Extraits de la bulle de proclamation solennelle
du dogme de l'Assomption de la Très Sainte Vierge Marie,
Munificentissimus Deus,
de Sa Sainteté le Pape Pie XII
(...) Nous, qui avons confié Notre
pontificat au patronage particulier de la Très Sainte Vierge, vers qui Nous
Nous réfugions en tant de vicissitudes des plus tristes réalités, Nous qui
avons consacré à son Coeur Immaculé le genre humain tout entier en une
cérémonie publique, et qui avons éprouvé souvent sa très puissante assistance,
Nous avons une entière confiance que cette proclamation et définition
solennelle de son Assomption apportera un profit non négligeable à la société humaine, car elle tournera
à la gloire de la Très Sainte Trinité à laquelle la
Vierge Mère de Dieu est unie par des liens tout particuliers.
Il faut, en effet, espérer que tous
les fidèles seront portés à une piété plus grande envers leur céleste Mère ;
que les âmes de tous ceux qui se glorifient du nom de chrétiens, seront
poussées au désir de participer à l'unité du Corps mystique de Jésus-Christ et
d'augmenter leur amour envers Celle qui, à l'égard de tous les membres de cet
auguste corps, garde un coeur maternel.
(...) C'est une très grande joie que
cet évènement solennel arrive, par un dessein de la Providence de
Dieu, alors que l'Année Sainte suit son cours, car ainsi nous pouvons, pendant
la célébration du très grand Jubilé, orner le front de la Vierge Mère de Dieu
de ce brillant joyau et laisser un souvenir plus durable que l'airain de Notre
piété très ardente envers la Mère de Dieu.
Nous proclamons, déclarons et définissons que
c'est un dogme divinement révélé que Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours
Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps
à la gloire céleste.
C'est pourquoi, si quelqu'un - ce qu'à Dieu ne plaise - osait volontairement nier ou
mettre en doute ce que Nous avons défini, qu'il sache qu'il a fait complètement
défection dans la foi divine et catholique. Et pour que Notre définition de
l'Assomption au ciel de la Vierge Marie dans son corps parvienne à la
connaissance de l'Eglise universelle, Nous voulons que Nos lettres apostoliques
présentes demeurent pour en perpétuer la mémoire, ordonnant que les copies qui
en seront faites, ou même les exemplaires qui en seront imprimés, contresignés
de la main d'un notaire public, et munis du sceau d'une personne constituée en
dignité ecclésiastique, obtiennent foi absolument auprès de tous, comme le
feraient les présentes Lettres elles-mêmes si elles étaient exhibées ou
montrées.
Qu'il ne soit permis à qui que ce
soit de détruire ou d'attaquer ou contredire, par une audacieuse témérité, cet
écrit de Notre déclaration, décision et définition. Si quelqu'un avait la
présomption d'y attenter, qu'il sache
qu'il encourrait l'indignation du Dieu Tout-Puissant et des bienheureux apôtres
Pierre et Paul.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, l'année du très saint Jubilé
mil neuf cent cinquante, 1er premier novembre, en la fête de tous
les Saints, de Notre pontificat la douzième année.
Voeu de Louis XIII
Le "Voeu de Louis XIII", par Ingres |
Louis, par la grâce de Dieu, roi de
France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut.
Dieu,
qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné
l'esprit qu'il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs
peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre
Etat, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne sans y
voir autant d'effets merveilleux de sa bonté que d'accidents qui nous
menaçaient. Lorsque nous sommes entré au gouvernement de cette couronne, la
faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d'en troubler la
tranquillité ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de
notre cause que l'on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux
desseins.
En
divers autres temps, l'artifice des hommes et la malice du démon ayant suscité
et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que
préjudiciables à notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de
douceur que de justice ; la rébellion de l'hérésie ayant aussi formé un parti
dans l'Etat, qui n'avait d'autre but que de partager notre autorité, il s'est
servi de nous pour en abattre l'orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses
saints autels, en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait
ôté les marques. Si nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a
donné des succès si heureux à nos armes qu'à la vue de toute l'Europe, contre
l'espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs
Etats dont ils avaient été dépouillés. Si les plus grandes forces des ennemis
de cette couronne se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs
ambitieux desseins, pour faire voir à toutes les nations que, comme sa
Providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve, et sa puissance le défend.
Statue en argent, offerte par le roi Charles X, portée en procession tous les 14 et 15 août pour la procession fluviale et dans l'île de la Cité |
Tant de grâces si évidentes font que pour n'en différer pas la reconnaissance,
sans attendre la paix, qui nous viendra de la même main dont nous les avons
reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux
peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous prosternant aux
pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la
Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l'accomplissement des
mystères de notre Rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre
chair, de " nous consacrer à la grandeur de Dieu " par son Fils
rabaissé jusqu'à nous et à ce Fils par sa mère élevée jusqu'à lui ; en la
protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre
état, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la
Sainte Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité
et exemple, nos mains n'étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la
pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les
rendront hosties agréables, et c'est chose bien raisonnable qu'ayant été
médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.
Statue du Voeu de Louis XIII, au maître-autel de la Cathédrale Notre-Dame de Paris |
A ces causes, nous avons
déclaré et déclarons que, prenant la
très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre
royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre état, notre
couronne et nos sujets, la
suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de
soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre le
fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à
Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent
à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos
volontés à ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration
présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de
l'église cathédrale de Paris, avec une image de la Vierge qui tienne entre ses
bras celle de son précieux Fils descendu de la croix ; nous serons représentés
aux pieds du Fils et de la Mère, comme leur offrant notre couronne et notre
sceptre.
Nous admonestons le sieur Archevêque de Paris, et néanmoins lui enjoignons, que tous les ans, le jour et fête de l'Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente Déclaration à la Grande Messe qui se dira en son église cathédrale, et qu'après les Vêpres dudit jour il soit fait une procession en ladite église, à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines, et le corps de la ville, avec pareille cérémonie que celle qui s'observe aux processions générales plus solennelles. Ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales, que celles des monastères de ladite ville et faubourgs ; et en toutes les villes, bourgs et villages dudit diocèse de Paris.
L'Ordre Equestre des Chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem, gardiens de la Sainte Couronne d'épines, entourant Notre-Dame |
Exhortons pareillement tous les Archevêques et Evêques de notre royaume, et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales, et autres églises de leurs diocèses ; entendant qu'à ladite cérémonie les cours de parlement, et autres compagnies souveraines, et les principaux officiers des villes y soient présents. Et d'autant qu'il y a plusieurs églises épiscopales qui ne sont point dédiées à la Vierge, nous exhortons lesdits archevêques et évêques en ce cas, de lui dédier la principale chapelle desdites églises, pour y être faite ladite cérémonie ; et d'y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre, et d'admonester tous nos peuples d'avoir une dévotion toute particulière à la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection, afin que, sous une si puissante patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu'il jouisse longuement d'une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la dernière fin pour laquelle nous avons tous été créés ; car tel est notre bon plaisir.
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