Venez à moi, vous tous qui peinez. Fuyez le monde, son prince et ses vanités. Ecoutez ma Parole et vous serez sauvés. |
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Lettre 148
« Estimez
vous être morts » (Rom 6, 11)
Ce sentiment est la grande grâce du christianisme
dont l’esprit est un esprit de mort, dont la vie est une vie de mort. Le Chrétien n’a rien au monde qui l’y doive
arrêter. Son royaume n’est point du monde, qui ne connaît point Jésus
Christ qui n’a connu ni reçu son créateur lorsqu’il lui a plu de le visiter
selon les entrailles de sa miséricorde (Luc 1, 78).
Il n’a rien de commun avec le monde qui est
excommunié par le souverain Pontife de nos âmes, et à qui il a donné sa
malédiction à raison de ses scandales (Matth 18, 7) et dont le témoignage qu’il
en rend est qu’il est tout dans la malignité (1 Jan 5, 19). Le Chrétien ne doit avoir aucune part au
monde dont le diable est le prince ; il faut donc qu’il y meure avec son
bon Maître sachant que s’il porte la ressemblance de sa mort, il lui
ressemblera en la résurrection. Le vieil homme a été crucifié par la croix
de l’adorable Jésus afin que le corps du péché soit détruit (Rom 6, 6) et que
la vie divine soit établie en nos âmes.
Toute
notre vie doit donc être une mort continuelle.
Tous nos
désirs, nos desseins, nos soins, nos occupations doivent
tendre à la mort. Notre grande affaire est de mourir :
Mourir à
nos passions, à nos inclinations, à nos humeurs ;
Mourir
aux plaisirs des sens, aux consolations de l’esprit, aux mouvements de la
volonté ;
Mourir à
ses pensées, à son jugement, à ses lumières, mourir à l’estime des créatures et
leur amitié, à la réputation, l’honneur, à toutes les maximes du monde, à tout
respect humain ;
Retable d'icône, Triduum pascal |
Mourir à
toute recherche propre, à toute propre satisfaction, à l’amour de soi-même, à
tout propre désir dans les choses les plus spirituelles et les plus
saintes ;
Par un
anéantissement de la propre volonté,
Par un
abandon sans réserve à la volonté divine,
Pour
être tout ce qu’il lui plaira,
Pour n’être
rien de ce qu’il ne lui plaira pas,
Pour tout
faire, tout souffrir, tout quitter selon la disposition de son amoureuse
providence,
Pour ne
rien faire quand elle ne le demandera pas de nous et ne souffrir qu’autant
qu’elle le voudra.
Oh ! les grandes et saintes paroles. Nous
sommes des morts (Col 3, 3).
Oh ! quand sera-ce qu’étant remplis de la
science de la mort nous n’aimerons qu’à mourir : mourir à tout et mourir
continuellement ?
Je salue votre saint ange, tous les saints anges
et patrons de la ville et du diocèse d’Evreux.
Je vous prie d’aller en l’église de notre glorieux
apôtre Saint-Taurin, le saluer de ma part à son sépulcre glorieux.
Parabole de l'ivraie et du bon grain. Ce que nous semons, nous le récolterons. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire