mardi 24 juin 2014

Aimons par-dessus tout le Seigneur présent en son Eucharistie

Messe, offertoire.

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’homme de Dieu », partie II, chap. 15, De sa vie cachée avec Jésus-Christ en Dieu

L'élévation de la sainte Hostie.
Sainte Thérèse, ayant découvert quelque chose des grandeurs de Dieu par des illustrations toutes divines qui la laissaient hors d’elle-même et d’où elle ne pouvait qu’à peine revenir, considérant ensuite que cette majesté infinie se trouvait véritablement dans la divine Eucharistie sous la moindre petite parcelle de la sainte hostie, entrait en des admirations inexplicables. Pour moi, je tiens très assuré que la vue de cet anéantissement où un Dieu se réduit tous les jours à tous les moments et par toute la terre, est plus que capable de jeter une âme qui serait bien éclairée dans un abîme d’étonnement pour toute l’éternité.

Mais, dans cet anéantissement incompréhensible, voici une particularité qui ne trouvera jamais, ni de pensées, ni de paroles, non seulement parmi les hommes sur la terre, mais parmi les anges dans le ciel, qui puissent l’expliquer. C’est que l’Homme-Dieu, étant réellement sous la moindre parcelle de l’hostie consacrée, comme il s’en détache plusieurs imperceptiblement selon l’expérience que l’on en fait tous les jours, il arrive que dans la communion des peuples ces parcelles souvent tombent dans la poussière et par suite le corps d’un Dieu ! Ah ! mon Roi, ah ! mon Souverain, c’est bien ici plus que jamais qu’il faut crier tout de nouveau.

Vraiment, vous êtes un Dieu caché. O homme, que deviendras-tu dans cette vue s’il te reste encore la moindre passion de paraître ? Mais que diras-tu à ce Dieu de gloire quand tu seras en sa divine présence au jour de son redoutable jugement ?

Autel préparé selon la divine liturgie de
Saint Jean Chrysostome.
Oui, souvent les parcelles de l’hostie consacrée tombent dans la poussière et la suite en va à être sous les souliers de ceux qui passent ! Certainement les vérités de notre religion nous mènent bien loin. Après cela, presque personne n’y pense. Vous verrez des prêtres administrer la très sacrée et vivifiante communion du corps et du sang d’un Dieu tenir le ciboire ou la patène fort éloignés des personnes qui la reçoivent et, par suite, donner lieu aux chutes des parcelles sacrées en terre par le grand mouvement de la sainte hostie ; et n’y ayant rien qui puisse recevoir ce qui s’en détache.

J’avoue qu’il est bien difficile de pouvoir entièrement empêcher ces anéantissements d’un Dieu mais, au moins, l’on devrait faire tout le possible dans les communautés des religieuses. On le peut faire en couvrant l’endroit de la grille où l’on communie d’une espèce de patène d’argent doré ou, au moins, de cuivre doré, mais qui doit être plus grande que les patènes ordinaires et de forme carrée afin qu’elle couvre tout l’espace du lieu avertissant les religieuses de s’en approcher et de ne se pas tenir éloignées comme elles font quelquefois ; car, de cette manière, les sacrées parcelles sont recueillies et l’expérience fait voir qu’il y en tombe souvent.

(…) Je voudrais avoir une voix assez forte pour le crier par tout le monde où il y a des prêtres, des autels, des peuples qui communient, et je me tiendrais bienheureux si je pouvais par tout ce que je dis, par tout ce que j’écris, empêcher une seule des irrévérences qui arrivent à mon Dieu.

O Seigneur faites-vous connaître. Ah ! que les hommes ne vous connaissent-ils !






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