Saint
François de Sales, évêque de Genève et docteur de l’Église, « Sermon
pour le quatrième dimanche de l’Avent »
Puisque
notre divin Sauveur est proche, que
faut-il faire pour nous préparer à son avènement ? Saint Jean Baptiste l’enseigne
: « Faites
pénitence, dit-il, abaissez ces monts d’orgueil et remplissez
ces vallées de tiédeur et de pusillanimité, puisque le salut est proche
». Ces vallées ne sont autres que la crainte, laquelle, quand elle est trop
grande, nous porte au découragement. Le regard des grandes fautes commises
apporte avec soi un étonnement et une crainte qui abat le cœur. Voilà les
vallées qu’il faut remplir de confiance
et d’espérance, pour l’avènement de notre Seigneur.
« Abaissez
les montagnes et les collines » : quelles sont-elles, sinon la présomption, l’orgueil et l’estime qu’on
a de soi, qui est un très grand empêchement pour l’avènement de notre
Seigneur, lequel a coutume d’humilier et d’abaisser les superbes, car il va
pénétrant au fond du cœur, pour découvrir l’orgueil qui y est caché. « Aplanissez les chemins, redressez ceux qui
sont tortueux, pour les rendre égaux. » C’est comme s’il disait : « Redressez tant d’intentions obliques, pour n’avoir
plus que celle de plaire à Dieu en faisant pénitence, ce qui doit être le but
auquel nous devons tous viser ».
Redressez les chemins, rendez égales vos
humeurs par la mortification de vos passions, inclinations et aversions. Oh, que c’est une chose désirable que
cette égalité d’esprit et d’humeur ; que
nous devons travailler fidèlement à acquérir ! Car nous sommes plus
variables et inconstants qu’il ne se peut dire. L’on trouvera des personnes qui
maintenant étant de bonne humeur seront d’une conversation agréable et joyeuse
; mais tournez la main, vous les trouverez chagrins et inquiets — en somme, les
chemins tortueux et raboteux à redresser pour
l’avènement de notre Seigneur.
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