Le buis béni de l'an passé devient cendres et poussière |
Méditation de S.Exc.R. Mgr Dominique
Lebrun, Archevêque de Rouen
« Il n’y a pas de dimanche sans vendredi »,
écrivait avec bon sens le cardinal G. Daneels, il y a quelques années.
Chaque semaine, nous essayons de nous souvenir de ce jour où Jésus a donné sa
vie pour ses amis, pour le monde et donc pour la France, dans la joie profonde
de son union au Père : c’est le vendredi !
Y
a-t-il, pour le chrétien, un vrai dimanche sans vendredi ? Comment
vivons-nous le vendredi ? Comme la fin de la semaine, pour ceux qui
travaillent ? Comme un jour ordinaire pour ceux qui sont en
vacances ? Comme le jour de la neuvaine ? Dans un texte toujours en vigueur, les
évêques de France ont demandé de « marquer
les vendredis de l’année par des œuvres
de pénitence (privation de friandises, tabac, loisirs), des attitudes de charité fraternelles
(dons pris sur les privations, pardons, etc.) ; des actes de piété (messe, prière, visite au Saint-Sacrement), suivant
des choix personnels, familiaux, communautaires … ».
L'imposition des Cendres, Missel napolitain, 1370 |
La neuvaine pour la France est entrée dans
son dernier mois. N’est-ce pas une occasion providentielle pour revisiter notre
manière chrétienne de vivre chaque semaine, et chaque jour de la semaine ?
Le dimanche est-il vraiment le jour du
Ressuscité ? Le jour où notre cœur se remplit de la joie de la victoire
définitive de Jésus sur la mort et sur tout mal ? Est-ce possible de le
vivre ainsi, si je n’ai pas pris au sérieux le vendredi !
Heureusement, il y a le samedi ! Jour de rencontre plus intime avec la Vierge Marie.
L’Eglise a pris l’habitude de favoriser la prière à la mère de Jésus, mère de
Dieu, le samedi, veille du dimanche.
Elle nous introduit dans l’espérance du
Jour de Dieu. Elle est l’aurore du
salut, la première en chemin, chantons-nous parfois. Avec tendresse, elle
me fait passer du vendredi au dimanche, un vendredi sans doute pas à la hauteur
de l’amour du cœur de Jésus, au dimanche qu’elle ne veut surtout pas que nous
manquions !
Pénitence ! |
Faut-il se lamenter que notre pays perde
ses repères dans le calendrier commun toujours plus éclectique, ou
sécularisé ? Avec humilité, reprenons le chemin indiqué par les évêques de
France pour le vendredi. Essayons de le
vivre dans la joie de l’Evangile, plus que dans la lamentation qui risque de
nous faire revenir au temps du bouc émissaire, le temps de l’Ancien Testament,
avant la venue de la Vierge Marie !
Haut
les cœurs ! S’il n’y a pas de dimanche sans vendredi, il n’y a pas, pour
les disciples de Jésus, de vendredi sans dimanche. Notre pays vit un temps d’épreuve, il
s’approche donc d’un vrai dimanche !
Prions de tout cœur en sachant que nous sommes déjà exaucés !
Prions de tout cœur en sachant que nous sommes déjà exaucés !
Le fils prodigue, loin de son Père et de la maison paternelle |
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