mardi 21 août 2018

Saint Pie X, priez pour le Pape et l'Eglise

Sa Sainteté le Pape Jean Paul Ier

Homélie du Serviteur de Dieu Jean Paul Ier, pape, le jour de sa prise de possession de la Catherda Romana, en la Basilique Patriarcale Saint-Jean-de-Latran, le Samedi 23 septembre 1978

Je remercie de tout cœur le Cardinal-Vicaire pour les délicates paroles par lesquelles ~ il a voulu exprimer sa dévotion ~. Oui, vraiment, merci de tout cœur.

Le Maître des Cérémonies a choisi les trois lectures bibliques pour cette liturgie solennelle. Il a estimé qu’elles étaient bien adaptées et, moi, je cherche à vous les expliquer.

La première lecture (Is 60, 1-6) peut être mise en relation avec Rome. Chacun sait que le Pape tient son autorité sur toute l’Eglise du fait qu’il est Evêque de Rome, successeur donc, en cette ville de l’Apôtre Pierre. Et grâce spécialement à Pierre, la Jérusalem, dont parlait Isaïe, peut être comparée à une image, comme une lointaine annonce de Rome. De Rome, aussi, en tant que siège de Pierre, lieu de son martyre et centre de l’Eglise Catholique, on peut dire : "au-dessus de toi, resplendira le Seigneur et sa gloire se manifestera... les peuples marcheront à ta lumière" (Is 60, 2).
~ Ceci est un honneur pour l’Evêque de Rome et pour vous tous. Mais aussi une responsabilité. Les pèlerins trouveront-ils ici un modèle de véritable communauté chrétienne ?
Le Saint Pape Pie X, offrant la grâce à tous
les chrétiens en état de grâce de pouvoir
communier plus souvent. 
~ Rome sera une vraie communauté chrétienne si Dieu y est honoré non seulement par l’affluence des fidèles dans les églises, non seulement par la vie privée vécue moralement, mais encore par l’amour pour les pauvres. Comme le disait le diacre romain Laurent, ceux-ci sont les vrais trésors de l’Eglise ; ils doivent donc être aidés, par ceux qui le peuvent, à avoir plus et à être plus sans être humiliés ou offensés par des richesses étalées, par de l’argent gaspillé en choses futiles au lieu d’être investi, quand c’est possible, dans des entreprises d’intérêt commun.

La deuxième lecture (Hb 13, 7-8; 15-17; 20-21) s’adapte aux fidèles de Rome.
~ Prions pour que le Seigneur aide tant l’évêque que les fidèles ~. Que le Seigneur nous aide tous à constituer à Rome une communauté chrétienne vive et active. ~ Les prêtres, les religieux et les religieuses ont une position particulière, liés comme ils le sont par le vœu ou la promesse d’obéissance. Je me souviens, comme de l’un des points essentiels de mon existence, du moment où, ayant mis mes mains dans celles de l’Evêque, j’ai dit : "Je promets". Dès lors, je me suis senti engagé pour toute la vie et je n’ai jamais pensé qu’il s’était agi d’une cérémonie sans importance. J’espère que les prêtres de Rome le pensent également. A eux et aux religieux saint François de Sales rappellerait l’exemple de Saint Jean Baptiste qui vécut dans la solitude, loin du Seigneur, bien qu’il eût un si grand désir de se trouver près de lui. Pourquoi ? Par obéissance ; "il savait, écrit le Saint, que trouver le Seigneur en dehors de l’obéissance signifiait le perdre".

La troisième lecture (Mt 28, 16-20) rappelle ses devoirs à l’Evêque de Rome. Le premier est "d’enseigner", en proposant la parole du Seigneur, en toute fidélité soit à Dieu soit à ceux qui l’écoutent, avec humilité mais aussi avec une franchise sans timidité.
~ Le deuxième devoir de l’évêque, rendu par le mot "baptiser", se réfère aux sacrements et à toute la liturgie. ~ Je voudrais également que Rome donne le bon exemple en fait de liturgie célébrée pleinement et sans "créations" hors de propos. De tels abus en matière liturgique ont pu favoriser, par réaction, des attitudes qui ont entraîné des prises de position insoutenables en elles-mêmes et en contradiction avec l’Evangile. En faisant appel, avec affection et avec espoir, au sens de responsabilité de chacun devant Dieu et devant l’Eglise, je voudrais pouvoir assurer que toute irrégularité liturgique sera diligemment évitée.
Et me voici au dernier devoir épiscopal : "apprendre à observer" : c’est la diaconie, le service de guider et de gouverner. ~ Qu’il me soit permis d’ajouter encore quelque chose : c’est la loi de Dieu que nul ne peut faire du bien à autrui sans que d’abord on l’aime.

C’est pourquoi, devenant Patriarche à Venise, Saint Pie X s’était exclamé à St-Marc : "Qu’en serait-il de moi, Vénitiens, si je ne vous aimais pas ?".
Aux Romains, je dirai quelque chose de semblable ; je puis vous assurer que je vous aime, que je désire seulement entrer à votre service et mettre à votre disposition, toutes mes pauvres forces, le peu que j’ai et le peu que je suis.


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