Certains de nos frères entrent ce Dimanche en temps de Septuagésime. Prions tous le Seigneur pour qu’Il dispose nos cœurs au temps du Carême qui approche.
Le temps de la Septuagésime, selon la Légende dorée, de Mgr Jacques de Voragine
La Septuagésime désigne le temps de la déviation, la Sexagésime le temps du veuvage, la Quinquagésime le temps de la rémission, la Quadragésime (ou Carême) le temps de la pénitence spirituelle. La Septuagésime commence au dimanche où l’on chante pour Introït Circumdederunt me, et finit le samedi avant Pâques. Elle a été instituée pour trois raisons que touche, en sa Somme de l’office de l’Eglise, maître Jean Belette, savoir pour la Rédemption. (…)
La seconde raison pour laquelle la Septuagésime a été instituée c'est pour indiquer la déviation, l’exil et la tribulation de tout le genre humain depuis Adam jusqu'à la fin du monde. Or, cet exil est accompli dans l’espace de sept jours et est renfermé dans une révolution de sept mille ans ; car, par les soixante-dix jours, nous entendons soixante-dix centaines d'années. (…) C'est la raison pour laquelle, pendant le temps de la déviation et de notre exil, nous mettons de côté les chants de joie. (…)
Détails de l'Arc de Titus, à Rome : L'enlèvement des objets sacrés du Temple de Jérusalem |
La troisième raison de l’institution de la Septuagésime, c'est qu'elle représente les soixante-dix ans pendant lesquels les enfants d'Israël restèrent en captivité à Babylone.
Or, de même qu'ils mirent de côté leurs instruments de musique en disant : «Comment chanterons-nous le cantique du Seigneur sur une terre étrangère ? (Ps. 136)», de même aussi nous omettons les cantiques de louanges.
Or, de même qu'ils mirent de côté leurs instruments de musique en disant : «Comment chanterons-nous le cantique du Seigneur sur une terre étrangère ? (Ps. 136)», de même aussi nous omettons les cantiques de louanges.
Ce temps de captivité et d'exil des enfants d'Israël est encore l’image de notre pèlerinage ; parce que délivrés après soixante ans de captivité, nous aussi, nous le serons après le sixième âge du monde. Et de même encore qu'ils travaillèrent à rassembler leur bagage, de même aussi nous travaillons à accomplir les commandements de Dieu après notre délivrance. Mais arrivés dans la patrie, tout travail cessera, la gloire sera parfaite et nous chanterons de corps et d'âme un double Alleluia. C'est donc avec raison que, en ce temps d'exil, l’Eglise, tourmentée par une foule de tribulations et placée presque dans l’abîme du désespoir, tire des soupirs du fond du cœur pour crier dans son office : Circumdederunt me gemitus mortis (« Des gémissements de mort m’ont environné »). En cela l’Eglise montre les tribulations multiples qu'elle éprouve et pour la misère qui l’étreint, et pour le double châtiment qu'elle reçoit, et pour a faute commise par quelques-uns de ses membres. Mais cependant afin d'éviter le désespoir, en l’Evangile et en l’Epître, sont proposés trois remèdes salutaires et une triple récompense.
La grande tour (de Babel), Pieter Bruegel l'Ancien, Vienne |
Le remède, si elle veut être parfaitement délivrée de ces misères, c'est de travailler à la vigne de son âme, en retranchant les vices et les péchés, ensuite de courir dans la carrière de la vie avec des œuvres de pénitence, enfin de combattre avec vigueur contre toutes les tentations du démon.
Que si elle le fait, elle obtiendra une triple récompense : car, à celui qui aura travaillé, sera délivré le denier ; à celui qui aura bien fourni sa carrière, sera accordé le prix ; à celui qui aura combattu, la couronne. Or, parce que la Septuagésime est encore l’image de notre captivité, on nous propose un remède par lequel nous pouvons en être délivrés à savoir : par la course, en fuyant ; par le combat, en luttant ; par le denier, en rachetant.
Que si elle le fait, elle obtiendra une triple récompense : car, à celui qui aura travaillé, sera délivré le denier ; à celui qui aura bien fourni sa carrière, sera accordé le prix ; à celui qui aura combattu, la couronne. Or, parce que la Septuagésime est encore l’image de notre captivité, on nous propose un remède par lequel nous pouvons en être délivrés à savoir : par la course, en fuyant ; par le combat, en luttant ; par le denier, en rachetant.
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