vendredi 30 novembre 2018

Se préparer au saint temps de l'Avent et à Noël


 Entamons le périple vers la Fête de la Nativité d'un cœur joyeux !

Ne jeûnons pas seulement de nourriture, mais aussi de haine et de peur.

Apportons bonté et gentillesse à tous.

Pardonnons. Soyons généreux.

En toutes choses, rendons grâce à Dieu !





mardi 27 novembre 2018

En l'honneur des apparitions de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse à Sainte Catherine Labouré

Le 27 novembre, à cinq heures et demie, heure d’oraison pour la communauté, la Vierge Marie de nouveau se manifeste à Sœur Catherine agenouillée dans la chapelle parmi ses compagnes. Elle lui apparaît à droite, dans le chœur de la Chapelle, là où se trouve actuellement l’autel de la Vierge au Globe.

Dressée sur le globe terrestre, le pied écrasant le serpent, Marie tient dans ses mains, à hauteur de poitrine, surmonté d’une croix, un globe plus réduit, qu’elle offre à Dieu dans un geste implorant. Les traits graves de son visage, durant la vision, s’illuminent de clartés radieuses, surtout à l’instant de sa prière. Sœur Catherine s’entend dire en elle : «Ce globe que vous voyez représente le monde entier, particulièrement la France, et chaque personne en particulier».

Tout à coup, les doigts de la Vierge se comblent d’anneaux et de pierreries magnifiques ; les rayons qui en jaillissent brillent tout autour et illuminent sa personne. Dans le récit qu’a écrit Sœur Catherine sur l’ordre de son confesseur, nous lisons : «Les pierreries étaient plus belles les unes que les autres, les unes plus grosses, les autres plus petites jetaient des rayons plus beaux les uns que les autres et toujours en s’élargissant en bas». Comme la Sœur contemple la vision, la Vierge abaisse les yeux sur elle et la même voix intérieure lui dit : «Ces rayons sont le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent».

Il se forme alors autour de la Vierge un tableau ovale, sur lequel est écrit en lettres d’or : «Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous !»Bientôt, chargées des grâces que symbolisent les rayons, les mains de Marie s’abaissent et s’étendent, comme sur la Médaille ; puis une voix se fait entendre : «Faites frapper une Médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces. Les grâces seront abondantes pour les personnes qui auront confiance».

Ainsi, après avoir offert le monde à Dieu, la Vierge tend aux humains ses mains rayonnantes. A cet instant, elle fait comprendre à sa messagère «combien elle est généreuse envers les personnes qui la prient ; que de grâces elle accorde aux personnes qui les lui demandent ; quelle joie elle éprouve en les accordant !». Enfin Sœur Catherine ajoute que quelques‑unes des pierres précieuses fixées aux doigts de la Vierge, ne donnent aucun rayon ; comme elle s’en étonne, une voix intérieure lui dit : «Ces pierreries, qui restent dans l’ombre, figurent les grâces qu’on oublie de me demander».

Bientôt, le tableau se retourne, et la Sœur voit au revers la lettre M surmontée d’une croix, et au‑dessous du monogramme de Marie, deux cœurs, l’un entouré d’épines, le second transpercé d’un glaive. Les notes de la voyante ne mentionnent pas les douze étoiles que l’on voit toujours autour du monogramme de Marie. Mais ce détail a été attesté par Sainte Catherine un peu plus tard. Comme elle se demande un jour, pendant sa méditation, ce qu’il faut graver au revers de la Médaille, la Vierge lui répond : «Le M avec la Croix et les deux Cœurs en disent assez».

Dans le courant de décembre, elle a une nouvelle apparition très semblable à celle du 27 novembre, et au même moment, pendant l’oraison du soir : la messagère choisie par l’Immaculée reçoit de nouveau l’ordre de faire frapper la Médaille par l’entremise de son confesseur, le prudent Père Aladel. Ce sera quand même fait en 1832 avec la permission de l’archevêque de Paris, Monseigneur de Quélen.

Symbole suffisamment clair, cette Médaille nous rappelle que nous sommes des chrétiens rachetés par un Dieu crucifié en face de sa mère douloureuse ; que nous sommes les enfants d’un Dieu qui nous aime, qui nous donne son cœur et qui demande en retour le nôtre pour étendre son royaume d’amour et de paix parmi les hommes, et en priorité parmi les plus souffrants, comme va le faire Sœur Catherine. Méditons ce langage convaincant de la Médaille ! Elle est un saisissant raccourci de notre foi chrétienne.


dimanche 25 novembre 2018

Solennité du Christ-Roi de l'univers



Cet acte de consécration a été donné par Léon XIII, le 11 juin 1899, et modifié par Pie XI le 17 octobre 1925. A réciter chaque 1er vendredi du mois ainsi que pour la Solennité du Christ-Roi (indulgences accordées par l'Eglise) :



Très doux Jésus, Rédempteur du genre humain, jetez un regard sur nous, qui sommes humblement prosternés devant votre autel. Nous sommes à vous, nous voulons être à vous ; et afin de pouvoir nous être plus fermement unis, voici qu'en ce jour, chacun de nous se consacre spontanément à votre Sacré-Cœur. Beaucoup ne vous ont jamais connu ; beaucoup ont méprisé vos commandements et vous ont renié. Miséricordieux Jésus, ayez pitié des uns et des autres, et ramenez-les tous à votre Sacré-Cœur.

Seigneur, soyez le roi, non seulement des fidèles qui ne se sont jamais éloignés de vous, mais aussi des enfants prodigues qui vous ont abandonné ; faîtes qu'ils rentrent bientôt dans la maison paternelle, pour qu'ils ne périssent pas de misère et de faim. Soyez le roi de ceux qui vivent dans l'erreur ou que la discorde a séparés de vous ; ramenez-les au port de la vérité et à l'unité de la foi, afin que bientôt il n'ait plus qu'un seul troupeau et qu'un seul pasteur.

Accordez, Seigneur, à votre Église, une liberté sûre et sans entraves ; accordez à tous les peuples l'ordre et la paix ; faites que d'un côté du monde à l'autre, une seule voix retentisse : « Loué soit le divin cœur qui nous a acquis le salut, à lui gloire et honneur dans tous les siècles ». Amen.


Récitation le jour de la Solennité du Christ-Roi : Indulgence partielle accordée aux conditions habituelles
Récitation publique le jour de la Solennité du Christ-Roi : Indulgence plénière accordée aux conditions habituelles



samedi 24 novembre 2018

Se préparer au jour où nous entrerons dans la Vie éternelle

Du Pape saint Jean XXIII , « Journal de l'âme », juin 1957

« Au soir, donne-nous la lumière. » Seigneur, nous sommes au soir. Je suis dans la soixante-seizième année de cette vie qui est un grand don du Père céleste. Les trois quarts de mes contemporains sont passés sur l'autre rive. Je dois donc, moi aussi, me tenir préparé pour le grand moment. La pensée de la mort ne me donne pas d'inquiétude... Ma santé est excellente et encore robuste, mais je ne dois pas m'y fier ; je veux me tenir prêt à répondre « présent » à tout appel, même inattendu. La vieillesse — qui est aussi un grand don du Seigneur — doit être pour moi un motif de silencieuse joie intérieure et d'abandon quotidien au Seigneur lui-même, vers qui je me tiens tourné comme un enfant vers les bras que lui ouvre son père.

Mon humble et maintenant longue vie s'est déroulée comme un écheveau, sous le signe de la simplicité et de la pureté. Il ne me coûte rien de reconnaître et de répéter que je ne suis et ne vaux qu'un beau néant. Le Seigneur m'a fait naître de pauvres gens et a pensé à tout. Moi, je l'ai laissé faire... Il est bien vrai que « la volonté de Dieu est ma paix ». Et mon espérance est tout entière dans la miséricorde de Jésus...

Je pense que le Seigneur Jésus me réserve, pour ma complète mortification et purification, pour m'admettre à sa joie éternelle, quelque grande peine ou affliction du corps et de l'esprit avant que je ne meure. Eh bien, j'accepte tout et de bon cœur, pourvu que tout serve à sa gloire et au bien de mon âme et de mes chers fils spirituels. Je crains la faiblesse de ma résistance, et je le prie de m'aider, parce que j'ai peu ou pas du tout confiance en moi-même, mais j'ai une confiance totale dans le Seigneur Jésus.

Il y a deux portes au paradis : l'innocence et la pénitence. Qui peut prétendre, pauvre homme fragile, trouver grande ouverte la première ? Mais la seconde aussi est tout à fait sûre. Jésus est passé par celle-là, avec sa croix sur les épaules, en expiation de nos péchés, et il nous invite à le suivre.


mercredi 21 novembre 2018

21 novembre, Présentation de la Vierge Marie au Temple de Jérusalem


Saint Épiphane de Salamine, Homélie n°5


Comment parler ? Quel éloge pourrais-je faire de la Vierge glorieuse et sainte ? Elle surpasse tous les êtres, Dieu seul excepté ; par nature, elle est plus belle que les chérubins, les séraphins et toute l'armée des anges. Ni la langue du ciel, ni celle de la terre, ni même celle des anges ne suffiraient à la louer.

Bienheureuse Vierge, colombe pure, épouse céleste..., temple et trône de la divinité ! Le Christ, soleil resplendissant au ciel et sur terre est à toi. Tu es la nuée lumineuse qui a fait descendre le Christ, lui l'éclair étincelant qui illumine le monde.

Réjouis-toi, comblée de grâce, porte des cieux ; c'est de toi que parle l'auteur du Cantique des Cantiques... quand il s'exclame : « Tu es un jardin clos, ma sœur, mon épouse, un jardin fermé, une source scellée » (4,12)... Sainte Mère de Dieu, brebis immaculée, tu as mis au monde l'Agneau, le Christ, le Verbe incarné en toi... Quelle merveille étonnante dans les cieux : une femme, revêtue du soleil (Ap 12,1), portant en ses bras la lumière !...

Quelle merveille étonnante dans les cieux : le Seigneur des anges, devenu petit enfant de la Vierge. Les anges accusaient Ève ; maintenant ils comblent Marie de gloire car elle a relevé Ève de sa chute et fait entrer aux cieux Adam chassé du Paradis...

Immense est la grâce donnée à cette Vierge sainte. C'est pourquoi Gabriel lui adresse d'abord ce salut : «Réjouis-toi, comblée de grâce», resplendissante comme le ciel.
« Réjouis-toi, comblée de grâce », Vierge ornée de vertus sans nombre...
«Réjouis-toi, comblée de grâce», tu désaltères les assoiffés à la douceur de la source éternelle.

Réjouis-toi, sainte Mère immaculée ; tu as engendré le Christ qui te précède.
Réjouis-toi, pourpre royale ; tu as revêtu le roi du ciel et de la terre.
Réjouis-toi, livre scellé ; tu as donné au monde de lire le Verbe, le Fils du Père.




dimanche 18 novembre 2018

La mort, source de béatitude

Jan van Eyck, le Paradis, la résurrection
des morts et l'Enfer

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Science et pratique du Chrétien », chap. 6

Parmi les grands amants du Fils de Dieu, non seulement on y désire la mort, mais on est dans une certaine douleur de ce qu’elle tarde à venir !
Sainte Thérèse était dans cet état lorsqu’elle chantait si souvent dans un cantique que l’amour de Jésus lui avait inspiré : Je meurs de ce que je ne meurs pas.

Mais les ardeurs du zèle de l’amour de Notre Seigneur qu’avait ce religieux de la Compagnie de Jésus dont il est parlé dans la vie du grand serviteur de Dieu, le Père Balthazar Alvarez, étaient bien admirables puisqu’il protestait qu’il serait mort de douleur s’il avait été assuré de ne pas mourir chaque jour. Ah ! disait ce zélé amant du Fils de Dieu, serait-il bien possible de pouvoir vivre si l’on était certain d’être douze ou vingt-quatre heures sans aimer Jésus parfaitement, et dans l’entière pureté du Divin amour, ce qui n’arrivera dans toute son étendue qu’après la mort ?

(…) Ainsi ces désirs de l’amour consommé se reposent dans Jésus aimé et laissent l’âme parmi ses plus grands efforts, dans une paix toute divine car, étant inspirés par l’Esprit de Dieu, ils sont accompagnés du repos sacré qui le suit ; au contraire de ces désirs qui viennent de l’esprit de la nature et qui laissent le trouble et l’inquiétude.

Cependant, ces grandes âmes qui vivaient dans les feux et les flammes de l’amour de Jésus et qui n’eussent pas voulu ou avancer ou retarder leur mort d’un moment hors de son ordre, quand ce Souverain de toutes choses leur en aurait donné le pouvoir, ne pouvaient pas, sans se tirer de cette conformité, s’empêcher de temps en temps de soupirer après sa bienheureuse vue.

C’est ce qui faisait dire à sainte Thérèse, quand elle entendait sonner l’horloge : Voilà qui va bien, ô la bonne chose, ces heures qui abrègent le temps de ma vie me font approcher plus près de la mort.

J’entendis un jour un homme, qui aspirait beaucoup à l’amour de l’adorable Jésus, dire ces paroles comme on lui demandait à l’ordinaire comment il se portait : Ô que ma santé m’est une grande maladie, puisqu’ elle m’éloigne de la mort et que la maladie me serait une grande santé, puisqu’en me faisant mourir elle me mettrait dans le parfait amour de Jésus.

Là-dessus il témoignait un grand étonnement de la joie que l’on se marque les uns aux autres de la bonne santé, ce qu’il estimait être une désolation sans pareille. Ah ! Dieu, disait-il, encore quelle douceur et quelle consolation dans tous les accès des maladies qui surviennent, puisque ce sont autant de sujets d’espérer que la vie présente pourra bientôt finir.

Mais, ô les agréables nouvelles, quand le médecin assure que la maladie est mortelle et qu’il n y a plus d’apparence que l’on puisse vivre plus longtemps.
O aimable Jésus, que mon âme languisse et se consume du désir de vous voir dans la sainte Sion.
Que mon cœur et ma chair brûlent d’ardeur de vous y aimer éternellement !
Heureux celui qui habite dans votre maison, heureux celui qui a mis en vous seul tout son appui !
O Seigneur, disposez vous-même dans mon cœur les moyens d’avancer vers vous dans cette vallée de larmes et, cependant que mon âme soupire après vous comme le cerf soupire avec ardeur après les sources des eaux.
Que mes larmes deviennent mon pain durant le jour et durant la nuit, jusqu’à ce que je paraisse devant votre face, ô mon Dieu.
Je me suis souvenu de choses et j’ai répandu mon âme en moi, même parce que j’espère entrer jusques dans votre maison où, parmi les chants de louange des saints Anges, je vous bénirai à jamais.
O mon âme donc, pourquoi êtes-vous triste et pourquoi me troublez-vous ?
Espérons en Jésus notre Dieu et notre miséricorde, car nous lui rendrons encore nos actions de grâces, il est le salut et la joie de notre visage, il est notre Dieu.





jeudi 15 novembre 2018

La mort et le jugement particulier

Une âme s'en remet à son Créateur et Sauveur, retable de Perella
De Saint Théophane le Reclus

Maintenant la Sainte Eglise oriente notre attention au-delà des frontières de notre vie présente, à nos pères et frères qui sont partis de cette terre.
L'Eglise espère, en nous rappelant de leur état (auquel nous n'échapperons pas), nous préparer à passer correctement la semaine de la tyrophagie, ainsi que le Grand Carême qui suit.
Ecoutons notre mère l'Eglise, et pour commémorer nos pères et nos frères, prenons soin de nous préparer pour notre passage dans l'autre monde.

Les âmes en Purgatoire, par Rogier van der Weyden,
triptyque du jugement, Beaune
Ayons à l'esprit nos péchés et pleurons-les, décidant à l'avenir de nous garder purs de toute souillure. Car rien d'impur n'entrera dans le Royaume de Dieu, et au jour du jugement, personne d'impur ne sera justifié. Après la mort, tu ne peux pas attendre de purification. Tu resteras comme tu es quand tu traverses.

Tu dois préparer ici ta purification. Hâtons-nous, car qui peut prédire combien de temps on va vivre ? La vie pourrait être coupée à cette heure. Comment pouvons-nous paraître impurs dans l'autre monde ? Avec quels yeux regarderons-nous nos pères et nos frères qui nous rencontrerons ? Comment allons-nous répondre à leurs questions : "Qu'est-ce que cette méchanceté en toi ? Qu'est-ce que ceci ? Et qu'est-ce que cela ?" Quelle honte nous couvrira ! Hâtons-nous de redresser tout ce qui est incorrect, d'arriver au moins quelque peu tolérables et supportables dans l'autre monde.


lundi 12 novembre 2018

Saint Martin de Tours, priez pour nous, pour la France et la paix



Sulpice Sévère, « Vie de Saint Martin de Tours »

III. — Un jour, au milieu d’un hiver dont les rigueurs extraordinaires avaient fait périr beaucoup de personnes, Martin, n’ayant que ses armes et son manteau de soldat, rencontra à la porte d’Amiens un pauvre presque nu.

L’homme de Dieu, voyant ce malheureux implorer vainement la charité des passants qui s’éloignaient sans pitié, comprit que c’était à lui que Dieu l’avait réservé. Mais que faire ? il ne possédait que le manteau dont il était revêtu, car il avait donné tout le reste ; il tire son épée, le coupe en deux, en donne la moitié au pauvre et se revêt du reste. Quelques spectateurs se mirent à rire en voyant ce vêtement informe et mutilé ; d’autres, plus sensés, gémirent profondément de n’avoir rien fait de semblable, lorsqu’ils auraient pu faire davantage, et revêtir ce pauvre sans se dépouiller eux-mêmes.

La nuit suivante, Martin s’étant endormi vit Jésus-Christ revêtu de la moitié du manteau dont il avait couvert la nudité du pauvre ; et il entendit une voix qui lui ordonnait de considérer attentivement le Seigneur et de reconnaître le vêtement qu’il lui avait donné.
Vitrail de la Cathédrale de Chartres
Puis Jésus se tournant vers les anges qui l’entouraient leur dit d’une voix haute : « Martin n’étant encore que catéchumène m’a revêtu de ce manteau. » Lorsque le Seigneur déclara qu’en revêtant le pauvre, Martin l’avait vêtu lui-même, et que, pour confirmer le témoignage qu’il rendait à une si bonne action, il daigna se montrer revêtu de l’habit donné au pauvre, il se souvenait de ce qu’il avait dit autrefois : « Tout ce que vous avez fait au moindre des pauvres vous me l’avez fait à moi-même. »

Cette vision ne donna point d’orgueil au bienheureux ; mais, reconnaissant avec quelle bonté Dieu le récompensait de cette action, il se hâta de recevoir le baptême, étant âgé de dix-huit ans. Cependant il ne quitta pas aussitôt le service ; il céda aux prières de son tribun, avec qui il vivait dans la plus intime familiarité, et qui lui promettait de renoncer au monde aussitôt que le temps de son tribunat serait écoulé. Martin, se voyant ainsi retardé dans l’exécution de ses projets, resta sous les drapeaux et demeura soldat, seulement de nom, il est vrai, pendant les deux années qui suivirent son baptême.



Messe des poilus, le 14 février 1915

dimanche 11 novembre 2018

1918-2018, Centenaire de l'armistice. Prions pour la France, l'Europe et la paix. Que tous les hommes l'accueillent dans la justice et la charité de l’Évangile


Le 28 octobre 1915

Chère petite Aimée ;



Je suis fort surpris de t’entendre parler comme tu le fais au sujet des Prussiens. Toi qui as du cœur. Certes ils ne sont pas tous bons il y en a même qui sont de vrais bandits. Si tu voyais les maisons où ils passent, moi-même, tout en étant habitué, j’en frissonne d’horreur et le cœur me saigne en pensant aux pauvres ouvriers qui ne trouveront rien de tout ce qui est leur unique avoir. Mais il y a des Français qui sont aussi lâches car ils finissent tout ce qui reste. Ne dis pas ces mauvais Allemands certes ce sont eux qui sont la cause de nos souffrances mais ils sont forcés par des chefs qui les contraignent à le faire mais les chefs du pouvoir ennemi eux oui sont maudits par leurs hommes et nous-mêmes.


Mais ces pauvres pères de famille, nous en avons fait prisonnier un l’autre jour qui a huit enfants en bas-âge, ces adolescents de 17 ans que l’on envoie sur le champ de bataille, ces jeunes maris qui laissent une femme aimée au pays, ceux-là ne doivent pas s’appeler les maudits car ils ont coûté bien des larmes à leurs mères qui ont tant peiné pour les élever et qui ont coûté aussi cher que nous à mettre au monde. D’ailleurs le bon Dieu qui est bon ne les aime-t-il pas tous autant que nous ? Il ne nous a pas créés de race inférieure à l’autre et nous sommes tous aussi chers à son cœur. Aussi si par moments en voyant tout le mal qu’ils font je me révolte publiquement, j’entends aussitôt une voix intérieure qui me dit : « Fais le bien pour le mal, sois meilleur qu’eux » et je reprends mes sentiments naturels, et je les plains en pensant aux responsabilités qu’ils auront plus tard. Si je fais la guerre, je veux la faire honnêtement et sans ressentiments. Si je me bats, c’est pour ne pas laisser égorger mes frères, pour les aider puisqu’on nous attaque. Je le fais de grand cœur et le plus simplement du monde cherchant à m’effacer le plus possible sans jamais me dérober à aucune difficulté. D’ailleurs, mes chefs ont dû le remarquer, c’est pour cela qu’ils m’ont choisi pour les missions excessivement graves et ont l’air de d’avoir une certaine confiance en moi, j’en suis touché, mais n’en tire aucune vanité puisque c’est mon Devoir. Ne hais pas les boches, prie pour eux.

Le Denen




« Prière pour la France » dictée par Jésus à Marcel Van


Seigneur Jésus, aie compassion de la France, daigne l'étreindre dans ton Amour et lui en montrer toute la tendresse. Fais que, remplie d'Amour pour toi, elle contribue à te faire aimer de toutes les nations de la terre.

Ô Amour de Jésus, nous prenons ici l'engagement de te rester fidèles et de travailler d'un cœur ardent à répandre ton Règne dans tout l'univers. Amen




vendredi 9 novembre 2018

9 novembre - Dédicace de la Basilique Saint Jean du Latran, cathédrale du Pape


Prions pour le Pape, successeur de Pierre, que sa foi ne
défaille pas et que le Seigneur soit son seul guide.
Homélie de Saint Léon pour la fête de la chaire de Saint Pierre

~ Pierre est choisi, seul du monde entier, pour être préposé à l’appel de toutes les nations, et aux Apôtres, aux Pères de l’Eglise ; Bien qu’il y ait dans le peuple de Dieu beaucoup de prêtres, beaucoup de pasteurs, c’est proprement Pierre qui gouverne tous les fidèles, comme c’est en dernier ressort le Christ qui est leur Chef. Mes bien-aimés, Dieu a daigné donner à cet homme une grande et admirable part de sa puissance. S’il a voulu que certaines choses lui soient communes avec les autres princes de l’Eglise, il n’a jamais donné que par lui ce qu’il a donné aux autres.

Le Seigneur demande à tous les Apôtres ce que les hommes pensent de lui. Leur réponse est commune aussi longtemps qu’ils expriment l’incertitude de l’intelligence humaine. Mais quand il demande le sentiment des disciples, celui qui est premier dans la dignité apostolique est premier pour confesser le Seigneur. Il dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant. » Et Jésus lui répond : « Bienheureux es-tu, Simon fils de Jean, car ce n’est pas la chair et le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. » Ce qui veut dire : Tu es bienheureux parce que mon Père t’a enseigné. L’opinion terrestre ne t’a pas trompé, mais l’inspiration du ciel t’a instruit. Ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont éclairé, mais Celui-là même dont je suis le Fils Unique.

Prions pour les Évêques, successeurs des Apôtres, que leur foi ne défaille pas.
« Et moi, dit-il, je te dis... » Ce qui signifie : de même que mon Père t’a manifesté ma divinité, ainsi moi je te fais connaître la primauté qui t’est donnée : tu es Pierre. Autrement dit : Je suis, moi, la pierre inviolable, la pierre angulaire qui réunit les deux côtés ; je suis le fondement, et nul ne peut en poser un autre. Mais toi aussi tu es pierre, parce que tu es affermi par ma force ; et la puissance qui m’appartient en propre nous est commune, parce que je t’en fais part. Et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l’enfer n’en triompheront pas. Sur cette puissance, dit-il, je bâtirai mon temple éternel. La sublimité de mon Eglise, qui doit monter jusqu’au ciel, s’élèvera sur ce solide fondement de ta foi.

Cette confession de Pierre, les portes de l’enfer ne pourront l’empêcher de se diffuser dans le monde entier ; les liens de la mort ne l’empêcheront pas. Car cette parole est parole de vie ; elle porte au ciel ceux qui la confessent, et jette en enfer ceux qui la renient. A cause d’elle, le bienheureux Pierre s’entend dire : « Je te donnerai les clés du royaume des cieux : et tout ce que tu lieras sur terre sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur terre sera délié dans le ciel. » Ce pouvoir a passé même aux autres Apôtres, et l’institution en est devenue commune à tous les chefs de l’Eglise. Mais ce n’est pas pour rien que le Seigneur remet à un seul ce qui sera la charge de tous. Il confie ce pouvoir spécialement à Pierre, parce que Pierre est préposé à tous les princes de l’Eglise, comme leur forme. Le pouvoir de lier et de délier reste le privilège de Pierre, en tout lieu où le jugement est porté en vertu de la justice de Pierre. Ni la sévérité ni l’indulgence ne peuvent être excessives, là où rien n’est lié ni délié sinon ce que le bienheureux Pierre a délié ou lié.

Prions pour le Sacré-Collège des Cardinaux, qu'ils soient
exemplaires dans la foi et par toute leur vie.
A la veille de sa Passion, qui devait troubler la conscience des disciples, le Seigneur dit à Simon : « Simon, voici que Satan a demandé à vous passer au crible, comme du froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne soit pas en défaut. Et toi, quand tu seras revenu, confirme tes frères afin que vous n’entriez pas en tentation. » La tentation de craindre était un danger commun à tous les Apôtres, et tous y avaient également besoin du secours divin : le démon voulait tous les secouer, tous les briser. Et cependant le Seigneur prend un soin spécial de Pierre et prie particulièrement pour lui. On dirait qu’il sera plus sûr de la solidité des autres si l’esprit du Prince des Apôtres reste invaincu. En Pierre c’est la force de tous qui est confirmée ; et le secours de la grâce divine est ordonné de telle sorte que la fermeté donnée à Pierre par le Christ doive passer aux autres Apôtres par Pierre.

Voyant donc, mes bien-aimés, quelle puissante protection a été instituée divinement pour nous, il est juste et raisonnable que nous nous réjouissions des mérites et de la dignité du Chef de l’Eglise. Rendons grâces au Roi éternel, à notre Rédempteur le Seigneur Jésus-Christ, d’avoir donné une si grande puissance à celui qu’il a fait Prince de toute l’Eglise. Car s’il arrive en notre temps qu’une chose soit bien faite ou bien réglée par nous, il faut l’attribuer à l’œuvre et au gouvernement de celui à qui il fut dit : « Et toi, quand tu seras revenu, confirme tes frères » ; et encore, après la Résurrection, en réponse mystique à son triple aveu d’amour, le Seigneur dit à Pierre : « Pais mes brebis. » C’est bien ce qu’il fait encore. Le pasteur charitable accomplit le commandement du Seigneur, nous fortifiant par ses exhortations et ne cessant de prier pour nous afin que nous ne soyons vaincus par aucune tentation. Or, s’il étend ses soins paternels, comme nous devons en être convaincus, à tout le peuple de Dieu - partout - combien plus daignera-t-il se dépenser pour ceux qu’il élève chez lui, [à Rome], et au milieu desquels il repose, sur le lit de sa bienheureuse dormition, dans cette même chaire où il présida aux débuts de l’Eglise. Dédions-lui donc cette fête, anniversaire du jour où nous avons reçu notre charge. C’est son patronage qui nous a valu de monter sur son siège, par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ qui vit et règne avec Dieu le Père et l’Esprit Saint dans les siècles des siècles. Amen.


Prions pour l'Eglise, Épouse du Christ, que le péché ne la défigure ni ne la salisse jamais plus.

dimanche 4 novembre 2018

Saintes reliques de nos chers défunts

Mort de S. Jean Baptiste de la Salle

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, « Manuscrit A », Folio 79 verso et suivant

Le jour de ma profession je fus aussi bien consolée d'apprendre de la bouche de Mère Geneviève qu'elle avait passé par la même épreuve que moi avant de prononcer ses vœux... Au moment de nos grandes peines, vous vous rappelez, ma Mère chérie, les consolations que nous avons trouvées auprès d'elle ? Enfin le souvenir que Mère Geneviève a laissé dans mon cœur est un souvenir embaumé...

Le jour de son départ pour le Ciel je me suis sentie particulièrement touchée, c'était la première fois que j'assistais à une mort, vraiment ce spectacle était ravissant... J'étais placée juste au pied du lit de la sainte mourante, je voyais parfaitement ses plus légers mouvements, il me semblait pendant les deux heures que j'ai passées ainsi que mon âme aurait dû se sentir remplie de ferveur, au contraire, une espèce d'insensibilité s'était emparée de moi, mais au moment même de la naissance au Ciel de notre Sainte Mère Geneviève, ma disposition intérieure a changé, en un clin d'œil je me suis sentie remplie d'une joie et d'une ferveur indicibles, c'était comme si Mère Geneviève m'avait donné une partie de la félicité dont elle jouissait car je suis bien persuadée qu'elle est allée droit au Ciel...
Absoute

Pendant sa vie je lui dis un jour : "O ma Mère ! vous n'irez pas en purgatoire !..." "Je l'espère" me répondit-elle avec douceur... Ah ! bien sûr que le Bon Dieu n'a pu tromper une espérance si remplie d'humilité, toutes les faveurs que nous avons reçues en sont la preuve...

Chaque sœur s'empressa de réclamer quelque relique, vous savez, ma Mère chérie, celle que j'ai le bonheur de posséder... Pendant l'agonie de Mère Geneviève, j'ai remarqué une larme scintillant à sa paupière, comme un diamant, cette larme, la dernière de toutes celles qu'elle a répandues, ne tomba pas, je la vis encore briller au chœur sans que personne pense à la recueillir. Alors prenant un petit linge fin, j'osai m'approcher le soir sans être vue et prendre pour relique la dernière larme d'une Sainte... Depuis je l'ai toujours portée dans le petit sachet où mes vœux sont renfermés.

Scapulaire de protection. Un Ange recueille les larmes de la Vierge Marie

vendredi 2 novembre 2018

O Amour miséricordieux de Jésus, plus purifiant que le feu d'amour en Purgatoire !

S'offrir à l'amour miséricordieux du Sauveur pour le Salut de son âme, de tous les âmes des vivants et des défunts

De Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte-Face, ocd., « Manuscrit A » Folio 83 verso et suivants

O ma Mère chérie ! après tant de grâces ne puis-je pas chanter avec le psalmiste : "Que le Seigneur est bon, que sa miséricorde est éternelle." (Ps 118,1)

Il me semble que si toutes [les] créatures avaient les mêmes grâces que moi, le Bon Dieu ne serait craint de personne, mais aimé jusqu'à la folie, et que par amour et non pas en tremblant, jamais aucune âme ne consentirait à Lui faire de la peine... Je comprends cependant que toutes les âmes ne peuvent pas se ressembler, il faut qu'il y en ait de différentes familles afin d'honorer spécialement chacune des perfections du Bon Dieu. A moi Il a donné sa Miséricorde infinie c'est à travers elle que je contemple et adore les autres perfections Divines !... Alors toutes m'apparaissent rayonnantes d'amour, la Justice même (et peut-être encore plus que toute autre) me semble revêtue d'amour...

Aigrefeuille-sur-Maine, la sainte Messe pour les âmes bénies en Prugatoire
Quelle douce joie de penser que le Bon Dieu est Juste, c'est-à-dire qu'Il tient compte de nos faiblesses, qu'Il connaît parfaitement la fragilité de notre nature. De quoi donc aurais-je peur ? Ah ! le Dieu infiniment juste qui daigna pardonner avec tant de bonté toutes les fautes de l'enfant prodigue, (Lc 15,21-24) ne doit-Il pas être Juste aussi envers moi qui "suis toujours avec Lui" ?... (Lc 15,31)

Cette année le 9 Juin fête de la Sainte Trinité, j'ai reçu la grâce de comprendre plus que jamais combien Jésus désire être aimé.

Je pensais aux âmes qui s'offrent comme victimes à la Justice de Dieu afin de détourner et d'attirer sur elles les châtiments réservés aux coupables, cette offrande me semblait grande et généreuse, mais j'étais loin de me sentir portée à la faire. "O mon Dieu ! m'écriai-je au fond de mon cœur, n'y aura-t-il que votre Justice qui recevra des âmes s'immolant en victimes ?... Votre Amour Miséricordieux n'en a-t-il pas besoin lui aussi ?... De toutes parts il est méconnu, rejeté ; les cœurs auxquels vous désirez le prodiguer se tournent vers les créatures leur demandant le bonheur avec leur misérable affection, au lieu de se jeter dans vos bras et d'accepter votre Amour infini... O mon Dieu ! votre Amour méprisé va-t-il rester en votre Cœur ? Il me semble que si vous trouviez des âmes s'offrant en Victimes d'holocaustes à votre Amour, vous les consumeriez rapidement, il me semble que vous seriez heureux de ne point comprimer les flots d'infinies tendresses qui sont en vous... Si votre Justice aime à se décharger, elle qui ne s'étend que sur la terre, combien plus votre Amour Miséricordieux désire-t-il embraser les âmes, puisque votre Miséricorde s'élève jusqu'aux Cieux... O mon Jésus ! que ce soit moi cette heureuse victime, consumez votre holocauste par le feu de votre Divin Amour !..." (Ps 36,6)

Je crois en la résurrection de la chair, et en la vie éternelle !
Ma Mère chérie, vous qui m'avez permis de m'offrir ainsi au Bon Dieu, vous savez les fleuves ou plutôt les océans de grâces qui sont venus inonder mon âme... Ah ! depuis cet heureux jour, il me semble que l'Amour me pénètre et m'environne, il me semble qu'à chaque instant cet Amour Miséricordieux me renouvelle, purifie mon âme et n'y laisse aucune trace de péché, aussi je ne puis craindre le purgatoire... Je sais que par moi-même je ne mériterais pas même d'entrer dans ce lieu d'expiation, puisque les âmes saintes peuvent seules y avoir accès, mais je sais aussi que le Feu de l'Amour est plus sanctifiant que celui du purgatoire, je sais que Jésus ne peut désirer pour nous de souffrances inutiles et qu'Il ne m'inspirerait pas les désirs que je ressens, s'Il ne voulait les combler...

Oh ! qu'elle est douce la voie de l'Amour !... Comme je veux m'appliquer à faire toujours avec le plus grand abandon, la volonté du Bon Dieu !... (Mt 6,10)

Voilà, ma Mère chérie, tout ce que je puis vous dire de la vie de votre petite Thérèse, vous connaissez bien mieux par vous-même, ce qu'elle est et ce que Jésus a fait pour elle, aussi vous me pardonnerez d'avoir beaucoup abrégé l'histoire de sa vie religieuse...

La mort de Sainte Rita de Cascia