mercredi 20 avril 2016

Annoncer la joie de Pâques

Le Révérend Père Jean-Charles Nault, osb., né en 1970, est entré à l’abbaye Saint-Wandrille en 1988. Ordonné prêtre en 1997, il est Père Abbé du monastère depuis 2009.

Le Christ est ressuscité !

Les saintes femmes acueillies par les Anges
au tombeau, Rubens
Durant cinquante jours, nous allons célébrer le grand mystère, le fondement de la foi et de l’espérance chrétiennes : Jésus de Nazareth, le Crucifié, est ressuscité d’entre les morts le troisième jour, conformément aux Écritures. L’une des questions les plus angoissantes de l’existence humaine est précisément celle-ci : qu’y-a-t-il après la mort ? À cette énigme, la foi en la Résurrection du Christ nous permet de répondre que la mort n’a pas le dernier mot, parce que, à la fin, c’est la Vie qui triomphe. Et cette certitude, qui est la nôtre, ne s’appuie pas sur de simples raisonnements humains, mais bien sur un fait historique de foi : Jésus Christ, crucifié et enseveli, est ressuscité avec son corps glorieux.

Mais Jésus est ressuscité pour que nous aussi, en croyant en lui, nous puissions avoir la vie éternelle. En effet, depuis le matin de Pâques, un nouveau printemps d’espérance envahit le monde ; depuis ce jour, notre résurrection est déjà commencée, parce que Pâques n’indique pas simplement un moment de l’histoire, mais le début d’une condition nouvelle : Jésus est ressuscité non pas simplement pour que sa mémoire reste vivante dans le cœur de ses disciples, mais bien pour que lui-même vive en nous et qu’en lui nous puissions déjà goûter la joie de la vie éternelle.

« La résurrection n’est ni un mythe, ni un rêve ; ce n’est ni une vision, ni une utopie ; ce n’est pas une fable. C’est un événement unique et définitif : Jésus de Nazareth, fils de Marie, lui qui, au soir du Vendredi Saint, a été descendu de la Croix et a été enseveli, Jésus est sorti victorieux du tombeau » (Pape Benoît XVI, message de Pâques 2009). Telle est notre foi !

Saint Pierre et Saint Jean constatant la véracité des dires de Sainte Marie
Madeleine : les linges sont à leur place, le corps du Christ n'y est plus.
Cette annonce lumineuse de la résurrection du Seigneur vient éclairer toutes les zones d’ombre de notre vie. Nous sommes souvent confrontés, personnellement ou à l’échelle de notre pays, à des épreuves apparemment absurdes, à des situations apparemment sans issue, à des problèmes apparemment sans solution. Mais l’annonce de la Résurrection du Christ vient précisément nous apporter la réponse à nos doutes et à nos interrogations. Elle nous affirme que Dieu vient donner sens à ce qui n’en avait pas, que de l’échec peut jaillir la fécondité, que de la Croix jaillit la vie. Car, comme le proclame la liturgie, « la mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux ; le prince de la vie mourut. Mais, vivant, il règne ».

Voilà la nouveauté, qui change l’existence de celui qui l’accueille. Car nous aussi, nous sommes appelés à une extraordinaire nouveauté : celle du choix de la vie, quelle soit la situation dans laquelle nous nous trouvons. Jésus s’est relevé d’entre les morts et il nous appelle, nous aussi, à nous relever, à nous mettre debout, à choisir de vivre, c’est-à-dire d’aimer, de nous donner, de nous oublier. Tel est le secret du vrai bonheur. Tel est le secret de la vraie joie.

Que l’annonce de Pâques se répande dans notre pays, la France, à travers le chant joyeux de l’alléluia !
Chantons-le avec les lèvres, chantons-le surtout avec le cœur et par toute notre vie, par un style de vie radicalement nouveau, c’est-à-dire par une vie simple, humble, donnée et féconde en bonnes actions.
Oui, aujourd’hui est un jour nouveau.

Ouvrons au Christ les portes de notre cœur.



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