dimanche 28 février 2021

Garder son coeur, vivre l'examen de conscience


Pape François Ier, homélie du 10 octobre 2014

Et Jésus nous dit quelque chose d’autre, non ? Une chose qui semble un peu étrange : «Qui ne se recueille pas avec moi se disperse». Il utilise le mot «recueillir». Avoir un cœur recueilli, un cœur dans lequel nous savons ce qui se passe et ici et là, nous pouvons exercer une pratique ancienne mais efficace de l’Église : l’examen de conscience. ~


L’examen de conscience est une grâce parce que protéger notre cœur, c’est protéger l’Esprit Saint qui est en nous : Jésus parle clairement, nous savons que les diables reviennent toujours. Même à la fin de la vie, Jésus nous donne l’exemple. Et pour protéger, pour veiller sur notre cœur afin que les démons n’y entrent pas, il faut savoir se recueillir, c’est-à-dire rester en silence devant soi-même et devant Dieu et à la fin de la journée se demander : «Qu’est-il arrivé aujourd’hui à mon cœur ? Quelqu’un que je ne connais pas est-il entré ? La clef est-elle à sa place ? Si ces démons, très malins, entrent dans notre cœur et qu’à la fin, nous nous faisons avoir, ceci nous aidera à nous défendre de tant de méchancetés, même des nôtres».


vendredi 26 février 2021

Objectif Pâques : se confesser


De Saint Padre Pio de Pietrelcina

« Voyant les foules, il eut pitié d'elles parce qu'elles étaient fatiguées et abattues »

L'espérance en la miséricorde inépuisable de Dieu nous soutient dans le tumulte des émotions et le flot des contrariétés ; c'est avec confiance que nous accourons au sacrement de pénitence où le Seigneur nous attend à tout moment comme un Père de miséricorde. Certes, devant lui nous sommes bien conscients de ne pas mériter son pardon ; mais nous ne doutons pas de sa miséricorde infinie.

Oublions donc nos péchés, comme Dieu l'a fait avant nous.

Il ne faut plus revenir, ni par la pensée ni en confession, sur les fautes déjà accusées lors de confessions précédentes. Grâce à notre repentir sincère, le Seigneur les a pardonnées une fois pour toutes. Vouloir revenir sur des fautes déjà pardonnées seulement pour en être encore une fois absous, ou seulement parce que nous doutons qu'elles aient été réellement et pleinement pardonnées, cela ne doit-il pas être vu comme un manque de confiance envers la bonté de Dieu ?

Si cela peut t'apporter quelque réconfort, tu peux repenser aux offenses que tu as faites à la justice de Dieu, à sa sagesse, à sa miséricorde, mais uniquement pour pleurer des larmes salutaires de repentir et d'amour.

mercredi 24 février 2021

S. Joseph, priez pour nous !


Lettre apostolique « Patris corde » à l’occasion du 150e anniversaire de la déclaration de S. Joseph comme Patron de l’Eglise universelle

 3. Père dans l’obéissance

Dieu a aussi révélé à Joseph ses desseins par des songes, de façon analogue à ce qu’il a fait avec Marie quand il lui a manifesté son plan de salut. Dans la Bible, comme chez tous les peuples antiques, les songes étaient considérés comme un des moyens par lesquels Dieu manifeste sa volonté.

Joseph est très préoccupé par la grossesse incompréhensible de Marie : il ne veut pas « l’accuser publiquement » mais décide de « la renvoyer en secret » (Mt 1, 19). Dans le premier songe, l’ange l’aide à résoudre son dilemme : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 20-21). Sa réponse est immédiate : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24). Grâce à l’obéissance, il surmonte son drame et il sauve Marie.

Dans le deuxième songe, l’ange demande à Joseph : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » (Mt 2, 13). Joseph n’hésite pas à obéir, sans se poser de questions concernant les difficultés qu’il devra rencontrer : « Il se leva dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode » (Mt 2, 14-15).

En Égypte, Joseph, avec confiance et patience, attend l’avis promis par l’ange pour retourner dans son Pays. Le messager divin, dans un troisième songe, juste après l’avoir informé que ceux qui cherchaient à tuer l’enfant sont morts, lui ordonne de se lever, de prendre avec lui l’enfant et sa mère et de retourner en terre d’Israël (cf. Mt 2, 19-20). Il obéit une fois encore sans hésiter : « Il se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël » (Mt 2, 21).

Mais durant le voyage de retour, « apprenant qu’Arkélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s’y rendre. Averti en songe, – et c’est la quatrième fois que cela arrive – il se retira dans la région de Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth » (Mt 2, 22-23).

L’évangéliste Luc rapporte que Joseph a affronté le long et pénible voyage de Nazareth à Bethléem pour se faire enregistrer dans sa ville d’origine, selon la loi de recensement de l’empereur César Auguste. Jésus est né dans cette circonstance (cf. Lc 2, 1-7) et il a été inscrit au registre de l’Empire comme tous les autres enfants.

Saint Luc, en particulier, prend soin de souligner que les parents de Jésus observaient toutes les prescriptions de la Loi : les rites de la circoncision de Jésus, de la purification de Marie après l’accouchement, de l’offrande du premier-né à Dieu (cf. 2, 21-24).

Dans chaque circonstance de sa vie, Joseph a su prononcer son "fiat", tout comme Marie à l’Annonciation, et comme Jésus à Gethsémani.

Dans son rôle de chef de famille, Joseph a enseigné à Jésus à être soumis à ses parents (cf. Lc 2, 51), selon le commandement de Dieu (cf. Ex 20, 12).

Dans la vie cachée de Nazareth, Jésus a appris à faire la volonté du Père à l’école de Joseph. Cette volonté est devenue sa nourriture quotidienne (cf. Jn 4, 34). Même au moment le plus difficile de sa vie, à Gethsémani, il préfère accomplir la volonté du Père plutôt que la sienne, et il se fait « obéissant jusqu’à la mort […] de la croix » (Ph 2, 8). C’est pourquoi l’auteur de la Lettre aux Hébreux conclut que Jésus « apprit par ses souffrances l’obéissance » (5, 8).

Il résulte de tous ces événements que Joseph « a été appelé par Dieu à servir directement la personne et la mission de Jésus en exerçant sa paternité. C'est bien de cette manière qu'il coopère dans la plénitude du temps au grand mystère de la Rédemption et qu'il est véritablement ministre du salut ».



lundi 22 février 2021

Je crois en l'Eglise immaculée, Corps mystique de Notre Seigneur Jésus-Christ

De Jean Ousset 

Ce que firent Véronique et le Cyrénéen au passage du maître couvert de sang, de poussière, de crachats, de vomissures avinées (c’est l’Ecriture qui le dit. Elle n’a pas peur des mots). La couronne d’épines ceignant ses cheveux d’une glue rouge ; le visage tuméfié ; titubant sous la croix ; rudoyé par la soldatesque ; conspué par le peuple ; condamné par les docteurs, prêtres et théologiens du temps.

Donc le devoir est clair.

D’abord ne pas avoir peur ! Nous moquer des sarcasmes ! Ne pas déserter ! Fendre les rangs de la foule. Avancer résolument vers Jésus. Rester fermes dans la foi.

Depuis vingt siècles que le mystère s’en renouvelle, comment serions-nous excusables d’en paraître surpris seulement aujourd’hui ?

Soyons prêts, et plus prompts s’il se peut que Véronique, pour reconnaître, sous quelque souillure que ce soit, avec la sainte face de notre Dieu, la sainte face de l’Eglise.

Qu’en gestes doux et pieux nous sachions rendre au cher visage son essentielle pureté.

Essuyer la sainte face, comme Véronique. Mais en prenant soin, comme telle, de ne pas ajouter à sa douleur. Sans l’écorcher un peu plus du fait de nos colères ou de nos impatiences. Sans ouvrir ses blessures. Encore qu’elle ait dû, pour y parvenir, se frayer un passage, bousculer quelques badauds, passer outre à quelque interdiction légale, forcer la cordon des légionnaires.

Aider à porter la Croix, comme Simon. Efficacement certes. Mais sans rudesses nouvelles, sans maladresses, sans sursauts douloureux.

Gardons-nous, surtout, de détourner les yeux devant l’ignominie du spectacle. Sachons reconnaître Celui… et donc Celle (l’Eglise) qui semblent vaciller devant nous. Malgré tant de souillures, tant d’ecchymoses, empêchons qu’on oublie leur pureté, leur sainteté fondamentales.

Heureux serons-nous si, ayant tout suivi, tout vu, tout entendu, comme le centurion du Calvaire, nous en repartons professant plus haut et plus clair que cet homme est vraiment le fils de Dieu…, que l’Eglise est réellement et toujours l’épouse immaculée du Christ.

samedi 20 février 2021

Convertissez-vous et faites pénitence

D’un prêtre orthodoxe sur l’heureuse nécessité de la Confession sacramentelle

Si nous ne péchions pas, nous ne devrions pas avoir à aller à la confession. Les gens disent, "Pourquoi dois-je aller à la confession ?" La réponse est : vous avez besoin de changer votre vie, vous devez être conscients de la façon dont vous vous êtes éloignés de Dieu, conscients que votre relation première n'est pas avec Dieu.

Par conséquent, vous péchez, en n'aimant Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme et de tout votre esprit

Lorsque vous venez à la confession, vous dites : "Je désire être meilleur, mais je suis brisé, je n'y arrive pas." 

La confession, c'est non seulement dire vos péchés, mais c'est avoir une connexion immédiate d'une manière spéciale avec le Christ. Il est là pour vous aider à vous redresser et à faire ce qui convient. Vous allez dire : "Seigneur, me voici de nouveau ; j'ai essayé et j'ai oublié, je me suis battu et j'ai renoncé. Pardonne-moi afin que je puisse être avec Toi."

Vous venez vers votre époux et vous dites : "Peux-tu m'aider ?" Il dit : "Bien sûr, de quoi as-tu besoin ?" Et vous dites : "Je ne me sens vraiment pas bien, les enfants sont impossibles en ce moment. Peux-tu prendre les choses suivantes au magasin demain après le travail ?" "Oui, bien sûr !" répond-il. 

Donc, il rentre à la maison le lendemain soir et ... il a oublié ! Il ne voulait pas oublier, il a juste eu tant à faire, qu'il a oublié d'aller au magasin. Il lui reste à dire qu'il est désolé, que cela ne signifie pas  qu'il ne vous aime pas… C'est cela la confession.

mercredi 17 février 2021

Prière pour les jours de jeûne de Saint Ephrem de Nisibe


Seigneur et maître de ma vie,

Ne m'abandonnez pas à l'esprit d'oisiveté, d'abattement,

De domination et de vaines paroles.

Mais accordez-moi l'esprit d'intégrité, d'humilité,

De patience et d'amour,

A moi votre serviteur.

Oui, Seigneur Roi,

Donnez-moi de voir mes fautes

Et de ne pas juger mon frère, car Vous êtes béni dans les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

Ô Dieu, purifie-moi, pêcheur.

Missel napolitain de 1370, le Mercredi des Cendres

mardi 16 février 2021

Mardi gras

Qui boit dort ; qui dort ne pèche pas ; qui ne pèche pas est un saint ; donc : qui boit est saint !

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « 
Science et pratique du Chrétien »

Nous sommes à Jésus Christ dans le temps de la récréation aussi bien que dans le temps de l’Oraison, dans le temps de la promenade comme dans la retraite, dans le temps du carnaval comme dans le Carême ; quoique les exercices dont nous devons nous servir pour honorer Dieu soient différents.

L’Apôtre veut que les actions les plus viles, comme celle du boire et du manger, soient faites pour la gloire de Dieu.


Et il est encore temps de s'inscrire à https://www.careme40.org/ pour vivre le Carême et le combat spirituel fructueusement avec la fraternité Saint-Vincent-Ferrier. N'hésitez pas !

dimanche 14 février 2021

Adorons Dieu de tout notre cœur

Du Cardinal Joseph Ratzinger –
Benoît XVI

Certains milieux, qui exercent une influence notable, essaient de nous convaincre que nous n'avons pas besoin de nous agenouiller. Ils disent que ce geste ne correspond pas à notre culture. ~En fait, l'acte de s'agenouiller caractéristique des chrétiens ne se pose pas comme une forme d'inculturation dans des coutumes existantes, mais, au contraire, est une expression de la culture chrétienne qui transforme la culture existante à partir d'une connaissance et d'une expérience de Dieu nouvelles et plus profondes. 

L'acte de s'agenouiller ne provient pas d'une quelconque culture, mais de la Bible et de son expérience de Dieu. L'importance centrale que l'agenouillement a dans la Bible peut être déduite du fait que rien que dans le Nouveau Testament, le mot proskynein apparaît 59 fois, dont 24 dans l'Apocalypse, le livre de la liturgie céleste, qui est présenté à l'Eglise comme modèle et critère pour sa liturgie ~ L'agenouillement n'est pas seulement un geste chrétien, c'est un geste christologique. L'étape la plus importante sur la théologie de l'agenouillement est et reste pour moi le grand hymne christologique de la lettre aux Philippiens 2,6-11.~ 

La croix est devenue le signe universel de la présence de Dieu, et tout ce que nous avons entendu jusqu'à présent sur la croix historique et cosmique, doit trouver ici son vrai sens.

La liturgie chrétienne est précisément à cause de cela liturgie cosmique, par le fait qu'elle plie les genoux devant le Seigneur crucifié et élevé. C'est cela qui est le centre de la vraie "culture" - la culture de la vérité. L'humble geste avec lequel nous tombons aux pieds du Seigneur, nous met sur le vrai chemin de la vie, en harmonie avec le cosmos tout entier.

On pourrait dire encore beaucoup, comme, par exemple, ~le récit tiré des Sentences des Pères du désert, selon lequel le diable fut contraint par Dieu de se présenter à un certain 'abbas' (Père) Apollo, et son aspect était noir, horrible à voir, avec des membres effroyablement maigres et, surtout, il n'avait pas de genoux. L'incapacité à se mettre à genoux apparaît comme l'essence même du diabolique.


jeudi 11 février 2021

Notre-Dame de Lourdes

Extraits du discours du Pape Benoît XVI, église de la petite maison de la divine Providence de Cottolengo, dimanche 2 mai 2010. Visite pastorale à Turin, rencontre avec les malades

Seigneurs Cardinaux, 

Chers frères et sœurs ;

~ Notre rencontre est une rencontre en harmonie avec mon pèlerinage auprès du Saint-Suaire, où nous pouvons lire tout le drame de la souffrance, mais également, à la lumière de la Résurrection du Christ, la pleine signification que celui-ci revêt pour la rédemption du monde.

~ Chers malades, vous accomplissez une œuvre importante : en vivant vos souffrances en union avec le Christ crucifié et ressuscité, vous participez au mystère de sa souffrance pour le salut du monde. En offrant notre douleur à Dieu au moyen du Christ, nous pouvons collaborer à la victoire du bien sur le mal, car Dieu rend féconds notre offrande, notre acte d’amour. 
Chers frères et sœurs, vous tous qui êtes ici, chacun pour sa part : ne vous sentez pas étrangers au destin du monde, mais sentez-vous comme les tesselles précieuses d’une très belle mosaïque que Dieu, comme un grand artiste, compose jour après jour également grâce à votre contribution.

Le Christ, qui est mort sur la Croix pour nous sauver, s’est laissé clouer afin que de ce bois, de ce signe de mort, puisse fleurir la vie dans toute sa splendeur. Cette maison est l’un des fruits mûrs nés de la Croix et de la résurrection du Christ, et elle manifeste que la souffrance, le mal, la mort n’ont pas le dernier mot, car la vie peut renaître de la mort et de la souffrance.

~ En ce lieu, nous comprenons alors mieux que si la passion de l’homme a été assumée par le Christ dans sa Passion, rien ne sera perdu. On comprend ici de manière particulière le message de cette solennelle ostension du Saint-Suaire : « Passio Christi – Passio hominis ». Nous prions le Seigneur crucifié et ressuscité afin qu’il illumine notre pèlerinage quotidien par la lumière de son Visage ; qu’il illumine notre vie, le présent et l’avenir, la douleur et la joie, les difficultés et les espérances de l’humanité tout entière. Chers frères et sœurs, en invoquant l’intercession de la Vierge Marie et de saint Joseph Benoît Cottolengo, je donne de tout cœur à tous ma bénédiction : qu’elle vous réconforte et vous console dans les épreuves et obtienne pour vous chaque grâce qui vient de Dieu, auteur et dispensateur de chaque don parfait. Merci !

 

mercredi 10 février 2021

Saint Joseph, protégez-nous !


Lettre apostolique « Patris corde » à l’occasion du 150e anniversaire de la déclaration de S. Joseph comme Patron de l’Eglise universelle

2. Père dans la tendresse

Joseph a vu Jésus grandir jour après jour « en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). Tout comme le Seigneur avait fait avec Israël, "il lui a appris à marcher, en le tenant par la main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger" (cf. Os 11, 3-4).

Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu : « Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint » (Ps 103, 13).

Joseph aura sûrement entendu retentir dans la synagogue, durant la prière des Psaumes, que le Dieu d’Israël est un Dieu de tendresse, qu’il est bon envers tous et que « sa tendresse est pour toutes ses œuvres » (Ps 145, 9).

L’histoire du salut s’accomplit en « espérant contre toute espérance » (Rm 4, 18), à travers nos faiblesses. Nous pensons trop souvent que Dieu ne s’appuie que sur notre côté bon et gagnant, alors qu’en réalité la plus grande partie de ses desseins se réalise à travers et en dépit de notre faiblesse. C’est ce qui fait dire à saint Paul : « Pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : "Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse" » (2 Co 12, 7-9).

Si telle est la perspective de l’économie du salut, alors nous devons apprendre à accueillir notre faiblesse avec une profonde tendresse.

Le Malin nous pousse à regarder notre fragilité avec un jugement négatif. Au contraire, l’Esprit la met en lumière avec tendresse. La tendresse est la meilleure manière de toucher ce qui est fragile en nous. Le fait de montrer du doigt et le jugement que nous utilisons à l’encontre des autres sont souvent un signe de l’incapacité à accueillir en nous notre propre faiblesse, notre propre fragilité. Seule la tendresse nous sauvera de l’œuvre de l’Accusateur (cf. Ap 12, 10). C’est pourquoi il est important de rencontrer la Miséricorde de Dieu, notamment dans le Sacrement de la Réconciliation, en faisant une expérience de vérité et de tendresse. Paradoxalement, le Malin aussi peut nous dire la vérité. Mais s’il le fait, c’est pour nous condamner. Nous savons cependant que la Vérité qui vient de Dieu ne nous condamne pas, mais qu’elle nous accueille, nous embrasse, nous soutient, nous pardonne. La Vérité se présente toujours à nous comme le Père miséricordieux de la parabole (cf. Lc 15, 11-32) : elle vient à notre rencontre, nous redonne la dignité, nous remet debout, fait la fête pour nous parce que « mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (v. 24).

La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions tout contrôler, mais lui regarde toujours plus loin.

 

samedi 6 février 2021

Saint Joseph, père adoptif du Sauveur


Lettre apostolique « Patris corde » à l’occasion du 150e anniversaire de la déclaration de S. Joseph comme Patron de l’Eglise universelle

1. Père aimé

La grandeur de saint Joseph consiste dans le fait qu’il a été l’époux de Marie et le père adoptif de Jésus. Comme tel, il « se mit au service de tout le dessin salvifique », comme l’affirme saint Jean Chrysostome.

Saint Paul VI observe que sa paternité s’est exprimée concrètement dans le fait « d’avoir fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de l’incarnation et à la mission rédemptrice qui y est jointe ; d’avoir usé de l’autorité légale qui lui revenait sur la sainte Famille pour lui faire un don total de soi, de sa vie, de son travail ; d’avoir converti sa vocation humaine à l’amour domestique dans la surhumaine oblation de soi, de son cœur et de toute capacité d’amour mise au service du Messie germé dans sa maison ».

En raison de son rôle dans l’histoire du salut, saint Joseph est un père qui a toujours été aimé par le peuple chrétien comme le démontre le fait que, dans le monde entier, de nombreuses églises lui ont été dédiées. Plusieurs Instituts religieux, Confréries et groupes ecclésiaux sont inspirés de sa spiritualité et portent son nom, et diverses représentations sacrées se déroulent depuis des siècles en son honneur. De nombreux saints et saintes ont été ses dévots passionnés, parmi lesquels Thérèse d’Avila qui l’adopta comme avocat et intercesseur, se recommandant beaucoup à lui et recevant toutes les grâces qu’elle lui demandait ; encouragée par son expérience, la sainte persuadait les autres à lui être dévots.

Dans tout manuel de prière, on trouve des oraisons à saint Joseph. Des invocations particulières lui sont adressées tous les mercredis, et spécialement durant le mois de mars qui lui est traditionnellement dédié.

La confiance du peuple en saint Joseph est résumée dans l’expression "ite ad Joseph" qui fait référence au temps de la famine en Égypte quand les gens demandaient du pain au pharaon, et il répondait : « Allez trouver Joseph, et faites ce qu’il vous dira » (Gn 41, 55). Il s’agit de Joseph, le fils de Jacob qui par jalousie avait été vendu par ses frères (cf. Gn 37, 11-28) et qui – selon le récit biblique – est devenu par la suite vice-roi d’Égypte (cf. Gn 41, 41-44).

En tant que descendant de David (cf. Mt 1, 16.20), la racine dont devait germer Jésus selon la promesse faite à David par le prophète Nathan (cf. 2 S 7), et comme époux de Marie de Nazareth, saint Joseph est la charnière qui unit l’Ancien et le Nouveau Testament.

Saint Joseph au travail, par Gerrit van Honthorst

mercredi 3 février 2021

Année Saint Joseph

Lettre apostolique « Patris corde » du Pape François Ier, à l’occasion du 150e anniversaire de la déclaration de S. Joseph comme Patron de l’Eglise universelle

Avec un cœur de père : C’est ainsi que Joseph a aimé Jésus, qui est appelé dans les quatre Évangiles « le fils de Joseph ».

~ Nous savons qu’il était un humble charpentier (cf. Mt 13, 55), promis en mariage à Marie (cf. Mt 1, 18 ; Lc 1, 27) ; un « homme juste » (Mt 1, 19), toujours prêt à accomplir la volonté de Dieu manifestée dans sa Loi (cf. Lc 2, 22.27.39), et à travers quatre songes (cf. Mt 1, 20 ; 2, 13.19.22). Après un long et fatiguant voyage de Nazareth à Bethléem, il vit naître le Messie dans une étable, parce qu’ailleurs « il n’y avait pas de place pour eux » (Lc 2, 7). Il fut témoin de l’adoration des bergers (cf. Lc 2, 8-20) et des Mages (cf. Mt 2, 1-12) qui représentaient respectivement le peuple d’Israël et les peuples païens.

Il eut le courage d’assumer la paternité légale de Jésus à qui il donna le nom révélé par l’ange : « Tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 21). Comme on le sait, donner un nom à une personne ou à une chose signifiait, chez les peuples antiques, en obtenir l’appartenance, comme l’avait fait Adam dans le récit de la Genèse (cf. 2, 19-20).

Quarante jours après la naissance, Joseph, avec la mère, offrit l’Enfant au Seigneur dans le Temple et entendit, surpris, la prophétie de Siméon concernant Jésus et Marie (cf. Lc 2, 22-35). Pour défendre Jésus d’Hérode, il séjourna en Égypte comme un étranger (cf. Mt 2, 13-18). Revenu dans sa patrie, il vécut en cachette dans le petit village inconnu de Nazareth en Galilée – d’où, il était dit, "qu’il ne surgit aucun prophète" et "qu’il ne peut jamais en sortir rien de bon" (cf. Jn 7, 52 ; 1, 46) –, loin de Bethléem, sa ville natale, et de Jérusalem où se dressait le Temple. Quand, justement au cours d’un pèlerinage à Jérusalem, ils perdirent Jésus âgé de douze ans, avec Marie ils le cherchèrent angoissés et le retrouvèrent dans le Temple en train de discuter avec les docteurs de la Loi (cf. Lc 2, 41-50).

Après Marie, Mère de Dieu, aucun saint n’a occupé autant de place dans le Magistère pontifical que Joseph, son époux. Mes prédécesseurs ont approfondi le message contenu dans les quelques données transmises par les Évangiles pour mettre davantage en évidence son rôle central dans l’histoire du salut : le bienheureux Pie IX l’a déclaré « Patron de l’Église Catholique », le vénérable Pie XII l’a présenté comme « Patron des travailleurs », et saint Jean Paul II comme « Gardien du Rédempteur ». Le peuple l’invoque comme « Patron de la bonne mort ».

Par conséquent, à l’occasion des 150 ans de sa déclaration comme Patron de l’Église Catholique faite par le bienheureux Pie IX, le 8 décembre 1870, je voudrais – comme dit Jésus – que "la bouche exprime ce qui déborde du cœur" (cf. Mt 12, 34), pour partager avec vous quelques réflexions personnelles sur cette figure extraordinaire, si proche de la condition humaine de chacun d’entre nous. ~ Nous pouvons tous trouver en saint Joseph l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficultés. Saint Joseph nous rappelle que tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en "deuxième ligne" jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut. À eux tous, une parole de reconnaissance et de gratitude est adressée.


mardi 2 février 2021

Présentation de l'Enfant Jésus au Temple, journée mondiale de prière pour les religieux et consacrés


Adorna thalamum tuum, Sion
, est le début des apostiches des vêpres byzantines

Orne ta chambre nuptiale, Sion, accueille le Christ notre Roi; embrasse Marie, la porte du Ciel: c'est elle, le nouveau trône des Chérubins; elle porte le Roi de gloire, nuée lumineuse portant en la chair le Fils avant l'aurore engendré; Siméon, le recevant dans ses bras, révèle à tous les peuples qu'il est le Maître de la vie et de la mort, le Rédempteur de nos âmes.

Maintenant, ô Maître, laisse ton serviteur s'en aller en paix selon ta parole, car mes yeux ont vu ton salut.

La Présentation au Temple, par Domenico Robusti

Le Soleil qui s'est levé du Père avant les siècles, puis du sein de la Vierge en ces temps, les derniers, dans le temple est porté par la Mère inépousée, et celui qui légiféra sur le mont Sinaï obéit aux préceptes de sa loi; la Vierge le présente au saint et juste vieillard auquel fut révélé qu'il verrait le Christ, le Seigneur; Siméon, le recevant dans ses bras, d'allégresse jubile et s'écrie: Le Dieu consubstantiel au Père, le voici, le Rédempteur de nos âmes.

Lumière qui dissipera les ténèbres des nations et gloire de ton peuple Israël.

Celui que portent les Chérubins comme un char et que célèbrent les Séraphins par leurs chants, celui qui de façon virginale a pris chair de Marie, l'Auteur de la loi, qui en accomplit les prescriptions, dans les bras de la Mère divine est porté, et la Vierge le confie aux mains du saint Vieillard; portant la Vie, il demande congé de la vie, s'écriant: Ô Maître, laisse-moi m'en aller à présent, pour que je puisse informer Adam que j'ai vu un nouveau-né, le Dieu d'avant les siècles, sans changement, le Rédempteur de nos âmes.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, comme Il était au commencement, maintenant et dans les siècles des siècles. Amen.