Extraits de la lettre à Diognète
Saint Jean Baptiste : le voici, l'Agneau de Dieu |
Aucun homme n’a vu Dieu ni ne l’a connu : c’est
lui-même qui s’est manifesté. ~
Dieu, Maître et Créateur de l’univers, qui a fait toutes choses et les a
disposées avec ordre, s’est montré pour les hommes non seulement plein d’amour,
mais plein de patience. Toujours il était ainsi, il l’est et le sera : secourable, bon, sans colère, véridique ;
lui seul est bon. Ayant conçu un dessein d’une grandeur inexprimable, il ne
l’a communiqué qu’à son Enfant (Notre
Seigneur Jésus-Christ).
Il semblait nous oublier et ne pas se soucier de
nous. Mais quand il eut
dévoilé par son Enfant bien-aimé, quand il eut manifesté ce qu’il avait préparé
dès le commencement, il nous a tout
offert à la fois : de jouir de ses bienfaits, de voir, de comprendre ; qui de
nous aurait jamais pu s’y attendre ?
Dieu avait donc déjà
tout disposé en lui-même avec son Enfant ; mais, jusqu’à ces derniers temps, il a toléré que nous nous laissions
emporter à notre gré par des mouvements désordonnés, entraînés par les voluptés
et les passions. Nullement parce qu’il se réjouissait de nos péchés ; il tolérait alors, sans l’approuver, ce
règne de l’iniquité. Bien au contraire, il organisait pour maintenant le
règne de la justice. Après avoir bien prouvé, dans cette première période, que
nos propres œuvres nous rendaient indignes de la vie, il voulait que nous en
devenions maintenant dignes par l’effet de sa bonté. Il voulait qu’après nous être montrés incapables d’accéder par
nous-mêmes au royaume de Dieu, nous en devenions capables par sa puissance.
Lorsque notre perversité fut à son comble, et qu’il fut devenu pleinement manifeste que
son salaire — le supplice et la mort —
était imminent, c’est alors qu’arriva le temps que Dieu avait marqué pour faire connaître désormais sa bonté et sa
puissance : quelle surabondance de l’amour de Dieu et de sa bonté pour les
hommes ! Il ne nous a pas détestés, il ne nous a pas repoussés, il ne nous
a pas tenu rancune ; au contraire, il a
longtemps patienté, il nous a supportés. Dans sa pitié pour nous, il a pris en
charge nos propres péchés, il a livré son propre Fils pour nous racheter : le saint pour les criminels, l’innocent
pour les méchants, le juste pour les injustes, l’incorruptible pour les
corrompus, l’immortel pour les mortels.
Qu’est-ce qui aurait
pu couvrir nos péchés, sinon sa justice ? Par
qui pouvions-nous être rendus justes, criminels et impies que nous étions,
sinon par le seul Fils de Dieu ? Quel échange plein de douceur ! Quelle
réalisation insondable ! Quels bienfaits inespérés ! Le crime du grand nombre
est enseveli dans la justice d’un seul, et la justice d’un seul rend juste un
grand nombre de criminels !
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