samedi 16 février 2019

Monsieur Boudon, Sacerdos in aeternum


La leçon de catéchisme, par Jules Alexis Meunier
« Vie de Boudon », par Collet

A trente ans, Boudon était encore séculier mais, enfin vaincu par les sollicitations de ses vertueux amis, par les conseils d’un évêque qui fut frappé de l’élévation avec laquelle il parlait de Dieu, et par les ordres de son confesseur qui revenait sans cesse à la charge, il consentit à recevoir la tonsure ; et ce fut le nonce du Pape qui la lui conféra !

« Ce jour, disait-il dans la suite, j’ai pris Dieu pour mon partage est pour moi un jour de Dieu seulC’est pour lors qu’en face de l’Eglise et dans la maison de la divine Reine des saints, j’ai dit que le Seigneur était la part de mon héritage. Elle me doit entièrement suffire, cette part précieuse, puisque après l’avoir prise il n’y a plus rien ni à prendre ni à espérer de meilleur. »

Ordination diaconale, grande prostation
Depuis ce jour heureux jusqu’à sa mort, Henri ne quitta jamais les marques de son état. Il porta toujours la tonsure, les cheveux courts et l’habit long. Ni ses voyages continuels ni le séjour qu’il fit quelquefois dans des pays hérétiques, ne purent le lui faire quitter un moment. « C’est, disait-il, que la soutane est le saint habit de la religion du clergé, la gloire et l’honneur de l’état ecclésiastique et le signe visible du divorce parfait qu’ils doivent faire avec le monde et tout ce qui lui appartient ». Faut-il que des sentiments si beaux soient aujourd’hui si profondément ignorés !

Chanoine portant l'aumusse
Le nouvel ecclésiastique ne pensait qu’à demeurer dans ce premier grade de la cléricature lorsque Dieu qui, pour glorifier les humbles se plaît à les tirer de la poussière, voulut le placer au plus tôt sur le chandelier de son Eglise.

M. de Laval, qui depuis le temps qu’il avait étudié avec lui la philosophie connaissait son mérite et sa vertu, se voyant destiné à porter le flambeau de l’Evangile dans des pays infidèles, jeta les yeux sur lui pour le remplacer dans la dignité de grand archidiacre d’Evreux. Il prit des mesures si justes que l’humble Boudon, accablé sous le poids de l’autorité, se vit contraint de subir le joug qui lui était imposé. ~ Lorsqu’il eut reçu ses provisions de Rome, M. de Laval qui craignit peut être que le nom de Boudon ne fit un contraste trop marqué avec celui de Montmorency, prit la peine de l’accompagner jusqu’à Evreux pour disposer les esprits en sa faveur et faire connaître à l’évêque et au chapitre le trésor qu’il leur procurait.




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