mardi 1 septembre 2015

1er mardi du mois de Saint Michel et des 9 chœurs des Esprits bienheureux

La hiérarchie céleste d’après le Pseudo-Denys l’Aréopagite

[205] Des séraphins, des chérubins et des trônes, et de la première hiérarchie qu’ils constituent.

Ces noms nous révèlent la façon constante dont ils se conforment à Dieu (la propriété durablement acquise - habitus - de la «déiformité») 

Chœur des Séraphins
La sainte appellation de séraphins signifie pour qui sait l’hébreu «ceux qui brûlent», c’est-à-dire «ceux qui échauffent ~ Le mouvement perpétuel tout autour des secrets divins, la chaleur, la profondeur, l’ardeur bouillonnante d’une constante révolution qui ne connaît ni relâche ni déclinaison, le pouvoir d’élever efficacement à leur ressemblance leurs inférieurs en les animant de la même ardeur, de la même flamme et de la même chaleur, le pouvoir de purifier par la foudre et par le feu, l’évidente et indestructible aptitude à conserver identiques et leur propre lumière et leur pouvoir d’illumination, la faculté de rejeter et d’abolir toute ténèbre obscurcissante ~

Chœur des Chréubins
L’appellation de chérubins signifie «masse de connaissance», c’est-à-dire «effusion de sagesse ~ l’aptitude à connaître et à contempler Dieu, à recevoir les plus hauts dons de sa lumière, à contempler dans sa puissance primordiale la splendeur théarchique, à accueillir en soi la plénitude des dons qui rendent sages et à les communiquer ensuite aux essences inférieures grâce à l’effusion de cette Sagesse même qui les a comblés de ses bienfaits.

Chœur des Trônes
Quant au nom de trônes très sublimes et très lumineux, il indique l’absence totale en eux de toute concession aux biens inférieurs, cette tendance continue vers les sommets ~, leur indéfectible aversion à l’égard de toute bassesse, la tension de toutes leurs puissances pour se maintenir de façon ferme et constante auprès de Celui qui est véritablement le Très Haut, leur aptitude à recevoir dans une totale impassibilité, loin de toute souillure matérielle, toutes les visitations de la théarchie, le privilège qu’ils ont de servir de sièges à Dieu et leur zèle vigilant à s’ouvrir aux dons divins.

[208] On doit penser qu’elles [les premières essences] sont pures, non point parce qu’elles sont libres de tout péché et de toute souillure profane, mais parce qu’elles ignorent toute imagination matérielle, parce qu’elles demeurent sans mélange au-dessus de toute faiblesse, au-dessus de tous les degrés inférieurs de sainteté, parce que leur sublime pureté dépasse toute autre puissance apte à assurer la conformité avec Dieu, parce qu’elles conservent inébranlablement, grâce à leur indéfectible amour de Dieu, l’ordre de leur mouvement propre, spontané et immuable, parce qu’elles ne sauraient d’aucune façon ni se pervertir ni subir aucune perte mais qu’elles gardent au contraire sans déchéance ni corruption l’indéfectible et perpétuelle stabilité du pouvoir qui leur appartient en propre de se conformer à Dieu.

Elles sont également contemplatrices, non parce qu’elles contemplent intellectuellement des symboles sensibles ni qu’elles s’élèvent spirituellement vers le divin à travers une variété de saintes allégories, mais bien parce qu’elles reçoivent en toute plénitude le savoir immatériel d’une lumière supérieure, qu’elles se repaissent, autant qu’elles le peuvent faire sans sacrilège, de la contemplation de cet Etre suressentiel et triplement lumineux qui est l’origine et le principe de toute beauté ; parce qu’elles ont également mérité d’entrer en communion avec Jésus, non par de saintes allégories où s’imprime figurativement la ressemblance de l’opération divine, mais par une véritable proximité, parce qu’elles ont part de façon primordiale à la connaissance de ses opérations lumineuses et divines, parce qu’il leur a été donné au plus haut point d’imiter Dieu et qu’elles entrent en communion, autant qu’elles le peuvent, au sein de sa puissance fondamentale avec les vertus par quoi il exerce à l’égard des hommes son opération divine et manifeste son amour pour eux.

Elles sont enfin parfaites, non par l’illumination d’un savoir qui leur permettrait d’analyser la variété des saints mystères, mais bien par la plénitude d’une déification primordiale et excellente, par la science suprême qu’elles possèdent, en qualité de messagères angéliques, des opérations divines. ~ elles conservent constamment une parfaite et indéfectible pureté, et leur noblesse immatérielle et intellectuelle les élève, autant qu’il leur est permis sans sacrilège, à la contemplation, leur permettant de s’initier au principe rationnel des opérations divines, à titre d’essences premières et proches de Dieu qui reçoivent leur perfection de façon éminente de Celui qui est le principe même de toute perfection. 

[212] Tel est ~ le premier ordre des essences célestes, celui qui fait cercle autour de Dieu et dans son immédiat voisinage, qui entoure sa perpétuelle connaissance d’une ronde simple et continue, celui qui, grâce à cette stabilité perpétuellement mouvante qui convient à des anges et qu’il possède au plus haut degré, peut non seulement contempler d’un regard pur une foule de spectacles bienheureux, mais encore recevoir l’illumination des splendeurs simples et immédiates et se repaître de la manne divine. ~ Digne au plus haut point d’entrer avec Dieu en communion et en coopération, ce premier ordre imite autant qu’il le peut la beauté des pouvoirs et des opérations propres à Dieu. ... la théologie a transmis aux habitants de la terre les hymnes que chantent ces anges du premier ordre et où apparaît saintement le caractère transcendant de leur sublime illumination. Certains ~ ressemblent à la voix d’un torrent impétueux, lorsqu’ils s’écrient : «Bénie soit en son lieu la gloire du Seigneur !» (Ezech. III, 12) D’autres entonnent l’hymne théologique célèbre et très vénérable : «Saint, Saint, Saint, le Seigneur des armées, toute la terre est pleine de sa gloire» (Isaïe IV, 3)
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[237] Des seigneuries, des puissances et des pouvoirs et de la hiérarchie moyenne qu’ils constituent (dominations, vertus et puissances) 

~ la seconde hiérarchie des intelligences célestes manifeste sa conformité à Dieu ~ ainsi elle se purifie, elle s’illumine, elle se parfait ~ grâce aux illuminations que lui transmet le premier ordre de la hiérarchie ~ 

Chœur des Dominations
~ le nom révélateur de saintes seigneuries signifie, je crois, une élévation spirituelle libre et exempte de toute compromission terrestre, sans aucune inclination d’aucune sorte vers aucune de ces tyrannies qui naissent d’une insuffisante assimilation, comme il convient à une seigneurie incorruptible et vraiment libre, supérieure à toute servitude amoindrissante, ignorant toute compromission et séparée de toute dissemblance, tendant avec une ferme vigueur vers la véritable Seigneurie et vers le principe de toute seigneurie, recevant, elle et ses subordonnés, de façon excellente et à la mesure de leurs forces l’empreinte et la ressemblance du Seigneur lui-même, dédaignant les vaines apparences, mais tournée tout entière vers le véritable Seigneur et participant selon ses forces au Principe constant et divin de toute seigneurie.

Chœur des Puissances
En ce qui concerne les saintes puissances, leur nom indique une certaine virilité courageuse et inébranlable dans tous les actes par lesquels elles se conforment à Dieu, virilité qui exclut toute lâcheté et toute mollesse dans la réception des illumination théarchiques qui leurs sont octroyées, qui s’élève courageusement vers l’imitation de Dieu, qui ne se laisse jamais aller à abandonner l’ascension vers la forme divine, mais dont le regard au contraire demeure inflexiblement tourné vers cette Puissance suressentielle qui est la source de toute puissance, car cette virilité même, autant qu’elle le peut, devient l’image de la Puissance dont elle assume la forme, s’attachant à elle de toutes ses forces comme au Principe de toute puissance, sans cesser pour autant de faire descendre sur les essences inférieures son procès [action, existence, état, devenir, etc.] dynamisant et déifiant.

Chœur des Vertus
Le nom des saints pouvoirs indique qu’ils sont de rang égal à celui des seigneuries et des puissances, qu’ils sont disposés harmonieusement et sans confusion pour revoir les dons divins ; que le pouvoir intellectuel [entendement] qui leur appartient et qui n’est pas de ce monde est parfaitement ordonné ; que loin d’abuser tyranniquement de leurs puissants pouvoirs pour faire le mal ils s’élèvent harmonieusement et sans défaillance vers les réalités divines, entraînant avec eux dans leur bonté les essences inférieures, imitant autant qu’ils le peuvent sans sacrilège le Pouvoir fondamental qui est la source de tout pouvoir, sans cesser de faire rayonner ce Pouvoir, dans la mesure où le peuvent des anges, grâce aux ordonnances harmonieuses de son impérieuse puissance

[241] C’est une loi universelle divinement instituée par le Principe divin de tout ordre que les essences du second rang participent par l’entremise de celles du premier rang aux illuminations théarchiques. ~ selon la vision d’un des théologiens, Zacharie, c’est, semble-t-il, un des anges du premier ordre ~ (~ le nom d’ange s’applique indistinctement à toutes les essences célestes) qui reçut de Dieu lui-même, comme le dit l’Ecriture, les paroles consolatrices et c’est un autre ange, appartenant aux rangs inférieurs, qui fut envoyé à la rencontre du premier pour recevoir et pour transmettre son illumination, et qui, une fois initié comme par un grand prêtre à la volonté divine, confia à son tour au théologien la sainte nouvelle que Jérusalem refleurirait et que des multitudes d’hommes la peupleraient (Zach. I, 8-17).
~ c’est le premier des chérubins qui (dans le récit sacré) reçoit la sainte ordonnance, celui-là qui porte autour des reins une ceinture de saphir et qui a revêtu, en signe de sa fonction sacrée, un manteau tombant jusqu’aux pieds. Ensuite, seulement, le Principe divin de tout ordre prescrit que le secret de la décision divine soit transmis par le premier des anges aux autres, à ceux qui portent des haches. A lui, ~ il prescrit de traverser toute la ville de Jérusalem et de marquer au front les innocents. Aux autres, il commande : «Allez à sa suite dans la ville, frappez et que vos yeux ne se laissent point fléchir [...] mais n’approchez d’aucun de ceux qui furent marqués» (Ezech. IX, 5-6)

Et que dire encore de cet ange qui annonça à Daniel : «La parole est sortie dès le commencement de tes supplications» (Dn IX, 23) ou de celui qui, le premier, reçut le feu du milieu des chérubins (Ezech. X, 2) ? Ou encore ceci qui démontre plus clairement le bon ordre qui préside aux anges : le chérubin qui transmet le feu entre les mains de celui qui a revêtu l’étole sainte (Ezech. X, 7) ? Que dire également de celui qui appela le très divin Gabriel et qui lui dit : «Fais-lui entendre la vision» (Dn VIII, 16), ou enfin de tous les autres exemples fournis par les saints théologiens de cette divine et harmonieuse disposition qui est propre aux hiérarchies célestes ?"
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[257] Des principautés, des archanges et des anges, et de la dernière hiérarchie qu’ils constituent.

Chœur des Principautés
Le nom de principautés célestes signifie qu’elles possèdent dans l’ordre sacré un principat et une hégémonie [suprématie] de forme divine, des puissances de commandement de la plus haute convenance, le pouvoir de se convertir entièrement au Principe qui est au-dessus de tout principe et de conduire les autres vers lui avec une autorité primordiale, de recevoir de lui-même au maximum l’empreinte de ce Principe qui est source de tout principe, de révéler enfin le Principe suressentiel de tout ordre par l’harmonie de leurs puissances de commandement.
                                                        
Chœur des Archanges
Les saints archanges ont le même rang que les principautés célestes. ~ il [l’ordre sacré des archanges] entre tout ensemble en communion avec les très saintes principautés et avec les saints anges ; il se convertit de façon primordiale au Principe suressentiel, qu’il reçoit autant qu’il le peut sans sacrilège, l’empreinte de ce Principe et il confère l’unité aux anges grâce aux pouvoirs invisibles d’ordination et d’harmonisation qu’il tient du Principe même ; ~ il [l’ordre sacré des archanges] appartient lui aussi au rang des interprètes, recevant hiérarchiquement les illuminations théarchiques par l’entremise des puissances du premier rang, les transmettant dans sa bonté aux anges, et, par l’entremise des anges, nous les révélant à nous-mêmes dans la mesure où chacun de nous peut recevoir la sainte illumination des secrets divins.


Chœur des Anges
Les anges, ~ terminent et complètent le dispositif entier des intelligences célestes ; ~ par leur entremise la hiérachie se manifeste plus clairement à nos yeux et d’une façon qui touche davantage à notre monde. ~ l’ordre supérieur, plus proche, par sa dignité même, du sanctuaire secret, initie mystérieusement le second ordre ~ des seigneuries, des puissances et des pouvoirs, qui commande d’autre part aux principautés, aux archanges et aux anges, révèle les mystères moins secrètement que la première hiérarchie, mais moins ouvertement que la dernière. Ainsi c’est à l’ordre des principautés, des archanges et des anges qu’appartient la fonction révélatrice ; c’est lui qui, ~ préside aux hiérarchies humaines afin que se produisent de façon ordonnée l’élévation spirituelle vers Dieu, la conversion, la communion, l’union et ~ le mouvement processif [procédant] de Dieu lui-même ~ la théologie réserve aux anges le soin de notre hiérarchie, appelant Michel l’archonte [archange] du peuple juif [Dn X, 21], et d’autres anges les archontes [archanges] des autres nations, car «le Très Haut a établi les frontières des nations selon le nombre des anges de Dieu» (Septante, Deut. XXXII, 8).



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