Il fut un temps où je n'étais
pas, et Tu m'as créé. Je n'avais pas
prié, et Toi, Tu m'as fait. Je
n'étais pas encore venu à la lumière, et Tu
m'as vu. Je n'avais pas paru, et Tu
as eu pitié de moi. Je ne T'avais pas invoqué, et Tu as pris soin de moi. Je n'avais pas fait un signe de la main, et
Tu m'as regardé. Je n'avais pas supplié, et Tu m'as fait
Miséricorde. Je n'avais pas articulé un son, et Tu m'as entendu. Je n'avais
pas soupiré, et Tu as prêté l'oreille.
Tout en sachant ce qui allait m'arriver actuellement, Tu ne m'as pas dédaigné.
Ayant considéré avec tes Yeux
prévoyants les fautes du pécheur que je suis, Tu m'as cependant façonné. Et
maintenant, moi que Tu as créé, moi que
Tu as sauvé, moi qui ai été l'objet de tant de sollicitude, que la blessure du
péché, suscité par l'Accusateur, ne me perde pas pour toujours !
Liée, paralysée, courbée comme la
femme qui souffrait, mon âme malheureuse reste impuissante à se redresser. Elle
fixe la terre sous le poids du péché, à cause des durs liens de Satan. Penche-Toi vers moi, seul Miséricordieux,
pauvre arbre pensant qui est tombé. Moi qui suis desséché, fais-moi refleurir
en beauté et splendeur, selon les Paroles divines du saint prophète (Ez 17,
22-24). Toi, seul Protecteur, veuille
jeter sur moi un regard sorti de la sollicitude de ton Amour indicible et de
rien Tu créeras en moi la Lumière même (cf Gn 1 ,3). Amen.
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