Saintes femmes myrrophores, chapelle de l'Ange, Anastasis, Basilique de la Résurrection |
Extrais d’une homélie de Saint Ambroise de Milan
Beaucoup cherchent Jésus dans le repos sans le trouver ; mais ils le trouvent dans les épreuves, et cela sans tarder. Et c’est pourquoi, puisqu’il est près de ses amis en danger, l’Épouse du Cantique dit après bien des épreuves : "À peine les avais-je dépassés que je l’ai trouvé. Je l’ai saisi et je ne le lâcherai pas". Car qui cherche trouve, et qui a trouvé le Seigneur ne peut qu’adhérer à lui et ne saurait le quitter.
Or dans l’Évangile nous voyons les mystères célestes figurés sur cette terre ; approchons-nous donc de cette Marie dont on nous parle, venons aussi vers Madeleine. Regardons comme elles ont cherché pendant la nuit le Christ dans la chambre de son corps où, mort, il gît, lorsque l’Ange leur a dit : "Vous cherchez Jésus, le Crucifié ; il n’est pas ici, il est ressuscité".
Pourquoi chercher le Vivant parmi les morts ? Pourquoi cherchez-vous dans le sépulcre celui qui réside maintenant dans le ciel ? Pourquoi cherchez-vous dans les liens de sa sépulture, celui qui a délié les liens de l’univers entier ? Le lieu où il réside n’est pas le sépulcre, mais le ciel ! C’est pourquoi l’une d’elles a dit : "Je l’ai cherché et je ne l’ai pas trouvé".
Toutefois, tandis qu’elles vont l’annoncer aux Apôtres, Jésus prend en pitié celles qui le cherchaient ; il vient à leur rencontre et leur dit : "Bonjour". Elles s’approchèrent, étreignirent ses pieds et se prosternèrent devant lui. Jésus est donc étreint et il se réjouit d’être ainsi saisi, car c’est la foi qui le saisit. Jadis, cette femme qui le toucha aussi et fut guérie d’un flux de sang, lui fut également une cause de joie, elle dont il a dit : "Quelqu’un m’a touché, car j’ai senti une force sortir de moi".
Touche-le donc, saisis-le par la foi et embrasse ses pieds avec foi, pour
qu’une force sorte de lui et guérisse ton âme. Et s’il te dit : "Ne me touche pas", tiens-le !
Dans un autre livre on lit qu’à celles qui lui saisissaient les pieds et se
prosternaient, il a dit : "Ne
craignez pas". Tiens-le donc,
toi aussi ! Que ton âme le tienne comme le tenait Marie et qu’elle
dise : "Je l’ai saisi et ne le
lâcherai pas !" ; ainsi disaient les deux femmes :
Nous te tenons !
Va vers le Père, mais n’abandonne pas Ève pour qu’elle ne
tombe pas une seconde fois. Prends-la avec toi, alors elle ne s’égarera plus,
mais elle saisira l’arbre de vie. Emmène celle qui s’attache à tes pieds pour
qu’elle monte avec toi. Elle t’implore : "Ne me délaisse pas de peur qu’à nouveau le serpent ne déverse sur moi
son venin, de peur qu’à nouveau il ne cherche à mordre la descendance de la
femme pour faire trébucher Adam".
Que ton âme lui dise donc : "Je
te tiens et t’introduirai dans la maison de ma mère", dans la retraite
de celle qui m’a conçue, pour connaître tes mystères et puiser à tes
sacrements. Reçois donc Ève qui maintenant n’est plus couverte de feuilles de
figuier, mais la voici revêtue de l’Esprit Saint et resplendissante de la grâce
nouvelle. Maintenant elle ne se cache plus parce qu’elle est nue, mais elle accourt auréolée de la splendeur d’un
vêtement éclatant, car la grâce la revêt.
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