« Vie
de Boudon », par Collet
Ces idées si
humiliantes, Boudon ne se contentait pas de les nourrir dans son cœur ; il
s’efforçait de les inspirer à ceux qui le connaissaient et à ceux qui ne le
connaissaient pas. Il aurait voulu que tout l’univers portât sur lui le
jugement qu’il en portait lui-même. Ses écrits qui ont couru toute l’Europe
sont remplis des sentiments qu’il avait de sa prétendue indignité :
« Je
ne suis, y dit-il, je ne suis qu’un
misérable aveugle, qu’un très grand pécheur et le dernier de tous les pécheurs.
Je le reconnais en votre présence, ô mon charitable gardien, je le veux dire
devant tous les hommes. Je veux que toute la terre sache que je me vois
mériter, non seulement la dernière place du monde, mais encore la dernière
place de l’enfer. Je me vois au-dessous de tous les démons. »
N.B. : M. Boudon se voyait mériter l'Enfer éternel. Etait-il janséniste ? Non, ses œuvres en témoignent. Ne croyait-il pas en la miséricorde divine ? Il en était un ardent défenseur. Il croyait de tout son cœur à la tendresse et à la bonté divines et il combattra ceux de son temps qui ne voulaient pas y croire. Alors pourquoi se dit-il mériter la dernière place dans l'Enfer éternel. Et bien parce que, sans la miséricorde divine, voilà ce que vaut le péché des hommes.
Si Dieu est la Vie et que le péché nous détourne de Dieu, alors nous ne pouvons mériter que la mort et la mort éternelle.
Sainte Thérèse d'Avila disait que la plus grande grâce que Dieu lui aie faite était de lui avoir montrer la place en Enfer que ses péchés lui méritaient. Et Saint Ignace de Loyola, dans ses Exercices spirituels, fait méditer le retraitant sur les conséquences du péché originel et des péchés personnels. Mais parce que Dieu est miséricorde, qu'Il appelle les pécheurs à la conversion (c'est-à-dire à se détourner du mal et du Malin pour se tourner vers Dieu), alors nous pouvons être sauvés. Ce n'est pas pour rien que le Christ notre Dieu ne cesse de dire aux hommes : "Convertissez-vous et croyez à l'Evangile !" Sans cet effort, nous mourrons et nous périrons.
Humblement, M. Boudon se reconnaissait pauvre et misérable pécheur, et digne de l'Enfer. L'humilité est le premier pas pour briser le chemin d'orgueil qui mène à la mort. Et de l'humilité naît la conversion qui mène à la Vie. Imitons-le !
|
Détail de la statue de Notre-Dame de La Salette |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire