« Haurietis aquas in gaudio » sur le Sacré Cœur de Jésus
39. Il ne peut y avoir aucun doute que le
Cœur très sacré de Jésus, puisqu'il participe intimement à la vie du Verbe
incarné et que par là il est devenu
comme un instrument de la divinité, non moins que les autres membres de la
nature humaine, pour accomplir les œuvres de la grâce et de la toute‑puissance
divine, est le symbole légitime de cette immense charité dont était animé notre
Sauveur en contractant son union mystique avec l'Église par son sang :
"Il a souffert par amour, pour faire de l'Église son épouse."
C'est donc du Cœur blessé de notre
Rédempteur qu'est née l'Église, comme dispensatrice du sang de la Rédemption,
et c'est aussi de lui que coule avec abondance la grâce des sacrements où les
fils de l'Église puisent la vie suprême, comme nous le lisons dans la
sainte liturgie ; "C'est du Cœur transpercé que l'Église, épouse
du Christ, prend naissance..., qui de ton Cœur donne la grâce."
De ce symbole, qui n'était pas inconnu des anciens Pères de l'Église et des anciens auteurs, le Docteur commun écrit, comme faisant écho à leurs voix : "Du côté du Christ a coulé l'eau pour nous laver, le sang pour nous racheter. C'est pourquoi le sang concerne le sacrement de l'Eucharistie, et l'eau le sacrement du Baptême ; lequel cependant, a le pouvoir de laver par la vertu du sang du Christ." Ce qui est écrit ici du côté du Christ, ouvert par le soldat, doit également être dit de son Cœur qui a été atteint par le coup de lance donné par lui pour s'assurer de la mort de Jésus‑Christ crucifié. C'est pourquoi la blessure du Cœur très sacré de Jésus, qu'avait déjà quitté cette vie mortelle, restera pendant le cours des siècles l'image vivante de cet amour, manifesté de plein gré, par lequel Dieu a donné son Fils unique pour racheter les hommes ; amour dont le Christ nous a tous aimés si fortement qu'il s'est immolé pour nous sur le calvaire en hostie sanglante : "Le Christ nous a aimés et s'est livré lui‑même à Dieu, pour nous, comme une oblation et un sacrifice d'agréable odeur."
40. Après que notre Sauveur fut monté au
ciel, avec son corps, orné des
splendeurs de la gloire éternelle, et qu'il se fut assis à la droite du
Père, il n'a pas cessé d'entourer l'Église, son épouse, de cet amour très
ardent dont brûle son Cœur.
Il porte dans
ses mains, ses pieds et son côté les signes manifestes de ses blessures, qui
représentent sa triple victoire sur le démon, le péché et la mort. Il a de même dans son Cœur, comme dans
un écrin très précieux, les immenses
trésors de ses mérites, fruits de son triple triomphe, qu'il dispense
largement au genre humain racheté. C'est là la vérité très consolante que
l'Apôtre exprime par ces paroles : "Il est monté dans les
hauteurs, il a emmené des captifs et il a fait des largesses aux hommes...
Celui qui est descendu est celui‑là même qui est monté au‑dessus de tous les
cieux, afin de tout remplir."
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