vendredi 9 novembre 2018

9 novembre - Dédicace de la Basilique Saint Jean du Latran, cathédrale du Pape


Prions pour le Pape, successeur de Pierre, que sa foi ne
défaille pas et que le Seigneur soit son seul guide.
Homélie de Saint Léon pour la fête de la chaire de Saint Pierre

~ Pierre est choisi, seul du monde entier, pour être préposé à l’appel de toutes les nations, et aux Apôtres, aux Pères de l’Eglise ; Bien qu’il y ait dans le peuple de Dieu beaucoup de prêtres, beaucoup de pasteurs, c’est proprement Pierre qui gouverne tous les fidèles, comme c’est en dernier ressort le Christ qui est leur Chef. Mes bien-aimés, Dieu a daigné donner à cet homme une grande et admirable part de sa puissance. S’il a voulu que certaines choses lui soient communes avec les autres princes de l’Eglise, il n’a jamais donné que par lui ce qu’il a donné aux autres.

Le Seigneur demande à tous les Apôtres ce que les hommes pensent de lui. Leur réponse est commune aussi longtemps qu’ils expriment l’incertitude de l’intelligence humaine. Mais quand il demande le sentiment des disciples, celui qui est premier dans la dignité apostolique est premier pour confesser le Seigneur. Il dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant. » Et Jésus lui répond : « Bienheureux es-tu, Simon fils de Jean, car ce n’est pas la chair et le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. » Ce qui veut dire : Tu es bienheureux parce que mon Père t’a enseigné. L’opinion terrestre ne t’a pas trompé, mais l’inspiration du ciel t’a instruit. Ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont éclairé, mais Celui-là même dont je suis le Fils Unique.

Prions pour les Évêques, successeurs des Apôtres, que leur foi ne défaille pas.
« Et moi, dit-il, je te dis... » Ce qui signifie : de même que mon Père t’a manifesté ma divinité, ainsi moi je te fais connaître la primauté qui t’est donnée : tu es Pierre. Autrement dit : Je suis, moi, la pierre inviolable, la pierre angulaire qui réunit les deux côtés ; je suis le fondement, et nul ne peut en poser un autre. Mais toi aussi tu es pierre, parce que tu es affermi par ma force ; et la puissance qui m’appartient en propre nous est commune, parce que je t’en fais part. Et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l’enfer n’en triompheront pas. Sur cette puissance, dit-il, je bâtirai mon temple éternel. La sublimité de mon Eglise, qui doit monter jusqu’au ciel, s’élèvera sur ce solide fondement de ta foi.

Cette confession de Pierre, les portes de l’enfer ne pourront l’empêcher de se diffuser dans le monde entier ; les liens de la mort ne l’empêcheront pas. Car cette parole est parole de vie ; elle porte au ciel ceux qui la confessent, et jette en enfer ceux qui la renient. A cause d’elle, le bienheureux Pierre s’entend dire : « Je te donnerai les clés du royaume des cieux : et tout ce que tu lieras sur terre sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur terre sera délié dans le ciel. » Ce pouvoir a passé même aux autres Apôtres, et l’institution en est devenue commune à tous les chefs de l’Eglise. Mais ce n’est pas pour rien que le Seigneur remet à un seul ce qui sera la charge de tous. Il confie ce pouvoir spécialement à Pierre, parce que Pierre est préposé à tous les princes de l’Eglise, comme leur forme. Le pouvoir de lier et de délier reste le privilège de Pierre, en tout lieu où le jugement est porté en vertu de la justice de Pierre. Ni la sévérité ni l’indulgence ne peuvent être excessives, là où rien n’est lié ni délié sinon ce que le bienheureux Pierre a délié ou lié.

Prions pour le Sacré-Collège des Cardinaux, qu'ils soient
exemplaires dans la foi et par toute leur vie.
A la veille de sa Passion, qui devait troubler la conscience des disciples, le Seigneur dit à Simon : « Simon, voici que Satan a demandé à vous passer au crible, comme du froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne soit pas en défaut. Et toi, quand tu seras revenu, confirme tes frères afin que vous n’entriez pas en tentation. » La tentation de craindre était un danger commun à tous les Apôtres, et tous y avaient également besoin du secours divin : le démon voulait tous les secouer, tous les briser. Et cependant le Seigneur prend un soin spécial de Pierre et prie particulièrement pour lui. On dirait qu’il sera plus sûr de la solidité des autres si l’esprit du Prince des Apôtres reste invaincu. En Pierre c’est la force de tous qui est confirmée ; et le secours de la grâce divine est ordonné de telle sorte que la fermeté donnée à Pierre par le Christ doive passer aux autres Apôtres par Pierre.

Voyant donc, mes bien-aimés, quelle puissante protection a été instituée divinement pour nous, il est juste et raisonnable que nous nous réjouissions des mérites et de la dignité du Chef de l’Eglise. Rendons grâces au Roi éternel, à notre Rédempteur le Seigneur Jésus-Christ, d’avoir donné une si grande puissance à celui qu’il a fait Prince de toute l’Eglise. Car s’il arrive en notre temps qu’une chose soit bien faite ou bien réglée par nous, il faut l’attribuer à l’œuvre et au gouvernement de celui à qui il fut dit : « Et toi, quand tu seras revenu, confirme tes frères » ; et encore, après la Résurrection, en réponse mystique à son triple aveu d’amour, le Seigneur dit à Pierre : « Pais mes brebis. » C’est bien ce qu’il fait encore. Le pasteur charitable accomplit le commandement du Seigneur, nous fortifiant par ses exhortations et ne cessant de prier pour nous afin que nous ne soyons vaincus par aucune tentation. Or, s’il étend ses soins paternels, comme nous devons en être convaincus, à tout le peuple de Dieu - partout - combien plus daignera-t-il se dépenser pour ceux qu’il élève chez lui, [à Rome], et au milieu desquels il repose, sur le lit de sa bienheureuse dormition, dans cette même chaire où il présida aux débuts de l’Eglise. Dédions-lui donc cette fête, anniversaire du jour où nous avons reçu notre charge. C’est son patronage qui nous a valu de monter sur son siège, par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ qui vit et règne avec Dieu le Père et l’Esprit Saint dans les siècles des siècles. Amen.


Prions pour l'Eglise, Épouse du Christ, que le péché ne la défigure ni ne la salisse jamais plus.

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