Ce jour est, en quelque sorte, un autre jour de naissance du
Sauveur. Car sous les mêmes signes et avec les mêmes miracles que nous l’avons
vu naître, nous le voyons maintenant baptisé, mais dans un plus grand mystère.
Dieu dit en effet : Celui-ci est mon Fils bien aimé en qui je me
suis complu.
Saint Joseph, père de la terre de Notre Seigneur Dieu et Maître, Jésus-Christ. |
Plus éclatante est assurément la seconde naissance que la
première. Car celle-là a mis au monde le Christ sans témoin et dans le
silence ; celle-ci, dans le baptême du Seigneur, proclame sa divinité.
Dans celle-là, Joseph qui passait pour
le père se récuse ; dans celle-ci, celui qu’on ne croyait pas Père s’affirme comme tel. Dans celle-là,
un doute pèse sur la Mère, parce que le
père ne se déclarait pas ; ici la Mère est honorée, parce que la
Divinité rend témoignage au Fils. Plus honorée, dis-je, est la seconde que la
première naissance, puisque là le Dieu
de majesté se donne comme Père, tandis qu’ici, c’est Joseph, simple artisan, qui passe pour le père. Et bien que,
dans les deux cas, ce soit par l’Esprit Saint que le Seigneur est né et a été
baptisé, plus honorable est celui qui se proclame du haut des cieux que celui
qui travaille sur la terre.
Joseph donc, artisan sur la
terre, passait pour être le père du Seigneur et Sauveur ; mais il n’est
pas tout à fait étranger au travail de l’artisan, le Dieu qui est vraiment le
Père de Notre Seigneur Jésus-Christ ; car lui-même aussi est artisan. Car il est artisan aussi, celui qui a fabriqué
la machine de ce monde, avec une puissance non seulement admirable, mais encore
ineffable ; qui, comme un sage architecte a élevé le ciel dans sa
sublimité, a fondé la terre dans sa masse, et limité la mer par les cailloux de
ses rivages.
Il est bien artisan, celui qui, pour obtenir une
certaine mesure, abaisse les exaltations de l’orgueil et élève les profondeurs
de l’humilité.
Il est artisan, celui qui, dans notre
activité morale, retranche les œuvres superflues et ne conserve que l’utile.
Il est artisan, celui dont Jean Baptiste nous
montre la hache posée comme une menace à notre racine, pour que tout arbre qui
dépassera la règle d’une juste direction soit coupé à la racine et livré au
feu, tandis que celui qui aura gardé la
mesure de la vérité sera destiné aux célestes constructions.
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