dimanche 24 décembre 2017

4e dimanche de l'Avent : Venez, venez, venez !


Extraits de l'Anthologie des Grecs :


" On inscrivit un jour à Bethléhem avec le vieillard Joseph, comme issue de la race de David, Marie qui portait en son sein virginal un fruit divin. Le temps d'enfanter était arrivé; et il n'y avait plus de place en l'hôtellerie une grotte restait pour auguste palais à la vierge Reine.

Voici venir tout à l'heure l'accomplissement de la mystique promesse du Prophète : "Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es pas la moindre entre les principautés, toi qui la première ornes la divine grotte : de toi me viendra le chef des Nations, né selon la chair d'une tendre Vierge, le Christ Dieu qui régira son nouveau peuple d'Israël". Donnons-lui nos louanges.

Celui-ci est notre Dieu, né d'une Vierge et conversant parmi les hommes ; nous n'en connaîtrons point d'autre ; le Fils unique gisant dans une pauvre étable apparaît sous la forme d'un mortel, et le Seigneur de gloire est enveloppé de langes : l'Etoile invite les Mages à le venir adorer ; et nous, disons en nos chants: Ô Trinité sainte ! Sauvez nos âmes.

Venez, Fidèles, livrons-nous à de divins transports ; venez voir un Dieu descendre vers nous du haut du ciel en Bethléem : élevons nos âmes en haut ; pour la myrrhe apportons les vertus de notre vie ; ornons-en d'avance son entrée en ce monde, et disons : Gloire au plus haut des cieux, à Dieu qui est un en trois personnes, lequel daigne manifester aux hommes sa grande miséricorde ! car, Ô Christ ! Vous avez racheté Adam et relevé l'œuvre de vos mains, Ô ami des hommes !

Ecoutez, Ô cieux ! Terre, prête l'oreille ; que l'univers s'ébranle jusque dans ses fondements, et que tout ce qu'il renferme soit saisi de frayeur. Le Dieu auteur de la chair prend lui-même une forme, et Celui qui de sa main créatrice corrobora toute créature, par une miséricordieuse compassion, parait revêtu d'un corps. Ô abîme des richesses de la sagesse et science de Dieu ! Combien ses jugements sont incompréhensibles, combien ses voies impénétrables !

Venez, peuples chrétiens, voyons le prodige qui dépasse toute pensée, qui frappe d'étonnement toute imagination ; et pieusement prosternés, chantons avec foi des hymnes de louange. Aujourd'hui la Vierge vient à Bethléem mettre au monde le Seigneur ; les chœurs des Anges la précèdent ; Joseph son époux la voit et s'écrie : " Quel prodige aperçois-je en toi, Ô Vierge ! Comment pourras-tu enfanter, tendre génisse qui ne connus point le joug ?"

Aujourd'hui naît d'une Vierge Celui dont la main contient toute créature ; Celui qui par essence est insaisissable, devenu semblable à un mortel, est enveloppé de langes ; il gît dans une crèche, Celui qui au commencement posa les cieux sur leurs fondements ; Celui qui au désert faisait pleuvoir la manne pour son peuple, est nourri du lait de la mamelle ; l’Époux de l'Eglise invite les Mages, et le Fils de la Vierge accepte leurs présents. Nous adorons votre Nativité, Ô Christ ! Favorisez-nous de vos divines manifestations."

"Considérons la très pure Marie, toujours accompagnée de son fidèle époux Joseph, sortant de Jérusalem et se dirigeant vers Bethléem. Ils y arrivent après quelques heures de marche, et, pour obéira la volonté céleste, ils se rendent au lieu où ils devaient être enregistrés, selon l'édit de l'Empereur. On inscrit sur le registre public un artisan nommé Joseph, charpentier à Nazareth de Galilée ; sans doute on ajoute le nom de son épouse Marie qui l'a accompagné dans le voyage ; peut-être même est-elle qualifiée de femme enceinte, dans son neuvième mois : c'est là tout. Ô Verbe incarné ! Aux yeux des hommes, vous n'êtes donc pas encore un homme ? Vous visitez cette terre, et vous y êtes inconnu ; et pourtant, tout ce mouvement, toute l'agitation qu'entraîne le dénombrement de l'Empire, n'ont d'autre but que d'amener Marie, votre auguste Mère, à Bethléem, afin qu'elle vous y mette au monde.

Ô Mystère ineffable ! Que de grandeur dans cette bassesse apparente ! Que de puissance dans cette faiblesse ! Toutefois, le souverain Seigneur n'est pas encore descendu assez. Il a parcouru les demeures des hommes, et les hommes ne l'ont pas reçu. Il va maintenant chercher un berceau dans l’étable des animaux sans raison : c'est là qu'en attendant les cantiques des Anges, les hommages des Bergers, les adorations des Mages, il trouvera le bœuf qui connaît son Maître, et l'âne qui s'attache à la crèche de son Seigneur. Ô Sauveur des hommes, Emmanuel, Jésus, nous allons nous rendre aussi à l'étable ; nous ne laisserons pas s'accomplir solitaire et délaissée la nouvelle Naissance que vous allez prendre en cette nuit qui s'approche. A cette heure, vous allez frappant aux portes de Bethléem, sans que les hommes consentent à vous ouvrir ; vous dites aux âmes, par la voix du divin Cantique : " Ouvre-moi, ma sœur, mon amie ! car ma tête est pleine de rosée, et mes cheveux imbibés des gouttes de la nuit."

Nous ne voulons pas que vous franchissiez notre demeure : nous vous supplions d'entrer ; nous nous tenons vigilant à notre porte.

" Venez donc, Ô Seigneur Jésus ! Venez !"




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