dimanche 4 avril 2021

Pâques. Vivons en ressuscités à la suite du Christ



Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! Alléluia. 

Par sa mort Il a détruit la mort. Par sa Résurrection Il nous donne la vie. Alléluia.


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’homme de Dieu », part. I, chap.1

Si nous sommes ensevelis dans le tombeau avec notre Chef nous en sortons avec lui par une glorieuse résurrection à une vie toute céleste et toute divine. C’est pour cela que nous soupirons, désirant d’être revêtus de notre domicile qui est du ciel. Toutes les sources de cette vie viennent d’en haut, toutes y tendent, toutes y rencontrent, tous les mouvements en sont divins, toutes les actions conduisent et aspirent au ciel.

L’homme de Dieu est par esprit dans les cieux ; c’est là qu’il s’entretient par l’oraison avec Dieu qui est son père et avec les anges et les saints, car nous ne sommes plus étrangers mais citoyens avec les saints et domestiques de Dieu.

Soit donc que l’homme de Dieu vive, soit qu’il meure, ce n’est plus pour lui c’est pour Dieu seul qu’il désire de vivre, c’est pour Dieu seul qu’il veut mourir comme il est mort à soi-même ; n’ayant plus de vie, il ne voit et ne se soucie plus du propre intérêt, comme il est mort au monde il n’aime plus le monde ni les choses du monde. C’est le propre des morts de n'avoir plus de commerce avec ceux qui vivent en la terre, ils emportent une séparation parfaite qui rompt les unions les plus parfaites : ainsi un père mort n’a plus aucun commerce avec ses enfants, une femme avec son mari, les amis les plus intimes avec ceux avec qui ils sont plus liés d’amitié.

Jésus Christ est tout en toutes choses et c’est en lui que l’on fait une nouvelle créature, que l’on a des pensées nouvelles, de nouveaux désirs, de nouvelles affections. Dans cet état de vie ressuscitée, la terre ne parait qu’un lieu d’obscurités et de ténèbres, toutes ses grandeurs des bassesses, toutes ses richesses et tout ce qui s’y passe avec plus de pompe et d’éclat qu’une pure illusion et comme un songe. L’on voit qu’il n’y a rien du tout dans le monde qui ait aucune proportion avec la dignité que l’on possède dans cette nouvelle vie : c’est pourquoi les saints l’ont méprisé si généreusement, le regardant comme indigne de leur grâce et de leur qualité de chrétien.

Dalle mortuaire du tombeau du Christ.
Anastasis, Saint-Sépulcre à Jérusalem
Ces paroles donc qui semblent si dures et que si peu de personnes veulent entendre : ‘‘il faut renoncer à soi-même, il faut haïr sa vie, il faut mourir à toutes choses’’, deviennent bien douces si l’on en considère les effets. Il faut se souvenir que la grâce ne nous a pas communiqué la mort de Jésus Christ pour nous laisser morts, elle ne nous fait mourir que pour nous redonner une vie incomparablement plus parfaite que celle que nous avions.

Ce serait la dernière des tromperies de s’imaginer qu’on puisse perdre quelque chose avec Dieu qui, dans l’excès de sa bonté, nous redonne avec usure ce que nous quittons pour l’amour de lui. Nous lui sacrifions la vie du vieil Adam qui est une vie de corruption toute pleine de maux et de misères et il nous donne la vie du nouvel homme en Jésus Christ qui est une vie de grâce, de sainteté et toute remplie des biens du ciel.

Si nous nous dépouillons du vieil homme, c’est pour être revêtus du nouveau ; enfin si nous méprisons le temps, c’est pour l’éternité ; si l’on quitte la terre, c’est pour le ciel ; si l’on renonce à la créature, c’est pour avoir un Dieu.



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