mardi 11 novembre 2014

Saint Martin - Apôtre de la paix




Saint Martin tenté par le diable, église le-Grand-York, Angleterre
En ce 11 novembre, alors que nous célébrons l'armistice du 11 novembre 1918 et la fin des atrocités fratricides de la 1ère Guerre mondiale qui aurait due être "La der des der", nous faisons aussi mémoire du grand Apôtre des Gaules, Saint Martin de Tours, ancien militaire, catéchumène et Évêque.

Prions ce grand Évêque : qu'il inspire des sentiments de paix aux hommes de bonne volonté. Que le Prince de la Paix règne enfin dans tous les cœurs, dans toutes les âmes, et que désormais la société des hommes s'accorde avec la Jérusalem céleste. Que votre Règne arrive. Que votre volonté soit faite sur la terre comme au Ciel.

Prions aussi pour tous nos frères défunts, ceux de la guerre de 1914-1918 mais aussi toutes les victimes des violences inhumaines

Le bleuet pour la France, la marguerite pour la Belgique, le coquelicot pour le Royaume-Uni.
Trois fleurs des champs qui repoussèrent sur les tranchées ; signe d'espérance en la victoire de la vie.


La Messe du soldat mort au combat,
par Lucien Simon, église Notre-Dame
du travail, Paris
Lettre de Sulpice Sévère à Didier, sur le livre de la vie de Saint Martin qu’il a écrit


Sulpice Sévère, à son cher frère Didier, salut.

II. — Martin naquit à Sabarie, en Pannonie, de parents assez distingués, mais païens ; il fut élevé à Ticinum, ville d’Italie. 

Son père fut d’abord soldat, puis devint tribun militaire. Martin embrassa encore jeune la carrière des armes, et servit dans la cavalerie d’abord sous Constance, puis sous
Julien César ; non par goût cependant, car, dès ses premières années, cet illustre enfant ne respirait que le service de Dieu. N’ayant encore que dix ans, il se rendit à l’église, malgré ses parents, et demanda à être mis au nombre des catéchumènes.

Bientôt après il se donna tout entier au service de Dieu ; et, quoiqu’il n’eut encore que douze ans il désirait passer sa vie dans la retraite. Il aurait même exécuté ce projet, si la faiblesse de son âge ne s’y fait opposée ; mais son âme, toujours occupée de solitudes et d’églises, lui faisait déjà projeter, dès l’âge le plus tendre, ce qu’il exécuta plus tard avec tant d’ardeur.

Le sacrifice, par Lucien Simon, église
Notre-Dame du travail, Paris
Lorsque les empereurs eurent ordonné que les fils des vétérans entrassent dans l’armée, son père lui-même, qui ne voyait pas d’un œil favorable ces heureux commencements, le présenta pour le service militaire ; ainsi, n’ayant encore que quinze ans, il fut enrôlé et prêta le serment. À l’armée, Martin se contenta d’un seul valet, que bien souvent, intervertissant les rôles, il servait lui-même : il allait jusqu’à lui ôter ses chaussures et à les nettoyer ; ils prenaient leur repas ensemble, et le plus souvent c’était le maître qui servait. Il passa environ trois ans à l’armée avant de recevoir le baptême, et il se préserva des vices si communs parmi les gens de guerre. Sa bienveillance et sa charité envers ses compagnons d’armes étaient admirables, sa patience et son humilité surhumaines.

Il est inutile de louer sa sobriété : il pratiqua cette vertu à un tel degré, que déjà à cette époque on le prenait plutôt pour un moine que pour un soldat ; aussi s’était-il tellement attaché ses compagnons, qu’ils avaient pour lui le plus affectueux respect. Martin, quoique n’étant pas encore régénéré en Jésus-Christ, montrait déjà par ses bonnes œuvres qu’il aspirait au baptême ; car il consolait les malheureux, secourait les pauvres, nourrissait les nécessiteux, donnait des vêtements à ceux qui en manquaient, et ne gardait de sa solde que ce qu’il lui fallait pour sa nourriture de chaque jour : déjà strict observateur des paroles de l’Évangile, il ne songeait pas au lendemain.


IV. — Cependant, les barbares ayant fait irruption dans les Gaules, le César Julien rassembla toute son armée près de Worms, et distribua des largesses aux soldats, qui, selon la coutume, étaient appelés les uns après les autres. Vint le tour de Martin, qui crut le moment favorable pour demander son congé ; car il lui semblait qu’il ne serait pas juste, n’ayant plus l’intention de servir, de recevoir les largesses de l’empereur. « Jusqu’ici, dit-il, je vous ai servi, César ; permettez que je serve Dieu maintenant : que ceux qui doivent combattre acceptent vos dons ; moi, je suis soldat du Christ, il ne m’est plus permis de combattre. »

À ces paroles, le tyran frémit de colère, et lui dit que c’était la crainte de la bataille qui allait se livrer le lendemain, et non la religion qui le portait à refuser de servir. Mais l’intrépide Martin, que le soupçon de lâcheté rendait plus ferme encore, répondit : « Si l’on attribue ma résolution à la peur et non à ma foi, demain je me présenterai sans armes devant l’armée ennemie, et au nom du Seigneur Jésus, armé du signe de la croix, et non du casque et du bouclier, je m’élancerai sans crainte, au milieu des bataillons ennemis. »

Julien le fit aussitôt conduire en prison, et ordonna de l’exposer le lendemain sans armes devant l’ennemi, selon ses désirs. Le jour suivant, les ennemis envoyèrent des ambassadeurs pour traiter de la paix, se rendirent, et livrèrent tout ce qu’ils possédaient.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire