La sainte Tunique d'Argenteuil, roulée dans son reliquaire habituellement placé au-dessus du tabernacle, dans la chapelle du Très Saint Sacrement |
Communiqué de presse du 22
septembre 2015 à propos de l’ostension de la Sainte Tunique d’Argenteuil
La Sainte Tunique d’Argenteuil, le vêtement porté par le Christ pendant
son chemin de croix, sera exposée au public du 25 mars au 10 avril 2016 dans
la basilique Saint-Denys d’Argenteuil (Val d’Oise). A l’occasion de l’année
Sainte de la Miséricorde décrétée par le Pape François, l’évêque de Pontoise
Mgr Stanislas Lalanne a choisi de la dévoiler de façon exceptionnelle.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues pour ce rendez-vous
avec l’une des reliques les plus sacrées de la religion chrétienne.
La Sainte Tunique est conservée et vénérée à Argenteuil depuis
plus de 1200 ans. La tradition chrétienne y reconnaît le vêtement que
portait le Christ juste avant sa mort, mentionné dans les Évangiles (Jn 19,
23-24). Relique sacrée habituellement conservée à l’abri dans un reliquaire, la
Sainte Tunique est montrée aux fidèles
tous les 50 ans, lors d’une « ostension solennelle ». La dernière a
eu lieu en 1984.
À l’occasion de l’année
de la Miséricorde voulue par le Pape François, qui commencera le 8 décembre
2015 dans toute l’Église catholique, Mgr
Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise et « Gardien de la Sainte
Tunique », a décidé d’une ostension exceptionnelle du vêtement en 2016.
Il l’a officiellement annoncé le dimanche 20 septembre 2015 à Argenteuil, où il
installait comme curé et recteur de la basilique le Père Guy-Emmanuel Cariot, à
qui il a confié l’organisation de l’événement. Ce rendez-vous aura une importance locale particulière puisqu’il
coïncidera avec les 150 ans de la basilique et avec le 50ème anniversaire
du diocèse de Pontoise.
Du Vendredi Saint 25 mars au dimanche 10 avril 2016, le public sera invité à découvrir ce vêtement
unique, véritable « relique du Chemin de Croix »,
objet de méditation spirituelle sur les souffrances du Christ depuis des
siècles, et trésor inestimable du patrimoine religieux français. L’ostension
sera ouverte à tous sans exception.
80 000 personnes
avaient assisté à l’ostension de la Sainte Tunique en 1984 : la basilique d’Argenteuil « se prépare
à en recevoir plus de 150 000 en 2016 », venues de France et de
l’étranger, annonce le Père Cariot. C’est donc un événement capital qui se
prépare pour l’Eglise, en Ile-de-France, en France et en Europe.
La Sainte Tunique exposée dans son reliquaire pour l'ostension extraordinaire de cette année jubilaire jusqu'au 10 avril prochain. |
Extrait de l’homélie du père Raniero Cantalamessa, o.f.m., prédicateur
de la maison pontificale, lors de l’Office de la Passion du Vendredi Saint 2008
en la Basilique Saint-Pierre au Vatican :
« La tunique était sans couture »
« Lorsque les soldats
eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements et firent quatre parts, une
part pour chaque soldat, et la tunique. Or la tunique était sans couture,
tissée d’une pièce à partir du haut; ils se dirent donc entre eux:
« Ne la déchirons pas, mais tirons
au sort qui l’aura »: afin que l’Ecriture fût accomplie: Ils
se sont partagés mes habits, et mon vêtement, ils l’ont tiré au sort »
(Jn 19, 23-24).
On s’est toujours demandé ce que l’évangéliste Jean a voulu dire en
donnant une telle importance à ce détail de la Passion. Une explication,
relativement récente, est que la tunique
rappelle les ornements sacerdotaux du grand prêtre et que Jean a donc voulu
affirmer que Jésus n’est pas mort seulement comme roi mais aussi comme prêtre.
Cependant, la Bible ne dit pas que la tunique du grand prêtre devait être sans
couture (cf. Ex 28, 4; Lv 16, 4).
Pour cette raison, la plupart
des exégètes préfèrent s’en tenir à
l’explication traditionnelle selon laquelle la tunique sans couture symbolise l’unité de l’Eglise. Quelle que
soit l’explication que l’on donne au texte, une chose est sûre: l’unité
des disciples est, pour Jean, l’objectif pour lequel le Christ meurt:
« Jésus allait mourir pour la nation, et non pas pour la nation
seulement, mais encore afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu
dispersés » (Jn 11, 51-52). Lors de la Dernière Cène,
il avait dit lui-même: « Je ne
prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole,
croiront en moi, afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi
en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé »
(Jn 17, 20-21).
La bonne nouvelle que nous
devons proclamer le Vendredi Saint est que l’unité, avant d’être un objectif à
atteindre, est un don à accueillir. Le fait que la tunique soit tissée
« de haut en bas »,
explique saint Cyprien, signifie que « l’unité apportée par le Christ
vient d’en haut, du Père céleste, et qu’elle ne peut par conséquent être
divisée par celui qui la reçoit, mais doit être accueillie intégralement ».
Les soldats ont divisé en quatre « la veste », ou « le
manteau » (ta imatia), c’est-à-dire le vêtement
extérieur de Jésus, mais pas la tunique, le chiton, qui était le vêtement
qu’il portait près du corps. Ceci est également symbolique. Nous les hommes, pouvons diviser l’Eglise
dans ce qu’elle a d’humain et de visible, mais pas son unité profonde qui
s’identifie avec l’Esprit Saint. La tunique du Christ n’a pas été et ne pourra
jamais être divisée. Elle est, elle aussi, sans couture. C’est la foi que
nous professons dans le Credo: « Je crois en l’Eglise, une,
sainte, catholique et apostolique ».
O
Jésus, qui par amour pour nous revêtis notre chair, et fus dépouillé de tes
vêtements avant d’être mis en croix,
je
viens te prier, plein de reconnaissance pour l’abaissement que tu voulus
atteindre par amour pour les hommes.
Ta
sainte Tunique, tissée d’une pièce de haut en bas et sans couture, nous montre
que toute grâce vient d’en-haut et que nul ne peut séparer ton humanité de ta
divinité, ni séparer l’Eglise de sa tête.
Par
ta sainte humanité, Dieu vient nous dire combien il est miséricorde infinie.
Je
me confie en toi, ô Jésus : aide-moi à me donner jusqu’au bout à ta suite,
aide-moi
à me dépouiller de ce qui m’encombre pour mieux faire ta volonté.
Que
ton Sang précieux me sauve aujourd’hui ainsi que tous ceux pour qui je te prie.
Amen.
Par
ta Sainte Tunique, sauve-moi Jésus !
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