La Vierge Marie offrant le Rosaire à saint Dominique, par Giovan Cremonini |
Du vénérable abbé
Henri Marie Boudon, « Le saint
esclavage de l’admirable Mère de Dieu », partie II, chap. 18
(Saint Dominique) Il
passait les jours, les mois et les années à la bénir (la Vierge Marie), à la
louer, à la servir, à l’aimer à l’honorer, à en imprimer l’amour et la
vénération dans tous les cœurs. Ordinairement il n’avait pas d’autre sujet de ses sermons et
catéchismes ou exhortations que les grandeurs et les bontés de cette reine
du paradis et il ne pouvait réussir, avec bénédiction, pour la conversion des
hérétiques et pécheurs et pour l’avancement des bonnes âmes dans les voies de
la perfection que par la prédication du
saint Rosaire ; et il disait à ses religieux que pour avoir
bénédiction dans leurs emplois ils
devaient être singulièrement dévots à Notre Dame.
Quand il allait
par les chemins, sa conversation se
passait dans les discours de la croix et de la sainte Vierge. En fort peu
de temps, il prêcha avec tant de ferveur
la dévotion de son saint Rosaire en plusieurs provinces et royaumes que des
milliers de personnes de toutes sortes d’états, de conditions et de pays s’y
enrôlaient et, par ce moyen, il renouvela l’esprit de dévotion pour la Mère
de Dieu dans toute l’Eglise et par toute la terre habitable, et nous voyons
encore aujourd’hui avec joie et consolation que cet esprit de piété continue et
s’établit de plus en plus parmi tous les Chrétiens.
Notre Dame du Rosaire, Banneux |
La Mère de Dieu qui ne se laisse jamais
vaincre en amour a eu pour ce grand saint tout ce qu’un cœur vraiment maternel
peut avoir. A l’âge de
huit à neuf ans elle voulut en être la
maîtresse, l’instruisant comme son bien-aimé disciple elle lui donna même un chapelet miraculeux. A l’âge de dix-huit ans
elle le choisit pour son époux, elle
l’assistait en tous ses besoins, elle le défendait par miracles, même contre
ses ennemis, elle lui donnait des secours merveilleux dans ses maladies, elle
le prenait entre ses bras, l’appliquait sur sa poitrine virginale pour lui
faire reposer, lui faisait couler de son précieux lait dans la bouche,
l’appelant tantôt son ami, tantôt son enfant et quelquefois son époux. Ç’a été cette mère d’amour qui l’a obtenu à
l’Eglise et c’est un don qu’elle a fait à tous les fidèles après sa mort le
siècle dernier elle.
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