« Au soir, donne-nous la
lumière. » Seigneur, nous sommes au soir. Je suis dans la
soixante-seizième année de cette vie qui est un grand don du Père céleste. Les
trois quarts de mes contemporains sont passés sur l'autre rive. Je dois donc,
moi aussi, me tenir préparé pour le grand moment. La pensée de la mort ne me
donne pas d'inquiétude... Ma santé est excellente et encore robuste, mais je ne
dois pas m'y fier ; je veux me tenir prêt à répondre « présent »
à tout appel, même inattendu. La vieillesse — qui est aussi un grand don du
Seigneur — doit être pour moi un motif de silencieuse joie intérieure et
d'abandon quotidien au Seigneur lui-même, vers qui je me tiens tourné comme un
enfant vers les bras que lui ouvre son père.
Mon humble et maintenant
longue vie s'est déroulée comme un écheveau, sous le signe de la simplicité et
de la pureté. Il ne me coûte rien de reconnaître et de répéter que je ne suis
et ne vaux qu'un beau néant. Le Seigneur m'a fait naître de pauvres gens et a
pensé à tout. Moi, je l'ai laissé faire... Il est bien vrai que « la
volonté de Dieu est ma paix ». Et mon espérance est tout entière dans la
miséricorde de Jésus...
Je pense que le Seigneur
Jésus me réserve, pour ma complète mortification et purification, pour
m'admettre à sa joie éternelle, quelque grande peine ou affliction du corps et
de l'esprit avant que je ne meure. Eh bien, j'accepte tout et de bon cœur,
pourvu que tout serve à sa gloire et au bien de mon âme et de mes chers fils
spirituels. Je crains la faiblesse de ma résistance, et je le prie de m'aider,
parce que j'ai peu ou pas du tout confiance en moi-même, mais j'ai une
confiance totale dans le Seigneur Jésus.
Il y a deux portes au
paradis : l'innocence et la pénitence. Qui peut prétendre, pauvre homme
fragile, trouver grande ouverte la première ? Mais la seconde aussi est
tout à fait sûre. Jésus est passé par celle-là, avec sa croix sur les épaules,
en expiation de nos péchés, et il nous invite à le suivre.
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