mercredi 9 octobre 2013

La prière du rosaire selon le vénérable Pape Pie XII (+ 9 octobre 1958)

Notre Dame du Rosaire 
Le Pasteur angélique
bénissant son peuple
De sa Sainteté le Pape Pie XII, le 15 septembre 1951, extraits de la Lettre encyclique 
Ingruentium malorum


Nous connaissons bien la puissante efficacité du rosaire pour obtenir l'aide maternelle de la Sainte Vierge. Bien que certainement il n'y ait point qu'une unique manière de prier pour obtenir cette aide, nous estimons néanmoins que le rosaire est le moyen le mieux adapté et le plus fructueux, comme cela est du reste clairement suggéré par son origine même, plus divine qu'humaine et par sa nature intime.

Y a-t-il, en effet, prière plus appropriée et plus belle que l'Oraison dominicale et la Salutation angélique, qui sont comme les fleurs dont se compose cette couronne mystique ?

Il résulte un autre grand avantage lorsque les prières orales s'accompagnent de la méditation des mystères : tous les fidèles, même les plus simples et les moins instruits, ont là une manière facile et rapide d'alimenter et d'affermir leur foi. Par la méditation fréquente des mystères, l'âme atteint et absorbe insensiblement les vertus qu'ils contiennent, elle s'enflamme vivement à l'espérance des biens immortels et se sent fortement et doucement stimulée à suivre la voie tracée par le Christ Lui-même et par sa Mère. La récitation même de formules identiques, tant de fois répétées, loin de rendre cette prière stérile et ennuyeuse, possède au contraire l'admirable vertu d'inculquer la confiance à celui qui prie et de faire une douce violence au Cœur maternel de Marie.

Mais c'est surtout au sein des familles que nous désirons que la pratique du rosaire soit répandue, religieusement conservée, et sans cesse développée. C'est en vain qu'on s'efforce d'enrayer le déclin de la civilisation si on ne ramène pas à la loi de l'Evangile la famille, principe et fondement de la société. Nous tenons à le déclarer : la récitation du rosaire en famille est un moyen des plus efficaces pour réaliser une entreprise si difficile. Quel spectacle suave et très agréable à Dieu quand, à la tombée de la nuit, le foyer chrétien résonne des louanges en l'honneur de la Reine auguste du ciel ! Alors la récitation du rosaire rassemble devant l'image de la Sainte Vierge, dans une admirable union des cœurs, les parents et les enfants, qui reviennent du travail de la journée ; cette prière les unit aux absents et aux défunts : elle les attache, enfin, plus étroitement à Notre-Dame, qui, en Mère très aimante, viendra au milieu de la couronne de ses enfants, répandant avec abondance dans le foyer les dons de l'union et de la paix.

Filipino Lippi, Nativité
Semblable à la famille de Nazareth, le foyer chrétien deviendra alors une demeure terrestre de sainteté et comme un temple, où le rosaire, non seulement sera une forme particulière de prière montant chaque jour vers le ciel avec un parfum de suavité, mais constituera encore une école des plus efficaces de vertu et de vie chrétienne. En effet, la méditation des mystères de la Rédemption enseignera aux grands à vivre en imitant chaque jour les splendides exemples de Jésus et de Marie, à puiser en eux le réconfort dans l'adversité et à tendre vers les trésors célestes « où les voleurs n'ont pas d'accès et où les mites ne rongent point » (Luc XII, 33). Aux enfants, la récitation méditée du rosaire apprendra les principales vérités de la foi ; l'amour du très aimable Sauveur s'épanouira presque spontanément dans leurs âmes innocentes, tandis que l'exemple de leurs parents agenouillés avec respect devant la majesté de Dieu leur inculquera, dès leurs plus tendres années, l'éminente valeur de la prière récitée en commun.

Nous n'hésitons donc pas à le répéter : nous mettons une grande espérance dans le rosaire pour la guérison des maux qui affligent notre époque.

Ce n'est pas avec la force, ni avec les armes, ni avec la puissance humaine, mais avec l'aide divine obtenue par cette prière que l'Eglise, forte comme David avec sa fronde, pourra affronter, intrépide, l'ennemi infernal, en lui adressant les paroles du jeune berger : « Tu viens contre moi avec l'épée, la lance et le javelot, mais moi je vais contre toi au nom du Dieu des armées... et toute cette multitude saura que ce n'est ni par l'épée, ni par la lance que Dieu sauve » (Rois XVII, 44,49).

Nous désirons donc vivement, Vénérables Frères, que, stimulés par votre exemple et vos exhortations, tous les fidèles répondent avec empressement à nos consignes et unissent leurs cœurs et leurs voix dans un même élan de charité. Si les maux et les attaques des méchants vont se multipliant, le zèle de tous les hommes de bien doit également augmenter. Que les fidèles s'efforcent d'obtenir de notre Mère, très aimante, spécialement au moyen du rosaire, qui lui est si agréable, le retour prochain de temps meilleurs pour l'Eglise et pour la société.






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