Rembrandt, la Résurrection de Jésus et l'apparition des Anges à sainte Marie Madeleine |
Du
vénérable abbé Henri-Marie Boudon, « L’homme de Dieu », partie I
(…)
Qu’est ce que le Chrétien, dans la
doctrine du Saint Esprit révélée en la divine parole, sinon un homme qui est mort et enseveli avec
Jésus-Christ et qui, par suite, est mort au péché, au monde, et à soi même ?
C’est un homme qui est ressuscité avec
le même Sauveur en une nouvelle vie toute céleste et divine, qui n’agit plus
par soi-même mais par l’Esprit de Jésus-Christ dans lequel il est enté et avec
qui il est uni comme le membre avec le chef et, par suite, qui doit opérer
surnaturellement et divinement. C’est un homme qui, dans cette union avec
Jésus, est glorieusement allié avec les
trois Personnes divines et qui ne se doit plus occuper que de leurs adorables
intérêts. Or, ces grandes vérités supposent les trois états de l’homme de
Dieu une parfaite mort à tout le créé, une vie céleste et divine dans
l’exercice des vertus chrétiennes, un zèle ardent pour tout ce qui regarde
l’intérêt de Dieu.
Mais,
ô mon Dieu, que ces vérités sont peu
connues parmi les enfants de la lumière, vos fidèles Chrétiens ! Que la
grâce de leur vocation sainte et divine est peu pénétrée ! Que les
Chrétiens savent peu ce que c’est d’être Chrétien !
Comment
donc, mon Seigneur et mon Roi, suivraient-ils l’attrait de leur grâce
éminente ? Comment marcheraient-ils
d’une manière digne de l’Esprit Saint qui les anime ? Mais ce qui est
infiniment touchant est que parmi ces ténèbres vous êtes peu connu ; vos
amours et vos bontés, les excès incompréhensibles de votre charité divine, sont
peu entendus.
Ainsi ceux qui vous sont
le plus obligés sont ceux qui sont le moins reconnaissants ; ce sont les
plus ingrats.
Cette vue, ô mon aimable Sauveur, m’ayant grandement touché, je me suis senti
pressé par votre grâce d’apporter quelque remède à un désordre si lamentable en
ma petite manière, me confiant uniquement en votre divine vertu. C’est pour ce
sujet que j’ai donné depuis peu au public un traité de la science et de la
pratique du Chrétien, pour aider à faire connaître en votre lumière à vos
enfants et à mes frères la grandeur de
leur vocation admirable, pour les animer et m’animer avec eux à mener une
vie conforme à la sainteté de leur vocation.
(…)
Mais, ô mon unique tout, sans lequel je
ne puis rien, si vous ne m’en aviez pas encore donné le mouvement. Je me
laisse présentement à l’attrait que vous m’en faites porter. Je me laisse entièrement à votre Esprit, renonçant
de tout mon cœur à tout ce que mon propre esprit y pourrait mêler par lui-même.
Je désire de tout mon
cœur sortir de moi-même en la force de votre grâce pour vous adhérer
uniquement, ô mon adorable Sauveur, entrant dans tous les desseins que vous
avez ; que votre Père céleste soit glorifié par cet ouvrage, desseins que
j’adore, que j’aime de tout mon cœur et de toutes mes forces. Ah ! mon
Roi ; ah ! mon Souverain et mon Dieu ; seulement soyez glorifié,
rien que vous seul, rien que vous seul, rien
que vous seul, perte totale, anéantissement entier de tout ce qui n’est
pas vous, vos seuls intérêts, votre seul
amour, votre seul amour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire