Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, "La gloire de la Sainte Trinité", 7e
pratique
Il est donc vrai qu’il y a un Purgatoire mais, en
le croyant, comment le croyons-nous ? Est-il possible que nous nous
mettions si peu en peine de ces brasiers ardents, nous qui, en ce monde, n’oserions
pas toucher le feu du bout du doigt ? Comment s’amasser incessamment de la
matière pour brûler si terriblement dans ce lieu de la Justice de Dieu ?
L’on entend dire : Je serai bienheureux si je
vais en Purgatoire ; il est vrai que ce sera une miséricorde car nous
méritons l’enfer mais, après tout, pensons-nous bien à ce que nous disons ?
Hélas, quel bonheur de brûler dans des feux allumés par la colère de Dieu et,
peut être pour un long temps, nous qui frémirions d’horreur, s’il nous fallait
rester un quart d’heure dans ceux de cette vie, qui n’en sont que les ombres, cependant
misérables et aveugles que nous sommes, nous commettons tous les jours les
actions pour lesquelles on brûle au milieu de ces flammes.
Quelques mortifications extérieures ou intérieures,
quelques maux soufferts avec conformité à la volonté de Dieu pourraient nous
délivrer d’une partie de ces horribles souffrances, et nous disons que nous ne
saurions nous mortifier ni souffrir. O ténèbres désolantes ! Comment donc
pourrons-nous faire au milieu de ces tourments épouvantables ?
Mon cher Lecteur pensez-y et pensez-y bien,
faites-y réflexion quand il s’agira de dompter votre humeur, vos passions, dans
les occasions qui vous feront de la peine, faites en le sujet de vos
méditations.
Philippe de Champaigne, allégorie de la mort. |
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