Bienheureux Guerric d'Igny, abbé cistercien, 4ème sermon d'Avent
« Que
soient plein d'allégresse désert et terre aride ; que la steppe exulte et
fleurisse » (Is 35,1)
Déjà avant lui,
les plus saints parmi les prophètes avaient toujours aimé la solitude, en tant
que lieu favorable pour l'Esprit (cf 1R 17,2s; 19,3s). Mais ce lieu a reçu une grâce de sanctification
incomparablement plus grande quand Jésus y a pris la place de Jean (Mt
4,1)... Il a demeuré dans le désert pendant quarante jours comme pour purifier et consacrer ce lieu à une
vie nouvelle ; il a vaincu le despote qui le hantait..., moins pour
lui-même que pour ceux qui y séjourneraient... Attends donc au désert celui qui te sauvera de la peur et de la tempête.
Quels que
soient les combats qui y fondent sur toi, quelles que soient les privations
dont tu souffriras, ne retourne pas en
Égypte. Le désert te nourrira mieux avec la manne... Jésus a jeûné au
désert, mais plusieurs fois il a nourri la foule qui l'y a suivi, et d'une
façon merveilleuse... Au moment où tu
croiras qu'il t'a abandonné depuis longtemps, c'est alors que, n'oubliant pas
sa bonté, il viendra te consoler et dira : « Je me suis souvenu de toi, ému de pitié pour ta jeunesse et ton premier
amour, quand tu m'as suivi au désert » (Jr 2,2).
Alors vraiment,
il fera de ton désert un paradis de
délices, et toi, tu proclameras comme le prophète que « la gloire du
Liban lui a été donnée, la beauté du Carmel et de Saron » (Is 35,2)... Alors ton âme rassasiée fera jaillir une
hymne de louange : « Que le
Seigneur soit glorifié pour sa miséricorde et ses merveilles envers les
hommes ! Car il a rassasié l'âme assoiffée et comblé l'âme affamée »
(Ps 106,8-9).
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