La prière, nous remettant devant notre Dieu, nous mène à l'humilité et à la pauvreté du cœur. |
Du RP. Lacordaire, op.
Voici le temps du
carême qui approche, la pénitence, comme tu le sais, est une des
vertus principales du chrétien. Elle se compose de l’humilité du cœur qui juge la grandeur de ses fautes et sa
corruption naturelle, et de la mortification du corps qui tout à la
fois humilie l’esprit et met un frein aux passions mauvaises dont la chair est
la source.
Si le chrétien vivait
toujours dans une vraie et courageuse pénitence, il serait un
saint.
Mais le chrétien est faible; il vit au milieu du monde, il se laisse
aller à la vie commune qui est une vie molle, même quand elle n’est pas
criminelle.
C’est pourquoi l’Eglise a institué, ou plutôt a reçu de la tradition
apostolique, un temps particulier de pénitence.
Ce temps précède l’époque
où nous célébrons la mémoire de la passion et de la résurrection du Sauveur. Il
n’est que quarante jours, ce que veut dire carême.
Le mercredi des
Cendres, les fidèles se présentent à l’église, aux pieds du prêtre, qui leur
fait une croix sur le front avec de la cendre, en leur disant : O
homme ! souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en
poussière !
La pauvreté du cœur nous aide à devenir de véritables pauvres en esprit, mais aussi de corps par le jeûne et la charité fraternelle |
Le jeûne est la pénitence imposée aux fidèles pendant le carême,
sauf le dimanche.
Le jeûne, pris dans toute sa rigueur, consiste à ne faire qu’un repas, chaque
jour après midi, et à ne prendre que des aliments peu substantiels, savoir des végétaux
et des poissons.
Cette pénitence, qui n’a rien d’extraordinaire, que les anciens philosophes
recommandaient à leurs disciples, est néanmoins excellente, parce qu’elle
affaiblit le corps, tourmente notre intempérance, et nous rend beaucoup plus
propres à la prière et à la méditation. Par les aliments l’homme fait alliance avec
les créatures infimes, avec la chair et le sang des bêtes; par le jeûne il
s’élève au-dessus du besoin physique, et ne lui accorde que le juste
nécessaire.
Tu iras te confesser au commencement du carême pour t’y préparer, et un peu avant Pâques pour te rendre digne
de communier le lendemain. Ne
regarde pas l’homme en te confessant, mais Dieu qui
s’est humilié pour ton salut jusqu’à mourir en infâme criminel.
Sans doute, c’est une
consolation de s’agenouiller aux pieds d’un prêtre qu’on révère et qu’on aime;
mais, alors même qu’on ne le connait pas, il faut voir
en lui Jésus-Christ, et reconnaître que nous avons mérité des humiliations
publiques et non pas seulement des humiliations secrètes.
"Souviens-toi !", vanités, par Pieter Claesz, 1630. "Là où est ton cœur, là est aussi ton trésor !" |
Ouvre ton âme sincèrement à ton confesseur, fais la pénitence qu’il
te donnera sans lui en demander de particulière, et crois que ton carême bien observé sera
déjà une œuvre expiatoire de grand mérite.
Ne méprise pas les petites choses, en considérant combien tu es
incapable d’en faire de plus grandes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire