mardi 12 mars 2019

"Pour moi vivre, c'est le Christ" - mourir au monde pour vivre de Dieu seul

Pèlerins vers le Saint-Sépulcre de Jérusalem

Extraits du 7e sermon pour le Temps du Carême par Saint Bernard de Clairvaux, Docteur de l’Eglise


Heureux ceux qui, dans ce siècle pervers, se conduisent en voyageurs et en étrangers, et se conservent purs de toutes les souillures ! « D'ailleurs ce n'est point ici qu'est notre ville permanente, nous cherchons encore celle où nous devons habiter un jour » (Hébreux XIII, 14). 

Abstenons-nous donc de tous ces désirs charnels, comme il convient à des voyageurs et à des étrangers. En effet, tout voyageur suit la voie royale, et ne s'écarte ni à droite ni à gauche : s'il aperçoit sur son chemin des hommes qui se querellent, il ne fait point attention à eux ; s'il en voit d'autres qui se marient, qui se livrent aux plaisirs de la danse, ou qui font autre chose de semblable, il n'en continue pas moins sa route ; il est voyageur et tout cela ne l'intéresse point. Il soupire après la patrie, il y tend de toutes ses forces.

Notre Patrie, c'est le Ciel !
[…] Qui donc peut être encore plus étranger à ce qui se passe dans le monde qu'un voyageur ? Ce sont sans doute ceux à qui l'Apôtre s'adressait en ces termes : « Pour vous, vous êtes morts au monde, et votre vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ » (Colossiens III, 3). Il est certain qu'un voyageur peut facilement se trouver retenu ou attardé, en cherchant ou en prenant sur ses épaules, un peu plus de bagages qu'il ne faut ; un mort, au contraire, ne s'aperçoit même point qu'il manque de sépulture. Pour lui, le blâme ou la louange, les compliments flatteurs ou les paroles dénigrantes, il entend tout de la même oreille, ou plutôt il n'entend rien, puisqu'il est mort. O mort mille fois heureuse que celle qui nous conserve ainsi sans tache, ou plutôt qui nous rend si complètement étrangers à ce monde […] ».


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