dimanche 1 octobre 2017

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, docteur de l'Eglise

Notre Dame sourit à la petite Thérèse qui guérit
Lettre de sainte Thérèse à Céline, le 6 juillet 1893

Le mérite ne consiste pas à faire ni à donner beaucoup, mais plutôt à recevoir, à aimer beaucoup... Il est dit que c'est bien plus doux de donner que de recevoir, et c'est vrai, mais alors, quand Jésus veut prendre pour Lui la douceur de donner, ce ne serait pas gracieux de refuser. Laissons-Le prendre et donner tout ce qu'Il voudra, la perfection consiste à faire sa volonté, et l'âme qui se livre entièrement à Lui est appelée par Jésus Lui-même « Sa Mère, Sa Sœur » et toute sa famille. Et ailleurs : « Si quelqu'un m'aime, Il gardera ma parole (c'est-à-dire il fera ma volonté) et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure. » 

Oh Céline ! comme c'est facile de plaire à Jésus, de ravir son cœur, il n'y a qu'à l'aimer sans se regarder soi-même, sans trop examiner ses défauts... Ta Thérèse ne se trouve pas dans les hauteurs en ce moment mais Jésus lui apprend « A tirer profit de tout, du bien et du mal qu'elle trouve en soi ». Il lui apprend à jouer à la banque de l'amour ou plutôt, non Il joue pour elle sans lui dire comment Il s'y prend car cela est son affaire et non pas celle de Thérèse, ce qui la regarde c'est de s'abandonner, de se livrer sans rien réserver, pas même la jouissance de savoir combien la banque lui rapporte. Mais après tout elle n'est pas l'enfant prodigue, ce n'est donc pas la peine que Jésus lui fasse un festin « puisqu'elle est toujours avec Lui »

Une sainte Carmélite, co-patronne de la France
Notre Seigneur veut laisser les brebis fidèles dans le désert. Comme cela m'en dit long !... Il est sûr d'elles ; elles ne sauraient plus s'égarer car elles sont captives de l'amour, aussi Jésus leur dérobe sa présence sensible pour donner ses consolations aux pécheurs, ou bien s'Il les conduit sur le Thabor c'est pour peu d'instants, la vallée est le plus souvent le lieu de son repos. « C'est là qu'Il prend son repos à midi. » 

Le matin de notre vie est passé, nous avons joui des brises embaumées de l'aurore, alors tout nous souriait, Jésus nous faisait sentir sa douce présence, mais quand le Soleil a pris de la force le bien Aimé « nous a conduites dans son jardin, Il nous a fait recueillir la myrrhe » de l'épreuve en nous séparant de tout et de Lui-même, la colline de la myrrhe nous a fortifiées par ses parfums amers, aussi Jésus nous en a-t-Il fait redescendre et maintenant nous sommes dans la vallée, Il nous conduit doucement le long des eaux... 

Céline chérie, je ne sais pas trop ce que je te dis, mais il me semble que tu vas comprendre, deviner ce que je voudrais dire. Ah ! soyons toujours la goutte de rosée de Jésus, là est le bonheur, la perfection... Heureusement que c'est à toi que je parle car d'autres personnes ne sauraient comprendre mon langage et j'avoue qu'il n'est vrai que pour bien peu d'âmes, en effet les directeurs font avancer dans la perfection en faisant faire un grand nombre d'actes de vertu et ils ont raison, mais mon directeur qui est Jésus ne m'apprend pas à compter mes actes ; Il m'enseigne à faire tout par amour, à ne Lui rien refuser, à être contente quand Il me donne une occasion de Lui prouver que je l'aime, mais cela se fait dans la paix, dans l'abandon, c'est Jésus qui fait tout et moi je ne fais rien.

La petite Thérèse de l'Enfant Jésus et de la sainte Face sur son lit de mort :
"Je ne meurt pas ! J'entre dans la vie !"
Je me sens bien unie à ma Céline, je crois que le bon Dieu n'a pas fait souvent deux âmes qui se comprennent aussi bien, jamais une note discordante. La main de Jésus qui touche une des lyres fait en même temps vibrer l'autre... Oh ! demeurons cachées dans notre divine fleur des champs jusqu'à ce que les ombres déclinent, laissons les gouttes de liqueur être appréciées des créatures puisque nous plaisons à notre Lys, restons avec bonheur sa goutte, son unique goutte de rosée !... Et pour cette goutte qui l'aura consolé pendant l'exil, que ne nous donnera-t-Il pas dans la patrie ?... Il nous le dit Lui-même : « Que celui qui a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive », ainsi Jésus est et sera notre océan... Comme le cerf altéré nous soupirons après cette eau qui nous est promise mais notre consolation est grande d'être nous aussi l'océan de Jésus, l'océan du Lys des vallées !



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