Saint Dominique, mosaïques dans la basilique Saint-Etienne de Jérusalem |
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Dieu seul ou le saint esclavage de l’admirable
Mère de Dieu », chap 18, De
l'oraison de la très sainte Vierge
Saint Dominique est donné à l'Église par
les intercessions de la très sacrée Vierge, pour y combattre les ennemis du
royaume de Dieu, et travailler à l'établissement de son empire divin ; à l'âge de vingt-un ans il donna
son argent aux pauvres, ses meubles, ses livres ; et, ayant été fait
archidiacre d'Osme, qui était conformément au droit, la première dignité de
cette Église, il vendit jusqu'à ses habits, croyant ne pouvoir mieux soutenir
sa dignité d'archidiacre que par un dépouillement parfait de tous ses biens.
Étant
venu en France, et ayant été fait grand vicaire de Carcassonne, il souffrit toutes
sortes d'ignominies et d'affronts. On le
huait, on le sifflait quand il passait par les rues, on lui disait des
paroles vilaines, on lui contait toutes
sortes d'injures, on vomissait contre lui des blasphèmes horribles. On
lui jetait de la boue, des pierres, des bouchons de paille ; on
courait après lui comme après un insensé.
Saint Dominique recevant le saint Rosaire des mains du Seigneur et de la Très Sainte Vierge Marie |
Prêchant contre les Albigeois, on fit des
libelles diffamatoires
contre le saint. Les légats du Saint-Siège, voyant que tous leurs travaux et
ceux des missionnaires n'avaient presque point d'effet, voulaient s'en
retourner dans la pensée que l'on travaillait inutilement à la conversion des
hérétiques et des mauvais catholiques.
Mais saint Dominique ayant eu recours à
l'oraison, ce fut là que le ciel lui apprit que la cause qui rendait inutiles
tous leurs travaux, était que l'on se servait trop de moyens humains, et qu'il
fallait, pour attirer la bénédiction de Dieu sur leurs emplois, et pour prêcher
efficacement la parole de Dieu, vivre en pauvreté, dans l'abandon à la divine
Providence, sans or ni argent,
sans train, sans aucun valet. Le saint proposa ce qu'il avait appris dans
l'oraison en l'assemblée de Montpellier, et plusieurs prélats, embrassant cette
vie avec le saint, en huit jours deux mille personnes se convertirent, quoique
durant plusieurs années, les sermons eussent été sans effet. C'étaient les
mêmes personnes qui prêchaient, mais elles prêchaient, menant une vie très
pauvre et abjecte, et auparavant elles travaillaient soutenues de leur or et
argent, suivies d'une troupe de valets, vivant dans l'éclat et l'honneur du
monde.
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