dimanche 29 septembre 2019

Saint Michel Archange, tous les Anges, tous les Esprits bienheureux, bénissez le Seigneur et prier pour nous, pauvres pécheurs en chemin vers le Royaume



Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dévotion aux neuf chœur des Anges », 2nd traité, 1ère pratique, Avoir une dévotion singulière aux anges, archanges et principautés

Ô anges du paradis, je m'adresse à vous, sachant bien que les hommes sont des endurcis : ayez donc soin, je vous en conjure, je vous demande cette grâce, prosterné à vos pieds, dans le regret de mon cœur, et baigné de larmes ; ayez soin du corps de notre Souverain. Ayez soin de toutes les parcelles des saintes hosties ; donnez de saints mouvements aux prêtres pour les bien nettoyer avant de les consacrer, et pour se servir ensuite de tous les moyens possibles, afin que celles qui restent après la consécration ne soient pas profanées. 
Saint Michel, saint Raphaël, saint Gabriel archanges,
vitrail de l'église de Fougères
Inspirez de fortes vues aux prélats, aux archidiacres et aux visiteurs, pour tenir la main pour trouver des moyens à ce que le corps d'un Dieu soit traité, soit gardé avec toute sorte de respect. Donnez de plus en plus des lumières à ceux qui élèvent les ecclésiastiques dans les séminaires, à y donner les instructions nécessaires sur un sujet de telle importance ; faites que dans les conférences des ecclésiastiques l'on s'en entretienne, l'on en parle, l'on avise aux remèdes ; touchez le cœur des personnes qui ont quelque commodité, à ce que dans les diocèses l'on s'unisse ensemble pour faire quelque fonds pour avoir des ciboires, calices, corporaux. Je sais, dans l'expérience que j'en ai, par un grand nombre de visites que mon ministère m'oblige de faire tous les ans, que si l'on avait un peu de zèle, il serait facile en quelques années, par les soins d'un prélat, des archidiacres, des curés, de la noblesse et de quelques personnes accommodées, d'avoir des tabernacles décents, des ciboires d'argent ; ou dans les lieux qui sont sujets à être volés, des ciboires de cuivre, dont la concavité serait remplie d'une façon de coupe d'argent, qu'il est facile d'approprier au ciboire fort au juste, et de l'y attacher proprement pour y mettre les saintes hosties, et cela pour peu de dépense, deux écus y pouvant suffire. Ces sortes de ciboires sont aussi propres que les petites boites d'argent, et sont plus d'usage, à raison qu'ils contiennent un plus grand nombre d'hosties, qui n'y sont pas exposées, comme dans les petites boîtes, à plusieurs périls que l'on voit en arriver, lorsque l'on s'en sert pour communier à Pâques, ou en d'autres fêtes solennelles, quand il y a grand nombre de personnes qui approchent de la sainte table ; il serait aisé, dis-je, d'avoir des tabernacles raisonnables, aussi bien que des ciboires, et de ne se servir plus que de calices d'argent, et de fournir toutes les églises et chapelles de corporaux et purificatoires qui seraient en bon ordre.

Sublimes intelligences, aimables gardiens des chapelles, faites connaître le désordre où elles sont ; faites-en faire la visite exacte ; car très souvent on ne les visite point, l'on se contente de celles des paroisses, ce qui fait qu'à peine sait-on ceux qui en sont les titulaires, qui souvent n'y viennent point, qui en mangent le revenu impunément, qui laissent les fondations, qui ne s'en acquittent que d'une partie et qui ne font aucune dépense pour ces chapelles ou prieurés qui sont dans un état pitoyable, sans ornements, sans décoration, qui paraissent plutôt des étables ou des granges, que des chapelles destinées à la consécration du corps et du sang d'un Dieu.

Saint Michel terrassant le démon. Enluminure des
heures du duc de Bedford (Sainte Jehanne d'Arc,
pardonnez-moi !)
Oh ! Quel compte les prélats rendront-ils de tous ces lieux, où il se commet des irrévérences perpétuelles contre le plus auguste de nos mystères, par le peu de soin qu’ils en ont. Je ne puis ici m'empêcher que je ne dise une remarque que j'ai faite en mes visites. S'il manque à une église une bannière ou un drap de mort, l'on voit un grand empressement pour trouver de l'argent pour en avoir ; si l'on parle sur ce sujet, l'on est écouté, l'on est aidé ; chacun crie que c'est un désordre, et quoique la dépense soit assez considérable, l'on trouve les moyens de la faire : faut-il deux écus pour mettre un ciboire dans la décence, en la manière que nous l'avons dit, ou pour avoir des corporaux, chacun ne dit mot, personne n'y veut entendre. Voilà où va l'aveuglement des Chrétiens, ce qui marque assez et la dureté des cœurs, et le manque de foi. Quelquefois même l'on s'opposera à avoir un calice d'argent, ou un ciboire ; l'on criera qu'il suffit bien d'en avoir un d'étain ; que l'on s'en est bien contenté par le passé, et l'on voudra mettre l'argent de la fabrique en rente. Je laisse à penser à toutes les âmes de piété, à ce qu'elles feront pour travailler à remédier à des choses si déplorables, et je convie avec larmes, toutes celles qui sont touchées de la gloire de l'adorable Jésus au très saint sacrement, de faire quantité de dévotions en l'honneur des saints anges, et spécialement de ceux qui résident dans nos églises, qui sont auprès du très saint sacrement, qui en gardent les autels, afin qu'ils demandent pardon à la majesté divine de nos irrévérences, de nos froideurs, de notre aveuglement, de notre dureté, et à ce qu'ils inspirent des moyens convenables pour faire rendre les respects qui lui sont dus dans ce mystère d'amour.

Ce que rapporte le P. de Bary Jésuite, en son digne livre de la Dévotion des anges, fait bien voir que les communautés ou congrégations ont aussi des anges qui en prennent soin. Il assure donc avoir appris du confesseur d'un jeune homme de la ville d'Eu, que ce jeune homme étant fort malade vers l'heure de midi, un jour de mercredi, deux anges, pleins de majesté et de beauté, lui apparurent, et qu'ils le consolèrent jusqu'au moment de sa mort, qui fut le samedi suivant, comme ils lui avaient prédit. Or l'un de ces anges lui dit qu'il était son ange gardien, et l'autre, le tutélaire de la congrégation de la très sacrée Vierge, établie en cette ville, au collège de la Compagnie de Jésus. L'ange de la congrégation lui dit de plus, qu'ils étaient envoyés par le commandement de la très sainte Mère de Dieu, pour l'assister de la sorte, à raison de la patience qu'il avait eue dans un mauvais traitement de son père et de sa mère, particulièrement ayant pu l'éviter, s'il eût voulu, et parce qu'il avait fidèlement observé les règles de la congrégation.

Saint Michel, prince des milices célestes, archistratège
des armées célestes. Fresque du monastère de Valaam, Russie
C'est une sainte pratique d'implorer le secours des anges du diocèse dans lequel on est, et des anges de celui qui en est le prélat ; et de ses officiers, afin qu'ils obtiennent l'établissement du règne de Jésus-Christ dans les fidèles qui y demeurent, la destruction de l'empire de Satan, et les lumières et la force nécessaires pour gouverner saintement le diocèse ; et afin qu'ils empêchent la malice et les ruses des diables, qui travaillent toujours à détruire les moyens dont Dieu veut se servir pour l'établissement de ses divins intérêts.

Enfin, il faut être dévot aux anges, pour en obtenir la pureté de corps et d'esprit, la charité envers le prochain, et la patience ; aux archanges, pour en obtenir le zèle de l'intérêt de Dieu pour nous et pour les autres, spécialement pour les princes de l'Église et l'État séculier, pour les personnes publiques, pour le bien spirituel et temporel des royaumes et provinces ; aux principautés, pour la réforme de notre intérieur. L'homme est un petit monde, et il doit commander à ses passions, et les gouverner en roi. Mais comme sa puissance est merveilleusement affaiblie par le péché, il a besoin d'être soutenu, pour ne se pas laisser vaincre à soi-même. Les principautés qui portent à cette glorieuse qualité, par le commandement que Dieu leur a donné sur les anges inférieurs, lui rendront de puissants secours, s'il tâche à ne s'en pas rendre indigne : mais pour cela il faut honorer, avec de profonds respects, ces grands princes du paradis.




vendredi 27 septembre 2019

Un bon livre qui met en fuite les démons doit être lu


« Vie de Boudon », par Collet


L’enfer même, toujours désespéré, toujours en fureur contre les saints anges, a plus d’une fois rendu hommage au livre que Boudon* a consacré à la gloire de ces bienheureux esprits ; et l’on sait par des voies assez sûres, qu’en le mettant entre les mains de gens chez qui le prince des ténèbres faisait sa demeure, on a tout à coup arrêté leurs plus violentes agitations.


(* La dévotion aux neuf choeurs des anges)


mardi 24 septembre 2019

Soyez saints comme je suis saint

Notre modèle et notre Roi, c'est le Christ !

Saint Nectaire d’Egine, de la noblesse chrétienne

Les chrétiens doivent, selon le commandement du Christ, tendre vers la perfection et la sainteté.

La perfection et la sainteté commencent d'abord par creuser un profond sillon dans l'âme pour ensuite imprégner nos pensées, nos désirs, nos paroles et nos actes. De cette manière tout ce qui emplit l'âme déborde aussi extérieurement sur le caractère de l'homme tout entier.

Aussi comportons-nous envers tous avec délicatesse. Que nos paroles et nos actions transpirent la grâce du Saint Esprit, dont nous sommes les porteurs au fond de notre cœur. Alors tout notre vécu témoignera que ce qui est glorifié, c'est d'abord le nom de Dieu.

Qui mesure ses paroles, mesure aussi ses actes.
Qui fait attention à ce qu'il dit, fait aussi attention à ce qu'il entreprend ; jamais il ne va au-delà de la mesure et de la bienséance. Car les vains mots engendrent les haines, les inimitiés, les tristesses, les disputes, les troubles de tous genres, les guerres aussi.

Délicatesse donc et profond respect ! Que jamais ne sortent de nos lèvres des paroles blessantes ; des paroles qui n'ont pas d'abord été salées par la grâce de Dieu. Que les mots prononcés dans notre bouche soient pleins de bonté comme venant du Christ Lui-même et qu'ils soient le reflet de la façon dont nous cultivons notre propre âme.


samedi 21 septembre 2019

La recette du bonheur véritable

Extrait de « La vie en Christ », par Saint Nicolas Cabasilas

C’est en aimant Dieu que nous trouverons le vrai bonheur. Celui qui aime Dieu, et se soumet entièrement à Son amour Lui livre totalement ses désirs et son énergie. Il ne réserve rien pour lui-même. S’il a souci de la santé de son âme, ce n’est pas par amour pour elle, ni pour son bonheur mais uniquement pour l’amour de Dieu et de Ses lois. C’est un peu comme si l’on prenait soin d’un outil par amour du travail qu’on exécute avec lui. Or un forgeron utilise son outil pour fabriquer une charrette, mais c’est celle-ci qui l’intéresse plutôt que l’outil lui-même.

Qu’est-ce qui nous persuade de prendre soin de notre âme et de l’aimer ardemment ? Rien d’autre que de vouloir vivre et être heureux. Qui supporterait à la fois d’exister et d’être malheureux ? (...) C’est en aimant Dieu que nous trouverons le vrai bonheur. Il est clair également qu’aimer Dieu, c’est aussi aimer notre âme. Pourtant, la plupart des hommes ne savent pas d’où peut leur venir le bonheur. Ils aiment tous des choses différentes, et se détournent du droit chemin menant au but. Ils choisissent souvent ce qui les rend pires. Ils n’honorent pas leur âme ainsi qu’ils devraient et l’ignorent contre tout bon sens.

Les hommes fervents ordonnent leur vie à Dieu car Il est source de leur bonheur et les secourt dans leur conduite. Ils regardent Dieu comme l’unique objet de leur amour et L’aiment uniquement pour Lui-même. Pour Lui, ils aiment leur âme, leur existence et tout le reste...



mercredi 18 septembre 2019

Lire et surtout vivre la Parole de Dieu


De Philoxène de Mabboug en Syrie, Homélie 1, 4-8

« Tout homme qui écoute ce que je dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. » Il faut donc, selon ce que dit notre Maître, que nous nous appliquions non seulement à écouter la parole de Dieu, mais encore à y conformer notre vie... L'écoute de la loi est une bonne chose, car elle nous incite aux actions vertueuses. Nous avons raison de lire et de méditer les Écritures, car c'est ainsi que nous purifions le fond de notre âme des pensées mauvaises.

Le sermon sur la montagne
Mais lire, écouter et méditer assidûment la parole de Dieu sans la mettre en pratique, est une faute que l'Esprit de Dieu a condamnée à l'avance... Il a même interdit à celui qui se trouve dans de telles dispositions de prendre le livre saint dans ses mains. A l'impie, Dieu déclare : « Qu'as-tu à réciter mes lois, à garder mon alliance à la bouche, toi qui n'aimes pas les reproches et rejettes loin de toi mes paroles ? » (Ps 49,16-17)... Celui qui lit assidûment les Écritures sans les mettre en pratique trouve son accusation dans sa lecture ; il mérite une condamnation d'autant plus grave qu'il méprise et dédaigne chaque jour ce qu'il entend chaque jour. Il est comme un mort, un cadavre sans âme. Des milliers de trompettes et de cors peuvent bien sonner aux oreilles d'un mort, il ne les entendra pas. De même, l'âme qui est morte dans le péché, le cœur qui a perdu le souvenir de Dieu, n'entend pas le son ni les cris des paroles divines, et la trompette de la parole spirituelle ne l'impressionne pas ; cette âme est plongée dans le sommeil de la mort... 

Il faut donc que le disciple de Dieu porte ancré dans son âme le souvenir de son Maître, Jésus Christ, et qu'il pense à lui jour et nuit.

Carl Spitzweg, le rat de bibliothèque

dimanche 15 septembre 2019

Notre Dame au pied de la Croix, Notre Dame des douleurs


Saint Jean Chrysostome, Sermon sur le mot cimetière et la croix pour le Vendredi Saint, 2

« Près de la croix de Jésus, se tenait sa mère »

Vois-tu cette victoire admirable ? Vois-tu les réussites de la croix ? Vais-je maintenant te dire quelque chose de plus admirable ? Apprends la manière dont cette victoire s'est réalisée et tu seras plus stupéfait encore. Ce qui a permis au démon de vaincre, c'est par cela même que le Christ l'a dominé. Il l'a combattu par les armes que le démon avait employées. Écoute comment. Une vierge, le bois et la mort, voilà les symboles de la défaite. La vierge, c'était Ève, car elle ne s'était pas unie à l'homme ; le bois, c'était l'arbre ; et la mort, la peine encourue par Adam. Mais voici, en revanche, que la vierge, le bois et la mort, ces symboles de la défaite, sont devenus les symboles de la victoire. Au lieu d'Ève, Marie ; au lieu du bois de la connaissance du bien et du mal, le bois de la croix ; au lieu de la mort d'Adam, la mort du Christ.

La désolation de Notre Dame, par Poussin
Tu vois que le démon a été vaincu par ce qui lui avait donné la victoire ? Avec l'arbre, il avait vaincu Adam ; avec la croix, le Christ a triomphé du démon. L'arbre envoyait en enfer, la croix en a fait revenir ceux qui y étaient descendus. En outre, l'arbre servit à cacher l'homme honteux de sa nudité, tandis que la croix a élevé aux yeux de tous un homme nu, mais vainqueur... Voilà le prodige que la croix a réalisé en notre faveur : la croix, c'est le trophée dressé contre les démons, l'épée tirée contre le péché, l'épée dont le Christ a transpercé le serpent. La croix, c'est la volonté du Père, la gloire du Fils unique, la joie du Saint Esprit, la splendeur des anges, l'assurance de l'Église, l'orgueil de saint Paul (Ga 6,14), le rempart des élus, la lumière du monde entier.



samedi 14 septembre 2019

Solennité de l'exaltation de la Sainte Croix

Relique de la sainte Croix, Saint-Sépulcre, Jérusalem


Homélie de Saint Théodore le Studite pour l’adoration de la Croix

Quel don infiniment précieux que la Croix ! Oui, comme sa vue est belle ! La beauté qu'elle nous présente n'est pas mêlée de mal et de bien, comme jadis l'arbre du jardin d'Éden. Elle est tout entière admirable et belle à voir et à partager. En effet, c'est un arbre qui donne la vie et non la mort ; la lumière et non l'aveuglement. Elle fait entrer dans l'Eden, elle n'en fait pas sortir.

Cet arbre sur lequel Christ est monté, comme un roi sur son char de triomphe a perdu le diable, qui avait le pouvoir de la mort, en délivrant le genre humain de l'esclavage du tyran. C'est sur cet arbre que le Seigneur, comme un combattant, blessé aux mains, aux pieds et à son côté divin, a guérit les cicatrices du péché, c'est-à-dire notre nature blessée par le dragon mauvais. ~ 

Ave Crux sancta, Spes unica !
Après avoir été mis à mort par le bois, nous avons trouvé la vie par le bois ; après avoir été trompés par le bois, c'est par le bois que nous avons repoussé le serpent trompeur. Quels échanges surprenants ! La vie au lieu de la mort, l'immortalité au lieu de la corruption, la gloire au lieu de la honte ! C'est avec à-propos que l'Apôtre s'est écrié : Je ne veux trouver ma gloire que dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ par qui le monde a été crucifié pour moi, et moi pour le monde ! Car cette sagesse au-dessus de toute sagesse, qui a fleuri sur la croix, a rendu stupides les prétentions de la sagesse du monde. La connaissance de tout bien qui a fructifié sur la croix a retranché les bourgeons du mal.

C'est par la croix que la mort a été tuée, et Adam a été rendu à la vie. C'est par la croix que tous les Apôtres ont été glorifiés, tous les martyrs couronnés, tous les saints sanctifiés. C'est par la croix que nous avons revêtu le Christ et dépouillé l'homme ancien. C'est par la croix que nous avons été ramenés comme les brebis du Christ, et que nous sommes rassemblés dans la bergerie d'en haut.

Invention de la sainte Croix, fresque du monastère de Stavrovouni, Chypre

jeudi 12 septembre 2019

Saint Nom de Marie - Marie méditait tous ces événements en son cœur

"Et le Verbe s'est fait chair, et Il a habité parmi nous",
en nous, au milieu de nous

De Mgr. Panteleimon, évêque orthodoxe de Smolensk

Le seul endroit où l'homme moderne n'aime pas aller en visite - c'est en lui-même.
Il ne supporte pas d'entendre le silence, il ne veut pas entendre la voix de sa conscience.
Mais sans vous connaître vous-même, vous ne sauriez connaître Dieu.
L'homme moderne vit dans un monde obscur de télévision, de médias, d'Internet, mais la plus grande réalité du monde est l'âme humaine.

A l'intérieur nous pouvons ouvrir le Royaume des cieux, Dieu veut naître dans notre cœur !





Le couronnement de Marie par notre Père céleste entouré des saints et des anges.

dimanche 8 septembre 2019

Nativité de Notre Dame

La nativité de Notre Dame, par Erasmus Quellinus

Bienheureux Guerric d'Igny, 1er sermon pour la Nativité de Marie

Aujourd'hui, nous célébrons la naissance de la bienheureuse Vierge Mère, de qui a reçu naissance Celui qui est la vie de tous.
Aujourd'hui est née la Vierge de qui le salut de tous a voulu naître, afin de donner à ceux qui naissaient pour mourir de pouvoir renaître à la vie.
Aujourd'hui est née notre nouvelle mère, qui a anéanti la malédiction d'Ève, notre première mère. Ainsi par elle, nous héritons maintenant de la bénédiction, nous qui, par notre première mère, étions nés sous l'antique malédiction. Oui, elle est bien une mère nouvelle, celle qui a renouvelé en jeunesse des fils vieillis, celle qui a guéri le mal d'un vieillissement héréditaire, ainsi que de toutes les autres formes de vieillissement qu'ils y avaient ajoutées. Oui, elle est bien une mère nouvelle, celle qui enfante par un prodige si nouveau, en restant vierge, celle qui met au monde celui qui a créé le monde…
Icône de Notre Dame de Kazan

Quelle nouveauté merveilleuse que cette virginité féconde ! Mais bien plus merveilleuse encore la nouveauté du fruit qu'elle met au monde… Tu demandes comment une vierge a enfanté le Sauveur ? Comme la fleur de la vigne répand son parfum. Longtemps avant la naissance de Marie, l’Esprit qui allait habiter en elle… avait dit en son nom : « Comme la vigne, j’ai produit une douce odeur » (Si 24,17 Vulg)… Comme la fleur n’est pas altérée pour avoir donné son parfum, ainsi la pureté de Marie pour avoir donné naissance au Sauveur…


vendredi 6 septembre 2019

Trouver la joie véritable


De Saint Nectaire d'Egine sur la voie du bonheur

Rien n'est plus grand qu'un cœur pur, parce qu'un tel cœur devient le trône de Dieu. Et qu'y a-t-il de plus glorieux que le trône de Dieu ? Bien entendu, rien du tout ! Dieu dit à propos de ceux qui possèdent un cœur pur : "J'habiterai et je circulerai au milieu d'eux ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple!" (2 Cor. 6/16).

Qui oserait encore affirmer être plus heureux que ces gens-là ? Car de quels biens prétendraient-ils être privés ? Ne trouve-t-on pas tous les dons et tous les bienfaits de l'Esprit Saint dans leurs âmes bienheureuses ? Que leur manque-t-il par conséquent ? Vraiment, ils ne souffrent de rien car ils gardent dans leur âme la plus précieuse des richesses : Dieu Lui-même. Combien se trompent les hommes lorsqu'ils font fi de leur propre personne pour aller prendre ailleurs du bonheur : en se rendant dans des terres lointaines, en parcourant le monde par de nombreux voyages, en rêvant de richesse et de gloire, en courant après la fortune et les vains plaisirs ou encore en voulant s'approprier les choses de ce monde, qui ne procurent que des lendemains amers !

Illustration involontaire de la vie cachée en Notre Seigneur Jésus Christ
et ses fruits véritables.
L'édification de la tour du vrai bonheur en dehors de son propre cœur équivaut à vouloir construire un édifice qui reposerait sur des fondations instables et secouées par des tremblements fréquents. Sûrement qu'une telle bâtisse finira un jour par s'effondrer toute entière d'elle-même. Mes frères, le vrai bonheur n'existe qu'à l'intérieur de vous-mêmes et bienheureux est celui qui a compris cela.
Scrutez donc votre cœur et prenez le temps de vous pencher sur votre propre état spirituel. A-t-il perdu son assurance en Dieu ? Est-ce que vos consciences se plaignent que vous vous détournez des commandements divins ? Vous accuse-t-elle, cette conscience, de pratiquer l'injustice et le mensonge, de négliger vos devoirs envers Dieu et votre prochain ? Examinez-la par conséquent scrupuleusement : il se pourrait bien que des pensées et des passions mauvaises fourmillent dans votre cœur et qu'ainsi il se soit engagé sur des routes tortueuses et infranchissables… Hélas, celui qui a négligé son propre cœur, celui-là s'est aussi volontairement privé de tous les biens pour les remplacer par de nombreux autres maux. C'est ainsi qu'il a chassé la joie loin de lui et le voilà maintenant plongé dans l'amertume, la tristesse et toutes sortes d'inquiétudes. Sans la paix intérieure, il est saisi par le trouble et la peur. L'amour parti c'est la haine qui s'y est installée. En se dépouillant des dons et des fruits que l'Esprit Saint lui a offerts au moment de son baptême, il est devenu un familier de tout ce qui fait de l'homme un être pouilleux et misérable.

Mes Frères ! Le Dieu plein de miséricorde n'aspire qu'à notre bonheur aussi bien dans cette vie que dans l'autre. C'est pour cela qu'Il a fondé sa sainte Eglise. Afin de nous purifier par Elle de notre péché ; pour nous sanctifier ; pour nous réconcilier avec Lui ; pour nous combler de ses bénédictions célestes. Et les bras de cette Eglise vous sont très largement ouverts. Courons-y vite, nous qui avons le cœur lourd. Courons-y très vite et nous verrons que l'Eglise nous attend pour prendre sur Elle notre lourd fardeau, nous mettre en confiance avec Dieu et remplir notre cœur de félicité et de joie.


mardi 3 septembre 2019

Mois des saints Anges

Un chérubin bien rond

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dévotion aux neuf chœur des Anges »

À MON BON ANGE GARDIEN

Mon seigneur et fidèle guide de ma vie, quand je pense à ce que vous êtes, à ce que je suis, à mes ingratitudes, à vos incroyables bontés, mon esprit se trouve comme dans un abîme : je ne sais que devenir et je ne puis que dire.

Vous êtes une belle intelligence de la bienheureuse éternité, un pur esprit, un esprit tout de lumière et de clarté, un esprit du pur amour, un grand prince de l'empyrée et l'un des grands rois du paradis ; et je ne suis que poussière et que cendre, qu'un chétif morceau de boue, qu'un misérable aveugle, qu'un très grand pécheur et le dernier de tous les pécheurs. Je reconnais en votre sainte présence, et je le veux dire devant tous les hommes et le donner au public, que je me vois non-seulement mériter la dernière place de la terre, mais la dernière place de l'enfer ; je me vois au-dessous de tous les démons et me reconnais pour la dernière créature de tout le monde.

Cependant vous voulez bien aimer une telle créature, vous voulez bien vous appliquer avec soin à tout ce qui la regarde, vous voulez bien l'assister dans tous ses besoins intérieurs et extérieurs, vous voulez bien la défendre contre tout ce qui lui est opposé, vous voulez bien la soutenir contre la puissance de l'enfer ; vous voulez bien, le conçoive qui pourra, l'accompagner inséparablement, lui tenir compagnie sans la quitter, et vous prenez plaisir à l'accabler de vos bienfaits, nonobstant tous ses mépris, toutes ses infidélités et toutes ses ingratitudes. Après l'amour de Jésus et Marie, qui a jamais ouï parler d'un tel amour ? Il faut bien dire que c'est l'amour incomparable en sa constance, en sa fidélité ; que c'est l'amour le plus désintéressé qui fut jamais ; l'amour le plus doux, le plus patient et le plus charitable ; l'amour le plus miséricordieux, le plus libéral, le plus fort et le plus généreux.

Ange sur un candélabre du Saint-Sépulcre de Jérusalem
Grand prince, pourquoi m'aimez-vous de la sorte ? Pourquoi n'y a-t-il pas un seul moment de ma vie qui ne soit marqué de quelqu'un de vos bienfaits ? Ô mon âme ! Il t'est bien doux de penser à ces coups de miséricorde qu'a faits pour toi ce cher prince de ta vie ! Il t'est bien doux de te souvenir comme il t'a délivré de l'enfer, des grâces qu'il t'a obtenues, des secours indicibles qu'il t'a donnés en toutes sortes de choses, des soins amoureux qu'il a pris de tout ce qui regarde le temporel et le spirituel. Mon seigneur, que vous rendrai-je pour tous ces biens ? Ah ! Je vois bien qu'il m'est impossible de dignement reconnaître vos excessives faveurs. Quand je vous remercierais autant de fois que je respire, ce ne serait pas grand-chose ! Ô mon âme, que devenir donc ici ? Entrons dans les puissances du Seigneur, et prenons dans le cœur sacré de Jésus et de Marie une digne reconnaissance de tant de bontés. Quand nous aurions tout pensé et tout dit, ce ne serait pas assez ; quand nous aurions donné notre vie pour un prince si obligeant, nous ne pourrions pas lui satisfaire, ayant été remplis de toutes sortes de biens par sa faveur et délivrés de toutes sortes de maux.

Mais, aimable prince, les paroles donc me manquant et les forces, je veux vous parler par le précieux cœur de l'adorable Jésus et de sa très digne Mère. Hélas ! Je sais bien que je ne puis pas entendre les paroles ineffables de ces divins chœurs, mais au moins tout ce qu'ils vous diront à mon sujet, c'est tout ce que je veux vous dire. Tous les remercîments qu'ils vous feront, ce sont les actions de grâces que je veux vous rendre et que je ne puis.

Qu'à jamais ils soient la juste récompense de vos services et la belle reconnaissance de tous vos amours. Après cela, mon cœur prend une résolution inviolable de vous aimer de la bonne manière. Mon seigneur, donnez, s'il vous plaît, votre bénédiction à ces bons désirs et à la sincère volonté qu'il a de vous honorer par toutes les actions de sa vie en Dieu seul et pour Dieu seul, voulant vivre votre serviteur, et le serviteur de tous les neuf chœurs des anges, le reste de mes jours. Notre sainte Dame sera bien aise que son serviteur soit aussi le vôtre, soit aussi serviteur de tous les autres princes du ciel vos semblables, et que toute sa vie soit une vie qui vous honore tous avec elle, dans tous ses instants et jusqu'au dernier moment de la mort, et dans toute l'éternité, et que tous mes jours soient comme autant de fêtes de tout le paradis.

Anges à la trompette
Présentez, cher gouverneur de mon cœur, cette résolution que vous savez qu'il y a longtemps que j'ai prise, avec ce petit ouvrage, à toutes les trois hiérarchies, à tous les neuf chœurs angéliques, aux aimables séraphins, aux savants chérubins, aux glorieux trônes, aux puissantes dominations, aux divines vertus, aux puissances redoutables, aux sacrées principautés, aux saints archanges, aux charitables anges ; et dites-leur là-dessus ce que vous savez bien dire à votre mode angélique et ce que je ne pourrais pas. L'offrande d'une chétive vie comme la mienne et de ce petit ouvrage est bien indigne de leur mérite ; mais suppléez à mes misères et à mes défauts. Venant de votre main, d'une main angélique, elle ne pourra qu'être bien reçue des anges.

Dites-leur encore que mon cœur a bien d'autres désirs de les honorer et aimer, et qu'il voudrait tenir tous les cœurs des hommes pour les donner à tous les chœurs des anges, pour être ensuite donnés sans réserve au cœur tout aimable de Jésus et Marie, où il n'y a et il n'y a jamais eu que Dieu seul. C'est ce Dieu seul, ô le plus fidèle, le plus constant et le plus aimable de mes amis, que je désire par tous ces désirs ; mais, mon seigneur, encore une fois, pour un si digne sujet, votre sainte bénédiction pour tous les jours de ma vie et au moment redoutable de ma mort.

Ainsi soit-il, ainsi soit-il. Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul : la fin de toutes les dévotions à la très sainte Vierge, aux anges et aux saints ; et que je désire honorer incessamment dans tous les honneurs que je leur rends.