samedi 29 juillet 2017

Prière de l’abbé Henri Perreyve à Notre Dame d’Espérance

Notre Dame des douleurs et de
toute compassion
Ô Marie, Vous êtes le premier, le plus pur et le meilleur de ces êtres doux et chers, quil est bon de rencontrer à lheure de la détresse. Votre cœur est riche sans mesure des deux forces qui rendent une âme compatissante : l’amour et la pureté ; et ce cœur incomparable est partout. Il ny a terre si étrangère, exil si lointain, où lon ne puisse Vous rencontrer comme Jésus au détour de la voie douloureuse.

Vous êtes la dernière Vision du jeune soldat qui meurt en regrettant sa Mère ; Vous êtes la dernière Vision du missionnaire égaré et qui, tombant de fatigue et de faim loin des hommes, sent une étreinte maternelle envelopper sa tête mourante, et expire sur Votre sein. Ô Marie, nous aussi nous avons à souffrir en ce monde, et nul ne sait quelle sera la mesure de nos maux.

Peut-être un jour serons-nous seul, loin des nôtres, livré au secours banal de lindifférence et aux consolations quil faut payer. Venez alors, ô Marie, ô ma Mère ! Venez au-devant de nos plaintes ; mettez sur nos lèvres ce Nom tant de foi invoqué depuis nos premiers jours, ce Nom qui calme, qui apaise, qui purifie tout ce quil entend.

Ô Marie, qui avez été trouvée digne de consoler et de fortifier lHomme-Dieu sur le chemin du Calvaire, voyez la faiblesse des hommes ; voyez notre faiblesse, et jetez sur nous ce regard de Mère qui allège le poids de toute Croix. Ainsi soit-il.


La mort de Saint Joseph, basilique Notre-Dame de Pontmain

jeudi 27 juillet 2017

Saint François de Montmorency-Laval

Choeur de l'église abbatiale Saint-Joseph de Clairval, Flavigny

L'abbaye bénédictine de Saint-Joseph de Clairval, à Flavigny en Bourgogne, écrit des lettres magnifiques sur des saints connus et inconnus, nous aidant ainsi à nous faire des amis au Ciel et nous donnant des exemples extraordinaires de foi, d'espérance et de charité.

Ce moi-ci, dans sa lettre du 16 juillet, fête de Notre-Dame du Mont Carmel, Dom Antoine-Marie, osb., Révérend Père Abbé de cette belle abbaye, nous écrit sur le grand ami du vénérable abbé Henri Marie Boudon : Saint François de Montmorency-Laval.

Pour recevoir gratuitement cette lettre (quoique tous les dons soient les bienvenus), il suffit de s'adresser à l'abbaye et de donner vos coordonnées :

Abbaye Saint-Joseph de Clairval
6, Grande Rue
21150 Flavigny-sur-Ozerain - France
@ : abbaye@clairval.com
Site : //www.clairval.com

Armoiries de Québec

mercredi 26 juillet 2017

Sainte Anne d'Auray, Mère de la Très Sainte Vierge Marie, Mère et Protectrice de la Bretagne

Sainte-Anne d'Auray

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Lettre 53

Il me semble que la divine Providence nous arrêtera ici jusqu’après la fête de la triomphante Assomption de Notre Dame pour y prêcher le divin amour dans plusieurs maisons religieuses et pour nous consacrer tout de nouveau, le jour de la fête du triomphe de notre grande reine, au triomphe du saint amour en elle et par elle dans ses pauvres serviteurs, ce que nous espérons faire avec le secours divin sur le tombeau de la bienheureuse Armelle.
Le vénérable abbé Pierre le Gouvello
de Keriolet. De terrible pécheur à la gloire des autels

De là il semble que la divine Providence nous mènera à Sainte-Anne d’Aurai qui est le lieu le plus célèbre de France pour ce qui regarde la dévotion à cette grande sainte, où Dieu tout bon fait plusieurs miracles et où M. de Quériolet est enterré. (NB. Il a été déclaré vénérable par le S. Pape Jean-Paul II)

Ensuite elle nous mènera en plusieurs autres villes de la basse Bretagne pour nous ramener à Evreux par Rennes et la basse Normandie, vers la fin du mois de septembre. M. Jourdan est honoré comme un saint en ce pays-ci et l’on y réserve ce qui lui a appartenu comme des reliques précieuses ~

Je salue vos bons anges, etc…

A Vannes, ce 27 de juillet dans l’octave de la fille de la glorieuse sainte Anne, très digne mère de l’immaculée Mère de Dieu.


mardi 25 juillet 2017

Programme des festivités

X


Programme estival de l'Archiconfrérie



Neuvaine
de saint Taurin
à Évreux
Grâce au bienveillant accueil de M. l'abbé Dubos,
curé-archiprêtre de la Cathédrale.


Mardi 1er août
Pèlerinage du 1er mardi du mois


16h30 : Prières (cathédrale Notre-Dame)
1res VÊPRES de N.-D. des Anges
 Sainte MESSE votive de S. Michel (chapelle Saint-Michel).


Mercredi 2 août
Fête de Notre-Dame de Anges
Patronne principale de l’Archiconfrérie

LAUDES de N.-D. des Anges (chapelle Saint-Michel)
11h : GRAND’MESSE (cathédrale Notre-Dame)
2ndes VÊPRES de N.-D. des Anges
SALUT du T. S. Sacrement & Te Deum (chapelle Saint-Michel)


Vendredi 11 août
Fête de saint Taurin,
1er Évêque d'Evreux et Confesseur, Apôtre de l'Evrecin

LAUDES (chapelle Saint-Michel)
10h45 : GRAND’MESSE (église Saint-Taurin)
2ndes VÊPRES de S. Taurin (église Saint-Taurin)
SALUT du T. S. Sacrement & Te Deum (chapelle Saint-Michel)




lundi 24 juillet 2017

Saint Charbel

Saint Charbel célébrant la Messe, en adoration
devant le Créateur et le Rédempteur de toute chose


Saint Charbel, icône contemporaine
Prière pour obtenir des grâces de Saint Charbel


Dieu, infiniment saint et glorifié dans tes saints, qui as inspiré au saint moine et ermite Charbel de vivre et de mourir dans une parfaite ressemblance avec Jésus, lui accordant la force de se détacher du monde afin de faire triompher, dans son ermitage, l’héroïsme des vertus monastiques : la pauvreté, l’obéissance et la chasteté, nous te supplions de nous accorder la grâce de t’aimer et de te servir à son exemple. 

Seigneur Tout-Puissant, qui as manifesté le pouvoir de l’intercession de saint Charbel par de nombreux miracles et faveurs, accorde-nous la grâce que nous implorons par son intercession. Amen.

Saint Charbel, priez pour le Liban, la paix au Moyen-Orient et dans les pays du Levant !

Tombeau de Saint Charbel. Son corps est incorrompu et produit une huile (myrrhon)
miraculeuse qui a guérit de nombreux malades.

samedi 22 juillet 2017

Sainte Marie Madeleine, par le R.P. Lacordaire, op.

Sainte Marie Madeleine au pied du Seigneur,
implorant sa miséricorde.
"Peu de pages de l’Evangile ont  laissé au cœur des hommes un trait aussi pénétrant, et sans doute aucune amitié n’a comme sur la terre comme celle-ci.

Du sein de l’abjection la plus profonde où puisse tomber son sexe, une femme lève les yeux vers la pureté divine et ne désespère pas de la beauté de son âme. Pécheresse encore, elle a reconnu Dieu dans la chair du Fils de l’homme, et, toute couverte de sa honte, elle conçoit la pensée d’arriver jusqu’à lui

Elle prend dans un vase d’albâtre, symbole de lumière, un parfum précieux. Peut-être était-ce le vase où elle avait puisé jusque-là le relief de ses criminels attraits, et ce parfum qu’elle emporte pour un autre usage, peut-être y avait-elle cherché pour elle-même un accroissement de ses honteux plaisirs. Elle avait tout profané, et elle ne pouvait présenter à Dieu que des ruines.

Aussi elle entre sans prononcer une parole, et elle sortira de même. Repentante, elle ne s’accusera pas devant Celui qui sait tout; pardonnée, elle n’exprimera aucun sentiment de gratitude. Tout le mystère est dans son cœur et son silence, qui est un acte de foi et d’humilité, est aussi le dernier effort d’une âme qui surabonde et ne peut rien de plus.

Au pied de Jésus, offrant sa vie sur la Croix pour notre Salut
Jamais, depuis le commencement du monde, de telles larmes n’étaient tombées sur les pieds de l’homme. On avait pu les adorer par crainte ou par amour; on avait pu les laver dans des eaux embaumées, et des filles de rois n’avaient pas dédaigné, aux siècles de l’hospitalité primitive, cet hommage rendu aux fatigues de l’étranger: mais c’était la première fois que le repentir s’asseyait en silence aux pieds de l’homme, et y versait des larmes capables de racheter une vie.

Tout en pleurant et sans attendre une parole qui l’encourage et qui n’est pas dite, Marie laisse tomber ses cheveux autour de sa tête, et, faisant de leurs tresses magnifiques un instrument de pénitence, elle essuie de leur soie humiliée les larmes qu’elle répand. C’était aussi la première fois qu’une femme condamnait ou plutôt consacrait sa chevelure à ce ministère de tendresse et d’expiation. C’était cette Marie qui oignit le Seigneur d’un parfum et qui en essuya les pieds avec ses cheveux.
 
Vase d'albâtre
Cela fait, la pécheresse s’enhardit. Elle approche des pieds du Seigneur ses lèvres déshonorées, et les couvre de baisers qui effacent l’impression de tous ceux qu’elle a donnés et qu’elle a reçus. Au contact de cette chair plus que virginale, les dernières fumées des vieux souvenirs s’évanouissent; les flétrissures inexpiables disparaissent, et cette bouche transfigurée ne respire plus que l’air vivant de la sainteté.

Alors seulement, et pour consommer tout le mystère de la pénitence par l’amour, elle ouvre l’albâtre, qui contient le parfum les suaves images de l’immortalité, elle le répand sur les pieds du Sauveur, par-dessus les larmes et les baisers dont elle les a couverts; ses mains purifiées ne craignent plus de toucher et d’oindre le Fils de Dieu, et la maison se remplit de la vertu qui sort du vase fragile et du vase immortel, de l’albâtre et du cœur."


RP. Lacordaire, op.


mercredi 19 juillet 2017

De l'importance de communier souvent. Mais en état de grâce !

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « De l’amour de Jésus-Christ au Très Saint Sacrement de l’Autel »

Le diable, qui voit bien que c’est notre vie et qui ne désire que notre mort, fait tous ses efforts pour empêcher la sainte communion. Si posset, dit le dévot du livre de L’Imitation de Jésus-Christ, a sacra communione cessare faceret.

S’il était assez puissant, cet ennemi de l’amour de Jésus Christ, il ôterait entièrement la sacrée communion, et de vrai si l’on veut bientôt venir à bout d’un homme quand il serait très fort, quand il jouirait de la meilleure santé du monde, il ne faudrait que lui ôter sa nourriture : on le verrait peu à peu défaillir, perdre sa force et enfin la vie.

Percussus sum ut fenum et aruit cor meum quia oblitus sum comedere panem meun : Je me suis trouvé desséché comme le foin, dit le Psalmiste, parce que j’ai oublié de prendre et de manger mon pain.


dimanche 16 juillet 2017

Notre Dame du Mont Carmel - Notre Dame de Fatima

En référence à l'apparition du 13 octobre 1917

Vierge bénie, ô pleine de grâces, ô Reine des Saints, combien il m'est doux de vous vénérer sous ce titre de Notre-Dame du Mont-Carmel ! Ce nom me rappelle d'abord les temps du prophète Elie, lorsque vous apparûtes sur le Carmel sous la figure d'une petite nuée qui alla grandissant au point de se changer en une pluie bienfaisante, symbole des grâces sanctifiantes qui nous viennent de vous. Ce nom me rappelle aussi ce jour du 13 octobre 1917 où, pendant les dix minutes où la foule contemplait le miracle cosmique à Fatima, les trois petits voyants purent admirer, en plein ciel, votre sainte image.

Déjà dès les temps apostoliques vous avez été honorée sous ce titre mystérieux, et maintenant nous nous réjouissons à la pensée de nous unir à vos premiers serviteurs, avec eux nous vous saluons en vous disant : « Ô beauté du Carmel, gloire du Liban, lis très pur, rose mystique du jardin de l'Église ! ».

Cependant, ô Vierge des vierges, souvenez-vous de ma misère et montrez-vous ma mère. Répandez en moi toujours plus vive la lumière de cette foi qui vous a rendue bienheureuse, enflammez-moi de ce céleste amour avec lequel vous aimiez votre Fils, Jésus-Christ. Voici que rempli de misères spirituelles et temporelles, pressé de toutes parts par les douleurs du corps et de l'âme, je me réfugie comme votre enfant à l'ombre de votre protection maternelle.

Mère de Dieu, qui avez tant de pouvoir et d'empire, obtenez-moi de votre Fils béni les dons célestes : l'humilité, la chasteté, la douceur qui furent la plus belle parure de votre âme immaculée. Obtenez-moi la force dans les tentations et les peines qui souvent me travaillent. Et lorsque s'achèvera, selon la volonté de Dieu, la journée de mon pèlerinage sur cette terre, faites qu'à mon âme soit accordée, par les mérites du Christ et par votre intercession, la gloire du paradis. Ainsi soit-il.


samedi 15 juillet 2017

Dédicace de la Basilique du Saint Sépulcre de Jérusalem et de l'Anastasis (la Résurrection)

L'édicule de l'Anastasis
Le 27 novembre 1095, à l’issue du concile de Clermont, le bienheureux Pape Urbain II s’adressa aux Evêques, pour demander d’aller au secours des chrétiens orientaux.

Extraits in Foucher de Chartres, « Historia Hierosolymitana »

Ô Fils de Dieu ! Après avoir promis à Dieu de maintenir la paix dans votre pays et d’aider fidèlement l’Église à conserver ses droits, et en tenant cette promesse plus vigoureusement que d’ordinaire, vous qui venez de profiter de la correction que Dieu vous envoie, vous allez pouvoir recevoir votre récompense en appliquant votre vaillance à une autre tâche. C’est une affaire qui concerne Dieu et qui vous regarde vous-mêmes, et qui s’est révélée tout récemment. Il importe que, sans tarder, vous vous portiez au secours de vos frères qui habitent les pays d’Orient et qui déjà bien souvent ont réclamé votre aide. 


Le Golgotha. Chapelle de la Crucifixion. Chemin de Croix célébré
par les frères franciscains.
En effet, comme la plupart d’entre vous le savent déjà, un peuple venu de Perse, les Turcs, a envahi leur pays. Ils se sont avancés jusqu’à la mer Méditerranée et plus précisément jusqu’à ce qu’on appelle le Bras Saint-Georges. Dans le pays de Romanie, ils s’étendent continuellement au détriment des terres des chrétiens, après avoir vaincu ceux-ci à sept reprises en leur faisant la guerre. Beaucoup sont tombés sous leurs coups ; beaucoup ont été réduits en esclavage. Ces Turcs détruisent les églises ; ils saccagent le royaume de Dieu. 

Si vous demeuriez encore quelque temps sans rien faire, les fidèles de Dieu seraient encore plus largement victimes de cette invasion. Aussi je vous exhorte et je vous supplie – et ce n’est pas moi qui vous y exhorte, c’est le Seigneur lui-même – vous, les hérauts du Christ, à persuader à tous, à quelque classe de la société qu’ils appartiennent, chevaliers ou piétons, riches ou pauvres, par vos fréquentes prédications, de se rendre à temps au secours des chrétiens et de repousser ce peuple néfaste loin de nos territoires. Je le dis à ceux qui sont ici, je le mande à ceux qui sont absents : le Christ l’ordonne. 

À tous ceux qui y partiront et qui mourront en route, que ce soit sur terre ou sur mer, ou qui perdront la vie en combattant les païens, la rémission de leurs péchés sera accordée. Et je l’accorde à ceux qui participeront à ce voyage, en vertu de l’autorité que je tiens de Dieu. 


Voici le lieu où reposait le Corps du Sauveur. Il n'est
pas ici, Il est ressuscité. Alléluia !
Quelle honte, si un peuple aussi méprisé, aussi dégradé, esclave des démons, l’emportait sur la nation qui s’adonne au culte de Dieu et qui s’honore du nom de chrétienne ! Quels reproches le Seigneur Lui-même vous adresserait si vous ne trouviez pas d’hommes qui soient dignes, comme vous, du nom de chrétiens ! 

Qu’ils aillent donc au combat contre les Infidèles – un combat qui vaut d’être engagé et qui mérite de s’achever en victoire –, ceux-là qui jusqu’ici s’adonnaient à des guerres privées et abusives, au grand dam des fidèles ! Qu’ils soient désormais des chevaliers du Christ, ceux-là qui n’étaient que des brigands ! Qu’ils luttent maintenant, à bon droit, contre les barbares, ceux-là qui se battaient contre leurs frères et leurs parents ! Ce sont les récompenses éternelles qu’ils vont gagner, ceux qui se faisaient mercenaires pour quelques misérables sous. Ils travailleront pour un double honneur, ceux-là qui se fatiguaient au détriment de leur corps et de leur âme. Ils étaient ici tristes et pauvres ; ils seront là-bas joyeux et riches. Ici, ils étaient les ennemis du Seigneur ; là-bas, ils seront ses amis !


vendredi 14 juillet 2017

Prions pour la France


"Méditation" de Jean Madiran, à l'occasion du bicentenaire, tirée du journal Présent, 16 juin 1989

« Qui n'aurait pas célébré le Bicentenaire ? » s'est écrié le président Mitterrand comme s'il croyait que les contestataires auraient tous été guillotinés. Le 14 juillet est « la fête de la République », a-t-il ajouté : c'est vrai, mais tant pis pour elle, si elle se reconnaît dans l'imposture de la Bastille, la sauvagerie des têtes au bout des piques, le déshonneur d'avoir promis la vie sauve pour obtenir traîtreusement la reddition de ceux que l'on allait massacrer … Voyez l'album de Chard, texte et images sur le 14 juillet 1789.

Rocard, à l'unisson, assure que la Révolution de 1789 «a fait le renom de la France». Avant 1789, la France n'avait donc aucun renom, la France de Louis XIV, la France de saint Louis

Toutes les voix officielles, politiques, religieuses ou médiatiques, récitent la même légende. Patrick Poivre d'Arvor : «La France a tiré un immense prestige des idées révolutionnaires».

La vérité, c'est tout le contraire. C'est exactement l'inverse.

L'« immense prestige » de la France est celui qu'elle avait jusqu'en 1789 avant la Révolution. Elle était à tous égard la première nation du monde : la plus riche, la plus nombreuse, la plus puissante, la plus heureuse, la plus influente aussi par les arts et les lettres. Tout l'univers civilisé parlait français : il aurait continué si les « idées révolutionnaires » avaient réellement apporté à la France un surcroît de prestige. On voit le contraire : en France même, l'Institut Pasteur, les médecins et les savants, les aviateurs et les sportifs parlent anglais désormais, pour être compris dans le monde. Ce n'est pas la Révolution qui a fait le prestige mondial de la France, c'est le prestige de la France qui a répandu les « idées révolutionnaires » dans le monde entier.

La France n'y a rien gagné. Depuis 1789, à travers des hauts et des bas, elle n'a cessé de descendre de son premier rang matériel et moral.

L'Europe n'y a rien gagné non plus. Les « idées révolutionnaires » n'ont cessé de l'abaisser et de la détruire. Comme la France, elle a perdu son premier rang dans le monde. La principale conséquence, la principale mise en œuvre des « idées révolutionnaires », ce fut la Terreur comme système de gouvernement, et la Révolution léniniste de 1917 fille légitime de la Révolution de 1789. D'où l'Europe sournoisement socialo-communiste que l'on nous propose aujourd'hui de construire sur les ruines de l'Europe chrétienne.



jeudi 13 juillet 2017

Vie de Saint Henri II, saint Patron du vénérable abbé Henri Marie Boudon

Henri de Germanie, deuxième du nom quant à la royauté, premier quant à l'empire, fut le dernier représentant couronné de cette maison de Saxe issue d'Henri l'Oiseleur, à laquelle Dieu, au dixième siècle, confia la mission de relever l'œuvre de Charlemagne et de saint Léon III. Noble tige, où l'éclat des fleurs de sainteté qui brillent en ses rameaux l'emporte encore sur la puissance dont elle parut douée, quand elle implanta dans le sol allemand les racines des fortes institutions qui lui donnèrent consistance pour de longs siècles.

L'Esprit-Saint, qui divise comme il veut ses dons (I Cor. XII, 11.), appelait alors aux plus hautes destinées la terre où, plus que nulle part, s'était montrée l'énergie de son action divine dans la transformation des peuples. Acquise au Christ par saint Boniface et les continuateurs de son œuvre, la vaste contrée qui s'étend au delà du Rhin et du Danube était devenue le boulevard de l'Occident, sur lequel durant tant d'années elle avait versé la dévastation et la ruine. Loin de songer à soumettre à ses lois les redoutables tribus qui l'habitaient, Rome païenne, au plus haut point de sa puissance, avait eu pour suprême ambition la pensée d'élever entre elles et l'Empire un mur de séparation éternelle ; Rome chrétienne, plus véritablement souveraine du monde, plaçait dans ces régions le siège même du Saint-Empire Romain reconstitué par ses Pontifes. Au nouvel Empire de défendre les droits de la Mère commune, de protéger la chrétienté contre les barbares nouveaux, de conquérir à l'Evangile ou de briser les hordes hongroises et slaves, mongoles, tartares et ottomanes qui successivement viendront heurter ses frontières. Heureuse l'Allemagne, si toujours elle avait su comprendre sa vraie gloire, si surtout la fidélité de ses princes au vicaire de l'Homme-Dieu était restée à la hauteur de la foi de leurs peuples !

Dieu, en ce qui était de lui, avait soutenu magnifiquement les avances qu'il faisait à la Germanie. La fête présente marque le couronnement de la période d'élaboration féconde où l'Esprit-Saint, l'ayant créée comme à nouveau dans les eaux de la fontaine sacrée, voulut la conduire au plein développement de l'âge parfait qui convient aux nations. C'est dans cette période de formation véritablement créatrice que l'historien doit s'attacher principalement à étudier les peuples, s'il veut savoir ce qu'attend d'eux la Providence. Quand Dieu crée en effet, dans l'ordre de la vocation surnaturelle des hommes ou des sociétés coin nie dans celui de la nature elle-même, il dépose dès l'abord en son œuvre le principe de la vie plus ou moins supérieure qui doit être la sienne : germe précieux dont le développement, s'il n'est contrarié, doit lui faire atteindre sa fin ; dont par suite aussi la connaissance, pour qui sait l'observer avant toute déviation, manifeste clairement à l'endroit de l'œuvre en question la pensée divine. ~

Saint Henri et Sainte Cunégonde
L'Esprit ne craint point de se répéter dans cette glorification de la divine Mère; aux Clotilde, Radegonde et Bathilde, qui pour elle donnèrent en des temps laborieux les Francs à l'Eglise, répondent sous des cieux différents, et toujours à l'honneur de la bienheureuse Trinité, Mathilde, Adélaïde et Chunégonde, joignant sur leurs fronts la couronne des saints au diadème de la Germanie. Sur le chaos du dixième siècle, d'où l'Allemagne devait sortir, plane sans interruption leur douce figure, plus forte contre l'anarchie que le glaive des Othon, rassérénant dans la nuit de ces temps l'Eglise et le monde. Au commencement enfin de ce siècle onzième qui devait si longtemps encore attendre son Hildebrand, lorsque les anges du sanctuaire pleuraient partout sur des autels souillés, quel spectacle que celui de l'union virginale dans laquelle s'épanouit cette glorieuse succession qui, comme lasse de donner seulement des héros à la terre, ne veut plus fructifier qu'au ciel ! Pour la patrie allemande, un tel dénouement n'était pas abandon, mais prudence suprême ; car il engageait Dieu miséricordieusement au pays qui, du sein de l'universelle corruption, faisait monter vers lui ce parfum d'holocauste : ainsi, à l'encontre des revendications futures de sa justice, étaient par avance comme neutralisées les iniquités des maisons de Franconie et de Souabe, qui succédèrent à la maison de Saxe et n'imitèrent pas ses vertus.

Sacre de S. Henri II
Que la terre donc s'unisse au ciel pour célébrer aujourd'hui l'homme qui donna leur consécration dernière aux desseins de l'éternelle Sagesse à cette heure de l'histoire ; il résume en lui l'héroïsme et la sainteté de la race illustre dont la principale gloire est de l'avoir, tout un siècle, préparé dignement pour les hommes et pour Dieu. Il fut grand pour les hommes, qui, durant un long règne, ne surent qu'admirer le plus de la bravoure ou de l'active énergie grâce auxquelles, présent à la fois sur tous les points de son vaste empire, toujours heureux, il sut comprimer les révoltes du dedans, dompter les Slaves à sa frontière du Nord, châtier l'insolence grecque au midi de la péninsule italique ; pendant que, politique profond, il aidait la Hongrie à sortir par le christianisme de la barbarie, et tendait au delà de la Meuse à notre Robert le Pieux une main amie qui eût voulu sceller, pour le bonheur des siècles à venir, une alliance éternelle entre l'Empire et la fille aînée de la sainte Eglise. 

Couronne de Saint Henri
Époux vierge de la vierge Cunégonde, Henri fut grand aussi pour Dieu qui n'eut jamais de plus fidèle lieutenant sur la terre. Dieu dans son Christ était à ses yeux l'unique Roi, l'intérêt du Christ et de l'Eglise la seule inspiration de son gouvernement, le service de l'Homme-Dieu dans ce qu'il a de plus parfait sa suprême ambition. Il comprenait que la vraie noblesse, aussi bien que le salut du monde, se cachait dans ces cloîtres où les âmes d'élite accouraient pour éviter l'universelle ignominie et conjurer tant de ruines. C'était la pensée qui, au lendemain de son couronnement impérial, l'amenait à Cluny, et lui faisait remettre à la garde de l'insigne abbaye le globe d'or, image du monde dont la défense venait de lui être confiée comme soldat du vicaire de Dieu ; c'était l'ambition qui le jetait aux genoux de l'Abbé de Saint-Vannes de Verdun, implorant la grâce d'être admis au nombre de ses moines, et faisait qu'il ne revenait qu'en gémissant et contraint par l'obéissance au fardeau de l'Empire.


mardi 11 juillet 2017

Saint Benoît d'été. Fête de la translation des reliques de notre Père Saint Benoît, premier Patron des pays d'Europe et Père des moines d'Occident

" Dialogues " du Pape Saint Grégoire le Grand, chap. XXXV - La vision du monde entier dans un seul rayon de lumière.

1. Une autre fois encore, Servandus était venu selon son habitude rencontrer Benoît : il était diacre et abbé de ce monastère qui avait été construit dans la région de Campanie par un certain patricien appelé Libère. En effet, il fréquentait le monastère, car cet homme, lui aussi, répandait comme une source les paroles de la grâce céleste de sorte que, comme par une sorte de courant allant de l’un à l’autre, ils s’imprégnaient mutuellement des douces paroles de la vie, et, cette suave nourriture de la patrie céleste dont ils ne pouvaient jouir encore parfaitement, ils la goûtaient du moins en soupirant après elle.

2. Mais l’heure du repos l’exigeant, le vénérable Benoît se retira dans la partie supérieure de cette tour où il logeait et il installa le diacre Servandus dans la partie inférieure de cette même tour et là, cela va de soi, on pouvait monter facilement et communiquer entre le bas et le haut. Devant cette tour, d’autre part, il y avait un vaste logis dans lequel les disciples de l’un et de l’autre prenaient leur repos. Or l’homme du Seigneur Benoît, alors que les frères reposaient encore et que l’heure des vigiles approchait, avait devancé le moment de la prière nocturne : debout à la fenêtre, il priait instamment le Dieu Tout-puissant et subitement, alors qu’il regardait dans la nuit encore profonde, il vit une lumière répandue d’en-haut chasser toutes les ténèbres de la nuit et briller d’une telle splendeur qu’elle surpassait la lumière du jour elle-même, alors qu’en fait, elle rayonnait au sein des ténèbres.

3. Or dans cette contemplation, une chose tout à fait admirable s’ensuivit car, en effet, comme lui-même l’a raconté ensuite, le monde entier, comme rassemblé sous un seul rayon de soleil, fut offert à ses yeux. Comme ce Vénérable Père fixait les yeux avec intensité sur la splendeur de cette lumière éclatante, il vit l’âme de l’évêque de Capoue, Germain, transportée par les anges au ciel dans une sphère de feu.

4. Alors, voulant que quelqu’un soit avec lui le témoin d’un tel miracle, il appela le diacre Servandus par son nom à deux et trois reprises en poussant une forte clameur. Et comme celui-ci était troublé par cette clameur inhabituelle chez un tel homme, il monta, regarda et vit un petit reste de lumière : il était stupéfait d’un tel miracle ; alors l’homme de Dieu lui raconta point par point ce qui s’était produit et aussitôt il demanda à Théoprobe, homme religieux du bourg fortifié de Cassin de se rendre la nuit même à la ville de Capoue pour savoir ce qui était arrivé à l’évêque Germain : l’envoyé le trouva déjà mort, et poursuivant sa recherche avec soin, il découvrit que son trépas s’était produit au moment même où l’homme de Dieu avait eu connaissance de son ascension.

La Règle de Saint Benoît.
5. Pierre : Chose tout à fait admirable et terriblement étonnante ! Bien plus : qu’on puisse dire que le monde entier fut offert à ses yeux, rassemblé pour ainsi dire, dans un seul rayon de soleil, cela je ne l’ai jamais expérimenté ! Et par conséquent, je ne saurais même pas me le représenter. Car suivant quel ordre de choses peut-il bien se faire que le monde entier soit vu par un seul homme ?

6. Grégoire : Retiens bien, Pierre, ce que je te dis : Pour l’âme qui voit le Créateur, toute créature paraît bien exiguë. En effet bien que cette âme n’ait contemplé qu’un faible rayonnement de la lumière du Créateur, tout le créé se réduit pour elle à de petites proportions, car par la lumière elle-même de cette vision intime, le sein de son esprit s’élargit et son cœur grandit tellement en Dieu qu’il se tient élevé au-dessus du monde. Qui plus est, l’âme du voyant quant à elle, se trouve au-dessus d’elle-même. Et lorsque, dans la lumière de Dieu elle est ainsi ravie au-dessous d’elle-même, elle s’amplifie intérieurement ; alors elle jette un regard au-dessus d’elle et elle comprend, dans cet état d’élévation, combien tout le créé est petit, alors que, dans son abaissement, elle n’arrivait même pas à le saisir. Ainsi donc, l’homme qui contemplait ce globe de feu et qui voyait les anges en train de remonter au ciel, ne pouvait voir ces choses, sans aucun doute, que dans la lumière de Dieu. Qu’y a-t-il d’étonnant, dès lors à ce qu’il vît le monde rassemblé devant ses yeux, alors que, élevé dans la lumière de l’esprit, il se situait déjà hors du monde ?

Médaille exorciste de Saint Benoît
7. Par ailleurs, quand je dis que le monde était rassemblé devant ses yeux, ce n’est pas que la terre et le ciel se fussent contractés, mais que l’âme du Voyant s’était dilatée, elle qui, ravie en Dieu, put voir, sans difficulté, tout ce qui était au-dessous de Dieu. Ainsi donc, en union avec cette lumière qui jaillissait devant ses yeux, à l’extérieur de lui-même, il y avait, dans son esprit une lumière intérieure qui, parce qu’elle ravissait l’âme du Voyant vers les hauteurs, lui montrait combien étaient exiguës toutes les réalités d’en-bas.


8. Pierre : Il me semble qu’il m’a été utile de n’avoir pas compris tout de suite ce que tu m’avais dit puisque ma lenteur a permis, de ta part, un exposé aussi développé. Mais maintenant que mon intelligence a été abreuvée des explications tellement limpides que tu as infusées en elle, je te prie de reprendre la suite de ton récit.