dimanche 16 octobre 2011

Mémoire de la Dédicace du Mont Saint Michel De la "Légende dorée" de Mgr Jacques de Voragine

    

     La seconde apparition eut lieu ainsi qu'il suit, vers l’an du Seigneur 710. Dans un lieu appelé Tumba, près de la, mer, et éloigné de six milles de la ville d'Avranches, saint Michel apparut à l’évêque de cette cité (saint Aubert) : il lui ordonna de construire une église sur cet endroit, et d'y célébrer la mémoire de saint Michel, archange, ainsi que cela se pratiquait sur le mont Gargan.

     Or, comme l’évêque était incertain de la place sur laquelle il devait bâtir l’église, l’archange lui dit de la faire élever dans l’endroit ou il trouverait un taureau que des voleurs avaient caché. L'évêque étant encore embarrassé sur les dimensions qu'il devait donner à cette construction, reçut l’ordre de lui donner les proportions que les vestiges des pieds du taureau auraient tracées sur le sol. Or, il se trouvait là deux rochers qu'aucune puissance humaine ne pouvait remuer. Saint Michel apparut alors à un homme et lui donna l’ordre de se transporter là et d'enlever ces deux rochers. Quand l’homme y fut arrivé, il remua le roc avec une telle facilité qu'il semblait n'avoir pas la moindre pesanteur. Lors donc que l’église fut bâtie, on y apporta du mont Gargan une partie du parement que saint Michel y plaça sur l’autel, ainsi qu'un morceau de marbre sur lequel il se posa. Mais comme on était gêné de n'avoir point d'eau dans ce lieu, de l’avis de l’ange, on perça un trou dans une roche très dure et il en sortit une si grande quantité d'eau qu'aujourd'hui encore, elle suffit à tous les besoins. Cette apparition en ce lieu se célèbre solennellement le 17 des calendes de novembre.

     On raconte qu'il se fit encore là un miracle digne d'être rapporté : Cette montagne est entourée de tous les côtés par les eaux de l’Océan ; mais cette fois, le jour de saint Michel, la mer se retire et laisse le passage libre : Or, comme une grande multitude de peuple se rendait à l’église, une femme enceinte et prête d'accoucher se trouvait sur le chemin avec les autres, quand tout à coup, les eaux reviennent ; la foule saisie de frayeur s'enfuit au rivage, mais la femme grosse ne put fuir, et même fut prise par les flots de la mer. Alors saint Michel préserva cette femme, de telle sorte qu'elle mit au monde un fils au milieu de la mer ; elle prit son enfant entre ses bras et lui donna le sein, et la mer lui laissant de nouveau un passage, elle sortit pleine de joie avec son fils.

 


Séquence de la Messe


     Nous consacrons ce jour à célébrer la fête des Anges, et surtout à chanter les louanges de saint Michel.

     Seigneur, tu as fait des esprits célestes tes serviteurs : quelle est glorieuse cette servitude dont Dieu est la récompense !

     Plein d’orgueil, Lucifer porte l’audace jusqu’à aspirer à la domination suprême qui appartient à Dieu seul ; il veut être son propre maître. Des compagnons s’unissent à lui, brûlant de secouer le joug ; ils essaient d’entraîner tous les esprits célestes dans leur révolte.

     Armé d’un glaive étincelant, Michel s’écrit : « Qui est semblable à Dieu ? », et le combat s’engage au milieu du ciel. Environné de la sainte cohorte, il serre de près la troupe criminelle ; il encourage les siens au combat en leur montrant la gloire éternelle. L’issue de cette lutte étonnante n’est pas douteuse : bientôt la légion orgueilleuse tombe précipitée du haut du ciel.

     Dieu rassasie du bonheur éternel ceux qu’il a rendus vainqueurs ; il punit les vaincus pendant l’éternité par toutes sortes de tourments. Chassés du royaume céleste, les Anges rebelles parcourent l’univers. Hélas ! Quels artifices, quelle cruauté ils emploient contre nous !

     Ne craignons point : celui qui a vaillamment soutenu les droits de Dieu se fait notre défenseur et nous met en main les armes puissantes de la foi.

     Soutenus par tant de secours, ne permet pas, Seigneur, que nous nous éloignions de toi ; ne nous laisse pas succomber aux embûches de nos ennemis. Fait briller en nous la pureté des Anges, jusqu’à ce que la félicité éternelle nous réunisse à eux. Amen. Alléluia.



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