Icône copte du Baptême du Seigneur |
Traité de la contemplation de Dieu, par
Guillaume de Saint-Thierry
Toi
seul, tu es vraiment Seigneur, mon Dieu, toi pour qui dominer sur nous, c’est
nous sauver, tandis que pour nous, te servir, ce n’est pas autre chose que d’être
sauvés par toi. ~ Par son amour et sa
dilections, il éveille en nous l’amour pour lui, lui qui le premier nous a
aimés jusqu’à l’extrême.
~ Telle
est la Parole, le Verbe tout-puissant que tu nous adresses, Seigneur. Tandis que tout baignait dans le silence,
c’est-à-dire au profond de l’erreur, il descendit des royales demeures,
pour abattre durement l’erreur et doucement mettre en valeur l’amour. Et
tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il a dit sur terre, jusqu’aux opprobres, jusqu’aux
crachats et aux gifles, jusqu’à la croix et au sépulcre, ce ne fut rien d’autre que ta parole par ton Fils, parole qui nous
provoquait à l’amour, parole qui éveillait en nous l’amour pour toi.
Viens Esprit Saint ! |
Tu
savais en effet, Dieu, créateur des âmes, que les âmes des fils des hommes ne
peuvent être forcées à cette affection, mais qu’il faut les provoquer. Parce que là où il y a contrainte, il n’y a
plus de liberté ; là où il n’y a pas de liberté, il n’y a pas de justice. Tu as voulu que nous t’aimions, car en
justice nous ne pouvions être sauvés, sinon en t’aimant. Et nous ne
pouvions t’aimer, à moins que cela ne vienne de toi. Donc, Seigneur, comme l’apôtre
de ton amour le dit, le premier tu nous
as aimés, et le premier tu aimes tous ceux qui t’aiment. Mais nous, nous t’aimons par l’amour ardent que tu as mis
en nous.
Eh
bien, ton amour, ta bonté, ô Dieu
souverainement bon et souverain bien, c’est l’Esprit Saint, qui procède du Père
et du Fils. Depuis le début de la création, il se tient au-dessus des eaux,
c’est-à-dire des esprits fluctuants des fils des hommes : il s’offre à tous, il attire tout à soi : inspirant, aspirant,
écartant ce qui est nuisible, pourvoyant de ce qui est utile, il unit Dieu à
nous et nous à Dieu.
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