dimanche 1 novembre 2020

Toussaint. Tous nos frères les Saints du Ciel, priez pour nous encore en pèlerinage sur cette terre

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « Les horreurs de la profanation des églises », 7e horreur

Ce serait une vaste matière de plusieurs volumes de rapporter les vertus éminentes de toutes les personnes qui ont éclaté en sainteté dans l’Eglise catholique en la succession de tous les siècles.

Peut-on ne pas voir, si l’on ne s’aveugle volontairement, la vie exemplaire de tant d’ordres religieux et de congrégations régulières ? L’esprit de la retraite, de la solitude, de la pénitence ne règne-t-il pas encore présentement parmi les Chartreux dans les maisons réformées ? Celles de saint Benoit et dans celles de saint Bernard ? L’on a vu dans ces derniers temps revivre dans les premières maisons des Carmes déchaussés l’ancienne austérité des Pères du désert. ~ Les déserts que ces mêmes religieux habitent encore aujourd’hui ne sont ce pas des lieux où la sainteté règne ? Les maisons des séminaires ecclésiastiques sont remplies d’exemples d’une éducation singulière et il en sort tous les jours des personnes qui peuvent dire : Nous sommes la bonne odeur de Jésus-Christ en tout lieu.

Mais l’esprit apostolique n a-t-il pas continué et ne continue-t-il pas tous les jours dans les missionnaires de l’Eglise romaine qui vont prêcher l’Evangile jusqu’aux extrémités de la terre ? Le don des langues, l’esprit de prophétie, les miracles, le don de force et les autres grâces gratuites que l’Esprit de Dieu a communiqués aux apôtres et aux premiers disciples ont été accordés à ces hommes apostoliques.

Que n’a point fait un seul de ces hommes de Dieu en ces derniers temps : le grand saint François-Xavier qui a prêché l’Evangile en vingt-quatre royaumes et converti par le secours divin plus d’un million de personnes. Que n’ont pas souffert ces missionnaires parmi les nations les plus barbares ! Les uns ont été écorchés, les autres brûlés à petit feu, quelques-uns noyés, quelques autres crucifiés et enfin il n’y a point de tourments qu’ils n’aient enduré avec une force invincible. ~ Peut-on bien après cela se récrier sur le défaut de sa sainteté ? S’il s’est glissé de la corruption dans les mœurs de quelques ecclésiastiques de quelques ordres réguliers ou en d’autres personnes de sa communion, faut-il s’en étonner puisque dans le collège apostolique de douze personnes il s’en est trouvé un de très méchant. La même corruption des mœurs n’était-elle pas dans les premiers temps, puisque les saints Pères invectivent contre avec tant de force.

~ L’Esprit de Dieu est plus fort que toute la puissance des hommes s’il réside dans une personne véritablement ; il n’y a aucun tourment qu’elle ne souffre plutôt que de trahir la cause de Dieu. Si dans la véritable Eglise il s’est trouvé des renégats, il y en a eu des millions qui ont enduré le martyre. Comment donc, s’ils ont la véritable religion, peuvent-ils l’abjurer si universellement ? N’est-ce pas une marque tout à fait évidente qu’elle n’est soutenue que par l’esprit de l’homme, en la même manière qu’elle a été introduite ? Si après toutes les abjurations l’on persévère dans les mêmes sentiments, il est bien visible que c’est un pur effet de l’opiniâtreté qui demeure lorsqu’on se voit à couvert de quelques pertes ou incommodités temporelles, que l’on craignait et qui ont fait renoncer la prétendue religion à ceux qui ne l’ont abjurée qu’en apparence, ce que l’on ne doit jamais faire quand il s’agit même de perdre mille vies.

 

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