile, et que par Vos divines largesses la terre soit couverte de fruits pendant de longues années... afin que sous son règne les peuples jouissent de la santé. Qu’il soit le plus puissant des rois... Que pour la suite des siècles, il naisse de lui des Successeurs à son trône».



vendredi 19 janvier 2018

Marche pour la vie ! Prions pour la France !

Prière pour la France

Seigneur Jésus Christ notre Dieu, Toi qui es venu, non pour juger le monde, mais pour le sauver; Toi qui es monté librement sur la Croix pour tous les humains; Toi qui, dans Ton amour ineffable et Ton indicible compassion, veilles au bien et au libre salut de chacun; Toi qui es invisiblement présent dans ton monde et dans notre pays par le Corps de ta sainte Eglise, accepte les prières de supplication et de louange que nous T’adressons pour notre patrie la France, justement mais cruellement éprouvée. 

Seigneur Jésus Christ notre Dieu, par les prières et la protection de Ta Mère très pure et immaculée, du saint archange Michel, Protecteur de la France, des saints de notre pays, en particulier de notre mère parmi les saints Marie Madeleine Egale-aux-apôtres dont les reliques sanctifient notre sol, de son disciple saint Maximin, de saint Lazare Ton ami, des saints Jean Cassien et Victor de Marseille, Martin de Tours, Irénée de Lyon, Hilaire de Poitiers, Germain d’Auxerre, Germain de Paris; de saint Cloud, sainte Geneviève et sainte Radegonde et de tous les saints moines et moniales de notre pays; des saints et victorieux martyrs Pothin et Blandine de Lyon et de tous les saints martyrs de France : éclaire, inspire, convertis et sauve notre patrie la France, ceux qui la gouvernent et tout son peuple. 

A nous qui Te supplions dans la vraie Foi, accorde la grâce du non jugement, la conscience libre, la force du Saint Esprit pour témoigner de Ta vérité dans la paix qui vient de Toi. Accorde-nous la grâce de voir nos propres fautes et d’accueillir Ton pardon. 

Donne-nous de Te glorifier et de Te célébrer pour la bienveillance que Tu manifestes à notre pays, à ceux qui le gouvernent et à tout son peuple. Inspire-nous de Te célébrer en premier lieu pour la révélation que Tu as donnée de toi-même à nos Pères et à ceux qui, en ce jour, sur cette même terre bénie de France, Te confessent avec Ton Père coéternel et Ton très saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Kyrie eleison ! Kyrie eleison ! Kyrie eleison !
Car Tu es le Dieu de miséricorde, plein d’amour pour les hommes et nous Te rendons gloire, ô Christ notre Dieu, avec Ton Père coéternel et Ton Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles !



mercredi 17 janvier 2018

Saint Antoine le Grand

Saint Antoine le Grand, Père du désert et des moines d'Orient, par Jérôme Bosch
O Dieu, Médecin des âmes et des corps qui avez envoyé votre Fils Bien-Aimé Notre-Seigneur Jésus-Christ guérir tous malades de toutes maladies et sauver le genre humain de la mort du péché ; vous qui avez précipité du haut du ciel le démon rebelle et tous ses mauvais anges jusqu'au plus profond de l'enfer; vous, Seigneur, guérissez cette créature qui vous appartient de tout mal du corps et de l'âme et de toute emprise du démon.

Par la grâce de Jésus votre Fils Bien-Aimé et par sa sainte Croix, préservez-la de toute maladie. Repoussez les mauvais esprits, afin qu'ils n'aient plus aucune part ni aucun pouvoir sur elle. Écrasez le démon sous vos pieds et - par l'intercession de la Sainte Vierge Mère de Dieu, l'invocation de notre père Saint Antoine et de tous vos saints - libérez-la de tout pouvoir des ennemis visibles et invisibles, afin qu'elle puisse agir selon le bien et vous rendre grâce pour votre miséricorde envers elle : par la puissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils unique, à qui revient toute gloire + ainsi qu'à votre Esprit Saint, dans les siècles des siècles. Amen.

O Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, qui pour nous les hommes et pour notre salut vous êtes incarné de la Vierge Marie, vous qui par votre Passion et votre Mort vivifiante avez broyé les portes de l'enfer, lié le vainqueur et nous avez fortifiés en lui reprenant ce qu'il avait volé, repoussez +, ô notre Dieu et Sauveur, et anéantissez + toute emprise de Satan sur votre serviteur (servante) N. marqué(e) du signe + de votre Croix.

Oui, Seigneur, vous qui avez expulsé les légions de démons et commandé aux esprits impurs de sortir des possédés et de s'éloigner d'eux, vous qui avez dit à vos Apôtres: « Je vous ai donné le pouvoir de piétiner les serpents et les scorpions et toute puissance adverse», protégez, ô mon Seigneur, votre serviteur (servante) de tout mal, de la peur nocturne, de la flèche qui vole pendant le jour, du marcheur dans la nuit et du démon de midi; afin qu'avec votre aide divine, les prières de votre Mère, la Toute-Sainte Vierge Marie, celles de notre bienheureux père Saint Antoine et des cohortes de la milice angélique, il (elle) puisse chanter votre gloire dans la foi, l'espérance et la charité, en disant: «Le Seigneur est mon secours, c'est pourquoi je ne crains pas ce que peut me faire l'homme, parce que vous êtes, Seigneur, mon aide, ma force et mon soutien, c'est pourquoi je n'ai pas peur des méchants.» Car c'est à vous qu'appartient toute gloire, ainsi qu'à votre Père + et à votre Saint-Esprit maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.

Ô Saint-Esprit Consolateur, qui procédez du Père et du Fils, vous devant qui l'on s'incline et qui êtes glorifié avec le Père et le Fils, vous qui êtes apparu au-dessus de la tête de Notre-Seigneur Jésus-Christ sous l'apparence d'une colombe et au-dessus des saints Apôtres sous l'apparence de langues de feu, répandez, ô Seigneur, votre Force sur votre serviteur (servante) N. et chassez de lui (d'elle) tous les esprits impurs. Dissipez leurs actions nuisibles, et que se retirent du corps et de l'âme de votre créature le diable maudit, le démon impur et toute espèce de mauvais esprits. Oui, Seigneur, nous vous prions et supplions de les empêcher de se rendre maître d'aucun de ses organes, ni de son corps, ni de son âme et ne l'attaquer en nul endroit. Par la puissance de la divine Croix + qui est avec elle et la garde pour qu'elle soit toujours et partout sauve, par l'intercession de Marie Mère de Dieu, de notre bienheureux père Saint Antoine et de tous les saints qui vous glorifient, ô Saint-Esprit, avec le Père + et le Fils à jamais dans les siècles des siècles. Amen.

Les tentations de Saint Antoine
Que la puissance du Seigneur qui règne sur l'univers, le Père +, le Fils + et le Saint-Esprit +soit avec lui (elle), qu'elle le (la) protège et le (la) sauve de toute souillure de l'âme et du corps, par l'intercession de Sainte Marie, Mère de Dieu, de saint Antoine et de tous les saints. Amen

V. Que le Seigneur se lève et se dispersent ses ennemis,
R. Et que fuient devant sa face ceux qui le haïssent.
V. Qu'ils se dispersent comme la fumée et comme fond la cire devant le feu,
R. Que se dispersent les imposteurs devant la face du Seigneur.

V. Gloire au Père +, au Fils et au Saint-Esprit.


lundi 15 janvier 2018

Saint Remi de Reims

Vitrail du sacre, Lunéville

Hincmar de Reims ("Vita Sancti Remigii", cap. XXXVIII, Migne t. 125, p. 1160

Dès qu'on fut arrivé au baptistère, le clerc qui portait le chrême, séparé par la foule de l'officiant, ne put arriver à le rejoindre. Le saint Chrême fit défaut. Le Pontife alors lève au ciel ses yeux en larmes et supplie le Seigneur de le secourir en cette nécessité pressante.

SOUDAIN APPARAIT, VOLTIGEANT À PORTÉE DE SA MAIN, AUX YEUX RAVIS ET ÉTONNÉS DE L'IMMENSE FOULE, UNE BLANCHE COLOMBE TENANT EN SON BEC UNE AMPOULE D'HUILE SAINTE DONT LE PARFUM D'UNE INEXPRIMABLE SUAVITÉ EMBAUMA TOUTE L'ASSISTANCE. DÈS QUE LE PRÉLAT EUT REÇU L'AMPOULE, LA COLOMBE DISPARUT !



dimanche 14 janvier 2018

Anniversaire de naissance et de baptême du vénérable abbé Henri Marie Boudon


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Vie de Saint Taurin », chap. 1


Ayant reçu le saint baptême, il semblait que toutes les inclinations du vieil homme s’étaient converties en celles de Jésus-Christ.

Le sacrement du Baptême, vitrail
Tout ressentait la grâce dans cet enfant de prières et de bénédictions, et à considérer attentivement, on en pouvait dire comme de saint Jean Baptiste, que pensez-vous que sera cet enfant ? Car la main Dieu est avec lui.

Le Saint Esprit qui l’avait destiné à une haute sainteté ne souffrît pas que les jeux et les vanités ne profanent son cœur ; non seulement il préserva des pompes du siècle, à qui tous les Chrétiens renoncent dans leur baptême, et dont il y en a si peu qui observent les promesses qu’ils y ont faites, mais encore lui avait inspiré une sainte horreur des divertissements que les enfants du monde recherchent ; et cet enfant de Dieu, dans l’union avec Jésus-Christ, et à son imitation, croissait et se fortifiait en esprit, en vertu, en lumière, en sagesse spirituelle et une vie toute contraire à celle de la chair.



jeudi 11 janvier 2018

L'Esprit Saint répandu dans nos âmes au jour de notre Baptême nous fait vivre d'amour

Icône copte du Baptême du Seigneur
Traité de la contemplation de Dieu, par Guillaume de Saint-Thierry

Toi seul, tu es vraiment Seigneur, mon Dieu, toi pour qui dominer sur nous, c’est nous sauver, tandis que pour nous, te servir, ce n’est pas autre chose que d’être sauvés par toi. ~ Par son amour et sa dilections, il éveille en nous l’amour pour lui, lui qui le premier nous a aimés jusqu’à l’extrême

~ Telle est la Parole, le Verbe tout-puissant que tu nous adresses, Seigneur. Tandis que tout baignait dans le silence, c’est-à-dire au profond de l’erreur, il descendit des royales demeures, pour abattre durement l’erreur et doucement mettre en valeur l’amour. Et tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il a dit sur terre, jusqu’aux opprobres, jusqu’aux crachats et aux gifles, jusqu’à la croix et au sépulcre, ce ne fut rien d’autre que ta parole par ton Fils, parole qui nous provoquait à l’amour, parole qui éveillait en nous l’amour pour toi

Viens Esprit Saint !
Tu savais en effet, Dieu, créateur des âmes, que les âmes des fils des hommes ne peuvent être forcées à cette affection, mais qu’il faut les provoquer. Parce que là où il y a contrainte, il n’y a plus de liberté ; là où il n’y a pas de liberté, il n’y a pas de justice. Tu as voulu que nous t’aimions, car en justice nous ne pouvions être sauvés, sinon en t’aimant. Et nous ne pouvions t’aimer, à moins que cela ne vienne de toi. Donc, Seigneur, comme l’apôtre de ton amour le dit, le premier tu nous as aimés, et le premier tu aimes tous ceux qui t’aiment. Mais nous, nous t’aimons par l’amour ardent que tu as mis en nous

Eh bien, ton amour, ta bonté, ô Dieu souverainement bon et souverain bien, c’est l’Esprit Saint, qui procède du Père et du Fils. Depuis le début de la création, il se tient au-dessus des eaux, c’est-à-dire des esprits fluctuants des fils des hommes : il s’offre à tous, il attire tout à soi : inspirant, aspirant, écartant ce qui est nuisible, pourvoyant de ce qui est utile, il unit Dieu à nous et nous à Dieu.



mardi 9 janvier 2018

Un message de Noël tel qu'on aimerait en lire plus souvent. Sainte année !

Message de Noël du patriarche de Moscou et de toute la Russie Cyrille, le 6 janvier 2018

Bien-aimés dans le Seigneur archipasteurs, révérends prêtres et diacres, moines et moniales amis de Dieu, chers frères et sœurs,

Sa Sainteté le Patriarche orthodoxe Cyrille Ier de Moscou
Je vous salue cordialement à l’occasion de la grande fête de la Nativité du Christ : la fête de l’enfantement selon la chair de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, par l’Esprit Saint et la Très Pure Vierge Marie. Nous appelons maintenant tous les hommes a glorifier avec l’Église le Créateur et Démiurge par les paroles : « Chantez le Seigneur, toute la terre » (Hirmos de la première ode du canon de la Nativité du Christ).

Le Dieu qui est toute bonté et qui aime Sa création envoie Son Fils Unique, le Messie attendu depuis longtemps, afin qu’Il accomplisse l’œuvre de notre salut. Le Fils de Dieu, qui est dans le sein du Père (Jn. I, 18), devient Fils de l’homme, et vient dans notre monde, pour nous délivrer du péché par Son sang et pour que l’homme ne soit plus effrayé par l’aiguillon de la mort.

Nous savons que les mages qui ont adoré le Christ Lui ont apporté des dons. Quel don pouvons-nous donc apporter au Maître Divin ? Celui qu’Il nous demande Lui-même : « Mon fils, donne-moi ton cœur et que tes yeux gardent mes voies » (Proverbes XXIII, 26). Que signifie donner le cœur ? Le cœur est le symbole de la vie. S’il cesse de battre, l’homme meurt. Donner son cœur à Dieu, cela veut dire Lui dédier sa vie. Cette consécration n’exige pas de nous le renoncement à tout ce que nous avons. Nous sommes seulement appelés à éloigner du cœur ce qui gêne la présence de Dieu en lui. Lorsque toutes nos pensées ne se préoccupent que de notre propre ego, lorsqu’il n’y a pas dans le cœur de place pour le prochain, alors il n’y a pas de place non plus pour le Seigneur. La présence du prochain dans le cœur dépend avant tout de notre capacité de ressentir la douleur de l’autre et d’y répondre par des œuvres charitables.

De l'or pour le roi, de l'encens pour le Fils de Dieu,
de la myrrhe pour le Fils de l'homme venu sauver l'humanité.
Le Seigneur nous demande d’observer Ses voies. Observer les voies de Dieu signifie voir la présence divine dans sa vie et dans l’histoire de l’humanité : voir la manifestation de Dieu, tant dans Son amour que dans Sa juste colère.

Dans la vie de notre peuple, l’année passée a été remplie du souvenir des événements tragiques du XXème siècle et des persécutions de la foi qui commençaient. Nous avons commémoré l’exploit des nouveaux martyrs et confesseurs, qui ont témoigné avec fermeté leur fidélité au Christ. Mais, même en ce temps terrible pour notre pays, le Seigneur nous a manifesté Sa miséricorde. Après une interruption forcée durant deux siècles, le Patriarcat a été rétabli en Terre russe et l’Église, au temps difficile des épreuves, a trouvé en la personne du saint hiérarque Tikhon, élu Primat, un sage et courageux pasteur, par les prières ferventes duquel, devant le Trône du Très-Haut Créateur, notre Église et notre peuple ont pu traverser la fournaise des épreuves.

Nous vivons maintenant une période particulière : les afflictions n’ont pas quitté le monde, nous entendons parler quotidiennement des guerres et des bruits de guerres (Matth. XXIV, 6). Mais combien l’amour de Dieu se déverse sur le genre humain ! Le monde existe en dépit des forces du mal, tandis que l’amour humain et les valeurs familiales demeurent, malgré les efforts invraisemblables pour les détruire définitivement, les souiller et les pervertir. La foi dans le Dieu est vivante dans les cœurs de la majorité des gens. Tandis que notre Église, malgré les décennies de persécutions dans le passé récent et les mécanismes que l’on lance à présent pour miner son autorité, a été, reste et sera toujours le lieu de la rencontre avec le Christ.

Nous croyons que, après avoir traversé les épreuves actuelles, les peuples de la Russie historique renouvelleront leur unité spirituelle, deviendront prospères matériellement et heureux socialement.

L'adoration des Mages, par G.S. Watson.
La Nativité du Christ est un événement central dans l’histoire de l’humanité. Les hommes ont toujours recherché Dieu, mais dans toute la plénitude possible pour nous, le Créateur – le Dieu Trinitaire – s’est révélé au genre humain seulement par l’incarnation du Fils Unique. Il vient sur la terre pécheresse afin de rendre les hommes dignes de la bienveillance du Père Céleste et de poser un fondement ferme à la paix, donnant ce commandement : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jn XIV, 27).

Que cette année soit paisible et prospère pour notre peuple, pour les peuples de la Russie historique et tous les peuples du monde. Que l’Enfant-Dieu qui est né à Bethléem nous aide à trouver l’espoir qui vainc la crainte, et à ressentir par la foi la force de l’amour divin qui transfigure la vie humaine. Amen.

+ Cyrille, Patriarche de Moscou et de toute la Russie,
Nativité du Christ, AD. 2017/2018