vendredi 22 juillet 2016

Les vacances, temps propice pour envoyer des lettres à ses proches

Livres et lettres du vénérable abbé Henri Marie Boudon
Préface de la première édition des lettres du vénérable abbé Henri Marie Boudon

Les ouvrages de M. Boudon lui ont assuré un rang distingué parmi les auteurs ascétiques. Ce n’était ni le désir de se faire un nom, ni l’esprit de critique, ni la passion de l’intérêt qui conduisaient sa plume. C’était l’unique vue de Dieu, et de Dieu seul, le désir ardent de multiplier ses adorateurs : la passion de lui gagner des cœurs qui le déterminaient à écrire. C’était ce même motif, à l’exclusion de tout autre, qui l’engageait à entretenir tant de correspondances épistolaires pour crier de toutes parts au feu de l’amour divin, selon son expression favorite.

On lui écrivait non seulement de toutes les provinces de France, mais d’Italie, de Flandre, d’Allemagne et même de l’Asie et de l’Amérique, soit pour lui demander des avis spirituels, soit pour conférer avec lui sur les moyens les plus propres à établir le règne de Dieu, et il répondait exactement à tous ceux qui s’adressaient à lui. Depuis longtemps, et surtout depuis que M. Collet a donné sa Vie au public, on demandait avec empressement l’impression de ses lettres.

Quelque désir qu’on ait eu de répondre à ce pieux empressement, quelques démarches que l’on ait faites pour cela, on n’a pu rassembler qu’environ trois cents lettres, presque toutes en original, et quelques-unes seulement en très petit nombre sur des copies authentiques.

Quoiqu’elles portent toutes l’empreinte de la piété et du zèle dont M. Boudon était rempli, cependant pour ne pas trop multiplier les volumes, on a cru ne devoir faire choix que de celles que l’on a jugées les plus édifiantes et les plus intéressantes. Ce sont ces lettres que l’on donne aujourd’hui au public avec d’autant plus de confiance qu’il a paru les désirer avec plus d’ardeur. En effet, les lettres sont presque toujours ce qu’il y a de plus intéressant parmi les ouvrages de toutes sortes d’auteurs. Elles sont à l’égard des autres ouvrages ce que la conversation est à l’égard des harangues et des actions publiques. Et comme il n’y a personne qui n’aimât mieux converser avec tout ce qu’il y a eu de grands hommes et de saints personnages que de les entendre parler en public, il n’y a personne aussi qui ne soit plus touché de ce qui nous reste de leurs lettres que de leurs autres ouvrages, parce qu’enfin on aime à voir les hommes tels qu’ils sont, et que ce qui les montre sous leur forme naturelle, et avec le plus de naïveté est toujours ce qui plait le plus.

Quelques lecteurs désireraient peut être que l’on eût mis dans cette édition quelques notes de plus pour éclairer certains endroits des lettres ou pour mieux faire connaître les personnes dont parle M. Boudon, mais ces notes seraient superflues pour quiconque a lu la vie de M. Boudon et elles seraient insuffisantes pour ceux qui ne l’ont pas lue. Nous exhortons donc à lire d’abord sa Vie pour lire ensuite ses lettres avec plus d’intérêt et plus de fruit.

Dans ce recueil de lettres on n’a point pu suivre l’ordre de la chronologie parce que M. Boudon ne datait ordinairement ses lettres que du jour du saint dont l’église célébrait la mémoire, sans marquer l’année où il écrivait. Cependant, en examinant de près certaines circonstances de ces lettres, on a essayé d’approcher le plus qu’il était possible de l’ordre chronologique. Mais si le public perd quelque chose de ce côté-là, il ne perdra rien du côté de l’exactitude, et il verra avec plaisir et avec édification les lettres entières dont il n’a vu jusqu’ici que des fragments dans les diverses Vies qui ont paru du saint archidiacre.

Plaise à l’Etre suprême de bénir un travail qui n’a été entrepris que pour sa gloire, et pour faire connaitre de plus en plus les lumières, la piété, l’humilité et le zèle de l’homme de Dieu seul.


Tout le monde sait dans quelle région se trouve le Mont Saint-Michel donc
nous n'entrerons pas dans cette polémique inutile !

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