vendredi 2 avril 2021

Vendredi Saint


Bx. Père Marie Eugène de l'Enfant-Jésus, "Voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde"

 

Vous êtes devenu le grand pécheur! vous êtes transformé en péché. Vous le portez sur vos épaules; c'est ainsi que vous nous en débarrassez.

Le soleil infini reste dans votre âme, dans toutes vos facultés. Il y fait son œuvre de lumière. Vous êtes pénétré de Dieu, et, en même temps, de l'extérieur il y a le poids du péché. Vous l'avez porté pendant toutes les années de votre vie. Contradiction mystérieuse!

Le péché vous étreint, vous enveloppe.

En souffriez-vous, ô Jésus? Probablement: mais vous le portiez victorieusement.

A cette heure, Dieu a donné à ce péché toute sa puissance de destruction, d'obscurcissement. Vous êtes toujours le Verbe incarné; cependant le péché a reçu puissance pour vous étreindre, pour vous envelopper. Il n'atteindra pas la divinité chez vous, mais il atteindra l'humanité, les facultés, l'intelligence, l'âme.

Ce péché est ténèbres, ténèbres de l'enfer; il est haine, comme Dieu est amour. Il n'est pas infini, mais à notre regard il parait indéfini.  C'est le péché du monde; ce n'est pas le péché d'une créature ou d'une époque, c'est le péché de tous les temps. Sainte Thérèse de Jésus a vu celui du XVIe siècle; sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus a vu celui de notre temps, spécialement le péché de l'incrédulité.

 

O Jésus vous portez le péché de toute l''humanité, celui de tous les peuples, de toutes les races, l'obscurcissement volontaire, le refus de la lumière, celui de notre temps produit  par l'orgueil de l'esprit, celui de toute la vague athée, celui de millions et de milliards d'hommes: le péché !

Les dons que vous avez reçus, la pénétration qui vous a été donnée, vous permettent de le voir en détail.

Vous y découvrez le mien, celui de l'orgueil de mon intelligence. Vous m'avez vu, ô Jésus, vous voyez ma bonne volonté, mon amour; et vous voyez mon péché aussi.

Je le sens parfois, ce péché, spécialement ces tendances toujours vivantes, ces forces  qui me désespèrent parfois, qui me font sentir ma pauvreté, ma misère.

Et tout ce péché, le mien, celui des autres, celui dont je souffre autour de moi, celui de notre pays, de toutes ces masses, de ces milliards d'âmes, ô Jésus, vous le voyez, vous le portez.

 

Ce poids Jésus, vous le voyez, vous le portez. Ce poids immense pèse sur votre âme; il y pèse lourdement, non pas seulement parce que le péché est immense, mais parce que vous êtes saint, vous êtes pur, parce que vous êtes la lumière, le Verbe qui spire l'amour.

Ô contradictions, oppositions inconcevables !

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Parce domine, parce populo tuo,

ne in æternum,

irascaris nobis.

miserere nostri Domine, miserere nostri.

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