vendredi 24 janvier 2014

Saint François de Sales

Armoiries de Saint François de Sales,
Evêque de Genève
 
Saint François de Sales, "Introduction à la vie dévote", chap. III


            Non, Philothée, la dévotion ne gâte rien quand elle est vraie, ainsi elle perfectionne tout, et lors qu'elle se rend contraire à la légitime vacation de quelqu'un, elle est sans doute fausse. 

"L'abeille," dit Aristote "tire son miel des fleurs sans les intéresser", les laissant entières et fraîches comme elle les a trouvées ; mais la vraie dévotion fait encore mieux, car non seulement elle ne gâte nulle sorte de vocation ni d'affaires, ainsi au contraire elle les orne et embellit

Toutes sortes de pierreries jetées dedans le miel en deviennent plus éclatantes, chacune selon sa couleur, et chacun devient plus agréable en sa vocation la conjoignant a la dévotion : le soin de la famille en est rendu paisible, l'amour du mari et de la femme plus sincère, le service du prince plus fidèle, et toutes sortes d'occupations plus suaves et aimables.


Saint François de Sales


samedi 18 janvier 2014

Prions Marie pour le succès de la Marche pour la Vie

Notre Dame de Pontmain
Notre Dame a bénit la France par de nombreuses apparitions rappelant l'importance de la prière en toute nécessité, particulièrement dans les moments les plus difficiles. Hier, nous célébrions l'anniversaire des apparitions de Notre-Dame de Pontmain, le 17 janvier 1871, confions-nous sans mesure à la tendresse de Marie qui écrase l'infâme démon sous ses pieds.

Récit tiré du site de la basilique de Pontmain :

« C’était le 17 janvier 1871, alors que la France était vaincue par la Prusse.

Pendant 3 heures, Eugène et Joseph Barbedette, Françoise Richer et Jeanne-Marie Lebossé vont contempler la « Belle Dame » vêtue d’une robe bleue parsemée d’étoiles, avec un voile noir sur la tête et une couronne d’or avec un liseré rouge, aux pieds des chaussons bleus avec une boucle d’or. Elle tend les mains en avant et sourit aux enfants. Elle apparaît dans un triangle formé par trois grosses étoiles d’or en plein ciel.

Accourus devant la grange, les habitants du hameau vont commencer à prier avec les Sœurs. A l’arrivée de M. le curé, l’abbé Michel Guérin, un ovale bleu avec quatre bougies éteintes vient entourer la Belle Dame, une petite croix rouge apparaît sur sa poitrine à l’endroit du cœur. Pendant le chapelet, la Belle Dame grandit lentement au fur et à mesure des Ave Maria. L’ovale grandit aussi et les étoiles se multiplient sur sa robe et autour d’elle. Au début du Magnificat une banderole blanche se déroule en dessous de l’ovale et des lettres d’or viennent s’écrire tour à tour. Le message va se continuer pendant les litanies, l’Inviolata et le Salve Regina. A ce moment-là il est complet.

 Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps,

Mon Fils se laisse toucher !

Au début du cantique « Mère de l’espérance », Marie va lever les mains à hauteur de ses épaules et remuer les doigts au rythme du cantique.

Les apparitions de Notre Dame, dans le ciel de Pontmain.
Après un autre cantique dont le refrain est « Parce Domine » son visage est empreint d’une tristesse indicible. Une croix rouge vif apparaît devant elle, portant le crucifié d’un rouge foncé. Au sommet de la croix, une traverse blanche avec un nom écrit en lettres rouges couleur sang : JESUS-CHRIST ; Marie prend la croix à deux mains et la présente aux enfants. Une petite étoile vient allumer les bougies de l’ovale.

On prie en silence en pleurant. On chante « Ave Maris Stella ». Le crucifix rouge disparaît ; Marie reprend l’attitude du début et sourit à nouveau.

Deux petites croix blanches apparaissent sur ses épaules. Au cours de la prière du soir qui va suivre, un voile blanc parti d’en bas monte lentement devant la Sainte Vierge. Puis tout disparaît. « C’est tout fini » disent les enfants.

Chacun retourne chez soi le cœur en paix. »


Bannière de sainte Jehanne d'Arc


vendredi 17 janvier 2014

Tous à Paris ! Marchons pour la défense de la Vie et le véritable respect des femmes, des enfants et de la famille !

Avec le vénérable abbé Henri Marie Boudon et le Saint Père, reconnaissons que Dieu nous aime dès le sein de notre mère et que les démons et les nouveaux Hérode en veulent à toutes les vies innocentes, maltraitées dès le sein de leur mère.
Prions pour la protection de toutes vies et manifestons pour la protéger, depuis le sein de sa mère jusqu’à sa mort naturelle.
 
Et le Verbe s'est fait chair, et Il a habité parmi nous !
 "Le triomphe de la Croix",

partie I
Nous lisons dans la vie de plusieurs saints que ces esprits malheureux (NB., les démons) les ont attaqués extraordinairement dans un temps où, à peine avaient ils l’usage de la raison, et il va bien de l’apparence qu’ils n’exerçaient leur rage contre ces enfants qu’après avoir eu quelque connaissance de leur future sainteté. C’est ce qui est arrivé à notre Elisabeth a qui les démons ont déclaré la guerre dès le ventre de sa mère.

partie II
Le Seigneur avait été sa patience et son protecteur dès sa jeunesse ; elle avait été appuyée sur lui dès qu’elle était venue au monde, il avait été son protecteur dès le ventre de sa mère.


DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
AUX GYNÉCOLOGUES PARTICIPANT À LA RENCONTRE ORGANISÉE 
PAR LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES ASSOCIATIONS DE MÉDECINS CATHOLIQUES


Salle Clémentine
Vendredi 20 septembre 2013

Massacre des Saints Innocents,
Léon Cogniet
1. … nous assistons aujourd’hui à une situation paradoxale qui touche la profession médicale. D’une part nous constatons — et nous en rendons grâce à Dieu — les progrès de la médecine, grâce au travail des scientifiques qui, avec passion et sans s’épargner, se consacrent à la recherche de nouvelles thérapies. Mais de l’autre, nous trouvons aussi le danger que le médecin égare son identité de serviteur de la vie. La désorientation culturelle a également entamé ce qui semblait un domaine inattaquable : le vôtre, la médecine ! 

Tout en étant par leur nature au service de la vie, les professions de la santé sont parfois incitées à ne pas respecter la vie elle-même. … On constate cette situation paradoxale dans le fait que, alors que l’on attribue à la personne de nouveaux droits, parfois aussi de présumés droits, on ne protège pas toujours la vie comme valeur primordiale de chaque homme. Le but ultime de l’action médicale reste toujours la défense et la promotion de la vie.

2. …La mentalité ambiante de l’utilité, la « culture du rebut », qui aujourd’hui rend esclaves les cœurs et les intelligences de tant de personnes, a un prix très élevé : cela demande d’éliminer des êtres humains, en particulier s’ils sont physiquement ou socialement plus faibles. Notre réponse à cette mentalité est un « oui » décidé et sans hésitation à la vie.
« Le premier droit d’une personne humaine est sa vie. Elle possède d’autres biens et certains d’entre eux sont plus précieux ; mais c’est celui-là le bien fondamental, la condition pour tous les autres » (Congrégation pour la doctrine de la foi, Déclaration sur l’avortement procuré, 18 novembre 1974, ii). Les choses ont un prix et sont à vendre, mais les personnes ont une dignité, elles valent plus que les choses et elles n’ont pas de prix. Souvent, nous nous trouvons dans des situations où nous voyons que ce qui coûte le moins est la vie. C’est pourquoi l’attention à la vie humaine dans sa totalité est devenue ces derniers temps une véritable priorité du magistère de l’Église, en particulier celle qui est le plus sans défense, c’est-à-dire les porteurs de handicap, les malades, les enfants à naître, les enfants, les personnes âgées, qui sont la vie la plus vulnérable.

Giotto, détail du Massacre des Saints Innocents
Dans l’être humain fragile, chacun de nous est invité à reconnaître le visage du Seigneur, qui dans sa chair humaine a fait l’expérience de l’indifférence et de la solitude auxquelles nous condamnons souvent les plus pauvres, que ce soit dans les pays en voie de développement ou dans les sociétés du bien-être. Chaque enfant non né, mais condamné injustement à être l’objet d’un avortement, a le visage de Jésus Christ, a le visage du Seigneur, qui avant encore de naître, et ensuite à peine né, a fait l’expérience du refus du monde. Et chaque personne âgée, j’ai parlé des enfants, allons aux personnes âgées, un autre point ! Et chaque personne âgée, même si elle est malade ou à la fin de ses jours, porte en elle le visage du Christ. On ne peut pas les mettre au rebut, comme nous le propose la « culture du rebut » ! On ne peut pas les mettre au rebut !

3. Le troisième aspect est un mandat : soyez des témoins et des diffuseurs de cette « culture de la vie ». Le fait que vous soyez catholiques comporte une plus grande responsabilité, tout d’abord envers vous-mêmes, pour un engagement de cohérence avec la vocation chrétienne, et ensuite envers la culture contemporaine, pour contribuer à reconnaître dans la vie humaine la dimension transcendante, l’empreinte de l’œuvre créatrice de Dieu, dès le premier instant de sa conception. Il s’agit là d’un engagement de nouvelle évangélisation qui demande souvent d’aller à contre-courant, en payant de sa propre personne. Le Seigneur compte également sur vous pour diffuser l’ « évangile de la vie ».

…Chers amis médecins, vous qui êtes appelés à vous occuper de la vie humaine dans sa phase initiale, rappelez à tous, à travers les faits et les mots, que celle-ci est toujours sacrée, à toutes ses phases et à tout âge, et qu’elle est toujours de qualité. Et non en raison d’un discours de foi — non, non — mais de raison, d’un discours de science ! Il n’existe pas de vie humaine plus sacrée qu’une autre, comme il n’existe pas de vie humaine qualitativement plus significative qu’une autre. La crédibilité d’un système de santé ne se mesure pas seulement à son efficacité, mais surtout à son attention et à son amour envers les personnes, dont la vie est toujours sacrée et inviolable.

N’oubliez jamais de prier le Seigneur et la Vierge Marie pour avoir la force de bien accomplir votre travail et de témoigner avec courage — avec courage! Aujourd’hui il faut du courage — témoigner avec courage l’ « évangile de la vie » ! Merci beaucoup.


Jacob Jordaens, l'adoration des bergers.
Et si elle n'avait pas dit oui...


mardi 14 janvier 2014

14 janvier 1624 - 14 janvier 2014 ; Bon anniversaire, Monsieur Boudon !

Gabriel Blanchard, allégorie de la naissance de Louis XIV. En attendant qu'un véritable artiste fasse
de même pour notre cher abbé Henri-Marie Boudon...

Nous admirons les saints, leur vie, leurs paroles, les faits et gestes à la fois si simples et si glorieux. Ce sont des hommes libres, capables de braver les puissants de ce monde, comme les pires tempêtes et les pires difficultés qui soient.

Quel est leur secret ? Nous voudrions être tant comme eux. A la fois simples, nobles et courageux, ne préférant rien à Dieu seul ainsi qu’à toutes les vertus, mais force est de constater que nous sommes aussi très loin d’eux. Pourquoi ?
Pour ne pas répondre en vérité à cette question, nous disons qu’ils sont saints et que ce n’est pas pour nous. Qu’après tout, nous ne sommes pas si mal, malgré nos petitesses et nos difficultés. Mais ne rabaisserions-nous pas volontairement la sainteté à notre mesure ? Cela n’est pas satisfaisant.

Alors quel est leur secret, qu’ont-ils de plus que nous ? Regardons leur vie. Ils ont commencé comme nous, dans une famille plus ou moins chrétienne, plus ou moins vertueuse. Ils ont été baptisé et ont reçu un enseignement chrétien qui leur a plus ou moins profité. Ils ont reçu une première d’une longue suite de fois le Seigneur dans la divine Eucharistie et l’Esprit Saint à la Confirmation. S’ils tombaient, car ils sont de pauvres pécheurs, comme nous, ils se confessaient et se relevaient avec l’aide de la grâce divine.
Roger Van der Weyden, triptyque des sept Sacrements,
le Baptême, la Confirmation et la Confession

Mais alors, qu’ont-ils de plus que nous ?
En vérité, rien !

Tout a commencé pour eux, comme pour nous au Baptême. Mais ils croyaient en la grâce. Ils n’allaient pas à la Messe et ne récitaient pas leurs prières de manière mécanique. Ils priaient, ils parlaient à Dieu, se confiaient à Lui, Lui demandant des conseils, des grâces et des forces, et Dieu les leur accordait. Ils lisaient et méditaient l’Evangile pour vivre vraiment, réellement, en présence de Dieu à la suite de son Fils Bien-Aimé. Ils ne demandaient pas pardon du bout des lèvres, mais de tout leur cœur. Ils laissaient l’Esprit Saint les conduire et, avec Son aide, ils ont vécu extraordinairement l’ordinaire de leurs vies.

Alors qu’attendons-nous pour croire, espérer, aimer, vivre, en acte et en vérité ? Il ne tient qu’à nous d’être des saints.

Pour notre cher ami du Ciel, le vénérable abbé Henri Marie Boudon, tout commença un 14 janvier 1624.
C’était le jour d’une double naissance. Terrestre : sa mère lui donnait la vie pour la joie de sa famille. Céleste : parce qu’il fut baptisé quelques heures après sa naissance. Il est né et rené ce même jour de grâce.

Puissions-nous, nous aussi, vivre dans la foi et la joie de notre Baptême et devenir des saints. Puisse Monsieur Boudon ne jamais cesser de prier pour nous, maintenant et jusqu’à l’heure de notre naissance au Ciel. Ainsi soit-il !

Paroisse Saint-Leu - Saint-Gilles, vitrail du Baptême
Du vénérable abbé Henri-Marie Boudon,
LETTRE XXXIV

M. Boudon était alors malade de la maladie dont il mourut l’année d’après.
Sa patience et sa résignation dans ses maux

DIEU SEUL !

Ma chère fille ;

Dieu seul, Dieu seul en trois personnes, etc… Voilà toujours tout ce que j’ai à dire, soit que je vive, soit que je meure, soit en maladie, soit en santé, soit dans la consolation, soit dans la désolation ; cette année, comme les autres.

Voilà par où je désire les commencer, les continuer, les finir, s’il m’en reste encore car j’entre dans la soixante-dix-huitième année vendredi prochain, 14 du présent mois, fête du très saint Nom de Jésus, jour de ma naissance et renaissance par le baptême ; toujours beaucoup incommodé et dangereusement selon le jugement des médecins, toujours très bien puisque la divine Providence, ma très bonne et fidèle Mère, en ordonne de la sorte.



Notre Saint Père le Pape François Ier, au cours de l’audience générale du mercredi 8 janvier dernier, enseignait que le Baptême est :

        « le fondement de notre foi. Il fait de nous des membres du Christ et de son Eglise. Avec l'Eucharistie et la confirmation, ce sacrement constitue l'initiation chrétienne, qui est la séquence sacramentelle unique nous configurant au Seigneur et faisant de nous des signes vivants de sa présence et de son amour...

Le baptême est-il vraiment nécessaire pour vivre en chrétien et suivre Jésus ? N'est-ce pas en somme qu'un simple rite de l'Eglise destiné à donner un nom à un nouveau-né ? Rappelons alors ce que disait Paul : Baptisés dans le Christ Jésus, nous avons été baptisés dans sa mort et ensevelis avec lui dans la mort. Comme le Christ est ressuscité des morts de par la gloire du Père, nous pourrons vivre une vie nouvelle. Le baptême n'est donc pas une formalité mais un acte qui marque en profondeur notre existence en nous plongeant dans la source infinie de la vie qu'est la mort de Jésus, le plus grand acte d'amour de l'histoire. Un enfant ou un adulte non baptisé n'est pas comme un enfant ou un adulte baptisé. Grâce à cet amour nous vivons une vie nouvelle libérée du mal, du péché et de la mort, en communion avec Dieu et nos frères...

Il existe le risque de perdre cette conscience de ce que Dieu a fait pour nous, du don reçu de lui. Ainsi finit-on par considérer notre baptême comme un évènement du passé, résultant de la volonté de nos seuls parents et sans incidence sur notre existence présente…

Libérés par le baptême du péché originel, nous sommes mis en relation avec le Fils et le Père... capables de pardonner et d'aimer qui nous fait du mal, capables de reconnaître dans les pauvres le visage du Seigneur venu parmi nous. Porteurs d'une espérance nouvelle, nous pouvons avancer sur la voie du salut. Grâce au baptême nous savons pardonner

Personne ne peut se baptiser soi-même. Nous pouvons désirer et demander le baptême mais avons besoin de quelqu'un pour le recevoir au nom du Seigneur. Au long de l'histoire s'est constituée une chaîne de grâce de baptême en baptême, un chaîne de fraternité et d'affiliation à l'Eglise car ce sacrement est un don accordé dans un contexte de partage et de sollicitude. Dans sa célébration transparaissent les traits les plus authentiques de l'Eglise qui, comme mère, ne cesse de générer des nouveaux enfants dans le Christ par la fécondité de l'Esprit. »

Julius Schorr von Carolsfeld, la Foi, l'Espérance et la Charité.


samedi 11 janvier 2014

Baptême du Seigneur

Pietro Perugino, le Baptême du Christ, chapelle Sixtine
Extraits d’une homélie du IVe siècle pour l’Epiphanie

Jésus est venu vers Jean et a été baptisé par lui dans le Jourdain. Quels événements incroyables : le fleuve sans limites qui réjouit la Cité de Dieu, comment est-il lavé dans un peu d'eau? La source incompréhensible qui fait jaillir la vie pour tous les hommes et qui n'a pas de fin a été recouverte par des eaux misérables et passagères ! Celui qui est présent partout, qui n'est absent de nulle part, celui qui est incompréhensible aux anges et invisible aux hommes, vient au baptême parce qu'il l'a bien voulu. ~

Et voilà que les cieux s'ouvrirent et qu'une voix se fit entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui j'ai mis tout mon amour
. Le bien-aimé engendre l'amour et la lumière immatérielle engendre la lumière inaccessible. ~

Cet homme est celui qu'on appelle le fils de Joseph, et il est « mon fils unique » selon l'essence divine : Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Il a faim, et il nourrit des milliers hommes ; il peine, et il donne le repos à ceux qui peinent ; il n'a pas où reposer la tête, et il porte tout dans sa main ; il souffre, et il remédie aux souffrances ; il est souffleté, et il donne la liberté au monde ; son côté est transpercé, et il restaure le côté d'Adam.

Mais, je vous en prie, écoutez-moi attentivement : je veux remonter à la source de la vie et contempler la source d'où jaillissent les guérisons. Le Père de l'immortalité a envoyé dans le monde son Fils immortel, son Verbe. Celui-ci est venu vers l'homme pour le laver dans l'eau et l'Esprit. Il le fait renaître pour rendre incorruptibles son âme et son corps, il a éveillé en nous son souffle de vie, il nous a couvert d'une armure incorruptible. Si donc l'homme est devenu immortel, il deviendra Dieu aussi. Et s'il devient par l'eau et l'Esprit Saint après avoir reçu la nouvelle naissance par le baptême, il sera aussi cohéritier du Christ après la résurrection des morts.

Proclame donc : « Venez, toutes les tribus des nations vers le bain de l'immortalité ! » ~ Cette eau, unie à l'Esprit, est celle qui arrose le Paradis, qui féconde la terre, qui fait pousser les plantes et engendre les vivants. Pour tout dire en un mot, elle engendre l'homme à la vie en le faisant renaître, elle en qui le Christ a été baptisé, elle sur qui l'Esprit est descendu sous la forme d'une colombe. ~

Celui qui se plonge avec foi dans ce bain de la nouvelle naissance se sépare du démon et s'unit au Christ. Il renonce à l'ennemi et confesse que le Christ est Dieu. Il rejette l'esclavage et revêt la condition de fils adoptif. Il sort du bain, brillant comme le soleil, rayonnant de justice. Mais surtout il en remonte fils de Dieu et cohéritier du Christ.

À celui-ci, gloire et puissance, en même temps qu'à l'Esprit très saint, bon et vivifiant, maintenant et toujours, et pour les siècles des siècles. Amen.


mercredi 8 janvier 2014

Célébrons l'Epiphanie du Seigneur

L'apparition de l'Astre dans le ciel. Giovanni da Modena, Bologne
Le mot grec "Épiphanie" signifie "manifestation".
C'est Dieu manifesté en un petit Enfant semblable à temps d'autres, et pourtant, Celui-ci est le Sauveur du monde, son Créateur et son Rédempteur. 
Mais l’Épiphanie ce  n'est pas seulement la visite et l'adoration des Mages, c'est son Baptême au Jourdain, son premier miracle à Cana, la multiplication des pains et des poissons, c'est toute son oeuvre salvifique et rédemptrice qui répond à notre question: Mais quel est cet homme qui parle et agit de telle façon que personne n'avait jamais vue auparavant ? Ne serait-il pas le Rédempteur annoncé par les prophètes ?

Comme le disent si bien les antiennes du Benedictus et du Magnificat de ce jour de sainte joie pour toute l'Eglise :
Aujourd’hui, l’Église est unie à son Époux céleste : le Christ, au Jourdain, la purifie de ses fautes, les mages accourent pour porter leurs présents aux noces royales,  et l’eau est changée en vin, pour la joie des convives, alléluia.
Nous célébrons trois mystères en ce saint jour : aujourd’hui l’étoile a conduit les mages vers la crèche ; aujourd’hui l’eau fut changée en vin aux noces de Cana ; aujourd’hui le Christ a été baptisé par Jean dans le Jourdain pour nous sauver, alléluia.
Rendons grâce à Dieu pour tant de grâces. Prenons du temps devant la Crèche ; prenons du temps pour méditer le saint Évangile ; prenons du temps devant le Tabernacle où réside pour nous le Roi des rois et Seigneur des seigneurs.


Sermon de Saint Pierre Chrysologue pour l’Epiphanie

in vigiles du lundi après l’Epiphanie, Bréviaire dans la forme ordinaire du rite romain

Le Mystère de l'incarnation du Seigneur apporte par lui-même des marques toujours bien reconnaissables de la Divinité. Cependant, la solennité de l'Épiphanie nous découvre et nous révèle de plusieurs manières que Dieu est venu dans un corps d'homme ; ainsi notre condition mortelle, toujours enveloppée d'obscurités, ne risque pas de perdre par son ignorance la richesse qu'elle a pu saisir et posséder par la grâce.

Corrado Giaquinto, l'adoration des Mages et l'offrande
des riches présents
Car celui qui a voulu naître pour nous n'a pas voulu être ignoré de nous, et c'est pourquoi il se découvre de telle sorte que ce grand mystère de la bonté divine ne devienne pas l'occasion d'une grande erreur.

Aujourd'hui, les mages, cherchant celui qui brillerait parmi les étoiles, le trouvent vagissant au berceau. Aujourd'hui, les mages s'étonnent de découvrir glorieux dans ses langes celui qui s'était longtemps dissimulé dans le ciel où il demeurait obscur.

Aujourd'hui, les mages considèrent avec une profonde stupeur ce qu'ils voient ici : le ciel sur la terre, la terre dans le ciel ; l'homme en Dieu, Dieu dans l'homme ; et celui que le monde entier ne peut contenir, enfermé dans le corps d'un tout-petit ! ~ Et dès qu'ils voient, ils proclament qu'ils croient sans discuter, en offrant leurs dons symboliques : par l'encens, ils confessent Dieu ; par l'or, le roi ; par la myrrhe, sa mort future. ~

C'est ainsi que les païens, qui étaient les derniers, deviennent premiers ; car c'est alors que la venue des païens à la croyance est inaugurée par la foi des mages. ~

Châsse reliquaire des saints Mages, Cathédrale de Cologne
L'Esprit Saint, vitrail
Aujourd'hui, le Christ, qui va laver le péché du monde, est entré dans le Jourdain. Jean lui-même atteste qu'il est venu pour cela : Voici l'Agneau de Dieu, voici celui qui enlève le péché du monde. Aujourd'hui, le serviteur s'empare du Seigneur ; l'homme, de Dieu ; Jean, du Christ ; il s'en empare pour recevoir le pardon, non pour le donner. Aujourd'hui, comme dit le Prophète : La voix du Seigneur retentit sur les eaux. Que dit cette voix ? Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour. ~

Mosaïques des noces de Cana
Aujourd'hui, l'Esprit Saint survole les eaux sous l'apparence d'une colombe. De même qu'une autre avait annoncé à Noé que le déluge du monde se retirait, c'est ainsi qu'en voyant cette colombe, on apprenait que le naufrage inéluctable du monde avait cessé. Elle n'apportait pas, comme celle d'autrefois, un rameau d'olivier, mais elle répandit sur la tête de notre chef toute la richesse d'une onction nouvelle, pour accomplir la prédiction du Prophète : Dieu, ton Dieu, t'a consacré par l'onction d'une huile d'allégresse, de préférence à tes compagnons. ~

Aujourd'hui, le Christ fait commencer les signes du ciel en changeant l'eau en vin. ~ Mais l'eau devait être changée pour le sacrement du sang, lorsque le Christ verserait des coupes de vin à ceux qui boiraient au vase de son corps, afin que s'accomplit cette prophétie : La coupe qui me donne l'ivresse, elle est incomparable !


Sassoferrato, Notre Dame et le divin Enfant, endormi dans ses bras, adorés par les Anges


samedi 4 janvier 2014

Les Mages viennent vénérer l'Enfant - Dieu - Célébrons dans la joie l’Épiphanie du Seigneur


Extraits d’une homélie du pseudo – Jean Chrysostome
pour la fête de la Nativité du Sauveur (3/3)

Atlas catalan du XIVe, la venue des Mages à Jérusalem puis Bethléem
(…) Le Père des siècles à venir devient un enfant à la mamelle et repose sur les bras d'une vierge, afin d'offrir aux mages un accès plus facile. Car aujourd'hui les mages arrivent et donnent l'exemple de ne point obéir au tyran : le ciel se réjouit et indique le lieu où repose son Seigneur, et ce Seigneur porté sur le nuage léger du corps qu'il a choisi s'avance rapidement vers le pays d'Egypte. En apparence, il luit les embûches d'Hérode ; dans la réalité, il accomplit ce qui avait été dit par le prophète Isaïe : « En ce jour-là, - dit-il - Israël sera le troisième, après l'Assyrien ; parmi les Egyptiens sera mon peuple béni sur la terre que bénit le Seigneur Dieu des armées en disant : Béni sera mon peuple en Egypte, en Assyrie, et en Israël ! » (Isaïe, XIX, 24.)


(…) Il est entré en Egypte renversant les idoles de l'Egypte faites de la main de l'homme, après avoir fait mourir les premiers-nés des Egyptiens. (Isaïe, XIX, 1.) C'est pourquoi aujourd'hui il se présente en qualité de premier-né, afin de faire disparaître un deuil ancien (NB. La mort des premiers-nés au temps de Moïse). Qu'il soit appelé premier-né, c'est ce qu'atteste Luc l'évangéliste, en disant : « Et elle mit au monde son premier-né, et elle l'enveloppa de langes, et elle le plaça dans la crèche parce qu'il n'y avait point de place pour eux dans l'hôtellerie. » (Luc, II, 7.)
Jésus - le véritable Agneau
pascal, pendentif, XVIe

Il entre en Egypte pour mettre fin au deuil antique, apportant la joie et non des plaies nouvelles, et au lieu de la nuit et des ténèbres la lumière du salut. Jadis, l'eau du fleuve avait été souillée par la mort des enfants enlevés avant l'âge. Maintenant, celui-là même entre en Egypte qui, autrefois, avait rougi ces ondes ; il donne à l'eau du fleuve la vertu d'engendrer le salut, purifiant par la puissance de l'Esprit tout ce qu'il y avait en elle d'impur et de souillé. Les Égyptiens, frappés de diverses plaies et se laissant aller à leur fureur, avaient méconnu Dieu. Il entre en Egypte et remplit de la connaissance de Dieu les âmes religieuses qui sont dans cette contrée, en sorte que la terre arrosée par le Nil aurait bientôt plus de martyrs que d'épis.

Giotto, le Baptême au Jourdain
A cause de la brièveté du temps, je terminerai ici mon discours.
Je terminerai lorsque j'aurai dit comment le Verbe, qui est immuable, est devenu chair, sans changement de sa nature. Mais que dirai-je ou comment parlerai-je ?
Je vois un artisan, une crèche, un enfant, des langes, l’enfant né de la Vierge privé des choses nécessaires, de toutes parts la pauvreté, de toutes parts l'indigence. Avez-vous vu le riche dans une pauvreté profonde ? Comment étant riche est-il devenu pauvre à cause de nous ? Comment n'a-t-il point un lit, point de molle toison, mais la crèche toute nue sur laquelle il est jeté ?

O pauvreté, source de richesses ! O richesses sans mesure, qui n'avez que l'apparence de la pauvreté ! Il repose dans la crèche et il ébranle le monde entier. Il est enveloppé dans les liens de ses langes et il brise les liens du péché. Il n'a pas encore fait entendre sa voix et il a instruit les mages et il les a disposés à la conversion.

Fragonard, le repos de la Sainte Famille
durant la fuite en Egypte
Que dirai-je donc on comment parlerai-je ? Voici l'enfant enveloppé de ses langes et couché dans la crèche ; Marie, vierge et mère est près de lui ; près de lui est Joseph, regardé comme son père. Celui-ci est appelé le mari, celle-là est saluée du nom de femme ; mais ces noms légitimes sont dépouillés de toute leur signification habituelle, ils doivent être compris comme une simple appellation, mais une appellation qui ne va point jusqu'à la nature des choses.

Joseph est l'époux de Marie, mais l'Esprit-Saint l'a couverte de son ombre. Et c'est pour cela que Joseph hésite et ne sait quel nom donner à l'enfant. Il n'osait pas dire qu'il fût le fruit de l'adultère et ne pouvait proférer ce blasphème contre la Vierge, mais il ne pouvait pas dire qu'il fût son propre fils, car il savait qu'il ignorait comment et d'où l'enfant tirait son origine. C'est pour cela que, tandis qu'il doute, un oracle du ciel lui est apporté par la voix de l'ange : « Ne crains pas Joseph, car ce qui est né d'elle est de l'Esprit-Saint. » (Matth. I, 20.)

L'Esprit-Saint a couvert la Vierge de son ombre. Pourquoi donc est-il né de la Vierge, en conservant sa virginité immaculée ? Afin que, si jadis Satan trompa Eve encore vierge, Gabriel, à son tour, vint apporter un heureux message à Marie, elle-même vierge.

Melchior Broederlam, détail,
La fuite en Egypte
Mais Eve trompée enfanta une parole qui introduisit la mort dans le monde, tandis que Marie, recevant un heureux message, enfanta dans la chair le Verbe qui nous donne la vie éternelle. La parole d'Eve indiqua le bois par lequel Adam fut chassé du paradis : le Verbe sorti de la Vierge montre la croix par laquelle il introduit le larron à la place d'Adam dans le paradis. Car comme les gentils, les juifs et les hérétiques ne voulaient pas croire que Dieu engendre sans écoulement de sa substance, en demeurant immuable, c'est pourquoi aujourd'hui, sorti d'un corps sujet au changement, il a conservé, dans son intégrité, ce corps sujet au changement, pour nous faire comprendre que, de même qu'il est né d'une vierge sans briser sa virginité, ainsi Dieu, sans changement ni écoulement de sa substance sainte, comme Dieu, a engendré un Dieu, ainsi qu'il convenait à un Dieu.

Et, parce que les hommes, ayant abandonné Dieu, se sont fait des statues de forme humaine auxquelles ils portaient leur culte, au mépris du Créateur ; à cause de cela, aujourd'hui, le Verbe de Dieu, étant Dieu, apparaît sous la forme de l'homme, afin de détruire le mensonge et de transporter vers lui-même tout culte.

A lui donc qui rétablit de la sorte toutes choses dans une voie meilleure, à Celui qui est le Christ Notre-Seigneur, gloire et honneur, ainsi qu'au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.


Sainte fête de l’Épiphanie à tous !