jeudi 6 octobre 2011

Angélus du Dimanche 2 octobre 2011, Place Saint-Pierre



Chers frères et sœurs !

     L’Evangile de ce dimanche se clôt par un avertissement de Jésus, particulièrement sévère, adressé aux chefs des prêtres et aux anciens du peuple : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit » (Mt 21,43). Ce sont des paroles qui font penser aux grandes responsabilités de qui, à chaque époque, est appelé à travailler dans la vigne du Seigneur, spécialement avec un rôle d’autorité, et poussent à renouveler la pleine fidélité au Christ. Il est « la pierre qu’ont rejeté les bâtisseurs » (cf. Mt 21,42), parce qu’ils l’ont jugé comme un ennemi de la loi et un danger pour l’ordre public : mais lui, refusé et crucifié, est ressuscité, devenant la pierre d’angle sur laquelle les fondements de toute existence humaine et du monde entier peuvent s’appuyer avec une certitude absolue. C’est de cette vérité que parle la parabole des vignerons infidèles, auxquels un homme a confié sa vigne pour qu’ils la cultivent et en recueillent les fruits. Le propriétaire de la vigne représente Dieu lui-même, alors que la vigne représente son peuple, tout comme la vie qu’Il nous donne pour que, avec sa grâce et notre engagement, nous travaillions pour le bien. Saint Augustin commente : « Dieu nous cultive comme un champ pour nous rendre meilleurs » (Sermo 87, 1, 2: PL 38, 531). Dieu a un projet pour ses amis mais malheureusement la réponse de l’homme est souvent orientée vers l’infidélité qui se traduit en refus. L’orgueil et l’égoïsme empêchent de reconnaître et d’accueillir même le don le plus précieux de Dieu : son Fils unique. Quand en effet « il leur envoya son fils – écrit l’évangéliste Matthieu – … [les vignerons] se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent » (Mt 21,37.39). Dieu lui-même se met entre nos mains, accepte de se faire comme un mystère insondable de faiblesse et manifeste sa puissance dans la fidélité à un dessein d’amour qui, finalement, prévoit aussi une juste punition pour les mauvais.

      Solidement ancrés dans la foi à la pierre angulaire qui est le Christ, nous restons en Lui comme le sarment qui ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne reste pas dans la vigne. Ce n’est qu’en Lui, par Lui et avec Lui que l’Eglise s’édifie, peuple de la nouvelle Alliance. A ce sujet, le servant de Dieu Paul VI a écrit : « Le premier fruit d’une conscience approfondie que l’Eglise prend d’elle-même est une découverte renouvelée de son rapport vital au Christ. Chose très connue mais fondamentale, mais indispensable, mais jamais assez connu, méditée et célébrée ». (Enc. Ecclesiam suam, 6 aout 1964: AAS 56 [1964], 622).

      Chers amis, le Seigneur est toujours proche et à l’œuvre dans l’histoire de l’humanité, et il nous accompagne aussi par la présence singulière de ses anges, que l’Eglise vénère aujourd’hui comme ‘gardiens’, c’est-à-dire comme ministres de l’attention divine pour chaque homme. Du début jusqu’à l’heure de la mort, la vie humaine est entourée de leur protection incessante. Et les anges font une couronne à l’auguste reine des victoires, la bienheureuse Notre-Dame du Rosaire qui est honorée le premier dimanche d’octobre à cette heure exacte au sanctuaire de Pompei et dans le monde entier, accueille une requête fervente pour que le mal soit vaincu et que la bonté de Dieu se révèle en plénitude.


Benoît XVI, pp





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