Le quatorzième jour de janvier, qui était
celui de son baptême, était pour lui une fête annuelle en l’honneur de son
fidèle gardien.
Ce jour-là, il l’honorait par autant d’actes de vertus
qu’il avait vécu d’années. Il célébrait
les divins mystères pour remercier Dieu de l’avoir mis sous la protection
d’un des ministres de son amour. Il le
remerciait lui-même des charitables soins qu’il avait jusqu’alors pris de sa
personne. Il ne pensait qu’avec une joie pleine de reconnaissance qu’il avait le bonheur d’être sous la
protection d’un de ces soldats du Dieu des armées, et qu’à celui-là s’en
joignaient des légions d’autres, toujours prêts à combattre en faveur de
ceux qui doivent posséder l’héritage du salut.
C’est à la suite
de ces réflexions, qui jamais ne furent oisives chez lui, qu’il s’écriait :
« Ô mon âme, quelle consolation pour
vous ! Après une si grande faveur, pourquoi êtes-vous triste, pourquoi
vous laissez-vous aller au trouble et à l’inquiétude ? Un seul de ces princes suffirait pour
relever votre courage abattu et voilà qu’au lieu d’un, vous en avez un nombre
innombrable toujours disposés à vous défendre. »
« Non, poursuivait-il, je ne
saurais penser aux saints anges que je n’en reçoive de la force. Le Psalmiste, après avoir dit que Dieu
leur a donné ordre de nous garder dans toutes nos voies, assure qu’en
conséquence nous marcherons sur l’aspic
et sur le basilic, et que terrassés sous nos pieds, le lion et le dragon ne
pourront nous nuire. »
« Il faut donc, concluait le saint
archidiacre, ou ne savoir plus raisonner
ou tomber d’accord que rien n’est plus
juste que la dévotion aux saints anges. Il faut les aimer à quelque prix que ce
soit. »
« Aimables esprits, ma plus grande ambition sera toujours d’avoir le très grand honneur de
votre sainte amitié. Je vous aime, je veux vous aimer, faites que je vous aime
encore davantage. Je n’ai rien qui m’intéresse plus que mon cœur, et ce cœur je vous le remets entre les mains
pour le présenter au pur amour et pour l’aimer comme vous aimez-vous-mêmes. Je
n’ai rien de plus précieux que ma vie ; et cette vie, je la consacre à
votre gloire pour l’honneur de Dieu. Je n’ai rien de plus étendu que mes
désirs ; ah ! ces désirs sont tout à vous. Je voudrais que toute la
terre retentit de vos louanges, que
partout il y eût des temples consacrés sous votre nom à la majesté divine et
des congrégations établies pour glorifier Dieu des grâces qu’il vous a
accordées. »
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