dimanche 17 février 2013

1er Dimanche de Carême - Ils regarderont Celui qu'ils ont transpercé

Le Tintoret, les tentations du Christ au désert,
1ère tentation, les pierres changées en pain.

Message de Carême 2006 du Pape Benoît XVI, 
prononcé en la Cathédrale Notre-Dame de Paris 
lors de la vénération des reliques de la Passion ce premier vendredi de Carême

Chers frères et soeurs, regardons le Christ transpercé sur la Croix ! Il est la révélation la plus bouleversante de l'amour de Dieu, un amour dans lequel eros et agapè, loin de s'opposer, s'illuminent mutuellement. 
Bramante.
La dernière tentation du
 Christ sur la Croix. 
Sur la Croix c'est Dieu lui-même qui mendie l'amour de sa créature : Il a soif de l'amour de chacun de nous. L'apôtre Thomas reconnut Jésus comme "Seigneur et Dieu" quand il mit la main sur la blessure de son flanc. Il n'est pas surprenant  que, à travers les saints, beaucoup aient trouvé dans le coeur de Jésus l'expression la plus émouvante de ce mystère de l'amour. On pourrait précisément dire que la révélation de l'eros de Dieu envers l'homme est, en réalité, l'expression suprême de son agapè. En vérité, seul l'amour dans lequel s'unissent le don désintéressé de soi et le désir passionné de réciprocité, donne une ivresse qui rend légers les sacrifices les plus lourds
Jésus a dit : "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes" (Jn 12, 32). La réponse que le Seigneur désire ardemment de notre part est avant tout d'accueillir son amour et de se laisser attirer par lui. Accepter son amour, cependant, ne suffit pas. Il s'agit de répondre à un tel amour pour ensuite s'engager à le communiquer aux autres :  le Christ "m'attire à lui" pour s'unir à moi, pour que j'apprenne à aimer mes frères du même amour.

Véronèse. Le Christ, mort, soutenu par
la Vierge Marie et un Ange.
"Ils regarderont Celui qu'ils ont transpercé". Regardons avec confiance le côté transpercé de Jésus, d'où jaillissent "du sang et de l'eau" (Jn 19, 34) ! Les Pères de l'Eglise ont considéré ces éléments comme les symboles des sacrements du Baptême et de l'Eucharistie. Avec l'eau du Baptême, grâce à l'action du Saint Esprit, se dévoile à nous l'intimité de l'amour trinitaire. 

Pendant le chemin du Carême, mémoire de notre Baptême, nous sommes exhortés à sortir de nous-mêmes pour nous ouvrir, dans un abandon confiant, à l'étreinte miséricordieuse du Père (cf. saint Jean Chrysostome, Catéchèses 3, 14 sqq). Le sang, symbole de l'amour du Bon Pasteur, coule en nous tout spécialement dans le mystère eucharistique: "L'Eucharistie nous attire dans l'acte d'offrande de Jésus... nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande" (Encyclique Deus caritas est, n. 13). 
Nous vivons alors le Carême comme un temps "eucharistique", dans lequel, en accueillant l'amour de Jésus, nous apprenons à le répandre autour de nous dans chaque geste et dans chaque parole. Contempler "celui qu'ils ont transpercé" nous poussera ainsi à ouvrir notre coeur aux autres en reconnaissant les blessures infligées à la dignité de l'être humain ; cela nous poussera, en particulier, à combattre chaque forme de mépris de la vie et d'exploitation des personnes, et à soulager les drames de la solitude et de l'abandon de tant de personnes

Vendredi Saint 2012, Basilique vaticane S. Pierre. 
Le Carême est pour chaque chrétien une expérience renouvelée de l'amour de Dieu qui se donne à nous dans le Christ, amour que chaque jour nous devons à notre tour "redonner" au prochain, surtout à ceux qui souffrent le plus et sont dans le besoin. De cette façon seulement nous pourrons participer pleinement à la joie de Pâques. 
Que Marie, Mère du Bel Amour, nous guide dans cet itinéraire quadragésimal, chemin d'authentique conversion à l'amour du Christ. Chers frères et soeurs, je vous souhaite un itinéraire quadragésimal fécond, et je vous adresse affectueusement à tous une Bénédiction apostolique spéciale.
Du Vatican, le 21 novembre 2006
BENEDICTUS PP. XVI


Chaque vendredi de Carême à 15 heures les reliques de la Passion, dont la très précieuse Couronne d'épines, sont exposées à la vénération des fidèles. 
Si nous n'avons pas la grâce d'être à Paris, vivre le Chemin de Croix dans nos Paroisses et méditer les Évangiles de la Passion nous procurerons tout autant de grâces. 

Saint Carême à tous. 



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