Dans la
célébration actuelle (de la Messe),
il prenait tout le temps nécessaire pour faire avec décence les cérémonies
prescrites par l’Eglise.
Il laissait à
d’autres le talent de courir, d’anticiper, de manger les mots. Il les
prononçait tous distinctement, posément, dévotement.
Au Canon, où la mémoire
n’aide que trop la volubilité naturelle, il entrait dans un recueillement si
profond qu’il paraissait alors plus différent de lui-même qu’il ne l’était des
autres hommes dans tout le cours de cette grande action.
A l’une et l’autre
élévation, on voyait son visage enflammé, ses yeux étincelants, tout l’homme
extérieur si transformé en un autre homme que, placé par miracle sur le Calvaire
où le Sauveur s’immola la première fois, il n’eût changé ni de sentiments ni
d’attitude.
Bréviaire de Besançon, procession de la Fête-Dieu |
Au sortir de
l’Autel, il donnait encore un temps considérable à son bien-aimé, Il se perdait
dans le sein de son amour, il s’unissait intimement à lui, il le priait avec
instance pour les besoins de l’Eglise et de l’Etat. Rien n’échappait à
l’étendue de sa charité, parce que rien n’a échappé à l’étendue de la charité
de ce Prêtre éternel qu’il se proposait pour modèle.
Il était si fidèle
à célébrer tous les jours avec la même dévotion qu’un Officier d’un grand
Prince, l’ayant une fois prié de n’être pas plus long à sa Messe que les
Aumôniers de son Altesse, il lui répondit avec une sainte et noble fermeté :
« Vous pouvez compter, Monsieur, que
je ferai ce que je dois faire. Je parlerai à mon Dieu à mon ordinaire, avec
toute la vénération, toute l’attention possible, et je n’en prononcerai pas une
parole plus vite. »
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