mardi 29 juin 2021

Martyre des Saint Pierre et Saint Paul

Les saints Pierre et Paul

Lettre 21 de Sainte Catherine de Sienne, co-patronne de l'Europe et sainte Patronne de l'Italie, au Pape Urbain VI

Au nom de Jésus crucifié et de la douce Marie

1. Très saint et très doux Père dans le Christ, le doux Jésus, moi, Catherine, la servante et l’esclave des serviteurs de Jésus-Christ, je vous écris dans son précieux sang, avec le désir de vous voir un cœur viril, pour reprendre hardiment les vices qui se commettent tous les jours, surtout les vices qui sont contre votre sainte volonté tous les vices, sans aucun doute, vous déplaisent, comme ils doivent déplaire à l’âme qui craint Dieu et qui déplore l’outrage fait à son Créateur. O très saint Père, ouvrez l’œil de l’intelligence, et contemplez la douce Vérité. Vous y verrez combien vous êtes tenu et obligé d’avoir les yeux fixés sur vos enfants, et de vous appliquer à choisir des auxiliaires pour garder les brebis quand elles sont malades de cette grande maladie qui donne la mort, c’est-à-dire du péché mortel. Lorsque vous les voyez, et que ceux qui aiment Votre Sainteté vous les font voir, vous ne devez pas les souffrir près de vous au sein de l’Eglise; ou bien corrigez-les, et mettez-les dans l’impossibilité de commettre le mal, au moins celui qui afflige tant votre cœur. Je sais que votre Sainteté me comprend, et je n’ai pas besoin de m’expliquer davantage.

Sainte Catherine de Sienne adorant l'Enfant-Dieu
entre les bras de Notre Dame

2. Je vous dis que la divine Bonté se plaint parce que son Epouse est appauvrie par les anciennes plantes qui ont vieilli dans les vices, l’orgueil, la débauche, l’avarice, en commettant de honteuses simonies; et maintenant les plantes nouvelles, qui devraient confondre ces vices par la vertu, commencent à s’égarer et à prendre les mêmes habitudes (Ces nouveaux cardinaux avaient été nommés le 18 septembre, deux jours avant l’élection de l’antipape Clément VII. Les reproches de sainte Catherine ne s’adressent pas à tous. Parmi les plus vertueux, on cite le cardinal Philippe d’Alençon, de la famille royale de France.).

Oui, le Christ béni se plaint de ce que l’Eglise n’est pas purifiée de ces vices, et de ce que Votre Sainteté n’y apporte pas tout le zèle qu’elle devrait avoir. Vous ne pouvez pas du premier coup déraciner les vices qui existent dans toute la chrétienté, et surtout dans le clergé, sur lequel vous devez veiller davantage; mais, afin de ne pas charger votre conscience, vous pouvez et vous devez faire au moins tous vos efforts pour purifier le cœur de la sainte Eglise; vous devez détruire la corruption de ceux qui sont près de vous, et vous entourer de ceux qui cherchent l’honneur de Dieu et le vôtre avec le bien de l’Eglise, sans se laisser souiller par les flatteries et par l’argent. Si vous réformez ainsi le cœur de votre Epouse, tout son corps sera facilement réformé pour la gloire de Dieu, pour votre honneur et votre utilité. L’hérésie sera éteinte par l’effet d’une réputation sainte et par l’odeur de la vertu. Tous s’empresseront d’accourir à Votre Sainteté, en voyant que vous détruisez les vices et que vous agissez selon vos désirs.

3. Je ne voudrais pas que vous vous arrêtiez aux vêtements et à des considérations d’une plus ou moins grande valeur, mais seulement que vous choisissiez des hommes qui marchent avec droiture, et non avec fausseté. Savez-vous ce qui arrivera, si vous n’employez pas le remède autant que vous pourrez le faire? Dieu veut absolument réformer son Epouse; il ne veut plus qu’elle soit couverte de lèpre; et si vous ne faites pas ce que vous pouvez faire et ce pourquoi vous avez été élevé à une si haute dignité, il le fera lui-même au moyen de grandes tribulations; il enlèvera tout le bois tordu, et il le redressera à sa manière. Hélas! très saint Père, n’attendons pas cette humiliation, mais travaillez avec courage, et faites vos affaires secrètes avec ordre et mesure; en les faisant sans ordre et sans mesure, vous les gâterez plus que vous ne les arrangerez. Ecoutez avec calme et bienveillance ceux qui craignent Dieu et qui vous disent ce qu’il faut et ce que vous devez faire, vous montrant les désordres qu’ils savent exister autour de Votre Sainteté.

Saint Thomas d'Aquin et Saint Bonaventure
conseillant le Pape

4. Mon doux Père, vous devez vous estimer très heureux d’avoir des personnes qui vous aident à voir et à empêcher des choses qui tourneraient à votre honte et à la ruine des âmes. Adoucissez un peu, pour l’amour de Jésus crucifié, les mouvements trop prompts que la nature fait naître en Vous. C’est par la sainte Vertu que vous résisterez à la nature. Puisque Dieu vous a donné un cœur naturellement grand, je vous prie et je vous demande de vous appliquer à l’avoir surnaturellement grand, c’est-à-dire, que, par le zèle et le désir de la Vertu et la réforme de la sainte Eglise, vous acquerriez un cœur courageux, affermi dans une humilité véritable. Vous aurez ainsi le naturel et le surnaturel car la nature sans la grâce nous servirait à peu de chose; elle ferait naître plutôt des mouvements de colère et d’orgueil ; et quand viendrait l’occasion de reprendre des personnes qui nous touchent de près, nous ralentirions le pas et nous deviendrions timides... Mais quand on ressent la faim de la vertu, et qu’on ne pense qu’à l’honneur de Dieu, sans songer à soi, on reçoit la lumière, la force, la constance, la persévérance surnaturelle, qui ne se ralentit jamais, et fait toujours son devoir avec courage. J’ai prié, et je prie continuellement le Père suprême et éternel de vous en revêtir, vous, le Père de tous les fidèles chrétiens, parce qu’il me semble que dans les circonstances où nous nous trouvons, nous en avons un extrême besoin.

5. Pour moi, votre misérable et ignorante petite fille, je ne cesserai jamais d’agir, tant que Dieu m’en fera la grâce. Je veux terminer ma vie pour vous et pour la sainte Eglise, dans les larmes et les veilles, dans une fidèle, humble et persévérante prière; Dieu me le permettra, car de moi-même je ne puis rien. Je sais qu’elle n’est jamais refusée, l’humble, persévérante et fidèle prière qui s’adresse à l’infinie bonté de Dieu, pourvu que sa demande soit juste. Vos serviteurs et vos enfants qui craignent Dieu prient et prieront ainsi pour vous, et d’autant mieux qu’ils seront meilleurs. Je le ferai de mon côté, quoique remplie de défauts; et vous, du vôtre, faites ce que vous devez et ce que vous pouvez. Nous apaiserons ainsi la colère de Dieu, et vous consolerez vos serviteurs.

Les Cardinaux, électeurs et conseillers du Pape
lors de la procession des Rameaux à Rome

Vous le ferez, j’en suis persuadée, si vous avez un cœur viril, mais pas autrement; aussi, je vous ai dit que je désirais vous voir avec un cœur viril, et c’est le grand désir de mon âme. Vous serez alors ma joie, mon allégresse, ma consolation, et celle des serviteurs de Dieu qui obéissent à Votre Sainteté, qui vous aiment et qui cherchent l’honneur de Dieu et le vôtre avec zèle et sans hypocrisie, n’ayant pas une chose sur la langue et une autre dans le cœur. Je n’en dis pas davantage. Demeurez dans la sainte et douce dilection de Dieu Que Votre Sainteté veuille bien s’entourer de personnes fidèles qui craignent Dieu, afin que ce qui se fait et se dit dans votre palais ne soit pas rapporté aux démons incarnés qui ont le malheur d’être vos ennemis, à l’antipape et à ses adhérents.

Pardonnez, très saint Père, à ma présomption si j’ose vous écrire avec cette assurance, c’est que j’y suis forcée par la Bonté divine, par le besoin que je vois et par l’amour que je vous porte. Je serais venue, et je ne vous aurais pas écrit, si je n’avais pas craint de vous importuner si souvent. Supportez-moi avec patience, et je ne cesserai jamais, tant que je vivrai, de vous presser par mes prières, mes paroles et mes lettres, jusqu’à ce que je voie en vous et dans la sainte Eglise ce que je désire, et ce que je sais que vous désirez encore plus que moi, fallut-il même sacrifier sa vie.

Il le faut, très saint Père, ne dormons plus. Je vous demande humblement votre bénédiction. Doux Jésus, Jésus amour.

 

L'échange des cœurs entre Sainte Catherine et le Seigneur

jeudi 24 juin 2021

C'est l'été ! Feux de la S. Jean en l'honneur de la nativité du plus grand de tous les enfants des hommes


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « De la sainteté de l’état ecclésiastique », chap.17

La joie qui a été prédite par l’ange au sujet de la naissance de saint Jean-Baptiste toute spirituelle et le feu que l’on y allume qui en est la marque est une cérémonie toute sainte dont on doit bannir toutes superstitions.

Feu M. Bourdoise dont nous avons déjà parlé homme de Dieu plein d’un zèle apostolique a fait un petit livre sur les moyens de pratiquer chrétiennement une cérémonie si sainte. Il dit qu’il faudrait célébrer un salut solennel dans église puis aller processionnellement allumer le feu y demeurer pendant qu’il brûlerait chantant des hymnes et des cantiques et ce feu étant consumé ou éteint l’on retournerait à l’église comme l’on en serait. C’est ce qui se pratique en plusieurs lieux avec grande bénédiction mais pour cela il n’y doit avoir qu’un feu dans chaque paroisse.




samedi 19 juin 2021

Sainte Julienne Falconieri

Sainte Julienne, au soir de sa vie, ne peut plus communier. Elle obtient du prêtre qu'il dépose Jésus-Eucharistie sur son cœur, la sainte Hostie disparaît alors. Sainte Julienne a communié d'une manière incroyable et incomparable.

De Saint Grégoire Palamas, Triades 1, 3, 38

Puisque le Fils de Dieu, dans son incomparable amour pour les hommes, ne s’est pas borné à unir son Hypostase divine (sa Personne) à notre nature, en endossant un corps animé et une âme douée d’intelligence, pour apparaître sur terre et vivre avec les hommes, mais puisqu’il s’unit, ô miracle d’une incomparable surabondance, aux hypostases humaines elles-mêmes, en se confondant lui-même avec chacun des fidèles par la communion à son saint Corps, puisqu’il devient un seul corps avec nous et fait de nous un temple de la Divinité tout entière, car dans le Corps même du Christ habite corporellement toute la plénitude de la Divinité, comment n’illuminerait-il pas ceux qui communient dignement au rayon divin de son Corps qui est en nous, en éclairant leur âme comme il illumina les corps mêmes des disciples sur le Thabor ? Car alors ce corps, source de la lumière de la grâce, n’était pas encore uni à nos corps : il illuminait du dehors ceux qui en approchaient dignement et envoyaient l’illumination à l’âme par l’intermédiaire des yeux sensibles ; mais aujourd’hui, puisqu’il est confondu avec nous et existe en nous, il illumine l’âme justement de l’intérieur.

 

jeudi 17 juin 2021

Vivre d'amour


Du vénérable abbé Henri-Marie Boudon, Lettre 199

Hélas, Monsieur, étant encore bien jeune je demandais & redemandais, je criais après le divin amour, sans bien entendre la grandeur de cette grâce.

Ma grande fête était celle de la Pentecôte, sans en connaitre la raison. Celle de Pâques même ne me touchait pas comme celle-là. Je vois bien présentement où me portait l’attrait de ma grâce. Quand je fais réflexion sur tous les attraits que le Dieu de l’amour m’a donnés & sur le peu d’usage que j’en ai fait, quand de plus je considère que ce Dieu dont les miséricordes sont sans nombre ne s’est jamais rebuté de mes horribles ingratitudes & qu’il a augmenté ses grâces à mesure que j’ai multiplié mes infidélités sans exagérer ; je me vois la plus ingrate créature qui fut jamais & au-dessous de Judas.

Ah ! qu’il est donc grand temps, ne m’en restant presque plus, de ne plus vivre que du pur amour de Jésus. Qui me fera la grâce de mourir à force de l’aimer ? Autrefois je disais à la Reine du saint Amour, l’admirable Mère de Dieu : J’attends le coup de la mort de votre virginale main. Ah ! qu’elle grâce de mourir de la sorte ! Priez, Monsieur, que je commence à aimer Dieu seul de la bonne manière à n’aimer que lui seul.

 

lundi 14 juin 2021

Neuvaine irrésistible au Sacré-Cœur de Jésus

 


Saint Padre Pio disait chaque jour cette prière (que l’on peut réciter en neuvaine) pour tous ceux qui se recommandaient à ses prières.



Neuvaine irrésistible

au Sacré-Cœur de Jésus

 

I - O Jésus, qui avez dit : "En vérité, je vous le dis, demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira !" voici que je frappe, je cherche et je demande la grâce... (nommer l'intention)


Pater, Ave, Gloria,

Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance et j'espère en vous.

 

II - O Jésus, qui avez dit : "En vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père en mon Nom, il vous l'accordera !" voici qu'en votre Nom je demande la grâce...


Pater, Ave, Gloria,

Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance et j'espère en vous.

 

III - O Jésus, qui avez dit : "En vérité, je vous le dis, le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point !" voici qu'en m'appuyant sur l'infaillibilité de vos saintes paroles je demande la grâce...


Pater, Ave, Gloria, 

Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance et j'espère en vous.

 

Prière : O Cœur Sacré de Jésus, à qui il est impossible de ne pas avoir compassion des malheureux, ayez pitié de nous, pauvres pécheurs, et accordez-nous la grâce que nous vous demandons, par l'intercession du Cœur Immaculé de Marie, notre tendre Mère.


Saint Joseph, père adoptif du Sacré-Cœur de Jésus, priez pour nous.


Salve Regina




samedi 12 juin 2021

Cœur immaculé de Marie


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu seul ou le saint esclavage de l’admirable Mère de Dieu », chap. 3, Honorer arec toute sorte de respect la maternité divine, et l'amour incomparable du précieux cœur de la glorieuse Vierge

Mais il a plu à Dieu de susciter en nos jours en son Église une très sainte congrégation de missionnaires ; instituée par le révérend P. Jean Eudes, l'un des plus zélés et fervents serviteurs de notre auguste princesse, qui est toute dévouée et consacrée en l'honneur de cet aimable cœur. Ces dignes missionnaires, très recommandables pour la pureté de leur doctrine, et leur zèle incroyable pour le salut des âmes, prêchant l'Évangile avec une vertu sans pareille dans les villes et campagnes, y établissant à même temps la dévotion solide du cœur virginal de Marie : ils procurent que l'on y érige une association ou confrérie en son honneur par la permission de nos seigneurs les prélats, ayant dressé à cette fin de beaux statuts et d'excellents règlements : ils obtiennent le pouvoir d'en faire la fête tous les ans le 8 de février ; et comme leur amour est grand, ils inspirent quantité de moyens pour bénir et louer cet aimable cœur. Ils ont fait bâtir un magnifique temple sous l'invocation de ce saint cœur en la ville de Coutances en Normandie, où l'on en célèbre la fête tous les ans, comme il a été dit, le 8° jour de février, avec une octave solennelle. Ils en font mémoire dans l'office comme de patron, et leur zèle a reçu tant de bénédictions du ciel, que cette dévotion, malgré toutes les oppositions de l'enfer et de la terre, et même de quelques gens de bien, commence à se répandre en grand nombre de lieux de différentes provinces.

Les séminaires de Rouen, de Lisieux et de Bayeux en font une haute profession, aussi bien que celui de Dijon, ville qui, conservant encore l'esprit de dévotion envers la sainte Vierge, qu'elle a autrefois reçue de saint Bernard, se rend considérable par les honneurs extraordinaires qu'elle rend à son précieux cœur.

L'office de ce sacré cœur composé par le révérend P. Jean Eudes, que nous avons loué ci-dessus, remplit les langues, dit un grand archevêque, du miel et du lait de la sainte épouse ; et le cœur de la tendresse des plus saintes affections, et il l'appelle un recueil, et comme une empreinte de toutes les suavités que les saintes lettres et les saints Pères ont laissées à l'Église, tirées avec tant de pureté que les vérités de notre foi ni les pratiques des bonnes mœurs n'y courent aucun hasard, mais y peuvent être goûtées comme en leur source. L'on peut dire avec vérité que c'est un office des plus dévots que nous ayons, et qu'il semble que la sainte Vierge en ait inspiré la douceur ; il est bien difficile de le lire avec attention sans avoir le cœur saintement attendri. Grand nombre de prélats ont reçu cette dévotion en leurs diocèses, en ont approuvé l'office, et permis aux prêtres de le faire et d'en célébrer la fête le jour que nous avons marqué. Il s'en fait une grande solennité en la célèbre abbaye de Montmartre, par la singulière piété, de la princesse qui en est la très digne abbesse. La même dévotion se pratique chez les religieuses Bénédictines du Saint-Sacrement de Paris, qui étant toutes dédiées à l'amour de Jésus au très-saint Sacrement, ne respirent que la gloire de la Mère de cet adorable Dieu-Homme, qu'elles honorent comme leur abbesse, ayant mis leur maison, leurs personnes, tout ce qu'elles ont, tout ce qu'elles font, sous la direction et dépendance très particulière de la glorieuse Mère de Dieu, par les soins de leur vertueuse et zélée supérieure, l'une des plus fidèles esclaves de notre auguste maîtresse.

 


vendredi 11 juin 2021

Solennité du Sacré-Cœur de Jésus


Extraits de la lettre encyclique du vénérable Pape Pie XII,

« Haurietis aquas in gaudio » sur le Sacré Cœur de Jésus

39. Il ne peut y avoir aucun doute que le Cœur très sacré de Jésus, puisqu'il participe intimement à la vie du Verbe incarné et que par là il est devenu comme un instrument de la divinité, non moins que les autres membres de la nature humaine, pour accomplir les œuvres de la grâce et de la toute‑puissance divine, est le symbole légitime de cette immense charité dont était animé notre Sauveur en contractant son union mystique avec l'Église par son sang : "Il a souffert par amour, pour faire de l'Église son épouse." C'est donc du Cœur blessé de notre Rédempteur qu'est née l'Église, comme dispensatrice du sang de la Rédemption, et c'est aussi de lui que coule avec abondance la grâce des sacrements où les fils de l'Église puisent la vie suprême, comme nous le lisons dans la sainte liturgie ; "C'est du Cœur transpercé que l'Église, épouse du Christ, prend naissance..., qui de ton Cœur donne la grâce.

De ce symbole, qui n'était pas inconnu des anciens Pères de l'Église et des anciens auteurs, le Docteur commun écrit, comme faisant écho à leurs voix : "Du côté du Christ a coulé l'eau pour nous laver, le sang pour nous racheter. C'est pourquoi le sang concerne le sacrement de l'Eucharistie, et l'eau le sacrement du Baptême ; lequel cependant, a le pouvoir de laver par la vertu du sang du Christ." Ce qui est écrit ici du côté du Christ, ouvert par le soldat, doit également être dit de son Cœur qui a été atteint par le coup de lance donné par lui pour s'assurer de la mort de Jésus‑Christ crucifié. C'est pourquoi la blessure du Cœur très sacré de Jésus, qu'avait déjà quitté cette vie mortelle, restera pendant le cours des siècles l'image vivante de cet amour, manifesté de plein gré, par lequel Dieu a donné son Fils unique pour racheter les hommes ; amour dont le Christ nous a tous aimés si fortement qu'il s'est immolé pour nous sur le calvaire en hostie sanglante : "Le Christ nous a aimés et s'est livré lui‑même à Dieu, pour nous, comme une oblation et un sacrifice d'agréable odeur."

40. Après que notre Sauveur fut monté au ciel, avec son corps, orné des splendeurs de la gloire éternelle, et qu'il se fut assis à la droite du Père, il n'a pas cessé d'entourer l'Église, son épouse, de cet amour très ardent dont brûle son Cœur.

Il porte dans ses mains, ses pieds et son côté les signes manifestes de ses blessures, qui représentent sa triple victoire sur le démon, le péché et la mort. Il a de même dans son Cœur, comme dans un écrin très précieux, les immenses trésors de ses mérites, fruits de son triple triomphe, qu'il dispense largement au genre humain racheté. C'est là la vérité très consolante que l'Apôtre exprime par ces paroles : "Il est monté dans les hauteurs, il a emmené des captifs et il a fait des largesses aux hommes... Celui qui est descendu est celui‑là même qui est monté au‑dessus de tous les cieux, afin de tout remplir."




Je vous salue, vrai Corps né de la Vierge Marie,
Qui avez vraiment souffert et avez été immolé crucifié pour l'homme,
Vous dont le côté transpercé a laissé couler du sang et de l'eau.
Puissions-nous vous recevoir à l'heure de la mort.
O doux, O bon, O Jésus fils de Marie. Amen.

mardi 8 juin 2021

Prière d'action de grâce après avoir reçu le Christ dans la sainte Communion


Saint Padre Pio de Pietrelcina

Restez avec moi, Seigneur, car il est nécessaire de Vous avoir présent pour ne pas Vous oublier. Vous savez avec quelle facilité je Vous abandonne.

Restez avec moi, Seigneur, parce que je suis faible et j'ai besoin de Votre force pour ne pas tomber si souvent.

Restez avec moi, Seigneur, parce que Vous êtes ma vie, et, sans Vous, je suis sans ferveur.

Restez avec moi, Seigneur, parce que Vous êtes ma lumière, et, sans Vous, je suis dans les ténèbres.

Restez avec moi, Seigneur, pour me montrer Votre volonté.

Restez avec moi, Seigneur, pour que j'entende Votre voix et Vous suive.

Restez avec moi, Seigneur, parce que je désire Vous aimer beaucoup et être toujours en votre compagnie.

Restez avec moi, Seigneur, si Vous voulez que je Vous sois fidèle.

Restez avec moi, Seigneur, parce que, si pauvre que soit mon âme, elle désire être pour Vous un lieu de consolation, un nid d'amour.

Restez avec moi, Jésus, parce qu'il se fait tard et que le jour décline… c'est-à-dire que la vie passe, la mort, le jugement, l'éternité approchent et il est nécessaire de refaire mes forces pour ne pas m'arrêter en chemin, et, pour cela, j'ai besoin de Vous. Il se fait tard et la mort approche. Je crains les ténèbres, les tentations, les sécheresses, les croix, les peines, et combien j'ai besoin de Vous, mon Jésus, dans cette nuit de l'exil.
Restez avec moi, Jésus, parce que, dans cette nuit de la vie et des dangers, j'ai besoin de Vous. Faites que je Vous reconnaisse comme Vos disciples à la fraction du pain, c'est-à-dire que la communion eucharistique soit la lumière qui dissipe les ténèbres, la force qui me soutienne et l'unique joie de mon cœur.

Restez avec moi, Seigneur, parce qu'à l'heure de la mort, je veux rester uni à Vous, sinon par la communion, du moins par la grâce et l'amour.

Restez avec moi, Jésus, je ne Vous demande pas les consolations divines, parce que je ne les mérite pas, mais le don de Votre présence, oh oui, je Vous le demande.

Restez avec moi, Seigneur, c'est Vous seul que je cherche, Votre amour, Votre grâce, Votre volonté, Votre Cœur, Votre Esprit, parce que je Vous aime et ne demande d'autre récompense que de Vous aimer davantage. D'un amour ferme, pratique, Vous aimer de tout mon cœur sur la terre, pour continuer à Vous aimer parfaitement pendant toute l'éternité. Amen.



dimanche 6 juin 2021

Solennité du Corps et du Sang eucharistiques de Notre Seigneur Jésus Christ

 

Séquence pour la Fête-Dieu, du Corps et du Sang du Christ, Lauda Sion

 

Sion, célèbre ton Sauveur,
chante ton chef et ton pasteur
     par des hymnes et des chants.

 

Tant que tu peux, tu dois oser,
car il dépasse tes louanges,
     tu ne peux trop le louer.

 

Le Pain vivant, le Pain de vie,
il est aujourd’hui proposé
     comme objet de tes louanges.

 

Au repas sacré de la Cène,
il est bien vrai qu’il fut donné
     au groupe des douze frères.

 

Louons-le

à voix pleine et forte,
que soit joyeuse et rayonnante
     l’allégresse de nos cœurs !

 

C’est en effet la journée solennelle
où nous fêtons de ce banquet divin
     la première institution.

 

À ce banquet du nouveau Roi,
la Pâque de la Loi nouvelle
     met fin à la Pâque ancienne.

 

L’ordre ancien le cède au nouveau,
la réalité chasse l’ombre,
     et la lumière, la nuit.

 

Ce que fit le Christ à la Cène,
il ordonna qu’en sa mémoire
     nous le fassions après lui.

 

Instruits par son précepte saint,
nous consacrons le pain, le vin,
     en victime de salut.

 

C’est un dogme pour les chrétiens
que le pain se change en son corps,
     que le vin devient son sang.

 

Ce qu’on ne peut comprendre et voir,
notre foi ose l’affirmer,
     hors des lois de la nature.

 

L’une et l’autre de ces espèces,
qui ne sont que de purs signes,
     voilent un réel divin.

 

Sa chair nourrit, son sang abreuve,
mais le Christ tout entier demeure
     sous chacune des espèces.

 

On le reçoit sans le briser,
le rompre ni le diviser ;
     il est reçu tout entier.

 

Qu’un seul ou mille communient,
il se donne à l’un comme aux autres,
     il nourrit sans disparaître.

 

Bons et mauvais le consomment,
mais pour un sort bien différent,
     pour la vie ou pour la mort.

 

Mort des pécheurs, vie pour les justes ;
vois : ils prennent pareillement ;
     quel résultat différent !

 

Si l’on divise les espèces,
n’hésite pas, mais souviens-toi
qu’il est présent dans un fragment
     aussi bien que dans le tout.

 

Le signe seul est partagé,
le Christ n’est en rien divisé,
ni sa taille ni son état
     n’ont en rien diminué.

 

Le voici, le pain des anges,
il est le pain de l’homme en route,
le vrai pain des enfants de Dieu,
     qu’on ne peut jeter aux chiens.

 

D’avance il fut annoncé
par Isaac en sacrifice,
par l’agneau pascal immolé,
     par la manne de nos pères.

 

Ô bon Pasteur, notre vrai pain,
ô Jésus, aie pitié de nous,
nourris-nous et protège-nous,
fais-nous voir les biens éternels
     dans la terre des vivants.

 

Toi qui sais tout et qui peux tout,
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
     en compagnie de tes saints.


Amen. Alléluia.



vendredi 4 juin 2021

Qu'elle est douce à mon palais ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche ! (Ps 118, 103)



De S. Grégoire de Nysse

 

Il convient de voler au-dessus de la prairie des paroles inspirées par Dieu, de cueillir en chacune un élément propre à l’acquisition de la sagesse, de façonner en soi des cellules de cire, en déposant dans son cœur, comme dans une ruche, cet amour du travail.


Il faut aussi créer dans sa mémoire des compartiments bien séparés pour les divers enseignements, comme des alvéoles dans de la cire, et, ainsi, à l’imitation de cette sage abeille dont la cire est agréable et le dard inoffensif, sans cesse poursuivre ce saint commerce des vertus.




mercredi 2 juin 2021

Mois du Sacré-Cœur. Prions que la miséricorde divine s'épanche de Lui vers chacun d'entre nous

Cœurs de Jésus et de Marie, détail d'un ornement

Lettre 226 au P. Roulland de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

9 Mai 1897

Mon Frère ;

Paray-le-Monial et les apparitions
du Sacré-Cœur

J'ai reçu avec joie ou plutôt avec émotion les reliques que vous avez bien voulu m'envoyer, votre lettre est presque une lettre d'au revoir pour le Ciel, il me semblait en la lisant entendre le récit des épreuves de vos ancêtres dans l'apostolat.

Sur cette terre où tout change, une seule chose reste stable, c'est la conduite du Roi des cieux à l'égard de ses amis; depuis qu'Il a levé l'étendard de la Croix, c'est à son ombre que tous doivent combattre et remporter la victoire: "Toute vie de Missionnaire est féconde en Croix "  disait Th. Vénard, et encore: "Le vrai bonheur est de souffrir. Et pour vivre il nous faut mourir."

Mon Frère, les débuts de votre apostolat sont marqués du sceau de la croix, le Seigneur vous traite en privilégié; c'est bien plus par la persécution et par la souffrance que par de brillantes prédications qu'il veut affermir son règne dans les âmes. - Vous dites: "Je suis encore un petit enfant qui ne sait pas parler." Le P. Mazel qui fut ordonné prêtre le même jour que vous, ne savait pas parler non plus cependant il a déjà cueilli la palme... Oh! que les pensées divines sont au-dessus des nôtres!... En apprenant la mort de ce jeune missionnaire que j'entendais nommer pour la première fois, je me suis sentie portée à l'invoquer, il me semblait le voir au Ciel dans le glorieux chœur des Martyrs. Je le sais, aux yeux des hommes son martyre ne porte pas ce nom, mais au regard du bon Dieu ce sacrifice sans gloire n'est pas moins fécond que ceux des premiers chrétiens qui confessèrent leur foi devant les tribunaux. La persécution a changé de forme, les apôtres du Christ n'ont pas changé de sentiments, aussi leur Divin Maître ne saurait changer ses récompenses à moins que ce ne soit pour les augmenter en comparaison de la gloire qui leur est refusée ici-bas. Je ne comprends pas, mon Frère, que vous paraissiez douter de votre entrée immédiate au Ciel si les infidèles vous ôtaient la vie. (je sais qu'il faut être bien pur pour paraître devant le Dieu de toute Sainteté, mais je sais aussi que le Seigneur est infiniment Juste et c'est cette justice qui effraye tant d'âmes qui fait le sujet de ma joie et de ma confiance. Etre juste, ce n'est pas seulement exercer la sévérité pour punir les coupables, c'est encore reconnaître les intentions droites et récompenser la vertu. J'espère autant de la justice du Bon Dieu que de sa miséricorde. C'est parce qu'il est juste qu'il est compatissant et rempli de douceur, lent à punir et abondant en miséricorde (Ps 102,8).Car il connaît notre fragilité (Ps 102,14), Il se souvient que nous ne sommes que poussière (Ps 103,13). Comme un Père a de la tendresse pour ses enfants ainsi le Seigneur a compassion de nous"... O mon Frère, en entendant ces belles et consolantes paroles du Prophète-Roi, comment douter que le Bon Dieu ne puisse ouvrir les portes de son royaume à ses enfants qui l'ont aimé jusqu'à tout sacrifier pour Lui, qui non seulement ont quitté leur famille et leur patrie pour le faire connaître et aimer, mais encore désirent donner leur vie pour Celui qu'ils aiment... Jésus avait bien raison de dire qu'il n'y a pas de plus grand amour que celui-là ! Comment donc se laisserait-Il vaincre en générosité? Comment purifierait-Il dans les flammes du purgatoire des âmes consumées des feux de l'amour divin? Il est vrai que nulle vie humaine n'est exempte de fautes, seule la Vierge Immaculée se présente absolument pure devant la Majesté-Divine... Quelle joie de penser que cette Vierge est notre mère! Puisqu'elle nous aime et qu'elle connaît notre faiblesse, qu'avons-nous à craindre.

La petite Thérèse, novice

Voici bien des phrases pour exprimer ma pensée ou plutôt pour ne pas arriver à le faire, je voulais simplement dire qu'il me semble que tous les missionnaires sont "martyrs" par le désir et la volonté, et que par conséquent pas un ne devrait aller en purgatoire. S'il reste dans leur âme au moment de paraître devant Dieu quelque trace de la faiblesse humaine, la Sainte Vierge leur obtient la grâce de faire un acte d'amour parfait et puis leur donne la palme et la couronne qu'ils ont si bien méritées.

- Voilà mon Frère, ce que je pense de la justice du bon Dieu, ma voie est toute de confiance et d'amour, je ne comprends pas les âmes qui ont peur d'un si tendre Ami. Parfois lorsque je lis certains traités spirituels où la perfection est montrée à travers mille entraves, environnée d'une foule d'illusions, mon pauvre petit esprit se fatigue bien vite, je ferme le savant livre qui me casse la tête et me dessèche le cœur et je prends l'Ecriture Sainte. Alors tout me semble lumineux, une seule parole découvre à mon âme des horizons infinis, la perfection me semble facile, je vois qu'il suffit de reconnaître son néant et de s'abandonner comme un enfant dans les bras du Bon Dieu. Laissant aux grandes âmes, aux grands esprits les beaux livres que je ne puis comprendre, encore moins mettre en pratique, je me réjouis d'être petite puisque les enfants seuls et ceux qui leur ressemblent seront admis au banquet céleste. Je suis bien heureuse qu'il y ait plusieurs demeures dans le royaume de Dieu, car s'il n'y avait que celle dont la description et le chemin me semblent incompréhensibles, je ne pourrais y entrer. Je voudrais bien cependant n'être pas trop éloignée de votre demeure; en considération de vos mérites, j'espère que le bon Dieu me fera la grâce de participer à votre gloire, de même que sur la terre la sœur d'un conquérant, serait-elle dépourvue des dons de la nature, participe malgré sa pauvreté aux honneurs rendus à son frère.

Le premier acte de votre ministère en Chine m'a semblé ravissant. La petite fille dont vous avez béni la dépouille mortelle devait en effet vous sourire et vous promettre sa protection ainsi qu'aux vôtres. Combien je vous remercie de me compter parmi eux! Je suis aussi profondément touchée et reconnaissante du souvenir que vous avez à la Sainte messe pour mes parents chéris. J'espère qu'ils sont maintenant en possession du Ciel vers lequel tendaient toutes leurs actions et leurs désirs, cela ne m'empêche pas de prier pour eux, car il me semble que les âmes bienheureuses reçoivent une grande gloire des prières qui sont faites à leur intention et dont elles peuvent disposer pour d'autres âmes souffrantes.

Si, comme je le crois, mon père et ma mère sont au Ciel, ils doivent regarder et bénir le frère que Jésus m'a donné. Ils avaient tant désirée un fils missionnaire!... On m'a raconté qu'avant ma naissance, mes parents espéraient que leur vœu allait enfin se réaliser. S'ils avaient pu pénétrer le voile de l'avenir, ils auraient vu que c'était en effet par moi que leur désir serait accompli; puisqu'un missionnaire est devenu mon frère, il est aussi leur fils, et dans leurs prières ils ne peuvent séparer le frère de son indigne sœur.

Vous priez, mon Frère, pour mes parents qui sont au ciel, moi je prie souvent pour les vôtres qui sont encore sur la terre, c'est pour moi une bien douce obligation et je vous promets d'être toujours fidèle à la remplir, même si je quitte l'exil et plus encore peut-être puisque je connaîtrai mieux les grâces qui leur seront nécessaires; et puis, lorsque leur course ici-bas sera finie, je viendrai les chercher en votre nom et les introduirai au Ciel. Qu'elle sera douce la vie de famille dont nous jouirons pendant toute l'éternité!

Scapulaire du Sacré-Cœur

En attendant cette bienheureuse éternité, qui dans peu de temps s'ouvrira pour nous, puisque la vie n'est qu'un jour, travaillons ensemble au salut des âmes; moi je puis faire bien peu de chose, ou plutôt absolument rien si j'étais seule, ce qui me console c'est de penser qu'à vos côtés je puis servir à quelque chose; en effet le zéro par lui-même n'a pas de valeur, mais placé près de l'unité il devient puissant, pourvu toutefois qu'il se mette du bon côté, après et non pas avant!... C'est bien là que Jésus m'a placée et j'espère y rester toujours, en vous suivant de loin, par la prière et le sacrifice.

Si j'écoutais mon cœur je ne terminerais pas ma lettre aujourd'hui mais la fin du silence va sonner, il faut que je porte ma lettre à notre bonne Mère qui l'attend.

Je vous prie donc, mon Frère, de bien vouloir envoyer votre bénédiction au petit zéro que le Bon Dieu a placé près de vous.

Sr Thérèse de l'Enfant Jésus de la Ste Face, rel. carm. ind.