De la Sacrée Congrégation
pour la Doctrine de la Foi,
« Le message de Fatima » Présentation :
« Le message de Fatima » Présentation :
~ Après les
événements dramatiques et cruels du vingtième siècle, un des siècles les plus
cruciaux de l’histoire de l’humanité, qui trouve son point culminant avec l’attentat
sanglant envers le « doux Christ sur la terre », s’ouvre donc un voile sur une
réalité qui marque l’histoire et qui l’interprète en profondeur, selon une
dimension spirituelle à laquelle la mentalité actuelle, souvent empreinte de
rationalisme, est réfractaire.
Notre-Dame de Fatima, reine glorieuse, ayez pitié de nous et priez pour nous. |
Apparitions et signes surnaturels scandent l’histoire,
elles entrent dans le vif des vicissitudes humaines et accompagnent le chemin
du monde, surprenant croyants et non-croyants. Ces manifestations, qui ne
peuvent pas contredire le contenu de la foi, doivent converger vers l’objet
central de l’annonce du Christ: l’amour du Père qui suscite chez les hommes la
conversion et qui donne la grâce pour s’abandonner à Lui avec une dévotion
filiale. Tel est
aussi le message de Fatima qui, avec l’appel déchirant à la conversion et à la
pénitence, porte en réalité au cœur de l’Évangile.
Fatima est sans aucun doute la plus prophétique des
apparitions modernes. ~ En 1917, personne n’aurait pu imaginer tout cela;
les trois pastorinhos de Fatima voient, écoutent, gardent tout
en mémoire, et Lucie, témoin survivant, à partir du moment où elle en a reçu l’ordre
par l’évêque et la permission de Notre-Dame, le met par écrit.
~ La troisième partie du « secret » fut écrite « sur l’ordre
de Son Excellence l’Évêque de Leiria et de la Sainte Mère » le 3 janvier
1944. Il existe un seul manuscrit,
qui est ici reproduit photographiquement. L’enveloppe
scellée fut gardée d’abord par l’évêque de Leiria. Pour mieux conserver le «
secret », l’enveloppe fut remise le 4 avril 1957 aux Archives secrètes du
Saint-Office. Sœur Lucie en fut avertie par l’évêque de Leiria. Selon
des notes d’archives, en accord avec le Cardinal Alfredo Ottaviani, le 17 août
1959, le Commissaire du Saint-Office, le Père Pierre-Paul Philippe, op, porta à
Jean XXIII l’enveloppe contenant la troisième partie du « secret de Fatima ». Sa Sainteté, « après certaines hésitations
», dit: « Attendons, je prierai. Je vous ferai savoir ce que j’ai décidé ».
En réalité, le Pape Jean XXIII décida de renvoyer l’enveloppe scellée au
Saint-Office et de ne pas révéler la troisième partie du « secret ».
Paul VI lut le contenu avec le Substitut, Mgr Angelo
Dell’Acqua, le 27 mars 1965, puis renvoya l’enveloppe aux Archives secrètes du
Saint-Office, décidant de ne pas publier le texte.
Pour sa part, Jean-Paul
II a demandé l’enveloppe contenant la troisième partie du « secret » après
l’attentat du 13 mai 1981. ~ Comme on le sait, le Pape Jean-Paul II pensa
aussitôt à la consécration du monde au
Cœur immaculé de Marie et composa lui-même une prière pour ce qu’il définit
« un acte de consécration» à célébrer dans la Basilique Sainte-Marie-Majeure,
le 7 juin 1981, solennité de la Pentecôte, jour choisi pour rappeler le 1600e
anniversaire du premier Concile de Constantinople et le 1550e
anniversaire du Concile d’Éphèse. Le Pape étant par force absent, on transmit
son allocution enregistrée. Nous donnons le texte qui se réfère exactement à l’acte
de consécration :
« Mère des hommes et des peuples, toi qui connais
toutes leurs souffrances et leurs espérances, toi qui ressens d’une façon
maternelle toutes les luttes entre le bien et le mal, entre la lumière et les
ténèbres qui secouent le monde, accueille l’appel que, dans l’Esprit Saint,
nous adressons directement à ton cœur, et embrasse dans ton amour de mère et de servante du Seigneur, ceux qui
ont le plus besoin de ta tendresse et aussi ceux dont tu attends
toi-même d’une façon particulière qu’ils s’en remettent à toi.
Prends sous ta protection maternelle toute la famille humaine que, dans un
élan affectueux, nous remettons entre tes mains, ô notre Mère.
Que vienne pour tous le temps de la paix et de la liberté, le temps de la
vérité, de la justice et de l’espérance ».
Mais le Saint-Père, pour répondre plus complètement
aux demandes de « Notre-Dame », voulut expliciter au cours de l’Année
sainte de la Rédemption l’acte de consécration du 7 juin 1981, repris à Fatima
le 13 mai 1982. Le 25 mars 1984, sur la
place Saint-Pierre, en union spirituelle avec tous les évêques du monde, « convoqués
» précédemment, évoquant le fiat prononcé par Marie au moment de
l’Annonciation, le Pape consacre au Cœur immaculée de Marie les hommes et les
peuples, avec des accents qui rappellent des paroles poignantes prononcées
en 1981:
« C’est pourquoi, ô Mère des hommes et des peuples, toi
qui connais toutes leurs souffrances et leurs espérances, toi qui ressens d’une
façon maternelle toutes les luttes entre le bien et le mal, entre la lumière et
les ténèbres qui secouent le monde contemporain, reçoit l’appel que, mus par l’Esprit
Saint, nous adressons directement à ton Cœur, et avec ton amour de mère et de servante du Seigneur, embrasse notre monde humain, que
nous t’offrons et te consacrons, pleins d’inquiétude pour le sort terrestre et
éternel des hommes et des peuples.
Nous t’offrons et te consacrons d’une manière spéciale les hommes et les nations qui ont
particulièrement besoin de cette offrande et de cette consécration.
« Sous l’abri de ta miséricorde, nous
nous réfugions, sainte Mère de Dieu ! »
« Ne rejette pas nos prières alors que nous
sommes dans l’épreuve ! ».
Puis le Pape poursuit avec des références plus fortes
et plus concrètes, comme un commentaire du Message de Fatima dans sa triste
réalisation :
« Devant toi, Mère du Christ, devant ton Cœur
immaculé, nous voulons aujourd’hui, avec toute l’Église, nous unir à la
consécration que ton Fils a faite de lui-même à son Père, par amour pour nous:
“Pour eux, a-t-il dit, je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi
consacrés en vérité” (Jn 17,
19).
Nous voulons nous unir à notre Rédempteur en cette consécration pour le
monde et pour les hommes, laquelle, dans le cœur divin, a le pouvoir d’obtenir
le pardon et de procurer la réparation. »
La puissance de cette consécration
dure dans tous les temps, elle embrasse tous les
hommes, peuples et nations, elle surpasse tout mal que l’esprit des ténèbres
est capable de réveiller dans le cœur de l’homme et dans son histoire, et que,
de fait, il a réveillé à notre époque.
Combien profondément nous sentons le besoin de
consécration pour l’humanité et pour le monde, pour notre monde contemporain,
dans l’unité du Christ lui-même! À l’œuvre rédemptrice du Christ, en effet,
doit participer le monde par l’intermédiaire
de l’Église.
C’est ce que manifeste la présente Année de la
Rédemption, le Jubilé extraordinaire de toute l’Église.
« En cette Année sainte, bénie sois-tu par-dessus toute créature, toi,
la servante du Seigneur, qui as obéi de la manière la plus pleine à ce divin
appel !
Sois saluée, toi qui t’es entièrement
unie à la consécration rédemptrice de ton Fils ! Mère
de l’Église !
Enseigne au Peuple de Dieu les chemins de la foi, de l’espérance et de la
charité ! Éclaire spécialement les peuples dont tu attends de nous la
consécration et l’offrande !
Aide-nous à vivre dans la vérité de la consécration du Christ pour toute la
famille humaine du monde contemporain !
En te confiant, ô Mère, le monde, tous les hommes et tous les peuples, nous
te confions aussi la consécration même du monde et
nous la mettons dans ton cœur maternel.
Ô Cœur immaculé ! Aide-nous à vaincre la menace du mal qui s’enracine
si facilement dans le cœur des hommes d’aujourd’hui et qui, avec ses effets
incommensurables, pèse déjà sur la vie actuelle et semble fermer les voies vers
l’avenir !
De la faim et de la guerre, délivre-nous !
De la guerre nucléaire, d’une autodestruction incalculable, de toutes
sortes de guerres, délivre-nous!
Des péchés contre la vie de l’homme depuis ses premiers moments, délivre-nous!
De la haine et de la dégradation de la dignité des fils de Dieu, délivre-nous!
De tous les genres d’injustice dans la vie sociale, nationale et
internationale, délivre-nous !
De la facilité avec laquelle on piétine les commandements de Dieu, délivre-nous !
De la tentative d’éteindre dans les cœurs humains la vérité même de Dieu, délivre-nous !
De la perte de la conscience du bien et du mal, délivre-nous !
Des péchés contre l’Esprit Saint, délivre-nous! Délivre-nous !
Écoute, ô Mère du Christ, ce cri chargé de la souffrance de tous les hommes !
Chargé de la souffrance de sociétés
entières !
Aide-nous, par la puissance de l’Esprit Saint, à vaincre tout péché: le
péché de l’homme et le “péché du monde”, le péché sous toutes ses formes.
Que se révèle encore une fois dans l’histoire du monde l’infinie puissance
salvifique de la Rédemption, la puissance de l’amour miséricordieux ! Qu’il arrête le mal !
Qu’il transforme les consciences! Que dans ton Cœur immaculé se manifeste pour
tous la lumière de l’espérance !».
Sœur Lucie confirma personnellement que cet acte
solennel et universel de consécration correspondait à ce que voulait Notre-Dame
(« Sim, està feita, tal como Nossa Senhora a pediu, desde o dia 25 de
Março de 1984 »: « Oui, cela a été fait, comme Notre-Dame l’avait
demandé, le 25 mars 1984 »: lettre du 8 novembre 1989). C’est pourquoi
toute discussion, toute nouvelle pétition est sans fondement.
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